dimanche 25 septembre 2011

Ohlala n°270 (Moving out)

312ème et dernier article de ce blog.

Les vacances ont été longues et particulièrement réussies.
De Grèce en Israël, j'ai pris des couleurs et perdu le temps d'écrire.
Comme promis, voici l'adresse du blog suivant, pas tout à fait prêt à accueillir les nouveaux visiteurs mais la vie c'est plus marrant quand on n'est pas vraiment bien préparé.
Subjectif Imparfait : http://subjectif-imparfait.com/

Et encore une fois, merci d'avoir été si nombreux à venir par ici chaque jour, même ces trois derniers mois alors que je vous avais délaissés, merci pour les commentaires ou les visites silencieuses, merci à ceux qui suivent patiemment mes migrations successives et à ceux qui ont découvert cette année ma capacité à trouver chaque jour un nouveau motif de plainte.

Quant à toi, lecteur tombé ici par hasard à la recherche d'un "lobster" ou d'un renseignement sur New York, tu peux poser sans crainte toutes tes questions dans un commentaire et je te répondrai rapidement.

jeudi 7 juillet 2011

Ohlala n°268 (Israel here I come)

J'en aurais pleuré.
L'appart parfait, que j'avais repéré depuis un mois, a été réservé par quelqu'un d'autre pendant que j'attendais de pouvoir le visiter.
Mais bon, il n'était peut-être pas si parfait que ça. Je vais longtemps regretter la vue sur la Tour Eiffel et la terrasse de 8m² mais il n'y avait pas de micro-onde et une douche plutôt moche.

Soirée passée donc à éplucher des petites annonces pour trouver un plan B.
Puis à jongler avec 8 onglets ouverts sur des sites de billets d'avion.

Demain, je visite un studio sympa et tout refait à neuf.
Puis j'achète mon nouvel appareil photo : ce sera le Nikon P300.
Le 16 août, on part jusqu'au 29 en Israël.

Et surtout, demain, c'est... ma dernière journée de travail !!

mercredi 6 juillet 2011

Ohlala n°267 (More verbs)

Entre les recherches pour les billets d'avion, les auberges de jeunesse, un nouvel appareil photo, les rappels de donateurs, les mails de relance, les négociations pour trouver un futur logis parisien, il ne me reste pas beaucoup de temps pour écrire par ici.

Pour patienter, vous pouvez visiter le site du dictionnaire des verbes qui manquent.

Petit florilège extrait du site cité ci-dessus :

NOUNOYER

Technique qui consiste à n’employer que la première personne du pluriel afin de diluer ses responsabilités dans une collectivité plus ou moins élargie. - Mais elle n’est pas cuite ta tarte ! - Ah tiens, nous aurions oublié d’allumer le four ? Ça nous étonne, nounouya-t-il.


Faire comme Antigone. S’opposer à la raison d’état au nom de principes supérieurs, tels que les droits de l’Homme. Se rebeller contre l’autorité de qqn. Antigoner* qqch/qqn.
Synonymes : anticréonner*, contrecréonner*.


HAINUMÉRER

Faire le tour de tous ses sujets d’insatisfaction. — C’est ça qui m’déprime : quand j’ai bien hainuméré et que je crois avoir enfin retrouvé la sérénité, eh bien, ça ne rate jamais ! y’a toujours un moment où je finis par me dire : « Ah, non ! c’est pas vrai, j’ai encore oublié ce con-là ! ».



S’attacher uniquement à l’aspect concret des choses. – Notre amour va nous sublimer, nous rendre ouverts aux autres, nous … Elle fut interrompue par l’impatient Alan qui pragmatiqua: « quand est-ce qu’on couche ? »



Confondre ses conquêtes.
— Appelant Linda « Sabrina » en plein ébat, Kévin comprit qu’il s’emberlifricotait.




Créer un verbe qui manque.
- Que dis-tu du verbe innoverber?
- Innoverbant!

mardi 5 juillet 2011

Ohlala n°266 (My little princess)

Message aux réalisateurs de la bande-annonce de "My little princess", le film qui vient de sortir avec Isabelle Hupert : si vous racontez tout dans la bande-annonce, ça n'est plus vraiment la peine d'aller voir le film.

Message à mes lecteurs : n'allez pas voir "My little princess", regardez la bande-annonce, vous économiserez 1h47 de vie et plusieurs euros.

(Aujourd'hui, j'ai enfin fait une bonne journée de travail, mais bon, après 4 journées sans bulletin, ça reste loin d'être suffisant pour redresser la barre d'ici la fin de la semaine.... tant pis !)

lundi 4 juillet 2011

Ohlala n°265 (Explain something to a child)

La meilleure façon de savoir si on a compris quelque chose, c'est de l'expliquer à un enfant. Si on arrive à rendre ça compréhensible à un enfant de 6 ans, c'est qu'on sait de quoi on parle.
Allez expliquer à un enfant de 6 ans que vous êtes étudiante en communication.

J'ai regardé un peu la maquette pédagogique de l'an prochain et je me demande vraiment ce que je vais bien pouvoir retirer de tous ces cours (surtout quelque chose comme "contradictions démocratiques d'une société sexuée" qui a la bonne idée de ne pas avoir de description du contenu du cours sur la page de la maquette pédagogique - ne vous battez pas, il y aura de la place pour tous les volontaires dans ce fantastique cours magistral).

Finalement, j'ai renoncé à décrire mon domaine d'études dans la lettre que j'enverrai demain à ma filleule égyptienne. Je lui ai plutôt dit que mes deux parents sont profs, ça devrait pas être trop compliqué à traduire.

dimanche 3 juillet 2011

Ohlala n°264 (Sponsor)

Cet après-midi en rentrant à Paris, j'ai trouvé dans la boîte à lettres une enveloppe.
Et à l'intérieur, mon dossier de parrainage.
J'ai rempli un de mes bulletins il y a 10 jours et me voilà marraine d'une petite Egyptienne de 6 ans, qui va rentrer en CP. Elle aime le calcul et la musique. Je me demande bien ce qu'on peut faire comme calcul en maternelle. Mais bon, admettons. Partage soutient 10 écoles parmi les 35 gérées par l'association locale. L'association locale fait beaucoup d'efforts pour faire participer les femmes à la vie économique et les intégrer socialement dans la vie de la communauté. Il y a aussi pas mal de travail à faire au niveau de la santé, parce que les gens ne connaissent pas grand chose à la médecine et sont très mal soignés.
Ses parents gagnent 50 euros par mois, elle a une grande soeur et un petit frère. Il n'y a que le papa qui travaille, il est journalier.
Elle s'appelle Mariam.
J'ai beau ne pas aimer les enfants, cette petite pitchoune maigre avec des yeux trop grands et un t-shirt rose, elle me plaît bien.
Dès demain, je lui écrirai une lettre.

(Et puis demain, c'est ma dernière semaine de travail, je vais recevoir une partie de ma paie, qui me permettra d'acheter un nouvel appareil photo et un billet d'avion pour Israël !)

jeudi 30 juin 2011

Ohlala n°263 (Balada Triste)

"Espagne, 1937. Pendant que la Guerre Civile espagnole fait rage, un cirque ambulant tente de survivre. Pendant cette période tragique, deux clowns vont s'affronter jusqu'à la mort par amour pour une belle acrobate."

Je suis curieuse de savoir qui rédige les résumés des films pour le site des cinémas UGC. Osons espérer que c'est un pauvre stagiaire sous-payé. Sinon, quelqu'un d'encore plus exploité. Parce que sinon c'est un peu inquiétant pour la carrière du rédacteur.

Balada Triste ne se passe pas en 1937. La Guerre Civile est terminée depuis bien longtemps lorsque les deux clowns du synopsis se croisent. Et ils ne meurent pas.

Et pourtant, c'est vrai, toute la tragédie se noue en 1937. Et pourtant, c'est vrai, il y a deux morts à la fin.

Quand on a lu Antigone, on n'utilise plus le mot "tragédie" à la légère.
Ici, il n'y a certes pas de roi ni de reine, même si à la première lecture, j'avais compris "par amour pour une belle aristocrate". Mais il y a le destin de trois personnes qui une fois qu'elles se seront croisées, ne cesseront plus de se faire souffrir jusqu'au terrible et inexorable dénouement.

Non, c'est l'inverse de la tragédie classique. En théorie, il faut que les héros fassent tout pour échapper au destin. Ici, ils font tout pour que ça se passe très, très mal.

Ils, c'est Javier, Sergio et Natalia.

Javier, c'est le clown triste, "parce que tu as trop souffert, jamais tu ne feras rire les enfants" lui a dit son père, lui-même clown qui faisait rire son fils aux éclats avant de massacrer une garnison à coup de sabres et de finir aux travaux forcés piétiné par un cheval. Son premier partenaire de scène, c'est Sergio.

Sergio, c'est celui qui fait rire les enfants, "parce que sinon, je serais un assassin". Il vit avec Natalia, c'est la femme de sa vie.

Natalia, c'est l'acrobate lumineuse dont le nez saigne sous les coups de Sergio, qui se transforme le temps d'une balade interdite avec Javier en Mia Wallace ("la femme de Marsellus" dans Pulp Fiction) parce qu'elle se sent en sécurité avec lui, mais qui reste avec Sergio, parce que sinon il tuera Javier, parce que sinon il la tuera, parce que même si elle sait qu'il aurait mieux valu qu'elle ne le rencontre jamais, elle l'aime.

Balada Triste, c'est un film sur l'amour fou.
Pour vous, être fou d'amour, c'est peut-être dépenser tout son argent pour l'être aimé. Ou monter en haut d'une colline surmontée d'une église et rire en répétant que le ciel est jaune. Voire, comble de la folie, se marier et avoir des enfants.

Pour Javier et Sergio, être fous d'amour, c'est fracasser les côtes de l'adversaire à coups de maillet avant d'avoir le visage fracassé à coups de trompette.
C'est garder de force celle qu'on aime auprès de soi et l'enlever pour la forcer à danser alors qu'elle ne se sent plus du tout en sécurité entre vos bras.
C'est vivre nu dans la forêt, poser un fer à repasser sur ses joues, ne plus faire rire les enfants.

Balada Triste, c'est un film drôle.
Un film qui commence et qui s'achève dans la mort et qui arrache sans cesse des rires.
Autour du trio qui s'enfonce dans la folie, il y a tout un monde peuplé de gens fous également, un Monsieur Royal fauché qui se reconvertit dans le cabaret, un couple qui dort avec ses chiens, un motard qui veut voler, un militaire borgne qui veut venger son oeil, un dictateur qui s'indigne face à l'humiliation d'un homme.
Tout y est si absurde que le film se transforme en un immense chapiteau où tout est possible.

Si Javier n'avait pas suivi le conseil de son père pour être heureux, il aurait peut-être pu le devenir. C'est peut-être ça, tout compte fait, le message du film. Les papas peuvent se tromper, surtout quand eux aussi ils sont fous.
Javier serait devenu Auguste, le clown qui fait rire les enfants et qui me fait peur.
Je déteste les clowns.
Mais, puisqu'on n'en est plus à une absurdité près, j'ai adoré ce film.

mardi 28 juin 2011

Ohlala n°262 (Summertime)

La pire non-information, c'est quand même de parler de la météo. Le métier de journaliste tel qu'il est aujourd'hui n'est décidément pas pour moi.

Après, puisqu'on est sur un blog et pas dans un média un tant soit peu sérieux et informatif, je peux bien vous le dire : ce job va finir par me tuer. Entre les jours où on doit travailler sous la pluie, ceux où on a juste un t-shirt et un k-way pour survivre à des températures inférieures à 15°C et aujourd'hui où on nous fait manger du couscous alors qu'il fait 33°C à l'ombre... y a de quoi avoir envie de démissionner - et c'est le cas, depuis le début en fait, mais je continue vaillamment à me lever tous les matins pour aller souffrir en me disant que comme ça, j'irai enfin en Israël - en tout cas c'est ce qu'on a prévu avec RJF pour la fin du mois d'août.

C'est pas en Israël qu'on va se rafraîchir, mais ça fait si si si longtemps maintenant (oui, deux ans ça fait plein de temps du point de vue d'une fille de 20 ans) que je veux y aller que je veux bien rôtir autant qu'il faudra une fois sur place. Il est désormais de notoriété publique que mon point faible, c'est la racine des cheveux, qui a tendance a ressembler à de la carapace de homard après chaque exposition. C'est bien la première fois de ma vie que ça se produit et c'est déjà le 3e coup de soleil à cet endroit incongru en un mois. Est-ce que j'ai moins de cheveux qu'avant ? Est-ce que je suis EN TRAIN DE DEVENIR CHAUVE ?

Mais le soleil ne sera pas notre pire ennemi. Notre pire ennemi, ça sera tous les gens qui vont participer au concours de la phrase idiote.
Gagneront un regard plein de pitié (mon regard plein de pitié fait très mal) les premiers qui me diront : "Ah mais c'est dangereux, y a des attentats !" ou bien "Mais je comprends pas, t'es pas juive pourtant." ou bien "Mais ça veut dire que tu soutiens la politique d'Israël ?"
Réponse n°1 : il y a + de chances que tu te tues en voiture pendant que je me baladerai dans Jérusalem.
Réponse n°2 : les gens qui te disent qu'ils vont en Turquie ou en Indonésie, tu leur demandes s'ils sont musulmans ?
Réponse n°3 : oui bien sûr, et puis en juillet je vais en Grèce pour soutenir le FMI et puis je suis allée à New York pour soutenir la guerre en Afghanistan. Et tous tes amis qui vont en Thaïlande, c'est pour soutenir la monarchie constitutionnelle en place là-bas, n'est-ce pas ?

Vous êtes prévenus =).


PS : j'étais censée pour écrire quelques mots sur Balada Triste mais ça m'est sorti de l'esprit pendant que j'écrivais, je ferai ça demain.

lundi 27 juin 2011

Ohlala n°261 (New timetable)

Puisque j'étais occupée à passer un très bon week-end du côté de Lyon, je n'ai guère eu le loisir de vous narrer les derniers rebondissements de ma vie trépidante.

Sachez que ce week-end a duré 3 jours parce que notre équipe de recruteurs est tellement lamentable qu'on fusionne avec l'autre équipe "concurrente". Et comme l'autre équipe travaille du lundi au vendredi, on se cale sur leurs horaires. Comme il fallait reprendre lundi, on a eu le droit de prendre notre samedi. Sauf que j'avais déjà mon billet de train pour le lundi, donc j'ai prévenu que je serais absente puisqu'on me prévenait au dernier moment et hop, bonjour le samedi-dimanche-lundi tout entier en amoureux, avec en prime la possibilité de profiter de Solidays jusqu'au bout de la nuit le vendredi.

J'ai donc pu voir AaRON et The Klaxons en vrai de vrai qui chantent avec des instruments, ainsi que d'autres groupes que je ne connaissais pas mais qui envoyaient du pâté (c'est une expression de jeune pour dire "qui se débrouillaient drôlement bien dans leur domaine" - ceci dit certains groupes comme Skip the Use auraient bien été du genre à jeter du pâté en l'air et autre turpitude bizarre).

Comme je n'avais guère envie d'y aller seule, je me suis incrustée auprès d'un prof d'anglais de mon ancien lycée - qui a la bonne idée de ne jamais avoir été mon prof - et de sa femme. C'était fort sympathique même si Florent (oui, bravo, belle déduction, c'est le nom du prof en question) a refusé de se laisser entraîner par la douce voix du chanteur d'AaRON et s'est entêté dans une attitude négative qui lui a fait passer la plus mauvaise heure de tout le festival. Pour ma part, je n'étais que joie et allégresse.

Le lendemain, direction Lyon, donc, où j'ai... fait la sieste tout l'après-midi - ceci n'est pas une blague ni un euphémisme, je me suis endormie tel le hérisson hibernant pendant plus de 3h.

Le jour d'après, opération "Parc des singes à masque d'or" et visite aux animaux du zoo. On a découvert un tigre caché derrière les coatis, je me suis faite mordre par une coccinelle et on a probablement presque assisté à la naissance d'un bébé animal de la savane qui ressemble à une vache avec de très grandes cornes (la maman a des cornes, pas le bébé, sinon bonjour les douleurs de l'enfantement). Puis opération Festival du cinéma, on a vu "Balada Triste" (dont je vous parlerai demain) et "Une séparation".

Quant à aujourd'hui, après avoir vu "Omar m'a tuer", on a joué à GTA, on s'est promené dans Lyon, j'ai mangé un steak dans un restaurant de poissons et puis il a bien fallu rentrer à Paris pour travailler demain.

Heureusement, ce sera une semaine de 4 jours puisqu'aujourd'hui mes chers collègues se sont payé l'insolation de leur vie par 30°C à l'ombre tandis que je butais des flics et défonçais des réverbères (dans GTA, pas pour de vrai, bien que j'aie déjà testé le coup du réverbère IRL).

Ah, au fait, les choses se précisent pour le futur blog. Je vous reparle de ça bientôt, je vais vous mettre à contribution pour déterminer certains thèmes que j'aborderai dedans.

mercredi 22 juin 2011

Ohlala n°260 (Music is back in my ears)

Il y a quand même des coïncidences troublantes : figurez-vous que j'ai retrouvé le câble de mon baladeur mp3 hier soir, jour de la fête de la musique !
En fait RJF ne l'avait pas volé et mes parents ne l'avaient pas rangé. Une main fourbe l'avait caché dans ma valise, au milieu de deux ou trois vêtements. Je suis pourtant persuadée d'avoir vérifié à plusieurs reprises qu'il n'était pas dedans. Ce câble s'est donc déplacé chaque jour en pensant tel le premier fugitif venu qu'à force de changer de cachette tous les soirs, il lasserait ses poursuivants. Mais c'est bien mal me connaître.

Désormais je peux écouter de la musique en allant travailler. Et le résultat est plutôt concluant : pour la première fois, j'ai trouvé 3 parrains dans la journée, bulletins complets. Et j'en ai un 4e en attente mais je l'ai pas dit à la chef d'équipe parce qu'elle aurait pas aimé ça, j'ai laissé partir le gars parce qu'il voulait lire notre site internet avant, c'est un coup à jamais réussi à compléter le bulletin donc on n'a pas le droit de le faire, normalement.

Ce soir c'est Clara et Antoine qui m'ont fait à manger (et j'ai partagé avec eux, parce que je suis trop sympa). Est-ce que ça n'est pas génial d'inviter des gens qui font eux-mêmes ta nourriture dans ta poêle ? Il me semble que ce concept révolutionnaire devrait être plus répandu. On a passé une excellente soirée et Antoine a même retrouvé la planche à découper/plateau de fromage.

Si en + les températures pouvaient repasser au-dessus de 20°C et si AaRON pouvait jouer après 20h aux Solidays vendredi, la vie serait absolument parfaite.

mardi 21 juin 2011

Ohlala n°259 (Summer, Sun, Music and Alcohol)

Paaaaaapapapapapaaaaaaapaaaaaaaaaaaaaa... (oui, bravo, tu as reconnu la chanson des White Stripes)

Fête de la musique et premier jour d'été aujourd'hui ! Et puis jour le plus long de l'année. Et puis journée à deux parrains avec bulletins complets. Bref, super journée, d'ailleurs il s'est mis à faire chaud et beau juste à la fin, ce qui est la preuve que la fête de la musique c'est trop bien, n'en déplaise à tous ceux qui ont joué au Schtroumpf grognon ce soir.

Juste en bas de ma fenêtre, il y avait une fanfare, qui a joué de 20h30 à 0h30 sans arrêt plein de morceaux connus.
Pas loin de là il y avait des gens qui chantaient à capella des morceaux de musique ancienne que je ne saurais dater - je dirais bien "musique grégorienne" pour vous donner une idée mais ça n'était pas du tout ça.

A côté de la boutique de vin, il y avait un sympathique petit groupe de rock qui parlait anglais.
Sur le boulevard St Germain, grosse déception, je n'ai croisé aucun groupe potable. Sur la place St Germain, juste devant les Deux Magots, c'était euh une sorte de karaoké, enfin en tout cas c'étaient pas de vrais chanteurs qui tenaient le micro et le résultat était assez navrant - même si eux avaient l'air de bien s'amuser.

Le problème c'est que comme je suis sortie seulement à partir de 22h, le taux d'alcool dans la musique était déjà assez élevé. Rien qu'en respirant l'haleine des gens je pense que mon alcoolémie a augmenté.

Heureusement après j'ai croisé des trucs vraiment sympas. Dans l'escalier qui monte vers la rue Monsieur le Prince, il y avait une grande fanfare dont un tromboniste qui est monté sur les cabines téléphoniques (oui ou ça existe encore ces machins-là) pour bien surplomber la foule.

Plus loin dans la rue de l'Ecole de Médecine il y avait un groupe qui m'a fait penser à Noir Désir (bon vous êtes prévenus, je connais rien à la musique).

Boulevard St Michel, des types reprennent des morceaux ultra-connus. J'arrive au moment de "jolie petite histoiiiiiire elle paaaaaaart fin de l'histoiiiiiiiire". Un type me dit "Salut, t'habites dans le coin ?"
Oh merde. Bon.
"Oui."
"Et t'aimes quoi comme musique ?"
"Nan mais je vais pas rester, c'est pas la peine."
"Mais je voudrais te parler parce que tu sens bon !"
"Oui mais toi par contre tu sens l'alcool."
"Eh les gars (il parle à ses potes) jsuis allé lui parler, jlui dis qu'elle sent bon et elle me répond oui mais toi tu sens l'acool..." (gros foutage de gueule de la part de ses potes)

Au pied du Panthéon, un groupe de rock qui joue ses propres morceaux.

Dans la petite rue parallèle au boulevard St Michel avec le McDo qui fait l'angle, un groupe de euh je dirais de metal, mais j'ai peur de dire une bêtise. Ils reprenaient des morceaux connus en les arrangeant à leur sauce, c'était vraiment sympa même si je doute que le chanteur ait réussi très longtemps à faire la grosse voix.

Arrivée au niveau de la fontaine St Michel, j'ai découvert que l'attroupement de gens ne se faisait pas autour d'un groupe de musique mais autour de la fontaine elle-même dans laquelle batifolaient des filles toutes habillées et des garçons beaucoup moins habillés. Au bout de quelques minutes il y avait même un monsieur plus du tout habillé - mais rassurez-vous pour mes chastes yeux, je suis myope donc je n'ai rien vu.

Près de la Seine, il y avait encore un orchestre, cette fois ils ne jouaient pas de chansons ils jouaient juste des rythmes qui mettent de bonne humeur.

Bon, l'expérience aurait été encore meilleure si j'avais été accompagnée mais c'était déjà bien sympa. Au fait, on s'est pas trop faites engueuler finalement aujourd'hui, par contre une fille de l'équipe a démissionné. Maintenant on a intérêt à assurer si on veut pas rester la pire mission de l'année (eh oui, quand même).

J'arrive pas à trouver de fin à cet article et je suis fort fort fatiguée, donc on va dire que cet article se termine ici.

lundi 20 juin 2011

Ohlala n°258 (New flat)

Non, je ne perds pas le rythme du blog, c'est juste que bon quand même y a pas que vous dans ma vie les petits loulous. Mais je vous aime quand même toujours autant.

Demain on va se faire engueuler comme des gamins de CP qui ont cassé la vitre de la dame de la loge en jouant au foot, parce qu'on fait des chiffres de merde et qu'il nous manque plein de parrains pour au moins atteindre le nombre minimum de bulletins. J'ai du mal à comprendre en quoi nous faire engueuler par le type qui nous a formés va nous faire trouver davantage de parrains puisque ce sera autant de temps passé à ne pas en chercher. D'autant que si encore ça nous faisait marrer, on pourrait nous ramener un peu à la dure réalité, mais tout le monde dans le groupe a bien conscience que ça se passe pas bien. Et plus on est démoralisés, moins on trouve de parrains. Partant de ce constat, je vois mal comment se faire crier dessus peut arranger la situation.

Résultat j'ai absolument aucune envie de retourner bosser demain matin. Je voudrais être en vacances, une bonne fois pour toute, puisque c'est l'avant-dernière fois de ma vie que j'ai 3 mois de vacances théoriques.

Dans le genre pas marrant, y a aussi mon appareil photo qui n'est en fait plus sous garantie. Je vais appeler Canon pour voir s'ils peuvent quand même faire quelque chose mais je doute fort que ça vaille le coup - de toute façon si c'est un court-circuit il est irrécupérable. Donc que ça me plaise ou non il va falloir continuer de travailler pour pouvoir en racheter un.

Sinon, une bonne nouvelle, quand même : j'ai peut-être bien trouvé mon futur appart. Rien n'est encore sûr, je le visiterai début juillet, mais sur les photos il a l'air cool et il y a une vue de malade sur Paris (y compris Invalides et Tour Eiffel, on ne se refuse rien).

Ah et puis un petit fail culinaire, ça faisait longtemps : j'ai voulu faire un fondant au chocolat blanc. Mais je l'ai fait au micro-onde puisque j'ai pas de four. Sachez qu'un gâteau qui cuit 2 minutes 30 au micro-onde à pleine puissance, c'est un gâteau trop cuit. Et à la consistance très caoutchouteuse. J'ai perdu une tablette de chocolat blanc.

jeudi 16 juin 2011

Ohlala n°257 (Love)

C'est bien connu, le printemps c'est le moment de l'amoûûûûûr.
Eh ben non.
Autour de moi, au cours des deux derniers mois, j'ai surtout vu des couples battre de l'aile, pas de l'aile mignonne des licornes à paillette et des doubles arcs-en-ciel, non, de l'aile qui laisse des plumes derrière elle.
Et pas mal de mes amis ou connaissances ont perdu leur moitié temporaire.

Parfois ça s'est vite arrangé, avec les mêmes morceaux qu'avant ou de nouveaux.
Parfois c'était douloureux et très humide - mais ça s'est parfois quand même vite arrangé.

Et puis cette semaine, il y a eu deux autres séparations.
Est-ce que je connais encore des gens qui sont en couple, à part mes parents, ces irréductibles tourtereaux ? Oui, quand même, quelques uns qui m'ont l'air ma foi d'être plutôt contents de leur sort.

Ce qui est intéressant, c'est que ces deux dernières séparations sont des séparations d'adultes. Je veux dire par là, et vous pouvez critiquer la pertinence du qualificatif, que ce sont des séparations qui se sont faites après réflexion, à deux, peut-être pas sans larme, je n'étais pas là, sûrement pas sans douleur, mais calmement, sans ce grand renversement, ce besoin de déchirer les beaux moments pour détruire le piédestal sur lequel on avait posé l'être cher.
Depuis le week-end dernier, j'ai appris que deux couples que je connaissais finalement peu (voire presque pas pour le deuxième) se séparaient après une relation de plusieurs années parce que chacun sentait que le moment était venu, qu'il fallait prendre de la distance pour savoir si ça valait la peine de continuer, qu'il était tout à fait possible de rester en bons termes en arrêtant une partie de la relation.

Et puis aujourd'hui, tadam, coup de tambour et de bambou : Magda est mariée.
Oui, ma coloc polonaise. Celle qui s'est faite larguer en janvier par son copain israélien. Elle a rencontré un type dans le métro quelques semaines plus tard. Et elle s'est mariée avec lui la semaine dernière. Elle m'annonce ça par mail Facebook.

C'est un peu l'opposé de ces ruptures réfléchies, c'est un mariage fou arrivé sans prévenir. Et pourtant, c'est aussi la première fois que j'ai une amie qui se marie. Donc ça sonne un peu comme un truc d'adulte, quand même. C'est un putain d'engagement et même si ça peut sembler fou, il est tout à fait possible que ce soit un très beau, long et heureux mariage. En tout cas c'est tout le mal que je lui souhaite, parce que c'est une fille géniale.

mercredi 15 juin 2011

Ohlala n°256 (I steal pets)

Evidemment le type que j'ai oublié de rappeler ne répond pas au téléphone.
Pas davantage que les deux personnes que j'ai laissées repartir sans prendre leurs coordonnées bancaires aujourd'hui.
Les gens font chier à pas savoir dire non (et c'est moi qui dis ça...).

Bon, plutôt que d'écrire encore un article négatif, je vous fais écouter une chanson.
Vous vous souvenez de Rebecca Black, la fille trop débile qui chantait il y a quelques mots "it's friiiiday friiiday" et qui racontait sa vie de collégienne qui découvre qu'avant vendredi il y a jeudi et qu'ensuite vient le samedi et qu'on voudrait que le week-end ne se termine jamais ?

Eh bien cette chanson est tellement trop cool (si si) que plein de gens l'ont reprise.



Découverte sur le blog de Jean, que je ne connais toujours pas mais qui me fait toujours autant rire, voilà la reprise délirante d'une fille qui raconte que personne ne l'aime au lycée et que tout le monde se moque d'elle mais qu'elle s'en moque parce qu'elle kidnappe les animaux de compagnie des gens populaires au lycée et qu'elle les habille avec les vêtements de leur maître et au moins les animaux l'aiment.

mardi 14 juin 2011

Ohlala n°255 (Fail)

Rah putain de bordel de merde !
Pour une fois que je trouve deux parrains dans la même journée et que je pourrais compléter dans la soirée un bulletin incomplet... j'oublie de rappeler le futur parrain...
Bon, en contrepartie, j'ai passé une soirée très sympa avec Boiseime.
Mais déjà que j'étais pas sûre qu'il soit très partant pour le parrainage ce type, là c'est carrément mort...
Raaah c'est trop pourri ! Résultat je passe d'une très bonne journée à une mauvaise journée en terme de chiffres pour ce job. Et avec tout le retard accumulé la semaine dernière, c'est pas bon.
Je le rappellerai demain, à tout hasard.
D'ici là, je vais me dépêcher d'aller dormir, parce que les ouvriers qui grattent mon mur tous les matins dès 9h en dialoguant en bosniaque ont une fâcheuse tendance à me réveiller une heure plus tôt que je ne voudrais.

lundi 13 juin 2011

Ohlala n°254 (Good bye New York)

C'est marrant, les coïncidences.
Ce matin j'ai lu un magazine qui traînait depuis longtemps dans ma chambre, consacré à New York, avec de vieilles photos de la ville.
Je me suis bizarrement sentie un peu nostalgique, alors que je n'ai jamais réussi à vraiment aimer cette ville, malgré les bons souvenirs, malgré tout ce qu'elle m'a apporté.
Il y a des choses que je n'ai pas pris le temps de faire, comment aller sur les plages tout au sud de Brooklyn, au milieu de la communauté russe, et que je n'aurai plus jamais l'occasion de faire, parce qu'elles vont être détruites l'an prochain pour être bétonnées.
Je n'ai pas traversé le Brooklyn Bridge, je ne suis allée dessus qu'une fois avec des chaussures tellement pas adaptées que je pensais seulement à la douleur dans mes pieds et les trous du pont dans lesquels s'enfonçaient mes talons.

Ceci dit, ce sont les deux seules choses auxquelles je peux penser en me disant "j'aurais dû le faire".
Tout le reste, je l'ai fait.
Mon Routard a la tranche des pages toute grise, mon Lonely Planet a pris trois fois l'eau (et s'est aussi pris une banane écrasée), mon plan de métro ne s'est pas déchiré uniquement parce que j'ai arrêté de m'en servir tellement je connaissais le réseau par coeur.
J'ai vu tous les musées un peu connus, même ceux qui ne m'attiraient pas spécialement et j'ai eu de bonnes surprises.
J'ai visité tous les endroits touristiques et j'ai vécu dans 3 quartiers différents.
Je n'ai pas visité beaucoup de villes alentours mais j'ai vu celles qui m'intéressaient (Washington) et même celles qui ne m'intéressaient pas à priori (Boston).
Je suis allée au Canada.
J'ai passé 20 jours avec celui que j'aime, 10 avec mes parents, plusieurs autres avec des amis qui sont tous de véritables amis et dont je me suis rapprochée grâce à New York, même dans les pires conditions.

Aujourd'hui, ça faisait un mois et deux jours que j'étais rentrée. C'est bel et bien fini, je ne suis plus "tout juste revenue", je suis à nouveau chez moi, à Paris. Je ne sais pas si c'est très clair. Je veux dire que depuis ce matin, je ne ressens plus l'euphorie du retour, je ne me dis plus à chaque seconde "ça y est, enfin, je suis en France !".
Ce matin, New York est devenu une période de mon passé. Que je peux désormais observer plus objectivement. Que je peux davantage apprécier maintenant que j'ai retrouvé presque tout ce qui m'y manquait.

En pensant à ça ce matin, de façon beaucoup plus évanescente que je ne le fais en écrivant ces mots, j'ai eu envie d'avoir des nouvelles de Molly, elle qui a été un point de repère pendant tout ce temps.
Coïncidence amusante, elle est venue me parler il y a deux heures, sur Skype, dès que j'ai rouvert mon ordinateur après être rentrée de chez mes parents.

Quelques heures plus tôt, j'avais découvert l'existence d'un blog participatif lancé par les futurs 3A, ceux qui vont bientôt partir.

Dans deux semaines, à Lyon, je récupérerai la valise que j'ai laissée en rade avant de repartir en janvier de l'autre côté de l'Atlantique. Avec dedans la photo de New York offerte par Molly et Mickael à Noël.
Je l'accrocherai au mur et chaque fois que je la regarderai, j'oublierai un peu plus les moments difficiles pour n'en garder que le meilleur.

dimanche 12 juin 2011

Ohlala n°253 (Numbers)

Ma grand-mère a 93 ans.
Un aller-retour pour Israël coûte environ 500 euros. Un lapin nain ressemblant à un pokemon coûte 80 euros dans une animalerie parisienne.
J'ai oublié de faire un article spécial pour le n°250.
Un numéro de compte en banque comporte 11 chiffres.
En 5 ans j'ai créé 10 blogs et il n'y en a que 2 sur lesquels j'écris encore régulièrement.
Les dons faits aux ONG de développement sont déductibles à 66% des impôts, dans la limite de 20% des revenus imposables.
Il est 01h54, c'est-à-dire l'heure de dormir.

C'est important les nombres. Lisez le dernier article de June Prune.

vendredi 10 juin 2011

Ohlala n°252 (Triple zero)

SEMAINE DE MERDE.
Et c'est pas fini, j'y retourne demain pour voler une fois de plus mon salaire.
Je songe de nouveau à arrêter, bonne nouvelle, c'est quand je veux pas y aller que je suis convaincante.

Y a encore un connard qui m'a fait remplir un bulletin en me donnant un faux numéro.

jeudi 9 juin 2011

Ohlala n°251 (Double zero)

Encore une journée sans nouveau parrain.
Il suffit que j'aie envie de faire ce job pour que ça se passe mal, alors que quand j'y allais en tirant la gueule je trouvais plein de gens intéressés. Je comprends pas trop comment c'est possible, mais bon. Espérons juste que ça va pas continuer comme ça.

Aujourd'hui on était en tout petit comité, parce que pas mal de filles sont passées en temps partiel comme j'avais l'intention de faire. Mais on avait un nouveau, un autre "booster" d'équipe, qui revenait de vacances et qui m'a dit que j'arrivais pas à trouver de parrains parce que j'étais trop gentille avec eux (et il a raison, je laisse partir des gens qui sont super motivés pour devenir parrains).

Des nouvelles de mes coups de soleil ? Vu le temps pourri de ces derniers jours, c'est plutôt de nouvelles chaussures dont j'ai besoin, je m'occupe de ça demain matin. En attendant, je pèle de la tête, ça fait comme d'énormes pellicules, c'est vraiment RAVISSANT.

RJF refuse toujours de me rendre mon câble de baladeur mp3, je vais décéder de manque de musique par sa faute et monsieur continue de nier l'évidence. Mais comme il vient d'être admis dans une très grande école de commerce et qu'il est face à un choix déchirant pour savoir s'il y va ou pas l'an prochain, j'ai pas le coeur à lui en vouloir.

Alors on tape tous bien fort dans ses mains et on dit BRAVO RJF !

Et à propos de "clap your hands", zieutez donc la vidéo ci-dessous, réalisée par Cyprien, alias MonsieurDream, alias un type marrant qui fait des vidéos qui commencent à avoir pas mal de succès :

mercredi 8 juin 2011

Ohlala n°250 (Zero)

Aucun nouveau parrain aujourd'hui pour moi.

Un type qui se prétendait comptable m'a hurlé dessus en me traitant de menteuse et de voleuse parce que je lui disais que l'association ne recevait pas de subventions de l'Etat. Il postillonnait vraiment beaucoup.
Une dame m'a raconté comment se déroule la crèche vivante de Noël dans son village de Normandie.
Une très vieille dame m'a parlé de ses arrière-petit-enfants et m'a dit que j'étais très gentille.
Un monsieur m'a expliqué qu'on faisait du harcèlement parce que j'étais la 3ème de l'association à lui dire bonjour aujourd'hui. Vous êtes désormais prévenus, dire bonjour aux gens dans la rue, c'est illégal.
Un garçon qui semblait avoir mon âge m'a laissée parler 5 minutes avant de me dire qu'il avait 15 ans.

Pour l'instant, je vais rester en 35h. Si je suis trop morte en fin de semaine, je passerai en 28h pour la suite.

RJF m'a volé mon câble d'alimentation de lecteur mp3 et refuse d'avouer son crime, ce qui signifie que ce sont peut-être mes parents qui l'ont rangé dans mon appart (le câble, pas RJF). Dans un cas comme dans l'autre, c'est une bien triste nouvelle et ma vengeance sera terrible.

mardi 7 juin 2011

Ohlala n°249 (Don't give up)

J'y suis allée à reculons et j'en reviens le sourire aux lèvres après un verre de Bordeaux et une très bonne discussion avec une des filles de l'équipe.
Je vais peut-être réduire mes horaires à 28h et faire une pause au milieu de la semaine, le jeudi, pour mieux tenir le coup et être plus motivée les autres jours.
Aujourd'hui j'ai complété un bulletin de soutien de samedi dernier, un boulanger super gentil qui n'écrit vraiment pas très bien français.
J'ai rempli deux autres bulletins dans la journée, un monsieur retraité, ancien magistrat, dès les 20 premières minutes de la journée, et un monsieur qui venait de Madagascar et qui avait déjà un filleul dans une autre association.
La nouvelle arrivée dans l'équipe a une attitude tellement positive que ça donne de l'énergie à tout le monde.
Il ne reste plus que des filles dans notre groupe.
J'ai failli remplir un bulletin avec une femme, pour la première fois depuis le début de la mission, mais elle est partie sans un mot quand je lui ai proposé de l'accompagner à sa banque pour éditer un RIB.

Ce soir, RJF a fait des tagliatelles au saumon à se rouler par terre de bonheur.
Hier, il a fait les meilleures aubergines panées de la Terre (et on a acheté un demi poulet rôti).

J'ai presque plus de coups de soleil.
Par contre il pleut et j'ai pas de chaussures fermées.

lundi 6 juin 2011

Ohlala n°248 (Give up?)

Le week-end décalé s'achève. Demain, à la fin de la journée, la responsable de l'équipe annoncera qui elle garde pour le reste de la mission.
Et me revoilà dans la même situation que la semaine dernière, à espérer qu'on décidera pour moi que c'est le moment d'arrêter.
Si seulement j'arrivais à y croire, ce serait beaucoup moins difficile d'y retourner. Le problème des prophéties autoréalisatrices, c'est que depuis l'entretien je suis persuadée que ça ne marchera pas, que je vais abandonner avant la fin et que de toute façon je ne suis pas du tout faite pour ce job.

Sauf que maintenant c'est un peu tard pour abandonner, alors que j'ai sacrifié ma semaine avec RJF et un week-end avec mes parents. Si j'arrête maintenant, non seulement je n'aurai pas gagné l'argent dont j'ai besoin, mais j'aurai perdu énormément de temps.

Sauf que si j'y retourne seulement parce que c'est trop tard pour abandonner, et c'est ce que je vais faire demain, ça va devenir de plus en plus pénible, je serai de plus en plus triste et en colère contre moi-même.

Demain, il y a deux nouveaux recruteurs qui nous rejoignent, des anciens qui font ça depuis longtemps et qui sont là pour motiver les autres. Avec moi, ils vont avoir du boulot.

dimanche 5 juin 2011

Ohlala n°247 (Exhausting)

En 3 jours j'ai pris autant de couleurs qu'en un mois de juillet ordinaire. Et pas mal de coups de soleil au passage.

Le plus ridicule et douloureux, c'est sans aucun doute celui que j'ai pris à la racine des cheveux, puisque mon crâne est devenu fuchsia et je souffre dès que mes cheveux bougent, ce qui mine de rien se produit assez souvent au cours d'une journée, même en situation d'activité réduite.

Le plus spectaculaire c'est celui qui a élu domicile sur mon pied gauche. Sachez si vous l'ignorez que ma peau a tendance à se dépigmenter. Autrement dit, j'ai des tâches blanches qui ne bronzent jamais un peu partout sur le corps, y compris sur le dessus des pieds. Etant donné que j'ai travaillé en sandales et pantalon en plein soleil 6h30 par jour pendant 3 jours, le coup de soleil est apparu très précisément sur la partie dépigmentée de mon pied en s'arrêtant à la frontière de l'ourlet de mon jean. Ma dépigmentation de pied est donc désormais découpée en deux : une partie blanche et une partie boursouflée. Ce coup de soleil s'est en effet transformé en brûlure malgré les couches d'écran total appliquées généreusement dessus.
Derrière votre écran ça doit bien vous faire marrer, mais moi pas, parce que j'ai un demi-pied bronzé maintenant que ça va pas être marrant à harmoniser ces marques de bronzage (et ce sera encore mieux quand je commencerai à avoir des épaules de camionneuse grâce à mon super t-shirt violet uniforme de travail).

Bon, tout ça c'est très bien, mais concrètement, ça se passe comment ? Ni bien ni mal. Mieux que prévu. Ce qui rend les choses pires, parce que j'avais prévu d'abandonner rapidement suite à un échec cuisant. Finalement, comme je m'en sors (en terme de parrainage, pas en terme de résistance physique), je vais peut-être continuer le reste de la mission. Sauf que c'est épuisant de passer toute la journée debout à se faire envoyer chier par les gens, surtout quand il fait 30°C. Non, le pire, ce n'est pas de se faire envoyer chier, parce que les gens vraiment désagréables ne sont pas nombreux. Le pire c'est de parler avec quelqu'un pendant plusieurs minutes et de le voir repartir alors qu'il était intéressé par l'association et que je n'ai pas trouvé les mots pour provoquer le petit déclic supplémentaire qui donne envie d'aller plus loin.

Un de ces jours je vous ferai un petit florilège des pires réflexions que j'ai entendues. Entre la mamie raciste et l'Algérien qui en veut toujours aux Français pour la colonisation, les préjugés font le grand écart mais aboutissent à la même haine qui rend con. Là je vais plutôt retourner profiter de mon week-end et m'enduire de Biafine.

mercredi 1 juin 2011

Ohlala n°246 (Blablabla)

En fait, on n'est pas allés dans la rue aujourd'hui, on s'est juste entraînés entre nous.
Le groupe est plutôt sympa, je n'ai aucune affinité vraiment forte avec quelqu'un mais personne n'est antipathique et c'est déjà énorme.
Blablabla.
Dormir.
Zzzz. Pourquoi on met zzz quand on dort ? Tu fais souvent zzz quand tu dors ? Moi j'fais jamais ce bruit.

mardi 31 mai 2011

Ohlala n°245 (Priceless)

Première journée terminée : c'était une journée de formation et ça s'est plutôt bien passé.
Demain dans l'après-midi, on passera au travail concret dans la rue, c'est comme ça que je saurai si je vais supporter longtemps ce job ou pas.

Dans la théorie c'est moins pire que je ne craignais.
On nous a fait réfléchir sur notre rôle pour l'ONG, on nous demande de connaître pas mal de choses sur le travail de l'association, on nous interdit de culpabiliser les gens ou d'insister quand ils disent non.
Reste à voir si je reste motivée plusieurs heures de suite et si je réalise que ça ne marche pas tout simplement parce que j'ai envie d'être ailleurs. Comme on nous a dit que le fait de croire en ce qu'on fait est primordial pour réussir à convaincre les gens, j'ai peur que le choix d'une ONG qui s'occupe des enfants n'ait pas été des plus judicieux.

Ceci dit, quand je les ai appelés, je voulais travailler pour Aides. J'aurais clairement été plus combative et enthousiasmée s'il s'était agi de parler du sida. C'est une problématique qui m'intéresse beaucoup + et le challenge est bien plus grand puisqu'il faut aller à l'encontre de pas mal de préjugés, alors que les gens qui vous diront "moi j'aime pas les enfants, je veux pas donner mon argent pour ces petits êtres repoussants" sont peu nombreux (beaucoup de gens le pensent, mais ils se taisent, opprimés par la dictature de la majorité). Mais le monde est ainsi fait que je serai demain recruteuse de donateurs pour une ONG que je ne connaissais pas il y a 6 jours. Et qui, mis à part la population ciblée, fait un travail plutôt enthousiasmant, même pour quelqu'un comme moi qui suis un peu méfiante vis-à-vis du concept de "développement".

Il y a quand même eu un moment mémorable aujourd'hui. Le genre d'anecdote qui ne s'invente pas et quand tu la vois dans un film tu dis "nan mais GENRE ça peut arriver dans la vraie vie !! N'importe quoi !!"

C'était en tout début de journée. J'arrive sur le lieu de formation, je me fais kidnapper avec deux futures coéquipières par un ascenseur fourbe qui est redescendu sans s'arrêter après nous avoir montées au 3ème étage. On parvient enfin à s'échapper de l'engin. On entre dans la salle.

Et là il y a un type qui a l'air de me reconnaître et moi aussi je le reconnais. Sauf que je ne sais plus du tout d'où je le connais. Je rigole et je dis "le monde est petit" parce que je dis toujours des choses pourries quand je suis prise au dépourvu.
Je m'assieds (à chaque fois que je conjugue ce verbe correctement du premier coup, je me sens puissante et invincible) et le voilà qui me dit "puisqu'on va travailler ensemble, je tiens à m'excuser pour l'autre jour".

... L'autre jour ?!

Je demande donc : "... L'autre jour ?!"
"Ben oui, dans le parc de St Germain, c'est bien là qu'on s'est croisés non ?"

Et la Lumière fut.

Il y a quelques jours qui sont au nombre de 4, je vous ai parlé d'un mec roux qui avait tenté de s'incruster avec que j'étais dans un parc avec une amie de ScPo. En fait, il n'était pas seul. Il était avec son meilleur ami, Patrick. Qui n'a rien d'une étoile de mer rose en short ni d'un Saint (<-- l'article mis en lien ci-contre est celui consacré à la St Patrick sur ce blog et rafraîchira votre mémoire de poisson rouge si vous ne voyez pas à quoi je fais allusion).
Et le Patrick en question, qui ne nous avait pas dit à l'époque qu'il portait ce patronyme, était lui aussi venu nous faire chier pour essayer de nous vendre son pote avec autant d'insistance qu'un propriétaire d'esclave dans l'Antiquité.

Eh bien Patrick se trouvait ce matin dans la même salle que moi et il faisait partie de mes 8 nouveaux collègues. Ceci n'est pas une blague. Mais ceci m'a beaucoup faite rire.

Surtout quand on a été répartis en binôme pour se présenter (bienrevenus en classe d'anglais au collège, quand on nous a annoncé cette activité j'ai cru que j'allais partir sur le champ) et qu'évidemment on s'est retrouvés à faire chacun le portrait de l'autre. Il en a profité pour apprendre que je n'avais pas 24 ans contrairement à ce qu'on lui avait fait croire (et a osé me traiter de menteuse alors que c'est lui qui estimé tout seul mon âge). Aujourd'hui je me dis qu'on aurait carrément dû lui faire croire qu'on était lesbiennes, c'est une technique héritée de Clara qui est super efficace pour se débarrasser d'un mec lourd.

Si je ne reste pas longtemps "recruteur", j'aurai au moins gagné une super anecdote à raconter au coin du feu.

lundi 30 mai 2011

Ohlala n°244 (Indecisive)

Y a cinq jours j'étais ravie de venir passer tout le mois de juin à Paris en faisant un job intéressant et utile.
Ce soir j'ai l'impression d'être sur le point de faire une énorme connerie et de foutre tout mon mois de juin en l'air. Et surtout de ne pas oser, pour la millième fois de mon existence, dire non et refuser de faire ce que je me sens obligée de faire alors que rien, absolument rien, ne m'y oblige.

Vous l'aurez compris, ma candidature a été retenue et je commence demain matin.

samedi 28 mai 2011

Ohlala n°243 (4 teachers and 4 children)

Avez-vous souvent passé une soirée en compagnie de 4 professeurs (de collège) et 4 enfants (de moins de 13 ans) ?

C'est ce qui vient de m'arriver.
Sur le papier c'était plutôt effrayant.
En fait c'était super marrant.

Grâce à mon magnétisme surpuissant, j'ai immédiatement gagné la confiance des 4 enfants, comme à chaque fois que je rencontre des enfants. J'ai vraiment un problème pour communiquer mon hostilité. Au bout de 20 minutes, A. a décrété qu'elle voulait être assise à côté de moi pendant le repas. B., qui est en maternelle, s'est installé à mon autre côté et pas à côté de sa mère. Les deux autres garçons se sont installés à côté de leurs frère et soeur. Opération réussie, j'étais cernée en bout de table et tenue à l'écart de la conversation des adultes pour le reste du repas.

J'ai donc discuté avec eux, je connais toute leur vie et aucun détail ne m'a été épargné, de leur chienne de 8 mois en chaleur au préau de la maternelle qui est en travaux, en passant par la liste des arbres fruitiers qu'il y a dans leur jardin et la maladie qu'A. attrape le plus souvent (une angine).

La petite avait une parlote incroyable et son grand frère n'arrêtait pas de lever les yeux au ciel avant de me jeter des regards désolés, ce qui ne réduisait en aucune façon le torrent d'informations dont elle m'abreuvait.
Ils ont finalement tous été terrassés par le sommeil - et une angine, justement, qu'ils s'étaient un peu tous refilée - sauf le plus âgé qui est resté à écouter les conversations des adultes.

J'ai ainsi pu rejoindre la conversation des adultes et les écouter deviser sur "l'affaire DSK". Comme quoi les profs n'ont pas un niveau de conversation beaucoup plus sophistiqué que les gars qui discutent avec un rire gras devant Gibert Jeune - ils ont refait exactement les mêmes blagues. Mon papa va encore dire que je déforme tout et qu'ils n'ont pas fait que parler de ça. Mais si je n'hyperbolais pas un peu de temps en temps, ce blog serait beaucoup moins marrant à écrire.

Pendant qu'on rigole, ayons une pensée pour Margaux qui passait aujourd'hui un concours à Arcueil, centre d'examen riant et déstressant depuis que les bâtiments à l'architecture soviétique ont été parés de chatoyantes couleurs (du violet m'a-t-on dit).

Demain, retour à Paris. Les chances pour que j'écrive ici seront assez faibles. Mais lundi je vous dirai si je suis acceptée comme "recruteur de donateur" et si j'accepte le job, parce que depuis hier je me tâte.

vendredi 27 mai 2011

Ohlala n°242 (Paris)

Paris

La gare d'Austerlitz où il y a enfin une zone de travaux qui est terminée, ils ont fait... des piliers avec un plafond blanc. Ceci leur a pris environ 2 ans. 75% de la gare reste pleine de trucs croulants ou "en travaux" avec des palissades + ou moins artistiquement décorées.

Le métro qui sent le pipi, avec ses courants d'air et ses rames tellement silencieuses qu'on dirait qu'elles glissent au-dessus du sol (mais qui sont très mal insonorisées une fois qu'on est à l'intérieur d'un wagon).

Le boulevard St Michel, les brasseries, les magasins qui n'ont pas changé, la rue Mazarine, les boutiques qui ont disparu, remplacées par des endroits qui ressemblent à une galerie d'art mais où on vend des t-shirts encore + fragiles que ceux de Zadig et Voltaire, suspendus en l'air entre des cubes blancs.

L'appartement où tout ressemble à "chez moi" mais n'est plus chez moi, mes affaires n'ont pas disparu mais elles sont toutes en piles dans un coin ou posées sur la dernière étagère dans les placards. La cage d'escalier défoncée où les travaux n'avancent pas vite mais font beaucoup de bruit.

Le soleil qui, contrairement aux 5 semaines consécutives précédentes, est resté presque invisible toute la journée.

Les mecs qui te scannent des seins aux genoux dès que t'as le malheur de croiser leur regard et LE mec (roux pour tout arranger - oh c'est bon je rigole, vous aussi vous avez le droit de vivre) qui vient s'incruster quand tu te poses 15 minutes sur un banc pour parler avec une pote que t'as pas vue depuis un an.

Le boulevard de Sébastopol, rempli de boutiques un peu miteuses mais qui semblent chics comparées à celles qu'on trouve dans la rue parallèle et qui traverse les Halles.

L'entretien qui ne se passe ni bien ni mal, mais qui commence par "vous avez un CV très intéressant, ça va donner un entretien intéressant, mais le problème avec les gens qui ont fait une prépa, ou ScPo c'est pareil, c'est que quand je les envoie dans la rue, ça ne marche pas. Vous avez l'habitude qu'on vous dise que vous allez devenir l'élite de la nation et vous ne restez pas motivés longtemps parce que vous vous prenez plein de refus dans la gueule." Bon, ben si tu veux qu'on joue aux stéréotypes, je peux aussi faire la Parisienne qui s'offusque et qui décline l'offre quand on lui dit qu'elle est acceptée, ou bien accepter l'offre et la jouer "fille de la campagne qui se prend pas la tête, qui s'habille avec des sarouels et des pulls trop grands, qui parle avec un air pseudo-cool "on peut se tutoyer ?" comme toi et qui arrive défoncée au taff avec 2h de retard" (je prends pas de drogue, mais ça peut être marrant de jouer la comédie), rendez-vous lundi pour la réponse.

La valise que j'oublie dans le coffre de la voiture le matin et qui rend impératif un retour chez mes parents par le dernier train, celui de 20h48.


Et malgré tout, j'ai l'impression d'avoir passé une super journée. Parce que j'étais à Paris et que j'aime cette ville. J'ai marché dans "mes" rues, celles que je connais par coeur, je suis allée jusqu'à ScPo, j'ai vu l'Apple Store appelé pompeusement "nouvelle bibliothèque". J'ai souri aux gens dans le métro, j'ai mangé un sandwich avec des tomates séchées, j'ai acheté un guide touristique pour trouver plein de choses à faire pour pas cher l'an prochain.
J'ai eu l'impression de rentrer une deuxième fois chez moi et c'était aussi bien que la première.

jeudi 26 mai 2011

Ohlala n°241 (Why I changed my mind)

Pourquoi ai-je finalement décidé de tenter ma chance comme "recruteur de donateurs" ?

Premièrement, parce que même si ce sont des organismes privés qui proposent leurs services aux ONG, le prix payé pour ces services est tout à fait intéressant. Si les ONG devaient aller chercher elles-mêmes chacun des donateurs, cela leur coûterait beaucoup + cher. Mener une campagne pour faire parler de soi coûte très très cher, même en bénéficiant parfois de prix spéciaux grâce au statut d'association. Et si les ONG organisaient elles-mêmes ce "démarchage" dans la rue, il faudrait payer une équipe chargée de poster des annonces de recrutements, de trier les candidats, de leur faire passer des entretiens, d'encadrer les recruteurs dans la rue, etc.
Tout ça coûterait beaucoup + cher et prendrait beaucoup de temps. Donc finalement, tout le monde y gagne avec ce système, en temps et en argent. Or le but d'une ONG c'est justement de pouvoir consacrer un maximum de l'argent récolté aux programmes.

Ensuite, certes il y a des gens qui vont être désagréables avec les recruteurs et qui penseront que les ONG sont souvent des organismes malhonnêtes qui escroquent la veuve et l'orphelin. Mais ils le seront qu'on aille dans la rue ou non. Par contre, ça peut être l'occasion de parler de l'association à des gens qui ne la connaissent pas. Même s'ils ne deviennent pas donateurs, ils sauront qu'elle existe. Or il faut entendre parler plusieurs fois d'une association pour lui faire confiance et avoir envie de donner, donc chaque occasion de faire entendre le nom de l'association est bonne à prendre, ceux qui prennent quelques minutes pour se renseigner sur le travail mené par cette association deviendront peut-être donateurs plus tard, dans quelques mois ou quelques années.

Enfin, puisque je reste un peu sceptique quant à l'efficacité de cette méthode, la meilleure façon de me faire une bonne idée de cette activité, c'est d'y participer. C'est seulement comme ça que je saurai ce qui est dit aux étudiants envoyés dans la rue, à quel point la sélection est rigoureuse, à quel point les recruteurs sont encadrés et à quel point les gens sont vraiment agacés par ce genre d'action (et dans ce cas, autant m'en tenir éloignée quand je travaillerai dans ce milieu) ou si certains sont plus réceptifs que je ne le pense.

Maintenant, je commence à plutôt bien cerner les activités de Partage, l'association pour laquelle je serai peut-être bientôt recruteur (recruteuse ? beurk le vilain mot). Demain, entretien d'embauche à Paris. Ce week-end, retour à la maison puisque j'avais oublié que dimanche c'est la fête des mères et qu'il est donc primordial que je sois présente. Dimanche soir retour sur Paris pour retrouver RJF et mardi, peut-être, début de mon nouveau job. Tout ça ponctué de retrouvailles avec des gens de ScPo.
Finalement cette procrastination qui m'a fait perdre les deux premiers jobs que j'avais en vue semble avoir des conséquences plutôt positives.

mercredi 25 mai 2011

Ohlala n°240 (Money money money)

Vous ai-je dit que je cherche un job d'été pour le mois de juin ?
Je ne sais plus.
Maintenant vous le savez, en tout cas.

J'avais postulé pour devenir une sorte de surveillante d'examen pendant 15 jours en banlieue parisienne, mais j'ai appris aujourd'hui que ma candidature n'était pas retenue parce qu'ils avaient déjà trouvé assez de monde.
Comme j'avais remarqué un autre poste intéressant comme vacataire à ScPo, je les ai appelés juste après, mais entre temps ils avaient aussi recruté d'autres gens.
Autant dire que j'étais un peu dépitée parce que mes deux seules pistes, qui n'étaient pas très réjouissantes puisqu'elles ne risquaient pas de payer mes vacances, venaient de s'effacer dans la noirceur des ronces du temps qui passe trop vite (et de ma procrastination légendaire qui m'avait fait perdre 3 jours avant d'envoyer ma candidature).

Alors je me suis remise à chercher un emploi, y compris sur Paris alors que j'aurais préféré rester du côté de chez mes parents, avec la ferme intention de postuler à la première offre un peu intéressante.
Et je suis tombée sur les mêmes annonces qui retiennent à chaque fois mon attention mais auxquels je ne postule pas : les postes de recruteurs de donateurs pour les ONG.

Là, lecteur, tu te demandes pourquoi je ne postule pas alors que c'est justement "mon" domaine.
Oui, mais je n'aime pas beaucoup ces pratiques. Pendant un moment, j'ai pensé que c'était bien puisque ça permettait aux ONG de trouver de nouveaux donateurs et que même si elles dépensaient de l'argent pour ça, l'important était qu'elles en retirent davantage et que ce gain soit utile pour mener de nouveaux programmes.

Et puis j'ai changé d'avis parce que je me suis rendu compte de plusieurs choses.
- D'abord, ce sont des organismes privés qui louent leurs services aux recruteurs, ce ne sont pas les ONG qui envoient directement des gens qu'elles ont choisi. Donc elles paient ces organismes plus cher que si elles payaient juste un smic aux donateurs.
- Ensuite, l'opinion des gens compte énormément pour une ONG. Or la plupart des donateurs détestent l'idée qu'une partie de leur argent parte en frais de gestion et d'administration. Ils voudraient que tous ces hommes et ces femmes qui partent en mission, qui consacrent leur temps à soigner, bâtir, négocier avec les autorités, assurer la sécurité des autres soient des bénévoles et que tout soit gratuit. C'est bien connu, ceux qui sont chargés de recruter des donateurs se font généralement jeter comme des crottes de hérisson et j'ai bien peur que cette technique de levée de fonds ne fasse souvent qu'aggraver cette méfiance des gens à l'égard de la gestion de leur argent (alors que ça ne les gêne pas de payer plusieurs centaines d'euros pour rembourser la pub qui les a convaincus d'acheter leur nouvelle voiture).
- Enfin, le principe même d'aller accoster les gens dans la rue et de les culpabiliser (ils ne le font pas tous mais c'est la technique utilisée par certains) pour les inciter à donner, ça ne me plaît pas. C'est justement cette culpabilisation systématique, ces "comment madame, vous seriez prête à laisser mourir des enfants de faim alors que vous revenez tout juste du Monoprix ?", que je voudrais voir disparaître. J'ai l'impression que ceux qui acceptent de devenir donateurs sont juste ceux qui n'osent pas dire non. Et s'il y a bien un truc qui m'agace, c'est que ceux qui n'osent pas dire non se sentent forcés d'accepter quand ceux qui ont une grande gueule et qui méprisent ceux qui les entourent sont satisfaits de leur petite vie.

La dernière chose qui me retenait, c'est que je ne veux pas non plus aller recruter des donateurs pour n'importe quelle ONG. Le fait d'être une ONG ne rend pas automatiquement tout le travail accompli merveilleux, efficace et louable.

Et puis je suis tombée sur cette annonce d'ONG conseil. Ce sont probablement les plus connus du secteur - j'en ai découvert d'autres aujourd'hui en parcourant les offres mais je connais l'existence d'ONG conseil depuis au moins deux ans. Et en parcourant leur site, j'ai vu qu'ils allaient mener une campagne pour Aides, qui est une association de soutien aux gens touchés par le VIH. C'est ceux qui organisent le festival Solidays et la Grande nuit du Zapping avec Canal+.
Je connais mal leurs activités, mais j'ai justement prévu d'en apprendre davantage et de devenir peut-être bénévole auprès d'eux l'an prochain. Donc j'ai appelé ONG conseil.

D'abord, quelques minutes d'attente au son d'une musique super énervante et qui s'interrompait pour répéter les mêmes messages en boucle - parfois ils s'entre-interrompaient. S'il existait une épilepsie déclenchée par les sons violents et si j'étais épileptique, je serais tombée de ma chaise en avalant ma langue.
Ensuite, j'entendais très mal ce que me disait la personne qui m'a répondu, j'avais l'impression qu'à chaque fois que je lui demandais de répéter elle faisait le voeu qu'un bébé lama soit écrasé sous une pierre et j'ai failli lui dire que je m'étais trompé de numéro (oui au milieu de la conversation, je trouve ça marrant comme principe).
Et puis je me suis retrouvée sous un déluge de questions alors que j'avais pas prévu de passer tout de suite un entretien, on m'a demandé ce que j'avais compris du travail demandé, si j'avais conscience que c'était difficile, qu'il faudrait faire des autorisations de virements bancaires, etc.

Mais en fin de compte, j'ai persévéré parce que je suis une fille qui a du caractère comme dit la maman de Margaux. Ils n'avaient plus besoin de nouveaux recruteurs pour Aides, mais sur les mêmes dates ils avaient une campagne pour une autre association, Partage, qui permet de parrainer un enfant pour qu'il puisse aller à l'école et tout et tout. Un peu comme ce qu'on avait fait pour Charlotte au lycée, je pense que mes lecteurs les plus anciens s'en souviendront.

Je passe un entretien vendredi après-midi à Paris et si tout se passe bien, je commence mardi, jusqu'en juillet, la veille de notre départ en Grèce !
Tout ça bouscule un peu mes plans, j'avais plutôt prévu de travailler près de chez mes parents, mais être à Paris sera aussi l'occasion de voir plein de gens que je n'aurais pas croisés avant septembre sinon. Voilà qui risque de retarder le lancement de mon nouveau blog, mais ça donnera aussi une continuité intéressante à celui-ci après le stage à New York si je réussis l'entretien.

Ah, j'étais censée reprendre point par point mes réticences pour expliquer ce qui m'a fait changer d'avis. Eh bien ce sera pour demain !

mardi 24 mai 2011

Ohlala n°239 (Administration fails)

Oyez oyez braves lecteurs assidus, j'ai reçu un mail de confirmation : mon dossier de master est complet et va être examiné.
22 jours après l'avoir envoyé, on peut dire qu'ils sont minutieux pour vérifier chaque pièce.
La bonne nouvelle c'est que visiblement il n'y aura pas d'entretien, puisqu'il est écrit que la décision sera rendue après étude approfondie du dossier.
Plus besoin donc de se déplacer à Paris pour tenter de convaincre un jury que je suis une journaliste dans l'âme, ils le devineront rien qu'en lisant mon dossier. Rempli de fautes d'anglais. Moui moui moui.
On dirait que les critères d'admission évoluent au fil des jours. Tout cela renforce ma confiance dans la personne qui a répondu à mon email du mois de mars le dernier jour de soumission des dossiers et qui m'avait affirmé que tout le monde passerait un entretien.
S'ils sont assez dégourdis pour tomber sur ce blog, ce qui n'est pas extrêmement difficile, je suis assurée de ne pas être prise. On est souvent un peu chatouilleux vis-à-vis des critiques au sein de cette institution. Dommage, c'est pourtant grâce à elles qu'on peut apprendre beaucoup de choses sur soi.

Autre mail reçu ce matin : un rappel de ceux qui gèrent nos stages pour me demander d'envoyer une fiche d'évaluation remplie par mon maître de stage. Ce qui est embêtant c'est que Molly l'a envoyée il y a deux mois.

Difficile de savoir ce qui se passe avec C., la responsable des stages de 3A, mais je finis par douter qu'elle existe encore. La plupart des derniers mails qui nous étaient adressés étaient envoyés par quelqu'un d'autre et on m'a déjà redemandé un autre document pourtant bien envoyé en temps donné, dans un message qui disait en substance "nous savons que vous l'avez envoyé mais nous ne l'avons plus".

Quels que soient les raisons des court-circuits de C. opérés régulièrement par l'administration, ça ne fait pas très sérieux. Si seuls les étudiants s'en rendaient compte, après tout, ça ne serait pas bien grave puisque quoi qu'il arrive c'est un sport national en France de taper sur l'administration. Sauf que là, je vais probablement devoir demander à Molly de re-rédiger en entier ce document qui a été perdu...
Pour le titre d'établissement à la carrure internationale, il va encore falloir bosser un peu - et surtout parvenir à gérer l'augmentation démentielle des effectifs au cours des dernières années.

lundi 23 mai 2011

Ohlala n°238 (Procrastination)

Ce soir, en discutant avec le Frère, on s'est rendu à l'évidence : la procrastination, cette incapacité de l'homme à ne pas faire tout de suite ce qu'il peut faire + tard, est un truc encore + vicieux qu'on ne le pense.
Tout le monde a déjà remarqué que c'est le jour où il faut absolument avoir fini un truc d'ici la fin de la journée qu'il devient insupportable de ne pas avoir réparé ce stylo-plume qui fuit depuis 4 mois ou de travailler dans une pièce où il y a de la poussière.
Mais le pire, c'est que la procrastination attaque aussi durant les périodes de tranquillité. Dès qu'on n'est plus pressé par plein de projets, on devient incapable de faire le truc le plus simple, notamment réparer un stylo qui commence à fuir ou passer un coup de balai dans la cuisine.

Juste avant de partir des Etats-Unis, comme Molly me demandait si j'étais contente et pressée de rentrer, je lui avais répondu que oui, j'avais très envie de partir, mais qu'en même temps j'étais un peu triste parce que d'un coup, j'allais arrêter d'avoir un emploi du temps à peu près régulier et qu'inévitablement, j'allais me mettre à faire beaucoup moins de choses que lorsque j'étais à New York, pour la simple raison que j'avais plein de projets en tête mais qu'une fois rentrée, sans obligation temporelle, je remettrais sans cesse à plus tard tout ce que j'avais très envie de faire là tout de suite.

Je ne suis pas la seule dans ce cas et ça ne me fait en rien relativiser les choses. Il faudrait passer moins de temps sur cet ordi, se forcer à finir ce qui est commencé, se fixer des objectifs à atteindre chaque jour, s'en fixer trop pour être sûre d'en faire au moins la moitié. Et en même temps je sais que cette période de 4 mois sans obligations, ces immenses vacances, c'est sûrement l'avant-dernière fois que je peux en profiter et qu'il faut aussi en profiter pour prendre le temps de ne rien faire, pour une fois, pour une des dernières fois.

Sauf que j'ai passé une bonne partie de cette année à ne pas faire grand chose quand je "travaillais", donc c'est maintenant l'occasion de pouvoir faire tout ce dont j'ai été tenue éloignée pendant ces neuf derniers mois. Tiens d'ailleurs aujourd'hui, ça fait exactement 9 mois, j'étais partie le 24 août.

Tout compte fait, je n'ai pas été tout à fait inactive depuis que je suis rentrée, mais je ne peux pas m'empêcher de faire traîner de petites choses qui ne prendraient qu'une ou deux heures à terminer (trier et ranger mes vêtements, imprimer des photos, envoyer mon appareil photo en réparation, etc.). Or tant que quelque chose n'est pas tout à fait terminé, j'ai l'impression de n'avoir rien fait.
Vivement que je me trouve un job d'été, puisque comme dit le Frère, il faut avoir un truc chiant dans sa vie pour faire plein de projets qui deviennent des échappatoires.

dimanche 22 mai 2011

Ohlala n°237 (To play tag)

Ce qui est bien, avec ces titres d'article en anglais, c'est que j'ai appris plein d'expressions pour pouvoir traduire le titre en français que j'avais dans la tête.
Par exemple aujourd'hui, to play tag, je risquais pas d'apprendre ça en vivant à New York puisque ça signifie "jouer au loup".

C'est donc grâce à la visite de mes cousins que je me suis retrouvée en compagnie du Frère à courir avec des ballerines en cuir que j'avais jetées à la poubelle 2h plus tôt tellement elles étaient usées pour jouer au loup avec eux dans notre jardin.
Je nous trouve drôlement cool parce qu'aucun de nos cousins a continué de jouer avec nous jusqu'à ses 20 ans et surtout pas à des jeux d'école primaire. Voilà qui en fera réfléchir certains sur leurs accusations infondées quant à ma prétendue haine des enfants. A moins que ça soit une nouvelle preuve de mon incapacité à dire non quand un truc me fait chier.

Bon ceci dit ça m'a décidée : j'adopterai. Des enfants qui ont + de 10 ans. Parce qu'avant, c'est juste intéressé par des actions infiniment répétitives et ça n'a aucune patience.
Ou alors, j'adopterai plein de chats. Après tout, mes parents m'ont montré la voie. Et on m'a toujours prédit que je finirai vieille avec plein de chats. La bonne nouvelle c'est que RJF aussi aime les chats, donc je pourrai avoir plein de chats ET ne pas finir vieille fille.

Sinon, j'ai trouvé une feinte super efficace pour éviter que mes cousins envahissent ma chambre : j'ai foutu un bordel monstre par terre avant leur arrivée (ça n'était pas tout à fait gratuit, il s'agit de tous les papiers, prospectus, plans de musée, cartes postales que j'ai ramenés de New York et que je vais regrouper dans un grand carnet de voyage). Résultat, ils ont colonisé la chambre du Frère.

Comme annoncé précédemment, j'ai aussi entamé le grand tri de mes habits de lycée. Pour l'instant, la conclusion est simple : il me reste 5 t-shirts à manches longues sur l'étagère entière que j'ai attaquée aujourd'hui. Mon cerveau avait pudiquement oublié qu'il y a 4 ans, la mode était aux inscriptions pailletées et aux pulls qui recouvrent à peine le nombril. Je sais que j'ai porté ces choses mais je n'arrive pas à comprendre comment je supportais d'avoir toute cette peau à découvert en permanence et comment j'ai pu trouver ça joli.

Ceci dit cette année, la mode c'est la couleur "moutarde" et les sarouel-pyjama à imprimé vichy (j'en ai vu un à Orléans, j'ai peur d'aller à Paris).
 L'avenir tranchera pour déterminer ce qui est le plus ridicule.

Passerons-nous bientôt pour les mêmes navrants personnages que furent nos prédécesseurs des années 96 ?

samedi 21 mai 2011

Ohlala n°236 (Text message fail)

Vos parents font-ils aussi partie de ceux qui veulent apprendre "la technologie" ? Vous savez, cette catégorie de parents qui, bien que dotés d'un cerveau parfaitement fonctionnel, pensent que les écrans tactiles et Facebook sont des créations mi-fascinantes mi-diaboliques et font preuve d'une absence absolue d'intuition lorsqu'il s'agit d'utiliser un objet "high-tech", même pour la plus basique des opérations.

Il y a différents stades dans cette catégorie de parents que j'appellerai les bipolaires technologiques, partagés entre l'exaltation et le rejet de tous ces trucs "de ta génération".

De nos jours, la plupart des parents ont dépassé la phase de refus.
Phrase récurrente : "non mais de toute façon c'est pas pour moi c'est trucs-là".

Une légère variante de la phase 1 se rencontre chez les parents qui ont déjà des connaissances de base (ils ont eu un ordinateur il y a 30 ans) mais qui ont décroché pendant un temps et qui sont désormais persuadés que c'est trop compliqué pour eux. C'est le cas de ma maman, qui a toujours répété "je voudrais bien m'en servir mais vous avez jamais le temps de m'expliquer" alors qu'elle sait presque tout faire intuitivement une fois devant un écran.

L'an dernier, mon papa en était à la deuxième phase : il était intrigué, il avait envie de se lancer, se doutant bien que l'utilisation d'internet pouvait lui être utile, mais rapidement découragé par la moindre difficulté.
Signe caractéristique : le parent pose une question avant chaque action et utilise les mots "techniques" au mauvais moment. On note la confusion persistante des mots "fenêtre" et "site".
Phrase récurrente : "Bon allez je ferme le site." (à propos d'un document Word, en général)
Dialogue-type : "c'est bon, j'ai fini mon traitement de texte, je peux l'arrêter ?"
"Tu veux dire fermer la fenêtre ?"
"Oui"
"Il faut que tu enregistres avant."
"Ah oui ! Alors je clique sur la disquette ?"
"Oui, mais ça c'est pas la disquette, c'est l'imprimante, ça va imprimer ton document si tu cliques dessus."
"Ah mais tu crois que c'est simple mais moi j'y connais rien !"

Et puis brusquement, cette année, mes deux parents se sont mis à lire mon blog. Et en l'absence de leurs deux enfants, ils ont appris à se débrouiller tout seuls. C'est un peu comme les gamins qui se mettent à regarder des deux côtés avant de traverser uniquement quand y a plus personne pour leur tenir la main.

Maintenant ils ont tous les deux leur ordinateur et même s'ils n'ont pas encore le réflexe d'aller chercher sur google dès qu'ils rencontrent une difficulté du type "comment je change l'orientation de ma page sous OpenOffice ?" (oui ma maman travaille même avec des logiciels open source), ils savent désormais aller sur internet, écrire des mails et acheter des billets d'avion de façon autonome (ou presque). A force d'écrire des commentaires ici, mon père se sert non plus d'un mais de DEUX doigts pour taper sur son clavier.
Signe caractéristique : ils laissent des traces de leur passage partout, surtout sur les blogs de vos amis, si possible en disant des trucs gênants à caractère sexuel ou en écrivant votre nom complet.
Phrase récurrente : "Matthias en a parlé sur son blog."
Dialogue-type : "Allô Papa ? Tu vas bien ?"
"Oui très bien, je viens de laisser un commentaire sur le blog de Margaux !"

C'est là qu'on en vient à un tournant critique : le parent en veut toujours plus. Il a découvert qu'en fait il n'était pas plus con qu'un autre et il veut tout faire comme tout le monde.
Signe caractéristique pour ne pas dire symptomatique : il regarde avec envie votre nouveau portable tactile en murmurant "il serait peut-être temps que je remplace mon vieux téléphone pourri."

C'est là qu'il faut être vigilant.
Les parents, c'est comme les enfants, au début on s'émerveille de leurs progrès, on en est fier, on se dit que c'est grâce à nous tout ça. Et puis on finit par être dépassé, ils commencent à bougonner quand on veut faire un truc à leur place "rah mais laisse moi, je sais faire !" et un beau jour ils commencent à toucher à vos affaires.

Ce soir, alors qu'on dînait tranquillement, j'ai posé mon portable sur la table.
Mon père s'en est emparé en déclarant : "tiens je vais essayer le clavier coulissant, c'est ça qu'il me faudrait pour écrire des sms parce que c'est embêtant de devoir toujours changer entre le T9, sans le T9, avec majuscules, sans majuscules et tout."

Alors qu'il commençait à forcer pour ouvrir la bête, le Frère lui a montré comment faire sortir le clavier en le faisant coulisser délicatement vers la gauche.
"Et donc là on tape comme sur un clavier d'ordinateur !"
Joignant le geste à la parole, il pose le portable devant lui et commence à taper des mots avec ses deux index. Il cherche un peu comment faire un espace mais il comprend très vite comment il faut tenir une touche enfoncée tout en appuyant sur une autre pour faire un point d'exclamation.

Un peu étonnée de le voir écrire sans avoir galéré pour créer un nouveau message en se servant de l'écran tactile, je jette un oeil à l'écran et découvre que j'avais en fait laissé ouverte la boîte de réception et le dernier message reçu de Cham.
"Fais gaffe, tu réponds à Cham là."

Tout content, mon père me montre le contenu de son message en disant "ce serait plus simple si tout le monde s'appelait comme ça !". Il a écrit "Salut azertyuiop !"
Puis il reprend le portable et dit "et ça fait quoi si j'appuie sur "Envoi" ?"

Eh bien, bizarrement, ça envoie le message.
Le problème, quand les parents prennent trop confiance, c'est qu'ils agissent PENDANT qu'ils posent leur question, sans attendre la réponse.

Papa [étonné] : "Ah ben ça l'a envoyé !"

...

J'ai immédiatement confisqué l'objet et j'ai envoyé un message d'excuse et d'explication à Cham.
Si c'était mon fils, il se serait pris une claque et il aurait pu crever pour un nouveau portable (je serais un super méchante maman, c'est pour ça qu'il faut pas que j'aie d'enfants). Mais comme c'est mon papa (et que c'est lui qui paie), je serai faible et dès demain je lui achèterai sur internet son nouveau jouet avec clavier AZERTY coulissant.

vendredi 20 mai 2011

Ohlala n°235 (Fukushima, Tchernobyl et les scanners abdominaux)

J'avais prévu de vous parler de sites marrants et puis j'ai eu une conversation très sérieuse avec Le Frère, on a dérivé des différences de positionnements politiques au sein d'un couple pour en arriver aux conséquences médicales de la catastrophe de Fukushima en France.

En faisant quelques recherches, on a donc découvert que le passage du nuage de Tchernobyl il y a 25 ans a représenté pour les Français un séjour de quelques semaines à la montagne. Ce qui confirme que le ski est un sport dangereux et qu'il y a une explication rationnelle au fait que les gens qui aiment vivre à la montagne ne sont pas tout à fait comme nous.

Sachez aussi que ceux qui vivent dans les villages pas très loin de Tchernobyl se prendront 14 millisieverts en 70 ans. Et qu'on en reçoit 12 en faisant un scanner abdominal. Je comprends mieux pourquoi le dentiste est pas resté dans la salle quand il m'a fait ma radio des dents de sagesse.

Histoire de détendre l'atmosphère, je vais quand même vous mettre les liens vers les sites marrants :

Il y a déjà celui-là, découvert il y a plusieurs mois : Pipotronic. Si vous manquez d'idées pour remplir un PowerPoint un jour, faites un tour là-bas et vous pourrez générer de merveilleuses phrases vides qui font bien dans ce genre de présentation.
Le site est en fait une opération très réussie de l'agence Ad Vitam, dont le site vaut à lui seul le détour : une fois dessus, cliquez sur le petit onglet à gauche "pimp my site" et... amusez-vous bien.

Dans la catégorie "customizable", j'ai découvert aujourd'hui deux autres sites (grâce à Inès, je sais pas si tu me lis parfois mais merci) :

- C'est la fête, un site qui se fout de la gueule du graphiste qui a créé l'affiche de la Fête de la Musique cette année. Il faut dire qu'il y a de quoi.

- Ties4cops, un site qui permet de se transformer en styliste de la police de New York (ties4cops = des cravates pour les flics) en mettant en scène la photo que tout le monde a vue ces derniers jours : DSK entouré de deux policiers aux cravates... joyeusement colorées. Comme je rentre à peine du pays du mauvais goût, je n'ai pas été excessivement choquée par le cliché quand je l'ai découvert mais sur Twitter ça a bien fait rigoler.

Et puis pour finir, un article de Slate.fr sur les fanatiques d'Apple : ce que j'ai toujours pensé se confirme, les gens qui vénèrent tous les produits Apple juste sous prétexte qu'ils sont des produits Apple manquent autant de discernement que les fanatiques religieux (et la comparaison serait presque méchante pour la religion quand on sait de quel aveuglement sont capable des disciples de Steve J.).

jeudi 19 mai 2011

Ohlala n°234 (Ο Γιώργος είναι συμπονετικός)

Cet été, on retourne en Grèce en famille, pour la première fois depuis des années. Alors je me suis remise au grec. Disons plutôt que j'ai recommencé depuis le début parce que j'ai appris quelques bases l'an dernier mais j'ai tout oublié. Certes, l'espagnol serait stratégiquement une langue plus "utile" et moins difficile à apprendre. Mais l'espagnol ne signifie rien de particulier pour moi, alors que le grec est symboliquement très fort pour moi.

Evidemment avec une langue pareille je ne risque pas de devenir bilingue un jour, mais je vais probablement être amenée à retourner régulièrement dans ce pays, alors autant essayer de se débrouiller dans cette langue. Il me semble impossible de connaître un pays sans parler la langue de ses habitants, si on s'en tient à l'anglais on reste toujours un étranger, dans le sens de "l'autre" et pas seulement dans le sens de celui qui vient d'un autre pays. Pour le coup, les Anglais ont été plus malins que nous puisqu'ils ont créé deux mots pour ces deux concepts : "stranger" pour celui qui vient de l'extérieur, avec tout ce que ça implique de différence et de méfiance, et "foreigner" qui signifie juste que tu viens d'un autre pays.

Tout ça pour dire que c'est le moment de faire plein de projets pour l'avenir. J'ai commencé à envoyer des candidatures pour trouver un travail le mois prochain. Il faut encore régler quelques petits détails comme le déballage final de mes valises (oui il reste toujours des trucs dans la + grosse) et l'envoi de mon appareil photo en SAV. Aucune nouvelle du double master.

Et au milieu de tout ça, il faut trouver du temps pour revoir tout le monde, ici et à Paris, prendre des nouvelles de ceux qui sont plus loin, envoyer enfin des lettres qui attendent depuis des mois voire des années d'être écrites.

On a vu pire comme obligations.

mercredi 18 mai 2011

Ohlala n°233 (The Brother is back)

Voilà, la famille est au complet ! Le Frère est rentré ce soir de Paris et m'a raconté sa première année de petit padawan à ScPo. On s'est dit que maintenant qu'on a 19 et 20 ans, on va chez nos parents en vacances. Et qu'on n'aurait pas cru que ça arriverait un jour.

Le Frère a ajouté qu'un jour on aura des enfants et là pour le coup je trouvais la discussion beaucoup moins attendrissante. Je ne comprends toujours pas comment on peut avoir envie, pour de vrai, sincèrement, sans se dire "allez il est temps et puis c'est la preuve qu'on s'aime", d'avoir un bébé. D'être enceinte, d'avoir un animal qui bouge à l'intérieur du corps, de l'expulser en hurlant de douleur (et en se faisant découper "pour éviter que ça se déchire"), puis de ne plus dormir, de voir les gens s'extasier dessus, de lui consacrer sa vie. Un jour, ça viendra, je sais, on m'a prévenue. En attendant, je reste "la fille qui aime pas les enfants" et ça me va très bien.

En attendant, on écoute The Rip de Portishead.
En attendant, on parle pendant des heures, on regarde trois épisodes de Lost d'un coup, on dort dans la même chambre pour continuer la conversation, on se renverse la corbeille à pain plein de miettes sur la tête (enfin je lui renverse la corbeille sur sa tête).

Ce qui est bien, une fois qu'un petit frère grandit, c'est qu'il va plus se plaindre aux parents quand on l'embête, alors on peut l'embêter davantage et ça le fait rire. Et il finit par se venger, bien sûr.

mardi 17 mai 2011

Ohlala n°232 (O. City)

Il va falloir raconter cette journée de mémoire parce que j'ai perdu l'habitude de tout noter dans les brouillons de mon portable.

Cette journée était consacrée aux retrouvailles d'un TGL aux trois-quarts puisque Marinette la Trottinette était absente pour cause de dernier partiel. L'après-midi s'est donc déroulé en compagnie de Cham "les renards ça va dans les piscines" et de Nanou "mon petite camarade".

Après-midi qui s'est transformé en soirée au resto.

Mais avant ça, il y a eu :

Mon arrivée à la gare pour aller à O. City. Une heure avant le départ du train, parce que je me suis "un peu" plantée dans mes calculs d'horaires.

Un déjeuner sur l'herbe où j'ai tout pourri ma nouvelle tunique blanche en me vautrant sur le ventre.

La découverte de l'appart de Nanou avec un salon qui ne sert ni de chambre ni de cuisine, "ah ben pour 100 euros de + par mois, à Paris, t'as 10m² avec les chiottes sur le palier !"

La planification de la prochaine soirée :
Nanou : On fera des chamallow !
Cham : Moi à l'eau ?

Nanou : On mettra des minuteurs pour pas oublier de boire de l'eau !

Nanou (à moi) : T'as pris du poids non ? T'as l'air moins toute euh... fin t'es mieux comme ça. T'as l'air + en forme.

On a regardé des vidéos de Norman fait des vidéos.

On a écouté de la musique bien, de la musique "euh on peut changer, je sais pas ce que c'est ce truc mais je déteste !" et de la musique... (euh... musique ?) trop stylée : Colonel Reyel ("laisse-moi être celuiii qui partage ta viiiie") "c'est un vieux lover" "mais en fait il est moche non ?".

On a fredonné des "paroles" qui restent dans la tête, comme : "Dam dam dé oh ohohooooh".

On s'est rappelé nos souvenirs de jeunesse : le récit du tampon dans le train juste avant l'irruption de notre prof de latin. Le petit hippopotame de Cham.

On a croisé un enfant qui chantait "Dam dam dé oh ohohooooh" sur le quai de la gare. "C'est un peu le truc le plus horrible qui puisse exister pour Swan" "Ouais je vais rêver de lui pendu qui chante ça".

J'ai bu du chocolat blanc chaud.
J'ai fait la rencontre d'un chaton nommé Globule et découvert qu'il existe des carnets de santé pour chat.
J'ai tiré pour la première fois sur une cigarette. Verdict : c'est dégueu ça pique la gorge.
J'ai encore choisi la pizza 4 fromages au restaurant. Mais elle s'appelait "New York". Et elle était recouverte d'ingrédients introuvables aux Etats-Unis.
J'ai pris un coup de soleil sur le nez, en terrasse, à 20h30 (et peut-être un peu aussi pendant le déjeuner en plein soleil, je vous l'accorde).

JE KIFFE ETRE DE RETOUR EN FRANCE !

lundi 16 mai 2011

Ohlala n°231 (To throw away)

Si vous saviez tout ce que j'ai pu jeter en farfouillant dans mes vieilles affaires !
Et encore, je ne me suis pas encore attaquée aux vêtements, que je ne vais pas jeter mais donner.

Avant de déballer mes valises, j'ai décidé de faire de la place pour leur contenu dans mes étagères.
J'ai quand même balancé des crèmes pour le visage ouvertes quand j'étais... en 4ème. Je me demande comment j'ai pu les garder aussi longtemps, sans jamais y toucher, sans jamais me dire qu'il était peut-être temps de m'en séparer.
Il y a aussi des flacons de vernis à ongle secs et des pinces à cheveux dont le ressort était cassé qui ont rejoint leurs amies les crèmes au fond de la poubelle. Ces trucs étaient inutilisables depuis au moins ma 1ère année à ScPo, je le savais et je les ai gardés. De là à en déduire que j'ai un peu de mal à me séparer des choses, il n'y a qu'un pas.

Oui, mais la nouvelle Swan est arrivée ! Il n'y a eu aucune pitié pour les colliers inutiles. Disons les colliers cassés. Les autres bon je les garde au cas où je changerais de goûts brutalement, on sait jamais.
C'est ma cousine qui va être contente de récupérer plein de boucles d'oreille hideuses (elle a 7 ans, on trouve tous les bijoux jolis quand on a 7 ans).

C'est drôle de se replonger comme ça dans mes vieilles affaires, rien n'a bougé depuis la terminale parce que je n'ai presque plus passé de longues périodes dans cette chambre alors je m'y arrêtais comme dans la chambre de quelqu'un d'autre avant de repartir ailleurs, sans avoir rien touché. J'ai retrouvé mes papiers d'inscription au bac, des dissert et même la pochette remplie des autocollants que je conserve sans les utiliser depuis que j'ai 6 ans.
Tout est resté intact pendant les 3 dernières années.

C'est étonnant comme c'est plus facile de faire un tri et de décider si quelque chose me servira encore ou pas désormais, alors que j'en ai été incapable pendant les trois années précédentes. J'imagine que ça semble normal, mais ça n'était pas gagné d'avance, étant donné que je suis quand même toujours très indécise. Par contre, ce qui a changé, c'est que j'ai un rapport moins compliqué, moins angoissé au passé et à l'avenir.

Savoir davantage où je vais, et surtout avoir compris que rien ne se passe jamais comme prévu mais que je suis capable de retomber sur mes pattes, ça rend plus facile les prises de décision. Reste maintenant à mettre ce nouveau superpouvoir en pratique et à faire un tri sérieux dans le reste de mes affaires.

dimanche 15 mai 2011

Ohlala n°230 (Internship report fail)

Aujourd'hui c'était le dernier pour jour renvoyer les rapports de stage. Pas de panique, j'ai dit les rapports de stage, pas les rapports de séjour, donc pour mes lecteurs qui ont passé un an en université, vous avez encore 48h pour terminer le récit palpitant et critique de votre 3A.
Pour une raison mystérieuse et histoire de bien semer le trouble en nos esprits, les dates pour rendre nos rapports diffèrent en fonction de notre occupation de l'année, il faut visiblement un peu plus de temps pour rendre compte de ses 12h de cours par semaine que pour décrire une expérience enrichissante qui suscite maturité et sens des responsabilités chez ceux qui la vivent.

Ou alors, ceux qui ont fixé la date pour rendre les rapports de séjour sont juste un tout petit peu plus malins que ceux qui ont décidé qu'il nous fallait renvoyer nos rapports de stage pour le 15 mai à minuit.

En effet, le 15 mai tombait aujourd'hui et, rappelons-le, c'était dimanche.
Rappelons également que les locaux de ScPo Avenir (siège du "pôle emploi" de scpo, qui gère les stage, c'est-à-dire qui met une semaine à imprimer les conventions de stage remplies en ligne et qui... euh... met à disposition des rapports de stage imprimés. Et c'est à peu près tout) ferment le vendredi midi.

Ce qui signifie qu'à peu près la totalité de ma grosse centaine de camarades stagiaires a renvoyé son rapport à une adresse mail qui n'a pas été ouverte depuis vendredi midi.
Bizarrement, quand j'ai envoyé le mien à minuit moins cinq, j'ai reçu un message d'erreur annonçant que la boîte était pleine et ne pouvait plus recevoir d'autres messages.

Je voudrais donc que vous ayez une pensée pour tous les petits stagiaires à travers le monde qui ne savent pas lire les messages "undelivered message returned to sender", qui ont donc cru qu'ils faisaient une erreur en tapant l'adresse de la destinataire et qui vont passer leur nuit à tenter d'envoyer ce document en craignant que l'on refuse de valider leur année pour un malheureux petit mail pas envoyé.

Pour ma part, je vais dormir paisiblement et je tenterai de renvoyer le fameux document demain vers 11h, parce qu'il va falloir plusieurs heures à C. S. pour vider sa boîte mail demain matin.

samedi 14 mai 2011

Ohlala n°229 (Are you happy to be back?)

T'es contente d'être rentrée ?

On sera tous obligés de répondre à cette question, si ça n'a pas déjà été le cas, dans les semaines et mois qui viennent.
Ma famille m'a bien sûr posé la question ce soir.

Et je peux dire que oui, je suis vraiment contente, sans bémol.
Cette année était une année à part, comme on nous l'avait promis.
A part dans notre vie parce qu'elle représente une chance rare de se prendre en main, d'apprendre beaucoup et de se connaître mieux.
Mais aussi "à part" parce qu'on quitte sa vie pendant un moment pour en refaire une ailleurs. On reste à part de la vie des autres, même de ceux dont on prend des nouvelles, parce que le simple fait de dire "bon je te laisse faut que je prépare le dîner" "ok ben ici on va avoir un bel aprèm donc je vais sortir me promener" ça donne l'impression de vivre dans des mondes parallèles. On entre en communication avec notre planète d'origine mais on est à part dans un autre morceau de galaxie - et on y est seul, même quand on y a rencontré de nouvelles personnes, parce que ces gens resteront toujours des noms sans relief pour ceux de notre vie d'avant.

Ceux qu'on a laissés en France ne nous voient que comme un morceau de leur propre univers qui s'est éloigné temporairement du noyau, ils ne partageront jamais notre nouvel univers et il est impossible de ramener cette nouvelle vie avec soi quand on rentre. Certains en souffrent, pour eux rentrer revient à abandonner un nouveau départ prometteur et être confronté à sa négation par ceux de la "vie d'avant". D'où l'impression de revenir en arrière : on avait commencé quelque chose, fait des projets, créé des liens, puis soudain on retrouve tout ce qu'on avait laissé, intact mais pas tout à fait, comme si en plus d'avoir "perdu" ce qui s'était développé au cours des mois précédents, on avait aussi été tenu à l'écart de la vie qu'on retrouve.

C'est finalement ce que je m'attendais à vivre. Je redoutais un peu l'effet "chat qui s'est pris une voiture" que je n'aurais pas senti venir avant de rentrer.
Alors je suis un peu étonnée, bien que très contente, d'être aussi heureuse.
Impossible d'affirmer avec assurance que la vie à New York ne me manque pas du tout, parce que je suis à peine remise du décalage horaire.
Pourtant, il y a déjà quelque chose dont je suis sûre, c'est que je me sens bien dans cette reprise de l'ancienne vie. D'ailleurs, je n'ai pas l'impression que c'est l'ancienne vie. J'ai l'impression que c'est la suite de celle que je viens de quitter. Rien n'a disparu, j'ai retrouvé des choses qui me manquaient mais je n'ai pas perdu celles que j'ai découvertes. J'ai changé et je n'ai aucun mal à être celle que je suis devenue dans "l'ancien" environnement.

Dès que j'aurai fini mon rapport de stage (il me reste 22h), je commencerai à déballer mes valises et à trier mes vieilles affaires pour me débarrasser enfin de ce que j'ai gardé depuis le lycée en n'osant rien changer. Avant de partir, j'avais l'impression que ma chambre était devenue un objet figé de mon adolescence. En fait, je n'assumais pas le fait d'avoir changé au cours des années précédentes, j'étais contente de cette évolution mais je n'arrivais pas à savoir si elle était positive ou négative. Maintenant, je sais davantage vers où ScPo m'emmène et ce que je suis capable de faire par moi-même. Je me sens plus à ma place dans cette chambre qu'avant de partir, étrangement.

Dès lundi, je m'arrangerai pour revoir enfin tous les gens importants dans ma vie pour savoir si eux aussi, ils sont heureux.

Ah, et si vous voulez savoir comment je suis venue à bout de mes cousins, sachez que les batailles d'oreillers sont toujours très appréciées par les jeunes d'aujourd'hui et que c'est une activité incroyablement efficace pour vider rapidement leurs réserves d'énergie.