samedi 30 avril 2011

Ohlala n°221 (Boston)

J'ai été tellement occupée par le dossier de double diplôme que j'ai tout simplement oublié d'écrire ici ces deux derniers jours. Sans compter l'arrivée de RJF hier, qui m'a aussi pas mal empêchée de faire autre chose que sourire bêtement (et manger des choses grasses).

Après un long trajet en bus, on a pu découvrir une ville très différente de New York : propre, avec des bâtiments superbes, des petites rues mignonnes pleines d'arbres en fleurs et LE SOLEIL.
Oui parce que maintenant que vous geignez que vous avez trop chaud en France, sachez qu'à New York on a enchaîné les jours gris et les jours de pluie depuis bientôt un mois, avec deux ou trois jours d'exception où on a même, ô folie, atteint les 25°C. Le reste du temps, il fallait se contenter d'un petit 13.

Alors forcément le choc est plutôt agréable.
J'ai moult clichés que je ne vous montrerai pas aujourd'hui parce que l'accès internet se trouve uniquement dans le hall d'entrée de l'hôtel et j'ai la flemme de remonter au 6ème étage pour attraper mon appareil photo.
Mais sachez que j'ai vu les Swan Boats décris par Margaux et que c'est drôle à regarder mais on n'a pas vraiment vu l'intérêt de monter dedans vu la taille du plan d'eau. A la place on a harcelé les écureuils. RJF tentait de les attirer en leur tendant une cigarette mais ils se détournaient rapidement, ce qui leur a valu le nom de "putains de non-fumeurs".

On a mangé dans un restaurant chinois de Chinatown, on s'est fait crier dessus par les serveuses (en chinois bien sûr, heureusement que Margaux m'avait prévenue de cette légère récalcitrance à l'assimilation culturelle de la part de certains membre de la communauté) et on a failli mourir tellement on a mangé.

Et puis là on va faire une partie de billard et RJF agite mon rocking-chair pour que j'aie envie de vomir et que je termine + vite, donc je vais // BLURK.

jeudi 28 avril 2011

Ohlala n°220 (Pictures)

Article en images :

Ceci est un brownie. Enfin c'était censé être un brownie. En fait, comme je voulais surtout pas qu'il soit trop cuit, je l'ai laissé 7 minutes dans le four et il est ressorti encore mou. C'était un peu comme manger à la petite cuillère la pâte à gâteau. Dit autrement : c'était infiniment bon (et trop sucré, parce que j'avais rien pour doser, j'ai fait ça à l'oeil).

Escalier "sex-shop style" (ou club échangiste, au choix) pour un bar à sushi de Soho.

Une robe dos-très-nu portée par une promeneuse de chiens (c'est une race très populaire dans New York d'ailleurs, on en voit partout de ces bestiaux, ils ont des têtes de renard plutôt marrantes).

Non ceci n'est pas une apparition ni une photo truquée sur photoshop, il y avait bien un immense faciès asiatique dans Madison Square aujourd'hui.





J'aime bien l'affiche antédiluvienne qui vante la possibilité de trouver de la place dans ce coin. Avec l'Empire State dans le fond, ce qui rend la chose super crédible. Et une espèce de cabane de pêcheur sur le toit.

Les plats de cette vitrine avaient été traités pour rester toujours beaux et ne pas moisir, sauf que ça leur donnait l'air d'être en plastique. Miam miam miam.



Hop, pas que des images, il y a aussi du son dans cet article ! On les entend très mal mais il y avait 4 hommes dans le fond du wagon qui chantaient du gospel et ils faisaient ça vraiment bien. Malheureusement j'ai filmé à un moment où ça n'était pas très impressionnant, à certains moments chacun faisait une hauteur de voix différente et c'était super beau.

Et pour finir la journée... deux foetus de poivrons trouvés dans mon poivron du dîner !
Je trouve ça à la fois répugnant et tout mignon.
En tout cas c'est de l'arnaque parce que je l'ai payé au poids mon poivron et ces bébés de poivron sont trop bizarres pour que j'ose les manger (en + ils sont pas mûrs, c'était un poivron rouge).

mercredi 27 avril 2011

Ohlala n°219 (A title with too many keywords threatens your privacy)

J'ai découvert en me promenant dans les stats de ce blog que j'ai reçu plusieurs visites grâce à des recherches google qui reprenaient mot pour mot la question posée par ScPo pour le dossier de double master, à propos de Wikileaks.

Il semblerait donc que je ne sois pas seule à préparer cette candidature et à être un peu pressée par le temps.

J'ai modifié l'article pour qu'il disparaisse des résultats Google, mais il faudra attendre que les robots repassent par ici, parce que j'ai la flemme de faire une réclamation de suppression du cache auprès de Google.
D'ici là donc, coucou et bonne chance à mes peut-être futurs camarades ! Même si je me fais de moins en moins d'illusions sur mes chances d'être reçue. L'avantage, c'est que moins j'y crois et plus ça devient facile de répondre aux questions parce que c'est moins stressant quand on se dit que quoiqu'on fasse, on n'est pas pris d'office.

Ce qu'il faut retenir de cette expérience : il faut que je réfléchisse davantage aux barrières que je veux conserver entre les différents "moi" que j'ai construits sur internet. Et que je ne déroge jamais, pas même rien qu'une seule petite fois, aux principes que je me suis fixée en matière de dévoilement de données personnelles.

De façon plus générale, il faut que je prenne en compte les conséquences de mes connaissances en "informatique". Puisque je sais maintenant mieux, grâce à mon stage et quelques expériences douloureuses, ce qui fait qu'une information arrive en première position dans le moteur de recherche le plus utilisé du monde, il faut que j'écrive en conséquence.

En tout cas, le résultat est franchement impressionnant. Je me suis juste amusée à mettre les trois mots les plus emblématiques de ce précédent article dans son titre... et je me retrouve en toute première position googlienne (si tu parviens à prononcer ce mot, tu es très fort) quand on recopie la question à laquelle je répondais !

Je devrais ouvrir un blog payant spécialisé dans les conseils en SEO (search engine optimization). C'est complètement con, mais je vous promets que ça rapporte plein d'argent. Mais comme je trouve ça laid, je le ferai pas. C'est parfois pesant d'avoir un sens éthique intransigeant, uhuhuh.

mardi 26 avril 2011

Ohlala n°218 (Solidays)

Ce soir, je ne prends pas le temps d'écrire un article rien que pour vous et je vous copie-colle ce que je viens d'écrire pour MediaEtudiant.

Comme j'ai acheté un billet pour le vendredi soir, ce n'est pas tout à fait une arnaque de ma part puisque je vous parle bien de quelque chose qui me concerne directement. Ce sera la première fois que j'irai à ce festival et j'ai hâte, surtout que j'irai sûrement avec Le Clara et que j'y croiserai... June Prune et peut-être Clo ! Ainsi qu'au moins un prof de mon ancien lycée. Bref, il faut y aller puisque ça sera plein de gens biens (et l'an prochain je crois bien que je vais devenir bénévole auprès de Solidarité Sida, il faut juste que je me renseigne un peu davantage sur l'association pour voir ce qui se cache derrière leur look à paillettes - c'est aussi eux qui sont à l'initiative de la Nuit du Zapping sur Canal+).

Solidays : c’est le moment d’acheter votre pass !

Cette année, le festival des Solidays se déroulera du 24 au 26 juin et la billetterie est ouverte depuis le 1er avril. Les 10 000 premiers Pass 3 jours (offre promo à 44€) ont été épuisés en… 4 minutes ! Et pourtant, les artistes qui seront présents cette année n’étaient même pas encore annoncés.

Solidays 2011 : 13ème édition d’un festival pas comme les autres

Solidays, c’est une manifestation musicale organisée chaque année depuis 1999 par l’association Solidarité Sida à Paris, sur l’hippodrome de Longchamp. Du vendredi après-midi au dimanche minuit, les festivaliers sont chaque année nombreux au rendez-vous : l’an dernier, ce sont 168 000 personnes qui ont assisté à plusieurs dizaines de concerts. Plus de mille bénévoles sont présents sur l’hippodrome pour accueillir les festivaliers, distribuer des préservatifs ou parler de l’association. Si vous avez envie de vous engager dans un projet associatif, vous pouvez les rejoindre. 

Les recettes du festival permettent à Solidarité Sida de financier des projets de lutte contre le VIH. L’association défend un accès généralisé aux anti-rétroviraux, ces médicaments qui permettent de freiner la progression du virus dans l’organisme, en s’adressant aux médias et aux gouvernements. Solidarité Sida aide les personnes qui vivent avec le VIH en France en distribuant des aides financières à ceux qui n’ont pas de ressources et qui vivent souvent dans la rue. Des bénévoles mènent également des actions auprès des jeunes pour parler de sexualité et de prises de risque notamment dans les lycées et les foyers de jeunes travailleurs. Pour en savoir davantage sur les activités de Solidarité Sida, visitez le site de l’association

Une programmation éclectique

Avec ses cinq scènes, le festival peut accueillir jusqu’à 80 concerts en un week-end. Autant dire qu’il n’y a pas de temps mort. Par ailleurs, des estrades et des stands sont dressés pour permettre d’organiser des débats, de rappeler les règles de base en matière de protection contre le virus, de s’informer à travers des expositions et tout simplement de poser les questions auxquelles on n’aurait pas de réponse à propos du sida.
Cette année, la programmation devrait encore séduire un large public. Les têtes d’affiche côtoieront comme toujours les artistes moins connus. La liste définitive des participants n’est pas encore arrêtée, mais on peut déjà annoncer la venue de Cold War Kids, Katerine, AaRON, Vitalic, Moriarty, IAM et beaucoup d’autres (faites un tour sur la page de programmation, le design est original !) 

La billetterie est ouverte !

Si vous êtes tentés (ou que vous voulez y revenir), c’est maintenant qu’il faut acheter vos places : il reste encore des pass 3 jours à 54€, des pass 2 jours à 49€ et des pass d’une journée à 35€. Pour 10€ de plus, vous pourrez même planter votre tente dans le camping et choisir entre la zone « Zen » pour ceux qui veulent vraiment dormir et la zone « Zap » pour ceux qui préfèrent prolonger l’expérience jusqu’au bout de la nuit.
Tout ça seulement 3 jours après la fête de la musique, c’est plutôt une bonne façon de commencer l’été !

dimanche 24 avril 2011

Ohlala n°217 (First last times)

Et voilà revenu le temps des premières "dernières fois".
Demain, commence ma dernière semaine de travail.

Dans 10 jours, ce sera le dernier mercredi américain. Le dernier jeudi. Dernier vendredi. Le dernier week-end. Le dernier lundi. Le dernier jour. Le dernier après-midi. La dernière fois que je ferme la porte de mon appartement à clé. La dernière fois que je prends le Subway. La dernière heure.

J'aime beaucoup les dernières fois.
Beaucoup de gens n'aiment pas ça.
C'est souvent perçu comme déprimant. On passe son temps à se dire que c'est la dernière fois et ça rend les choses douloureuses.
J'ai l'étrange capacité d'apprécier plus fort les choses quand je sais que je les accomplis pour la dernière fois. J'ai la chance de savoir profiter des derniers instants. C'est un trait de ma personnalité qui m'a parfois joué des tours, parfois que je découvrais l'aspect génial de mes expériences quand elles se terminaient. C'est surtout vrai pour les voyages. Il faut dire que j'ai eu un rapport assez compliqué avec les concepts de départ et d'éloignement pendant quelques années.
Ceci dit, l'avantage, quand on aime les dernières fois, c'est qu'on a moins de regrets. Au moment de partir, on ne ressasse pas les occasions ratées. Au contraire, on prend conscience de la chance qu'on a eu et on en profite jusqu'à l'ultime seconde.
Je sais déjà que quand je serai dans le métro, chaque secousse sera comme un écho de tous les tremblements que mon corps aura subi au cours des 9 derniers mois. Et je me sentirai bien. J'aurai la tête pleine de mes dernières journées, pendant lesquelles j'aurai refait ce que j'ai le plus aimé de New York.

Quand je suis arrivée au bord des larmes dans ce pays étranger, quelqu'un m'a dit : "tu verras, tu vas pleurer aussi quand tu partiras."
Elle avait tort. New York, malgré son hiver glacial, ce n'est pas "Le Nord" (oui, vous avez bien lu, ceci est une référence à un grand film français promouvant les particularismes régionaux de notre doux pays).

Je quitte les Etats-Unis le 10 mai à 20h35 et je ne pleurerai pas.
Par contre, j'emporterai beaucoup de souvenirs et je laisserai sur place des morceaux de celle qui est arrivée en sarouel quelques mois plus tôt (ainsi que la voisine qui ne s'exprime qu'en criant ou pleurant, là tout de suite elle utilise la première option).

Demain, c'est le début de ma dernière semaine de travail et je crois bien que ce sera une excellente semaine.

Ohlala n°216 (Roap Trippin')

Ce soir, je n'avais pas beaucoup d'inspiration et je n'avais pas trop envie de vous raconter le stress du remplissage de dossier de master parce que ça n'est franchement pas très palpitant. Et puis j'ai passé ma journée à ne penser qu'à ça, j'avais besoin d'autre chose.

Alors je suis allée me promener sur les blogs que j'aime et comme Joana vient de rentrer de son voyage en Thaïlande, j'ai été lire ce qu'elle en disait. Et ça m'a donné très envie de voyager !

Bon, ça ne semble pas très crédible venant d'une ville qui est partie dans "la plus européenne des villes américaines" et qui n'est sortie de New York que pour aller à Washington. Pourtant j'ai toujours aimé voyager, mais j'ai préféré utiliser mon argent autrement cette année (je devais déjà consacrer 80 euros par mois à mes voyages... en métro !) et puis je me disais que voyager toute seule c'était un peu bizarre.

Tous les gens qui sont en 3A (ou presque) passent leur temps à parler des endroits qu'ils ont vu ou qu'ils vont bientôt visiter, consacrent toutes leurs vacances à voyager hors de leur pays d'affectation et s'invitent les uns les autres avant de se remercier 3 fois sur Facebook. Je crois qu'un peu par réaction et par esprit "j'aime pas faire comme tout le monde" eh ben j'ai refusé de profiter des opportunités que j'avais de squatter des canapés à travers toute la côte Est. En disant ça, je donne probablement un peu l'impression d'avoir des regrets mais ça n'est pas du tout le cas. C'est juste que j'ai décidé de ne pas consacrer mon année aux voyages, j'ai considéré qu'il y avait suffisamment de choses à découvrir rien qu'à New York et je ne pense pas m'être trompée puisque même avec Margaux j'ai découvert de nouveaux recoins de la ville.

Il faut un peu nuancer mon autisme sédentariste : dans une semaine, je serai à Boston et deux jours plus tard au Canada pour admirer les chutes du Niagara, le tout avec RJF. Je crois que les chutes du Niagara, avec le désert, ce sont les deux choses que j'ai le plus envie de voir aux USA (mais le désert c'est trop loin). Oui, moi, la fille qui a tellement un problème avec la nature qu'elle a peur de s'asseoir dans l'herbe "parce que ya des bêtes", les seuls trucs qui m'attirent aux Etats-Unis, LE pays des villes gigantesques avec des ponts, des décors lumineux et des bâtiments connus mondialement, eh ben ce sont les phénomènes naturels. Je suis bizarre SI JE VEUX.

Et donc, j'ai envie de voyager. En fait, je crois que j'ai été un peu écrasée par l'immensité des Etats-Unis et que ça m'a découragée de voir le nombre d'heures qu'il fallait pour rejoindre deux villes comme New York et Washington qui semblent aussi proches que Paris et Amiens sur une carte. Ce qui, simultanément, m'a fait réaliser à quel point les frontières françaises sont proches de plein d'autres pays (oui, je sais, les frontières c'est forcément proche d'un autre pays, mais de toute façon les frontières françaises ne sont plus censées exister avec les membres de l'UE, n'est-ce pas Monsieur le Président ?).

Résultat, je me dis que voyager en Europe c'est super simple et qu'il faut que j'en profite davantage. Cet été je retourne en Grèce après plein d'étés gâchés à visiter d'autres endroits moins bien (je plaisante, je visite des trucs bien tous les étés, mais la Grèce gardera toujours une place spéciale, c'est comme ça). Et j'ai bien envie de m'offrir un détour par l'Italie à un moment. A un moment on avait évoqué la possibilité de faire un petit saut en Espagne avec RJF, rien n'est encore sûr parce que notre futur (scolaire et professionnel) est incertain, mais ça me tente bien.

Et sur le long terme, je crois que réussir à vivre en sédentaire absolument seule (sauf virtuellement) pendant 8 mois, eh ben ça m'a fait réaliser que faire les choses rien que pour soi, de temps en temps, c'est super agréable. Ne suivre que ses propres horaires, que ses propres envies, son propre appétit, son propre trajet, c'est enthousiasmant, grisant. Bien sûr voyager à deux ou davantage, c'est très bien aussi, mais ça n'est pas pareil.

Alors un jour, je repartirai seule. Et cette fois j'irai en Israël, parce que je n'arriverai pas à me sortir ce pays de la tête tant que je n'aurai pas rendu mon passeport inutilisable dans tous les autres pays du Moyen Orient (mais après on a le droit d'avoir deux passeports, c'est la classe deux passeports, ça fait genre on est un agent secret). Et plus tard, j'irai en Thaïlande, parce que ce pays a vraiment l'air extraordinaire. C'est un peu fou de se dire que j'aurais pu y passer ces 8 mois si j'avais voulu. Je me demande ce que ça aurait donné. Je serais revenue encore + différente. Mais je ne m'en sentais pas capable en juillet dernier, même si finalement je me rends compte que je me serais très bien débrouillée. Maintenant je me sens prête.

Et puis, soyons fou : si jamais je suis acceptée en double master et que je deviens an international journalist eh ben je voyagerai encore davantage. Ce serait une drôle de revanche sur mes angoisses adolescentes. Et la preuve que mon cousin avait raison, le jour de mes 20 ans, de me dire que ma personnalité n'est pas en train d'atteindre la fin de son développement mais qu'au contraire je commence à peine à être celle que je suis vraiment.

samedi 23 avril 2011

Ohlala n°215 (Nostalgia)

Aujourd'hui, entre deux rédactions de paragraphes sur Wikileaks et mon intérêt pour le journalisme international, petits moments nostalgie :
Ah merde attendez je me suis assise dans ma vinaigrette.

Fin dans mon assiette plein de vinaigrette.
Zut y en a sur le canapé.
Est-ce que la vinaigrette c'est corrosif genre la couleur d'un tissu peu disparaître si ça s'incruste ?

Bon, voilà, j'ai un peu arrangé les choses.
Oui alors cette assiette en fait s'est retrouvée sous mon fessier parce que ce soir j'ai mangé une salade de tomates à la feta, histoire de célébrer la venue en France de ma famille grecque et aussi parce que j'avais une tomate et de la feta dans mon frigo et pas grand chose d'autre.
Mais j'ai mangé cette salade sur mon canapé tout en parlant avec Le Clara-Garou.
Et ensuite j'ai posé l'assiette à côté de moi.
Puis je me suis levée quelques secondes et rassise. Mais cette pute d'assiette a glissé entre temps.

Donc je vais écrire cet article sans pantalon. Mais vous n'aurez pas de photo, n'ayez pas peur.

Bon donc, oui, instant nostalgie aujourd'hui grâce au Frère (formulé comme ça on dirait qu'on va parler de chants grégoriens mais en fait Le Frère c'est mon frère, je précise parce que je parle pas souvent de lui ici donc vous êtes pas au courant que je l'appelle tout le temps Le Frère, lui il m'appelle La Soeur, fin vous voyez, oui je sais vous vous en foutez mais il va quand même falloir continuer de lire si vous voulez connaître la suite de cet article). GRACE AU FRERE DONC et accessoirement grâce à Wikipédia, j'ai retrouvé un son de mon enfance :



Oh le doux bruit de la connexion à internet avec un modem 56k où il faut choisir entre être sur internet et téléphoner ! Et de toute façon tu choisis vite parce que tu as un forfait internet de 2 heures par mois. DEUX HEURES PAR MOIS. Je rigole tout haut.

Et puis ensuite, en parlant avec le Clara-Garou, on a reparlé des pubs de notre enfance, on aime bien faire ça. Et on s'est dit que les pubs avec les enfants sont souvent très énervantes. C'est surtout les enfants qui sont énervants en eux-mêmes en fait.

Genre dans cette pub :



Mais surtout SURTOUT dans cette putain de pub où y a une gamine qui pique sa crise à table et qui débite un texte insupportable, super insolent, tout ça pour du fromage à tartiner. Mais on n'arrivait pas à se souvenir du nom du fromage.

[02:48:16] Clara : AHAHAHAH
[02:48:19] Clara : je vois oui
[02:48:20] Clara : mmh
[02:48:25] Clara : moi je la trouvais chiante...
[02:48:30] Clara : mais pas aussi chiante que cette autre pub
[02:48:34] Swan : lol j'ai peur
[02:48:37] Clara : pour cet espèce de fromage genre roquefort en pâte
[02:48:42] Clara : en petits ronds
[02:48:46] Swan : mais y en a tellement des pubs avec des enfants dégueux
[02:48:49] Clara : comment ça s'appelait...
[02:48:50] Swan : le boursin ?
[02:48:54] Clara : emballage vert et blanc...
[02:48:56] Clara : non !
[02:49:13] Clara : ça se tartinait...
[02:49:50] Clara : merde comment ça s'appelle...
[02:50:24] Swan : lol, Swan, dans un élan d'optimisme, tape "pub gamine qui fait la leçon à ses parents fromage" dans google
[02:50:26] Swan : et ne trouve rien
[02:50:30] Clara : AHAHAHAH
[02:50:38] Clara : je viens de taper "fromage à tartiner" en regardant images XDDDD
[02:50:41] Clara : on est graves XD
[02:50:47] Swan : ahahahah
[02:50:57] Swan : nan mais il faut qu'on retrouve c'est super important attends
[02:51:02] Swan : tu te souviens pas d'un des trucs qu'elle disait ?
[02:51:08] Clara : ben...
[02:51:08] Swan : moi je me souviens de son ton mais pas des mots
[02:51:08] Clara : elle disait
[02:51:29] Clara : que ses parents en mangeaient et qu'elle elle pouvait pas, genre parce qu'elle était trop petite
[02:51:35] Swan : nouvelle tentative "pub fromage enfant parents"
[02:51:36] Clara : puis ses parents, devant sa crise, finissaient par lui en donner
[02:51:42] Clara : "toi aussi t'aimes ça mon coeur"
[02:51:45] Swan : ouiiiiiiiiiiiii c'est exactement ça
[02:51:45] Clara : ou "t'en veux mon coeur"
[02:52:41] Swan : elle disait "moi aussi j'en veux"
[02:52:55] Clara : ouiiiiiiii
[02:54:36] Swan : aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
[02:54:49] Swan : *J'en ai marre qu'on m'prenne pour une gamine, moi aussi je veux du goût, du vrai, de toute façon c'est tout pour vous !
[02:54:54] Swan : j'ai retrouvé la citation sur une page fb
[02:54:58] Swan : maintenant il faut trouver la vidéo
[02:55:28] Swan : société crèèèèèèème
[02:55:33] Swan : http://www.youtube.com/watch?v=rRV8yd0zyBM
[02:55:48] Swan : et elle dit "t'en voulais mon coeur"
[02:55:54] Swan : ET J'AI ENVIE DE VOMIIIIIIR
[02:56:16] Clara : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
[02:56:16] Clara : PUTAIN
[02:56:18] Clara : MERCI
[02:56:18] Clara : MERCI
[02:56:20] Clara : MERCI
[02:56:21] Clara : MERCI
[02:56:21] Clara : MERCI
[02:56:22] Clara : MERCI
[02:56:29] Swan : je me sens trop efficace
[02:56:35] Swan : je vais le mettre dans mon dossier de double master
[02:56:43] Swan : comme exemple de capacité à trouver vite des informations
[02:56:48] Clara : ahahahahah
[02:57:10] Swan : ça a trop disparu en fait Société Crème
[02:57:13] Swan : jpense que ça a fait faillite
[02:57:18] Swan : à cause de cette pub insupportable




Voilà. Sinon on a 20 ans, on a nos vaccins à jour et on sera bientôt l'élite de la nation.
Vous avez le droit d'avoir peur.
(Ah et au fait, ça fait super longtemps que je vous en ai pas parlé mais Lobster va super bien, comme y a des pois orange sur ma robe à pois multicolore il se fait des parties de Twister où il doit poser les pattes que sur les ronds orange et ça le fait beaucoup rigoler)

vendredi 22 avril 2011

Ohlala n°214 (Ohlala n°214 (W*k*leaks, cableg*te, d*plomacy and other buzz*ng keywords))

Ce soir je me suis enfin mise sérieusement à préparer le dossier et je me suis donné pour objectif de l'avoir terminé samedi soir. Après tout, on connaît d'autres gens qui ont préparé leur dossier en 48h et que ça n'a pas empêché d'être reçu dans le master super sélectif qu'ils visaient. Ceux qui savent de quoi je parle suivront mon regard dubitatif. Les autres devraient deviner.

L'une des questions porte sur W*k*leaks et l'imp*ct de la révélation des câbl*s d*plomat*ques amér*ca*ns sur la d*plomat*e et le journal*sme.
On me demande de donner mon avis en anglais et en 2500 caractères, je vais donc vous en parler en français sans limite de temps ni d'espace. Logique.

Pour être honnête, W*kileaks me laisse plutôt de marbre. D'ailleurs j'ai mis un bon moment à apprendre que ce site existait. Comme pas mal de monde, j'ai entendu parler des infos révélées au cours des années précédentes (preuve de la subtilité de l'armée de l'air américaine en Irak, dossier d'instruction de l'affaire Dutroux, documents sur la guerre en Afghanistan...) mais je ne savais pas qu'elles venaient de là. Quant au super cablegate de la mort qui tue, il a débuté pile quand j'ai recommencé à m'intéresser à l'actualité, en novembre dernier, après quelques mois de léthargie intellectuelle, résultat j'ai suivi l'affaire mais en me demandant un peu pourquoi tout le monde s'excitait autant d'un coup là-dessus.

Et avec le recul, j'ai toujours un peu de mal à saisir.
Entre ceux qui hurlent à l'acte terroriste et ceux qui y voient l'avènement de l'aire de la transparence totale, je me demande lesquels sont les plus à côté de la plaque.

On apprend en lisant ces câbles d*plomatiques (qu'on est loin de tous connaître, rappelons qu'il y en a 250 000 et qu'ils sont progressivement épluchés et rendus lisibles pour le grand public) qu'en fait des fois les Américains disent des trucs pas gentils sur les autres pays. Incroyable. Jamais on ne l'aurait soupçonné. On apprend que les négociations entre pays ne sont pas toutes rendues publiques. Que des gens sont corrompus à travers le monde. Vraiment, tout cela est tout à fait sidérant et la jolie citadelle bisounoursienne que j'avais en tête à propos des grands de ce monde s'effondre avec fracas. On notera au passage qu'on n'a pas encore trouvé la preuve du grand complot judéo-maçonnique pour faire croire qu'il y a eu un attentat le 11 Septembre et prendre la tête du monde, c'est ultra-décevant en fait toute cette histoire.

Bon, quand on va chercher dans les détails, on apprend effectivement des choses. Mais justement. Ce sont des détails. Dans les grandes lignes, que la diplomatie est faite de tractations plus ou moins avouables et que les diplomates ont un avis sur les gens avec qui ils travaillent, c'est une surprise de taille modeste.

Par contre révéler le nom de gens qui travaillent avec les Etats-Unis dans des endroits où ça n'est pas très bien vu, c'est pas très cool.

Pourtant, l'idée d'avoir accès à des informations qui sont gardées secrètes parce qu'elles sont pas jolies jolies, j'ai tendance à y être favorable. Ma réserve vient seulement du fait que la transparence totale n'est pas souhaitable, à mon avis. Absolument toujours tout dire, ça n'est tout simplement pas possible. Il faut faire des compromis dans la vie, accepter de se plier à des contraintes et de respecter les attentes de l'autre, c'est un peu la base des relations humaines de ne pas être en permanence d'une franchise absolue. Tout simplement parce que ça devient invivable, parce que la vérité crue peut faire bien plus mal que quelques non-dits. Ce n'est pas forcément être hypocrite, c'est garder pour soi certaines informations parce que si on savait tout le temps tout sur tout ça deviendrait impossible de prendre des décisions.

C'est un peu comme Mark Zuckerberg qui pense que sur internet, on devrait tout le temps tout signer de son vrai nom. Eh ben non. On a le droit de faire des trucs sans avoir envie de l'assumer devant tout le monde, on a tous une partie de notre vie qui ne regarde que nous et il n'est pas souhaitable que ça change, sinon la vie va se transformer en vaste émission de C'est mon choix et ça fait peur.

Le problème c'est finalement de trouver la frontière entre ce qu'on dit et ce qu'on ne dit pas. Avec W*kileaks, la frontière est fortement ébranlée et on pourrait se dire que c'est tant mieux. Oui, sauf que la réaction risque d'être l'exact inverse de ce qu'on pourrait espérer. En forçant à la transparence totale, on va juste assister à un repli. Les gens seront plus réticents à donner leur avis puisque tout risquera de devenir public. En utilisant la force, on convainc rarement ses adversaires du bien fondé de sa position. Clairement, on ne va pas assister à une explosion de confidences sur les tractations secrètes entre pays. Au contraire. Il va devenir beaucoup plus difficile d'obtenir des informations franches. On se méfiera davantage les uns des autres puisque les fuites sont venues non pas de gens qui pirataient les systèmes, mais de gens qui y avaient accès parce qu'ils faisaient partie de ce système.

Et puisque les grands journaux ont largement participé aux révélations (Le Monde, Le New York Times, Der Spiegel, The Guardian...), le travail des journalistes en sera probablement compliqué. Les infos se faisant plus rares, il y aura encore plus de compétition entre les rédactions, encore plus de pression sur les journalistes pour obtenir des petites phrases qui font le buzz, encore moins de temps pour faire les choses de façon sérieuse et originale.

Mais au-delà des petits tracas immédiats et à moyen terme pour les services diplomatiques, W*kileaks est l'illustration d'une tendance de fond : la volonté de monsieur et madame tout-le-monde de savoir ce qui se passe sur Terre et de jouer un rôle dans les évènements mondiaux. C'est quelque chose qui prend de plus en plus d'importance et si l'envie n'est pas nouvelle, on nous répète en tout cas de plus en plus que c'est désormais possible. D'un clic on rejoint un groupe Facebook et on a l'impression que ça va "avoir un poids". On signe des pétitions en ligne. On retweete une nouvelle sur Twitter. De parfaits inconnus voient leurs photos et leurs vidéos se propager partout à travers le monde dès qu'ils sont témoins d'un truc un peu spectaculaire. Et surtout, on accorde de plus en plus d'importance à l'opinion des individus face à la parole officielle des institutions. On note les produits, on laisse des commentaires sur le site de notre magasin préféré, on préfère interviewer un blogueur libyen plutôt qu'un diplomate.

C'est à la fois un signe de très grand narcissisme et de nouvelles attentes plus exigeantes de la part de beaucoup de gens qui ne se satisfont plus de la superficialité voire du mépris avec lequel on traite parfois l'information destinée au plus grand nombre.

Alors quatre mois après le cablegate, il est évidemment beaucoup trop tôt pour tirer le moindre enseignement  sur le véritable impact de W*kileaks sur la d*plomatie, le journal*sme et la façon dont fonctionne le monde. Mais l'idée que les actions et tractations de ceux qui détiennent le pouvoir ne resteront pas forcément toujours secrètes fait doucement son chemin, pour le meilleur et pour le pire. Les véritables conclusions seront tirées dans quelques décennies par les historiens qui seront drôlement contents d'avoir autant de documents à disposition.

jeudi 21 avril 2011

Ohlala n°213 (Health and Death)

Quand je vais à MSF, je trie les archives.
On pourrait croire que c'est chiant mais c'est absolument passionnant et j'apprends des centaines de choses.

Je découvre tout le processus de préparation des publications, ça me fascine, les relectures successives, les discussions pour savoir comment aborder tel problème, le respect de la ligne de communication (pas de photos qui apitoient mais des équipes médicales au travail, par exemple).

Je suis l'évolution de chaque message, les corrections des moindres détails (il y a des consignes précises pour savoir quand on abrège ou pas le nom de l'association en acronyme), les dialogues avec les imprimeurs, les typographes, les photographes... les multiples relectures attentives pour traquer la moindre coquille, le moindre oubli, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à être hyper sensible aux micro nuances (une majuscule ajoutée à un mot qui n'en a pas besoin, un espace de trop entre deux mots, un mot retranscrit parfois en italique parfois entre guillemets, etc).

Et puis, au milieu des factures d'hôtel et des papiers pour les assurances auto, des témoignages de volontaires partis sur le terrain.
L'un qui explique qu'à cause du coût des médicaments pour le VIH, on ne peut traiter les gens qu'un an, après il faut arrêter pour qu'un autre patient en bénéficie.
Et puis une jeune femme qui raconte comment, deux jours après son arrivée en Somalie, elle a vu une mère arriver avec son bébé de 10 jours dans les bras, pour savoir s'il était endormi ou mort. Et il était mort.

C'est en lisant ça que je sais que je ne suis pas faite pour le terrain, à mon grand regret. Je prends les choses beaucoup trop à coeur. Si je dois annoncer à une mère que son bébé est mort, c'est obligé que je fonde en larmes. Pas très pro.

Bon, avec tout ça, j'ai du mal à avancer le dossier de double diplôme. Il est en cours, mais il avance atrocement lentement. Or il faut que je le termine ce week-end puisque les lettres de recommandation obligatoires ne peuvent être remplies par les professeurs qu'une fois que le dossier a été soumis, super super.

Aucun rapport, mais en ce moment dans le métro, au lieu de lire, je dessine.



Mais là il faut vraiment que j'aille dormir parce que sinon demain matin, je vais encore ressembler à ça :


mercredi 20 avril 2011

Ohlala n°212 (Being French)

Soirée au Grainne Café pour l'anniversaire de FZ.
Rencontre de deux autres étudiants. J'allais écrire français, mais ils n'ont pas la nationalité française. Peu importe.

Qu'est-ce que c'est, être français ?

C'est étrange parce qu'on sent que ça veut dire quelque chose, "être français", on a le sentiment de pouvoir dire "ça c'est français" ou "ça c'est vraiment pas un truc qu'un Français ferait".
Mais allez trouver une définition.

On a longuement débattu de la nouvelle loi contre le niqab. Enfin contre le visage masqué en public, comme on dit. J'étais la seule Française du groupe et j'étais la seule à être contre cette loi. La discussion était vraiment très intéressante. J'adore pouvoir discuter longuement d'un sujet avec des gens qui n'ont pas le même avis, échanger des idées, nuancer les propos quand chacun reconnaît la cohérence de l'avis contraire. Avoir le même argument pour arriver à la conclusion inverse. Tout en mangeant une crêpe au fromage de chèvre (et si c'était ça, "être français" ? =D).

De tout ça, il ressort que la question "pour ou contre le niqab" n'est pas la véritable question, puisque tout le monde est d'accord pour dire que ça handicape plus que ça n'apporte de choses positives dans la vie d'une femme, même quand elle fait (ou pense faire) ce choix librement.

LP a fait remarquer très justement que cette loi ne crée pas d'intolérance en soi, elle ne fait que refléter l'évolution actuelle des mentalités. Ceci dit, entériner à l'aide d'une loi un mouvement de repli, de rejet de la différence, de peur face à l'évolution (très surestimée) de la société (la fameuse "islamisation" de notre pays), tout ça pour des raisons de calculs politiques, ça ne me semble pas bon signe.

Disons que le fait, en soi, d'affirmer que la France est un pays où l'on ne tolère pas l'extrémisme religieux, c'est très bien. Le faire en visant une pratique minoritaire, en facilitant l'amalgame avec l'ensemble des croyants à l'aide d'un "débat national" et en interdisant quelque chose qui est loin d'être la seule et intangible expression d'un extrémisme, c'est beaucoup plus bancal comme raisonnement.

Pendant ce temps, la France reste "la fille aînée de l'Eglise" pour François Baroin. Joli dérapage contrôlé, encore un. Dire que les Français ont un gros problème avec la religion et qu'ils ont tout simplement peur d'en parler et surtout de reconnaître que le catholicisme a profondément marqué notre pays, c'est vrai et c'est bien dommage. Pendant le repas, s'il y a bien une chose à propos de laquelle on était d'accord, c'est que les Français ont tendance à se montrer très hypocritement politiquement correct. Cependant, alors qu'on est en plein "débat" sur la laïcité, utiliser l'expression favorite de ceux qui s'opposaient à la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, c'est "maladroit" dirons-nous. Et depuis plusieurs semaines, le gouvernement excelle en habiles maladresses.

Tout ça crée un climat que je n'aime pas. Peut-être que l'éloignement et le fait que je ne m'informe qu'en lisant certains journaux et pas en parlant vraiment avec les gens qui vivent actuellement en France fausse mon impression. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si on pousse la logique, rien qu'un tout petit peu plus loin, on en arrive à une interdiction du voile, tout simplement. Après tout, dans les établissements scolaires, il est déjà interdit. Et on nous répète que de pauvres femmes sans défense sont obligées de le porter par leurs méchants grands frères. Certes, il y a des femmes qui le portent parce que c'est leur choix. Mais cet argument n'était pas valable pour celles qui portent le niqab alors, après tout, dans quelques mois, pourquoi le serait-il encore pour celles qui font pareil à quelques centimètres carrés de tissu près ?

Même sans aller jusque-là, cette loi vient conforter pas mal de préjugés. Une journaliste allemande qui a porté le niqab dans Paris pour se faire une idée de l'application de la nouvelle loi a finalement été davantage confrontée à un rejet de la part de certains passants qu'à des ennuis venant des forces de l'ordre. Mais surtout, et c'est ça, ce qui est vraiment grave dans cette histoire, en affirmant que le niqab n'est "pas le bienvenu" en France, on sous-entend quelque chose d'autre que la volonté de lutter contre l'oppression des femmes. Ce qu'on sous-entend, c'est "porter le niqab n'est pas une pratique française, ce sont des étrangers qui ont introduit ça en France et celles qui le portent ne sont pas tout à fait Françaises". De là à considérer que les musulmans ne sont pas autant français que les autres citoyens, il y a un petit fossé facilement franchi par pas mal de gens.

On en revient donc à "qu'est-ce que c'est, être français ?".
Eh bien ce soir, je n'ai toujours pas la réponse.
Mais j'ai tendance à croire que c'est dans notre culture de se faire peur avec des préjugés qui finissent par passer une fois qu'on a trouvé quelque chose d'autre à craindre.
Et que même si la progression n'est pas linéaire, on reste un peuple qui finit tout le temps par absorber les nouveaux éléments pour devenir une nouvelle tambouille.
Pourvu que ça dure... inchallah !

lundi 18 avril 2011

Ohlala n°211 (Arab American)

Scoop !
Je sais à quoi ressemble le copain de Crazy Neighbor !
Et je comprends pourquoi elle le garde, c'est un personnage collector.

Ce matin j'ouvre ma porte et je me retrouve nez à nez avec le jeune homme, qui sortait de chez la demoiselle.
Et le jeune homme est arabe.
Alors de votre côté de l'Atlantique vous êtes sûrement en train de vous dire : "mais pourquoi c'est collector un arabe ?"
Eh ben parce qu'à New York, ça n'existe pas. Ou presque, visiblement.
Au cours des 8 derniers mois, j'ai côtoyé plein de gens blancs, noirs, latinos, asiatiques ou issus d'une mélange des catégories pré-citées. Mais depuis mon départ de chez Taous, j'avais à peu près jamais recroisé quelqu'un qu'on puisse identifier clairement comme "arabe".

Je viens de vérifier sur Internet et en 2000 il y avait 230 000 arabes dans l'Etat de New York (sur plus de 19 millions d'habitants). Donc dans Manhattan même ils sont encore moins nombreux.
Autre fait intéressant : la plupart des "Arab American" (c'est pas une blague ils les appellent vraiment comme ça ici) viennent du Levant et sont majoritairement chrétiens.
Et là j'en viens à douter du sérieux de mes infos puisque la page Wikipédia affirme que parmi les Arab Americans connus, on trouve... Steve Jobs. Je le trouve vraiment très American et pas très Arab pour le coup le bonhomme. Mais bon.

Donc là, brusquement, je me retrouve face au copain de ma voisine et je m'attends presque à l'entendre parler français tellement c'est une caricature d'arabe français : jean, baskets blanches, veste en cuir noir, cheveux ras, barbe fine et diamant à l'oreille. N'en déplaise à Nadine Morano, il avait pas de casquette à l'envers.
C'est comme si j'avais un morceau de France en face de moi, surtout qu'absolument personne ne s'habille comme ça à New York.

Mais le "charme" retombe vite quand il me nasillarde "Howyoudoin'" à la new-yorkaise.
Quelques minutes plus tard, il revient (il était juste allé acheter des donuts j'imagine).
Et hop, engueulade.

Comme quoi, Brice Hortef*** a tort quand il dit "quand y en a un ça va, c'est quand y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".
Non, Brice.
Même quand y en a qu'un seul, y a déjà plein de problèmes, surtout à 2h du matin. CQFD.

Ohlala n°210 (Trivial day)

De temps en temps, c'est bon de ne pas être sérieuse et raisonnable.
Parlons de choses futiles !
Attention, article qui ressemble à celui d'une blogueuse mode. Si c'est votre première visite ici, n'ayez pas peur ! C'est pas tous les jours comme ça.

Aujourd'hui achat de deux robes pour 30$. Les deux. Oui 15$ chacune. Soit 10,40 euros au taux actuel.
S'il y a bien un endroit où vous DEVEZ aller pour faire du shopping, c'est Housing Works. Et surtout celui de la 17th Street, entre 6th et 5th Ave.

Vous l'avez deviné, je suis retournée chercher la robe noire à pois multicolores. Au début je la retrouvais pas, j'étais le désespoir incarné (alors que la veille je l'avais abandonnée sans hésitation, hein, mais bon). Et puis, histoire de pas avoir fait le voyage pour rien, je regarde quand même parmi les autres robes si y en a pas une autre mignonne. Ce qui est le cas. Et juste à côté, joie, allégresse : la robe à pois !

Et puisque tous les vêtements bénéficiaient d'un joli -25% aujourd'hui, j'ai craqué.

Depuis le temps que je vous en parle, voilà à quoi ressemble ce thrift shop :



Derrière le comptoir, vous pouvez distinguer un des bénévoles qui porte une chapka. En intérieur. Par jour de grand beau temps. Si vous êtes des lecteurs attentifs du blog de VK, vous avez donc compris que nous sommes en présence d'un individu de catégorie "hipster".

Un peu plus loin, à la terrasse d'un restaurant, un monsieur partage son hamburger géant avec son chien (on voit la petite caboche de l'animal qui dépasse juste à côté de son coude)

Dans la catégorie "nos amis les animaux" on pouvait aussi croiser un très beau chat à quelques mètres de là, qui avait visiblement abandonné son maître. C'est un des premiers chats non sauvage que je vois à New York, en général ils ne mettent pas des masses le nez dehors.

Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on ne les voit pas qu'ils n'existent pas : les animaux domestiques sont très nombreux (n'est-ce pas Crazy Neighbor ?) et les magasins qui leur sont destinés sont nombreux - puisqu'ils vivent enfermés, il faut bien les distraire.

Au cas où vous croiriez encore que New York est une ville classe, je vous laisse contempler ce couloir de métro. Au fond, un escalier, difficilement accessible puisque l'eau de pluie de la veille s'est accumulée à ses pieds. Le type qui a conçu les évacuations d'eau de cette ville est un génie.

Miam miam la jolie station de métro ! 

Pour une fois, vous avez de la chance, il n'y a pas beaucoup d'ordures qui flottent dans les flaques entre les rails.
Et là, croyez-moi, vous êtes content de ne pas avoir le son.


Allez hop, cet article ne serait pas digne d'un article de blogueuse mode sans... les photos des achats !
Bon, comme c'est pas très sérieux, vous excuserez le bordel ambiant, la luminosité minable et tout et tout.


J'aime bien faire des trucs bizarres dans mes cheveux en attendant que le retardateur de l'appareil photo arrive au bout du décompte.

dimanche 17 avril 2011

Ohlala n°209 (Stop thinking like me!)

Le principal inconvénient de la procrastination, c'est qu'elle permet aux autres d'être plus rapides.

Depuis des semaines, je voudrais écrire des articles sérieux et argumentés sur des sujets au coeur de l'actualité mais à force de remettre les choses au lendemain, je finis par lire ailleurs ce que j'aurais voulu dire.

Prenez le cas de la nouvelle loi visant à protéger "la République" : l'interdiction d'avoir le visage masqué dans les lieux publics. Autrement dit l'interdiction du niqab en France. Et, dans le même temps, puisque les deux sujets sont très étroitement liés, le "débat sur la laïcité", souvent appelé à tristement juste titre "débat sur l'islam".

Un de mes amis disait hier sur Fb qu'il ne comprenait pas que le New York Times ait un avis négatif sur cette nouvelle loi française, parce que le fait de masquer son visage n'avait rien d'une obligation religieuse et que c'était un signe d'oppression. Il faut être plutôt naïf et ajouter à ça une jolie dose de mauvaise foi pour résumer la situation ainsi.

Critiquer cette loi, ce n'est pas dire que le niqab ne pose aucun problème, ni que les femmes qui le portent ont raison de le faire.

Mais puisqu'il est tard, je ne vais pas développer tous les arguments que beaucoup d'autres ont déjà très bien exposés.

D'abord, un journaliste de Slate.fr a expliqué le 3 mars en quoi un débat sur l'islam est inopportun, inutile et dangereux. Il me semble que ces 3 adjectifs peuvent aisément s'appliquer à l'interdiction du niqab.

Il y a aussi eu des réponses à la lettre de Jean-François Copé à un ami musulman dans L'Express. Celle de Marwan Muhammad, ingénieur en mathématiques financières, montre que la langue de bois, en amitié, ça n'est pas vraiment la bonne solution. Mais ma lettre préférée est celle découverte sur Twitter et qui se charge de rassurer les musulmans intégristes sur les conséquences des démarches actuelles du gouvernement.

Finalement, ce soir, je suis tombée sur l'article que j'aurais voulu écrire, Burq'ass toi pov conne. Valérie y résume l'essentiel : interdire une pratique ne fait pas réfléchir les gens, elle les crispe. Et le gouvernement le sait très bien, ne les prenons pas pour plus bêtes qu'ils ne sont.

Le problème de cette loi, c'est qu'elle ne soutiendra en rien les femmes qui pourraient être victimes de sexisme, mais qu'elle renforcera l'équation magique "islam = oppression = pas bien = différent de moi = différent des Français = immigré". On pourrait rajouter quelque part "arabe", "invasion", "islamisme", "danger" et "bleu marine", mais ce serait faire des amalgames et, vraiment, si notre gouvernement cherchait à renforcer les amalgames dans un but politique, ça se saurait.

samedi 16 avril 2011

Ohlala n°208 (Internet breakdown)

Les 20°C de jeudi dernier n'étaient visiblement qu'un point aberrant dans la météo du mois d'avril.
Il pleut de nouveau sans arrêt, c'est charmant.
Un temps à rester lovée sur le canapé toute la journée.
Oui mais...

Plus d'internet ce matin !
Pour une obscure raison fort contrariante, le réseau auquel j'ai l'habitude de me connecter a disparu des points Wifi accessibles. N. a bien une connexion internet, mais je n'ai jamais réussi à me connecter à son réseau et apparemment elle n'y arrive pas souvent non plus, donc elle utilise aussi le réseau non protégé.

C'est dans ces moments qu'on se rend compte qu'on a supporté l'absence de vie sociale pendant 8 mois uniquement parce qu'on était en fait connecté en permanence à tout le monde.

Pour m'occuper j'ai fait un tour à Housing Works puis dans un H&M mais ce jour est visiblement destiné à être un vaste échec, je n'ai rien trouvé d'enthousiasmant (à part une petite robe noire à pois multicolores mais j'ai pas osé l'acheter même si elle coûtait que 20$, j'avais peur que ça fasse un peu trop "fashion". Raaaah maintenant je regrette. Enfin peut-être. C'est joli ou c'est criant, noir à pois multicolores ? Nan parce qu'elle sera peut-être encore là demain, donc je pourrais y retourner...).

Finalement je me suis réfugiée dans un Starbucks et je vais rester jusqu'à ce que la batterie de mon ordinateur rende l'âme. Ensuite... ben ensuite je rentrerai chez moi en espérant fort fort que le réseau sera rétabli. Si c'est pas le cas, je serai forcée d'avancer mon dossier de double diplôme, faut voir l'aspect positif de la situation. Sauf que j'aurai pas internet pour rechercher des infos sur Wikileaks ou des noms de journalistes connus (oui parce que l'expérience de Margaux nous enseigne que le but du jeu des candidatures en journalisme, c'est de faire du name-dropping - c'est-à-dire à caser des noms de gens à la renommée plus ou moins avérée pour donner l'impression qu'on connaît bien un sujet).

Si internet est de retour, je serai tellement de bonne humeur que je vous écrirai un autre article et qu'il sera même intéressant alors que celui-là va vous plonger dans un ennui profond (tu peux arrêter de lire tout de suite il ne se passera rien d'ici la fin de l'article).

Cet article est interminable. On ne s'en doute pas, de votre point de vue, mais ça fait bientôt 4h que je suis là. Cette absence d'internet se révélera peut-être positive, en fin de compte, si ça me permet de rédiger enfin les articles que j'ai en tête depuis un moment, des articles sérieux à propos de l'actualité mondiale (rien que ça)

3h plus tard : joie ! allégresse ! De retour à l'appart, mon réseau piratable préféré est de retour. Je m'en vais donc vous écrire quelque chose d'un peu plus consistant..

Ohlala n°207 (Amy, William and Kenjetta)

Dernière journée new-yorkaise pour la Frenchie torontoise.
Comme promis, elle a découvert le "chicken and waffles" avec corn bread et beurre salé.
Ma prochaine tentative culinaire sera la création d'un énorme corn bread que je recouvrirai de mon beurre casher et que j'accompagnerai d'une poêlée de légumes à la sauce asiatiquement aigre-douce.
Au cas où vous en douteriez encore, je ne suis pas vraiment faite pour adhérer au concept de communautarisme.

Tout ça pourrait m'amener à parler de la nouvelle loi de la honte mise en vigueur par notre tendre gouvernement, mais je ferai ça de façon plus appliquée un autre jour, quand je n'aurai pas passé les 3 jours précédents à traverser New York de part en part.

Parlons donc anecdotique : après un déjeuner à Amy Ruth, il a fallu que Margaux emporte son sac à dos magique (sac qui peut contenir un ordinateur, une bouteille d'eau, un parapluie, des vêtements, un sac à main, des câbles, une boîte de Petits Lu périmés... sans dépasser de beaucoup la largeur de Margaux, ce qui n'est pas bien épais) vers le bus en partance pour Boston.

Sur le trajet vers Port Authority - Bus Terminal - Transfer is available to the 1, 2, 3, 7, A, N, Q, R and S train, deux jeunes hommes sont entrés dans notre rame de métro et ont commencé à hurler. Au bout de quelques secondes, on a compris que leur état n'était pas dû à la concentration d'alcool dans leur sang mais à leur statut de comédiens. Ils déclamaient en fait un texte. Et pas n'importe lequel : du Shakespeare. C'est une fois que Roméo a buté Tybalt (sympa la scène de corps à corps en plein métro) qu'on a compris qu'il s'agissait de Romeo and Juliet.

Ensuite, Roméo a tiré le corps du cousin de sa meuf par les pieds sur la moitié du wagon et a enchaîné sur sa tirade suicidaire. Moment awkward qui est vite devenu très drôle : Roméo avait décidé que j'étais Juliet (ça m'apprendra à regarder les gens quand ils font des choses bizarres). Passé le petit moment de gêne et après avoir réalisé qu'il était très probablement gay (comédien + habitant d'une ville où un homme sur 5 est homosexuel, ça laisse peu de place au doute), j'ai regardé Roméo mourir en rigolant. Difficile de faire autrement quand un type surgit de nulle part, hurle en vieil anglais, gesticule et te regarde dans les yeux en avalant du poison (et en se renversant de l'eau partout au passage) avant de tomber tout raide par terre.

Pour finir la journée, j'ai passé quelques heures au shelter, où j'ai obtenu une promotion : désormais je déplace toute seule le chariot avec les repas mis de côté pour les filles qui rentrent tard du travail et je ne me perds même plus dans les couloirs du sous-sol entre la cuisine et le 3ème étage.

On n'était que 3 ce soir à l'étage pour s'occuper des filles, sans imprimante et avec des tonnes de papiers à remplir puisqu'après une dispute devenue baston, 11 résidentes avaient été mises dehors dans l'après-midi, il fallait donc compléter tous les documents de renvoi du foyer pour 11 personnes.
Entre temps, une des filles nous a appris que deux autres avaient l'habitude de faire l'amour dans la salle des machines à laver. Sexy.

Au milieu du tumulte, il y a encore 4 filles qui m'ont demandé d'où je venais (et 3 qui m'ont demandé si je faisais vraiment partie du staff ou si j'étais une résidente). La semaine dernière, il y en a 5 qui m'ont demandé si j'étais russe. Apparemment, mon accent est tellement pourri qu'elles ne remarquent pas que je ne suis pas une blonde à forte poitrine. Et cette fois encore, elles ont toutes récité les 20 mots de français qu'elles connaissent. C'est réellement la classe internationale d'être française, il n'y a que les Français pour ne pas en avoir conscience.
Kenjetta a même déclaré que j'étais la personne qu'elle préférait ici parce que j'étais toujours calme. Je lui ai répondu que je n'étais pas calme du tout en français et que si j'avais l'air calme c'était seulement parce que je ne savais pas m'énerver en anglais. Elle en a profité pour réclamer que je revienne le lendemain soir pour lui apprendre à parler français, ce que j'ai vigoureusement décliné parce que c'est le week-end bordel, je suis Jésus Sauveur seulement 5 jours par semaine moi hein.

Et pour la première fois depuis bien longtemps pour un vendredi soir, je vais m'en aller dormir avant 1h du matin parce que 
Margaux m'a TUER.
(Ce message a été écrit avec du sang d'enfant qui hurle dans le bus)

jeudi 14 avril 2011

Ohlala n°206 (Full Day)

Vers l'infini et au-delà : résumé des visites de la journée.

Attention : cette liste a été réalisée sans trucage. Et du Sud au Nord, environ.

- Battery Park
- Bowling Green
- Wall Street
- Ground Zero
- Chinatown
- Brooklyn Bridge
- Little Italie
- Soho
- Meetpacking district
- Pause au soleil sur la High Line, voie de tramway suspendu reconvertie en promenade.
- Greenwich Village
- Washington Square
- East Village (Colonnade Row, club des Hells Angels et St Marks Place)
- Union Square
- Madison Square (et Flatiron Building)

Puis retour dans l'East Village pour acheter des pâtisseries.

Discussion autour de la table de la cuisine, détente à base de vidéo de lézard qui marche sur l'eau et... endormissement éclair de Margaux juste avant minuit. Je m'en vais faire de même !

Ohlala n°205 (Rainy Day)

Clairement, il y a pas mal de choses qui pourraient rendre le séjour de Margaux à New York un chouilla plus agréable.

Le moindre d'entre eux, qui a pourtant une forte capacité à pourrir la vie, c'est le temps pourri qui s'abat sur la ville depuis 2 jours. Il a dû pleuvoir 5 jours dans l'année et on vient d'assister en deux jours à une augmentation de 40% de ce chiffre.

Résultat, les musées sont nos amis !

Hier, Guggenheim Museum, le musée où on regarde autant les murs que les tableaux.




Ensuite, promenade le long de Central Park sous la pluie.
Et découverte d'un Apple Store new-yorkais.
"Regarde là-bas, cet Apple Store est trop classe"
"Où ça ?"
"Là-bas. Tu le vois pas ?"
"Non."
"Bon. C'est normal en même temps, il est dans le sol."


On se posait la question avec mes parents quand ils sont venus : oui les arbres sur la Trump Tower sont de vrais arbres qui ont des feuilles quand ce n'est plus l'hiver !


Malgré la pluie, ambiance printanière au Rockefeller Center.


Ou ambiance kitsch, quand on zoome.


Grand Central, effervescente. Achat d'un parapluie "bulle" dans le magasin de la RATP locale, avec les lignes de métro dessinées dessus. Grand bien m'en a pris (ou alors je me porte malheur) : en sortant, pluie battante.


On se mouille donc allègrement les petons dans les caniveaux dignes de ceux d'Athènes. Rappel : à Athènes, quand il y a de l'orage, il y a des torrents qui dévalent les rues. Parce que rien n'est construit pour la pluie. Oui, sauf qu'à Athènes, c'est un peu normal, on est au bord de la Méditerranée. Là, on est sur Times Square et c'est la Méditerranée qui fait du tourisme. 
Ambiance peu joyeuse.


Aujourd'hui, Margaux est allée seule au MET (après avoir tenté le MoMA mais ils ont arrêté de vendre des tickets juste au moment où elle arrivait devant le comptoir, journée de la lose n°2 !!) parce que j'étais chez MSF, un jour plus tôt que prévu finalement. Journée passée à trier des publications et à recycler des tiroirs entiers. Assez peu palpitant, mais ça y est, je suis officiellement bénévole là-bas ! Bon par contre j'avais accepté de venir jeudi et vendredi au départ, mais ça ne m'arrange pas du tout alors que Margaux est là, donc je crois bien que je vais leur faire faux bond à partir de demain midi.

Ouais je suis comme ça moi, je me laisse pas exploiter sans rien faire, MSF viendra manger dans ma main si je veux. Hin hin hin.
En fait j'arrive pas trop à croire que je travaille réellement enfin à MSF (et pire, ou mieux, que j'ai jeté de mes propres mains à la poubelle des notes que je jugeais inutiles à l'organisation).

Pour finir la journée bruineuse, brouillardeuse et humide, on a marché jusqu'au Lincoln Center, très joli opéra où on n'est pas rentrées mais qui a une sacrée classe.


Puis on a remarché jusqu'à Times Square, histoire de revoir l'endroit dans des circonstances un peu moins difficiles. On a joué des coudes au milieu des Français, on a actionné les petites manettes des distributeurs de M&M's, on s'est demandé si une comédie musicale avec Justin B existait déjà.

Ensuite on est rentrées, Margaux a mangé des brocolis crus et j'ai mangé de la salade. Normal.
Ensuite, la journée de la lose n°2 a atteint des sommets.
Ensuite, la voisine a fait l'amour. Depuis 3 jours, ça dure beaucoup plus longtemps. Au début, j'ai cru qu'elle avait enfin changé de copain. Mais lundi soir ils se sont engueulés plus d'une heure (à 2h du matin). On dirait qu'en fait tout est pareil mais tout dure plus longtemps maintenant. Ce qui est peut-être une bonne nouvelle pour l'épanouissement de Crazy Neighbor, mais ne m'enchante guère. C'est quand même un peu étrange de jeter un coup d'oeil à Margaux en disant "en fait là ils sont à un mètre de nous".

Bref. Journée grise.

"Dis, on ouvre le Toblerone ?"

mardi 12 avril 2011

Ohlala n°204 (Brilliant day)

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cette journée fut satisfaisante pour moi.
Comme je dois me coucher tôt pour accueillir un petit puzzle demain, je ne mets rien dans l'ordre, ça donnera un effet "style indirect libre".

La "to-do list" a formidablement fonctionné, j'ai fait les courses, complété une partie du dossier de double diplôme, parlé avec Molly, rangé ma chambre, ramené la vaisselle que j'amassais dans ma chambre dans la cuisine et fait une lessive. Tout ça entre midi et 16h.

Molly m'a annoncé que dès jeudi, je pourrais être utile à MSF ! Elle m'a prévenu que c'était pour un projet de deux jours et que c'était ennuyeux. Je veux bien faire tous les travaux ennuyeux du monde (sauf la formation Excel de ScPo), ce sera de toute façon plus enrichissant que de passer la journée sur Twitter. Et même si ça n'est pas enrichissant (intellectuellement parlant bien sûr, manquerait plus qu'on paie les gens de moins de 25 ans qui travaillent), si me changera les idées.
C'est juste un peu dommage que ça tombe un jour où Margaux sera encore là.

L'autre truc dommage pour Margaux c'est qu'il a fait un temps estival aujourd'hui, on a dépassé les 25°C (hier il faisait 13°C... Normal). Sauf que c'est en train de tourner à l'orage, il fait toujours aussi chaud maintenant alors qu'il est bientôt minuit et l'atmosphère est de plus en plus lourde.

Une autre chose qui m'a fait drôlement plaisir c'est qu'il y a eu un débat dans les commentaires de ce blog ! Bon mini-débat, mais fort intéressant.
Corrélé à cela, il y a le fait que Msieur Négrier commente mon blog, est-ce que c'est pas trop la classe d'avoir un de ses anciens profs qui commente son blog ? Et pas n'importe quel prof, mais un qui lit plein d'autres blogs beaucoup + sérieux. Et le seul prof qui ait jamais capté qu'on faisait des cadavres exquis en cours avec le TGL (ceci est une private joke, je suis désolée pour ceux qui ne me lisent pas depuis le lycée).
D'ailleurs, un peu de pub pour lui puisqu'il a également un blog (provisoire) : Chroniques wikipédiennes. Attention, c'est d'un autre niveau intellectuel que ce que vous pouvez lire ici. Mais ça n'en est pas moins passionnant.

Quant au shelter, tout s'est bien passé, je commence à avoir mes repères et à pouvoir me rendre vraiment utile. J'accompagne souvent les filles à la "clothing room", une salle où elles peuvent trouver des habits (donnés par des gens, une sorte de mini-Emmaüs) pour aller aux entretiens d'embauche ou tout simplement pour avoir quelque chose de mieux à se mettre sur le dos. Dans la clothing room, il y a aussi une étagère avec plein de jouets pour les enfants, puisqu'on a aussi un programme pour les jeunes mères. Et aujourd'hui, il y avait un Elmo trop marrant qui dansait quand on lui appuyait sur le ventre ! Je crois que c'était le même que celui de cette vidéo :


Il y avait aussi un dinosaure trooooop mignon ! Y avait des piles dedans alors j'ai pu l'allumer et j'ai rigolé pendant au moins 3 minutes à le regarder bouger. J'aurais bien voulu le prendre. Mais je pense qu'on m'aurait regardée bizarrement. Et plutôt que de vous le décrire, je vous ai aussi trouvé une vidéo de lui (Internet m'impressionne vraiment parfois) :


Pendant que je cherchais la vidéo du dino, Le Clara est venue me parler et elle m'a fait découvrir un morceau de musique qui, paraît-il, a beaucoup de succès en France en ce moment. J'aurais pu traiter cette chanson avec le mépris habituel que je réserve aux mauvaises musiques que tout le monde "kiffe" le temps d'un été. Sauf que ce serait vous mentir. Parce que j'aime bien cette chanson.


Là vous venez d'écouter le morceau et vous vous dites "oula euh Swan elle va pas bien en ce moment". Mais non. Je suis d'accord que cette chanson est nullissime musicalement, que les paroles sont une suite arithmétique de clichés lourds, que ça n'a rien d'original ni même d'harmonieux.

Sauf que, voyez-vous, malgré tout, ça me fait plaisir que les gens aiment cette chanson. Pour le message derrière. Quoi, le message ? Ben oui. Le type qui chante, il vient nous raconter qu'il est tombé amoureux ce con et qu'il a envie de faire des trucs romantiques et mignons avec sa "girl".
C'est une chanson pourrie qui va sûrement permettre à plein de petits cons de serrer dans les boîtes cet été. Certes.

Sauf qu'aux Etats-Unis, le morceau que j'entends super souvent (alors qu'il date de 2009, les Américains écoutent leurs tubes beaucoup plus longtemps que les Français) c'est la merde de David Guetta et Akon. Pour ceux qui auraient du mal à visualiser, c'est ça :


Paroles : 
I'm tryna find the words to describe this girl without being disrespectful

Damn girl
Damn you'se a sexy bitch
A sexy bitch
Damn you'se a sexy bitch
Damn girl 

Traduction :
J'essaie de trouver les mots pour décrire cette fille sans être irrespectueux :
Putain meuf t'es une pute qui me fait bander !

Cool. Je souhaite ne pas savoir quels mots il aurait utilisés si le fait d'être irrespectueux ne l'avait pas troublé.
A chaque fois que j'entends quelqu'un écouter ce morceau j'ai un peu envie d'enfoncer mes doigts dans ses yeux, je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que ça me soulagerait.

Voilà que je dérive tout à fait du sujet initial, mais finalement, pas tant que ça : la bonne nouvelle du jour, c'est que cet été, en France, à la place de "Sexy Bitch", on dansera sur "Toutes les nuits". Et que même si ça ne permettra pas l'éveil musical des masses, même si certains s'en serviront pour tirer un coup avant de disparaître, je veux croire qu'il y a des types qui se reconnaîtront dans les paroles, au lieu de se faire assourdir par des "sexy bitch" de 220 décibels. 
Tout ça me redonne un peu d'espoir dans l'humanité. Si si t'as vu.

Bref, l'amour c'est beau, non ce n'est pas sale, et cette journée fut pleine de très bonnes choses.