jeudi 31 mars 2011

Ohlala n°193 (2 internships, 2 answers, 2 points)

Rebondissement pour mon futur proche : l'une des responsables d'un des foyers new-yorkais de CH me propose de passer mon dernier mois aux USA à travailler dans le foyer.
Notamment pour la gestion de plusieurs évènements en préparation, y compris une vente de tickets comme pour Halloween.
Et je pourrais même passer du temps directement avec les jeunes qui vivent là-bas, leur donner un coup de main pour différentes choses, par exemple en salle informatique ou en les accompagnant à des entretiens d'embauche.

Demain j'en parle à Molly pour voir si ce serait compatible avec un bénévolat partiel auprès de MSF, ce qui ne devrait pas poser de problème puisque de toute façon MSF n'a pas l'habitude d'avoir des bénévoles à temps plein et il n'y aura donc pas grand chose à faire si je passe mes journées là-bas.

Quand B. m'a proposé de venir au foyer, j'ai commencé par acquiescer poliment, mais en fait ça pourrait être très intéressant, ça me changerait du travail de bureau où à peu près personne ne me demande rien finalement, j'aurais une expérience dans une 3ème structure (parce que le siège de CH c'est pas la même ambiance que le foyer) et je serais beaucoup + amenée à parler en anglais, ce que j'ai très peu fait jusque-là. Rien qu'en passant une heure avec B. j'ai davantage parlé anglais que pendant le mois dernier avec les gens du siège.

Donc je crois bien que je vais accepter la proposition de B. et je diviserai mon temps entre les deux organismes pendant les 4 semaines qu'il me reste à passer aux USA.

Aucun rapport, mais je voudrais que vous m'expliquiez ce que c'est que cette histoire d'avoir "du caractère", que vous m'attribuez dans les commentaires. Jamais personne m'a dit que j'avais du caractère, je suis le genre de fille qui essaie tout le temps de formuler les choses de façon diplomatique pour éviter les frictions et quand je suis vraiment pas d'accord avec quelqu'un, je finis par me taire au lieu de relancer le débat.

Tiens je vais créer un sondage à ce sujet, ça ne pourra pas être pire que ceux du Figaro.fr... Aujourd'hui leur sondage c'est "Jugez-vous nécessaire un débat sur la laïcité ? Oui / Non", il y a quelques semaines c'était "Pour ou contre le droit de grève des magistrats ? Pour / Contre".
On a aussi eu droit à un débats de spécialistes sur un sujet sensible :


Et des questions intelligentes, qui permettent des réponses nuancées :



Oh, le + croustillant bien sûr, ce sont les commentaires.
Je vous en livre un sur la questions d'aujourd'hui qui a le mérite rare d'être compréhensible et ponctué de peu de fautes d'orthographes :
BiquetFauxNon bien sûr car le vrai nom de ce débat est : "faut-il que les musulmans appliquent la loi ?" Stop les bavards! Qu'on agisse. Les voiles en public, les burqas n'importe où, les horaires spéciaux de piscine, les menus spéciaux de cantines scolaires, les refus de soins par des hommes, les rues changées en mosquées de plein air, bref, toutes les atteintes à la liberté des non musulmans, que l'on juge et que l'on condamne en urgence. Et que l'on expulse s'il s'agit d'immigrés. Appliquer la loi de la république, c'est cela qui est républicain. Dans "leurs pays", est-ce que les Chrétiens sont autorisés à foutre un pareil bazar ?

On notera qu'apparemment, les musulmans ne sont pas dans "leur pays" en France. C'est marrant parce que tous les musulmans que je connais sont Français. On notera aussi que ces fous de Dieu sont drôlement obstinés parce que quand on fait tout pour les empêcher d'avoir des lieux de cultes décents (voire d'avoir des lieux de culte tout court), ils se vengent en faisant ça dehors. Et puis bordel, depuis quand des femmes portent un voile en public ? Hein ? Depuis 2000 ans ? Les bonnes soeurs ? Ah nan mais ça c'est pas pareil mon bon monsieur ! ...

Nouveau changement de sujet, parce qu'il y a tant de choses à dire que je suis obligée de faire plusieurs articles en un :

Le Seuil sort une nouvelle collection de livres très cool, d'ailleurs je crois bien que je m'en achèterai un dès qu'ils seront en vente. Et pour faire connaître la collection, ils ont fait une pub.



La collection s'appelle Point Deux, joli mélange de l'autre collection poche du Seuil, "Point", et du fameux 2.0.
Evidemment en regardant la vidéo ci-dessus, vous aurez reconnu... celle-là :



PS : j'avais promis une explication de combats de lamas sur Facebk, mais je veux d'abord demander aux protagonistes s'ils sont d'accord.

mercredi 30 mars 2011

Ohlala n°192 (Paralyzed)

Alors comme ça, j'avais l'air de savoir ce que je veux faire, dans l'article précédent ?

Je donne bien le change, hein, vous avez vu ?

En fait, c'est un peu plus compliqué.
Il y a une autre formation qui me tente énormément.
Enormément.
Et plus j'y pense, plus j'y pense tout le temps (forcément, à force d'y penser de plus en plus).

Le problème, c'est que c'est très sélectif.
Sélectif genre comme l'école de journalisme ?
Nan pire.
Sélectif genre 5 places.

C'est un double diplôme.
L'alliance de deux masters "chômage" comme aiment bien dire mes petits camarades.
Sauf que c'est un peu comme dans Tetris, il suffit de combiner deux formations chiantes (par exemple le cube et le T) en une seule et touloudoum deux lignes d'un coup, WIN !
... Je me demande si même les joueurs de Tetris vont visualiser mes élucubrations, tellement je dis n'importe quoi.

Bref.
C'est la formation parfaite, celle qui permet d'échapper à la propagande Areva et d'aller écouter les amphis de Rony Brauman, avec à la fin un diplôme sexy.

Pour ça il faut écrire une lettre de motivation, demander des lettres de recommandation, passer un entretien où on convainc le jury que je suis encore mieux que l'étudiante idéale de ce master.
Tout le monde me dit de tenter ma chance et c'est ce que je vais faire.

Sauf que plus j'y pense et plus ça fera mal quand je serai pas prise.
Parce que soyons réaliste, je n'ai à peu près aucune chance, notamment parce que mon parcours ne correspond pas parfaitement à celui du candidat idéal. Forcément, puisque la formation n'existait pas il y a un mois, c'était difficile de construire un projet dans ce sens. Mais il y a forcément des gens qui auront le bon profil, par hasard et pas par calcul.

Depuis deux semaines, j'essaie de postuler.
Et j'y arrive pas.
Tous les soirs, je rentre chez moi, j'allume l'ordinateur et je me dis "ce soir, j'aurai rempli telle partie du dossier".
Et puis non.
Depuis deux semaines.

Je suis paralysée.
Incapable de commencer, parce que depuis toujours, je ne sais travailler que dans l'urgence.
J'attends qu'il se passe un truc.
Peut-être que justement, l'écrire, vous le dire, ça sera le déclic.
Peut-être que demain soir je vais enfin arrêter de lire la non-vie des gens sur Twitter, faire des combats de lamas sur Facebook et me plaindre de la narcolepsie de mon modem sur Skype.
Peut-être que, de toute façon, c'est comme en Arts Plastiques, c'est pas parce que j'ai l'air de rien faire pendant 3 semaines que je fais vraiment rien, peut-être qu'un soir, brusquement, l'idée sera là, évidente, agrégat de toutes les réflexions informulées au cours des jours précédents.

D'ici là, je vous livre ma découverte d'hier soir :


Et puis si vous pensez que la sociologie c'est juste un truc de gauchiste qui se sert de Weber comme doudou (enfin un de ses livres hein, c'est une antonomase, personne ne s'endort plus en serrant Weber dans ses bras, les asticots ont pris le relais depuis 90 ans), bon en tout cas que vous trouviez ou non la sociologie passionnante, lisez cet article de Denis Colombi.
En analysant les inscriptions sur les murs des toilettes des garçons à ScPo, il montre que la sociologie c'est rigolo, que les garçons à ScPo n'ont décidément pas terminé de jouer à qui c'est qui fait pipi le + loin et qu'on peut créer un excellent design de blog en bidouillant le code de blogspot.

Demain, je vous expliquerai en image ce que c'est que cette histoire de combat de lamas sur Fb.

mardi 29 mars 2011

Ohlala n°191 (Are you ready to change?)

Entretien avec le directeur de l'Ecole de comm ce matin.

J'avais prévu d'adapter parfaitement mon discours à ce qu'il avait envie d'entendre.
Et puis au dernier moment, je me suis dit que, de toute façon, même si je lui dis que L'Oréal pue, il peut pas m'empêcher de faire ce master.

Donc je me suis fait plaisir et je lui ai dit que je veux travailler dans une association, pas vendre des couches Pampers.
Il a voulu me mettre en garde et il avait parfaitement raison, il m'a dit que dans ce master on ne me parlerait pas d'Amnesty international et qu'on m'apprendrait comment créer des sites internet et refourguer du shampoing, parce que c'est là que se trouve l'emploi.

Je comprends qu'il ait voulu me prévenir en caricaturant nos visions respectives de la communication.
Il y a pas mal de gens très idéalistes qui disent "je veux bosser dans une ONG" mais qui ne connaissent rien du fonctionnement d'une association et qui ont de jolies idées mais aucun sens pratique. Ces gens sont malheureusement dangereux pour les ONG, parce que ce sont les premiers à vouloir faire le Bien "malgré" tout. Malgré les lois, malgré l'honnêteté, malgré la volonté de ceux qu'on a décidé "d'aider".

Forcément, quand on entend une gamine de 20 ans dire "je veux travailler dans des associations", c'est facile de penser qu'on a affaire à quelqu'un qui veut "faire le Bien" sans savoir de quoi elle parle. Si c'était le cas, Monsieur C. aurait eu parfaitement raison de me dire "Réfléchissez".

Sauf que j'ai tenté de montrer à Monsieur C. que je n'étais pas si "idéaliste" qu'il voulait bien le penser. Je lui ai dit que je savais bien qu'on me parlerait de shampoing. J'aurais pu lui dire la vérité, qui est que ces deux années en communication seront pour moi au mieux une façon de piquer quelques techniques pas trop révoltantes au secteur concurrentiel, au pire une partie de rigolade ironique, au cours de laquelle je ferai bien docilement ce qu'on me demandera pour avoir un diplôme en "communication" à la fin et travailler dans un endroit intéressant ensuite, sans appliquer ce qu'on m'aura dit.

Pour montrer que mon choix ne sortait pas de nulle part, je lui ai expliqué que j'étais allée directement sur les sites des associations qui m'intéressent, que j'avais regardé les offres d'emploi, et que de plus en plus, puisqu'on était dans une tendance à la professionnalisation, les ONG recherchaient des professionnels de la comm.
Ce à quoi il m'a répondu que pour travailler dans une ONG, il faut être médecin ou logisticien. Bonne réponse ... il y a 10 ans. Aujourd'hui, certes l'expérience de terrain compte, mais pour travailler au siège, ce qui est mon but puisque je ne suis pas taillée pour transporter les sacs de riz, on cherche des gens qui ont surtout de l'expérience dans le rôle qu'on leur demande de remplir. Donc, pour les relations avec les donateurs, on cherche des gens qui ont appris à communiquer. Pour le vérifier, allez sur un site d'ONG, rubrique recrutement.

Alors certes, ce que Monsieur C. m'a dit aujourd'hui aurait pu me faire hésiter si mon projet sortait de nulle part et ne reposait sur aucune connaissance pratique du milieu associatif.
Par exemple en me disant "vous avez plus de chance d'aller travailler chez Areva et de sauver des centaines de milliers de vies en vous occupant de rassurer les gens d'EDF qui ont peur de perdre leur travail, en leur expliquant, et ce n'est pas mentir, que les centrales nucléaires françaises sont sûres et qu'on ne va pas sortir brutalement du nucléaire".
Ce que je retiendrai, ce n'est pas le passage sur les milliers de vies sauvées, même si ça fleurait bon le foutage de gueule. Non, ce que je retiendrai, ce sont ces 6 petits mots, qu'il a prononcé en détournant les yeux. "Et ce n'est pas mentir". Quel besoin de le préciser ? Si ce n'est parce qu'il y a sérieusement de quoi douter de l'honnêteté du propos (je ne parle pas de morale, hein, les considérations éthiques c'est pour les idéalistes, on a bien compris).

Quand vous m'avez demandé si j'étais "prête à changer d'avis", je vous ai dit "bien sûr".
Il faudrait nuancer.
J'ai bien conscience d'être passée pour une petite gauchiste butée et vous avez sûrement pensé "les lois du marché finiront par lui faire entendre raison".
La voix de la raison, je l'entends déjà, Monsieur C.
Et elle ne me dit pas d'aller me battre pour être à la table de L'Oréal le soir du gala de fin d'année.

Cette petite voix, elle me dit que ScPo offre parmi les meilleures formations de France. Et que si j'y suis entrée, c'est justement pour ne jamais être obligée de faire un métier détestable pour survivre.
Être à ScPo, c'est avoir la chance de pouvoir toujours tout remettre en question, y compris et surtout soi-même. C'est rencontrer des centaines de gens tous les ans. C'est être entouré de gens qui ont eu des expériences très différentes des nôtres. C'est l'opportunité merveilleuse d'avoir plusieurs années pour savoir ce qu'on veut faire de sa vie et un diplôme qui permet d'avoir plusieurs vies, parce qu'il est accueilli partout avec plusieurs points d'avance.
Alors, bien sûr, je suis prête à changer d'avis. Si je découvre une start-up originale qui crée des produits qui me plaisent, je serai ravie de travailler pour eux. Si la ville de Blois cherche du monde pour organiser les Rendez-vous de l'Histoire, j'adorerais participer. Si le Frère se présente en 2032, je deviendrai sûrement la conseillère de son adversaire.
Il y a plein de métiers qui n'existent pas encore. Aujourd'hui tout le monde recrute des "community managers", ces gens chargés de rendre l'image d'une marque cool, fun et sympa en écoutant les doléances des consommateurs sur Twitter. Ce job n'existait pas en 2009.
Donc j'espère bien que j'aurai plein d'occasions de changer d'avis et de m'impliquer dans des projets auxquels je n'ai jamais pensé.

Mais il y a une chose à laquelle je ne renoncerai pas.
C'est que je veux travailler dans une structure pour laquelle j'ai de l'estime.

Parce que si je fais ScPo, Monsieur C., c'est pour pouvoir aimer mon métier.

lundi 28 mars 2011

Ohlala n°190 (In the rearview mirror)

Comment peut-on mesure le changement ?
Est-ce qu'on peut faire des arrêts sur image sur sa personnalité, pour jouer au jeu des 7 différences ?
Qui étiez-vous il y a un an ?

Est-ce qu'à un moment de sa vie, on se met à changer moins vite ?
J'ai l'impression que les adultes changent peu.
Dans les réunions de famille, on sait toujours à peu près qui va dire quoi.

I would prefer not to.
Si devenir adulte, c'est cesser de changer, je comprends mieux pourquoi tout le monde voudrait rester jeune.

Il y a un an, j'étais beaucoup moins moi qu'aujourd'hui.
Je n'étais pas celle que je suis, c'est évident voire tautologique.
Mais là je vous parle de celle que je suis vraiment, celle qui transparaissait déjà à l'école primaire derrière mon pull bleu avec un soleil rouge sur le ventre, celle que je serai quand mon regard se posera sur mes petits enfants si je suis assez folle pour procréer et que ma procréation procrée à son tour avant ma disparition.
Dit plus simplement, je parle du dénominateur commun de toutes celles que je serai au cours de ma vie.

Eh bien ce dénominateur, il faut le découvrir, à mon avis il nous est donné à la naissance mais ensuite on nous donne plein de pistes contradictoires et il faut du temps pour tout démêler et comprendre qui on est.

Quand je pense à celle que j'étais il y a un an, jour pour jour, je me dis que ce qui fait beaucoup de mal est parfois merveilleusement libérateur.
Vous connaissez tous ces poncifs sur les expériences de jeunesse qui vous transforment et vous révèlent à vous-même, partir un an à l'étranger permet de mieux se connaître, on en revient changé à jamais.
Tout ça me faisait ricaner il y a 365 jours.

Et pourtant, avoir confiance en moi, oser dire que j'aime ce que d'autres trouvent insupportable et que certains sujets consensuels sont de vastes arnaques, tenter un double diplôme, ce sont autant de choses que je n'aurais pas faites il y a un an.

Oui, décidément, j'aime ce que je suis devenue au cours des sept derniers mois.

dimanche 27 mars 2011

Ohlala n°189 (Countdown)

Je n'ai plus aucune idée du nombre de jour qui reste à passer ici, j'ai perdu le décompte et même la feuille qui lui servait de support.
Quand je pense à l'arrivée, au mois d'août, dans cet ascenseur puant de Harlem, chez T., j'ai l'impression que c'était il y a des années.
Et pourtant les jours passent de plus en plus vite.
Je serai une des premières à rentrer.
Tant mieux.
J'aime ce que je suis devenue au cours des sept derniers mois.
Jamais je n'aurais pensé dire ça un jour, et certainement pas il y a sept mois.
Ce blog ne s'arrêtera pas le 11 mai.
Le retour en France fera partie de l'expérience.

samedi 26 mars 2011

Ohlala n°188 (A little chat about next year)

Lundi matin, j'aurai un entretien avec le directeur de l'école de la communication de ScPo pour parler de mon orientation. Le détail intéressant c'est que quoi que je dise, le règlement ne lui permettra pas de me refuser l'entrée de ce master. Il y a de quoi se demander pourquoi on l'oblige à perdre ainsi son temps, mais après 3 ans d'observation de l'administration de cette école, plus rien ne m'étonne et je me dis qu'après tout, s'ils y tiennent, pourquoi pas.

J'ai donc prévenu Molly que je ne viendrai que lundi après-midi à CH.
On en a profité pour parler un peu de ce que j'envisage de faire l'an prochain.

Comme un certain nombre de mes camarades, je suis en pleine remise en question.
Enfin, non, pas tout à fait.

Beaucoup se demandent toujours ce qu'ils veulent faire plus tard et comme ils n'en ont aucune idée, ils se demandent essentiellement quel master représente le meilleur équilibre entre "gagner bien sa vie" et "faire des études pas trop chiantes". Oui parce que certains étudiants, y compris ceux qui ont un cerveau qui fonctionne bien le reste du temps, sont persuadés qu'il est possible de ne pas "gagner bien sa vie" avec obtenant un diplôme de notre tant admiré, tant apprécié et tant critiqué lieu d'études.
Parfois je me demande si ces gens ont essayé de vivre un peu en-dehors de leur aller-retour quotidien entre la rue St Guillaume et leur appart à côté de Sèvres Bab. Sauf que je connais la réponse, et c'est : oui, bien sûr. Beaucoup n'ont pas grandi à Paris, certains ont encore des amis de lycée, vous savez ces êtres inférieurs qui ne sont pas entrés dans une grande école après le bac.
J'ai envie de poser brutalement ma main sur leur visage quand je les entends me dire "j'hésite à faire Affaires internationales parce que bon tu gagnes pas super bien ta vie après" quand on sait que le salaire moyen des diplômés de ce master, au bout d'un an, c'est... 30 000 euros par an. Je ne vise personne ici, j'ai entendu tellement de monde dire cette connerie que j'ai préféré oublié qui l'avait proférée.

Forcément, comparé à ce qu'on gagne en faisant Droit éco ou Finance, Affaires internationales ou Ecole de comm, ça fait beatnik.
Comparé à quelqu'un qui touchera le SMIC en sortant de master dans une autre université, c'est tout simplement méprisant (et ça prouve une méconnaissance totale de la chance qu'ils ont d'être entrés dans cet école, et j'insiste sur le mot chance parce que, reconnaissez-le ou non, mais notre admission est en partie le fruit du hasard).
Le problème c'est que la plupart des gens qui parlent aujourd'hui de faire Droit éco ou Finance ajoutent "bon au moins je suis sûr de bien gagner ma vie".

Ce qui premièrement est un pari sur l'avenir vu qu'on ne sait rien de façon certaine et que si ça se trouve le capitalisme va mourir un jour, comme tous les autres concepts. Vous viendrez pas pleurer le jour de la révolution, je vous avais prévenue.
Mais deuxièmement et plus sérieusement, moi je veux bien, avoir plein d'argent ça peut arranger pas mal de choses dans la vie. Sauf que ça implique de faire des semaines de 70h. Ce qui laisse peu de temps pour patauger dans sa piscine chauffante. Donc gagner plein d'argent pour passer sa vie à ne faire que travailler, excusez-moi monsieur le Président, mais bof, je préfère dormir, jusque tard de préférence.
Enfin, et c'est peut-être la remarque la plus importante de cet article qui ne parle pas du tout de ce que j'avais en tête, je sais que tous les goûts sont dans la nature, mais avouez que vous aussi vous trouvez ça incroyablement chiant le droit éco. Je reconnais que certains peuvent être passionnés, après tout je connais plutôt bien quelqu'un qui est devenue prof de latin par passion pour cette langue, donc il en faut beaucoup pour me surprendre. Mais la vaste majorité des gens qui s'apprêtent à demander ces masters ne sont pas du tout intéressés par ces matières. Pire, beaucoup détestent les maths (pardon June Prune). Et bien pire, ils n'ont absolument aucune idée du genre de métier qu'on fait avec ces diplômes. Non seulement ils n'ont aucune expérience professionnelle dans ce domaine, mais en général ils ne connaissent même pas les noms de métiers auxquels ils seront censés prétendre dans 2 ans.

Quand on a entre 19 et 22 ans, je trouve ça un peu dommage de ne toujours pas savoir ce qu'on veut faire. Mais ceci dit, c'est pas facile de trouver, parce qu'il faut prendre le temps d'y penser et que souvent il faut un déclic, une expérience, une rencontre, et tant qu'elle n'est pas survenue, on ne sait pas.
Par contre, quand on est étudiant dans une telle école depuis 3 ans, ne pas être foutu de s'être renseigné sérieusement sur les débouchés et se contenter de dire "ScPo nous informe paaaaas" avant de choisir un master par défaut sans trop savoir où il mènera, je suis désolée mais c'est un peu tant pis pour ta gueule. Certes l'information émanant de l'administration est fort peu informative, mais attendre le 26 mars pour s'en plaindre alors que ça fait 2 ans et demi que les élèves plus vieux te répètent que tu vas voir ça va être la panique au dernier moment, c'est faire preuve de stupidité.

Il fallait se plaindre avant, aller voter aux élections syndicales, lire les maquettes pédagogiques (quand elles existent...), envoyer des mails aux responsables des masters.
L'administration n'était pas du tout préparée à voir le nombre d'élèves exploser en quelques années, on le sait tous depuis septembre 2008.

Quand je me dis que "l'élite de la France" n'est pas foutue de prendre plusieurs heures pour réfléchir à son avenir, envoyer des mails ou décrocher son téléphone pour obtenir des informations, ni de lire en entier les mails qu'on lui envoie (ni de les ouvrir tout simplement, ne parlons pas de cliquer sur des liens), ça me rend triste.

Ce n'est heureusement pas le cas de tout le monde, mais le nombre d'étudiants qui se vantent de ne jamais lire les mails envoyés par notre école est néanmoins effarant. Ils ne se sentent pas concernés.
Oh. Tiens. Concernés.
Mais oui, c'est donc ça.
Ils ne se sentent pas concernés par ce qui se passe en dehors de leur vision immédiate.
De toute façon, en cas de problème, il y aura forcément quelqu'un pour répondre sur Facebook.

vendredi 25 mars 2011

Ohlala n°187 (Roomies fight)

Aujourd'hui j'ai reçu une carte de Margaux et je ne vous dirai pas ce qu'elle y racontait, mais je peux vous dire que ça m'a fait infiniment plaisir (et rire).
Je vous dirai juste qu'il y avait, inclus à l'intérieur, entre autres, des bons "pour craquer pour des fringues et des chaussures pas chères - analogies avec des chiens acceptées" et "pour faire griller du bon bacon bien gras qui sent bien bon partout dans l'appart".
Et à l'arrière, une invitation au combat (à mort) de la vie en colocation, avec d'un côté A. et de l'autre sa propre team de winners.
Evidemment, ils gagnent haut la main puisque j'ai déclaré forfait et ai abandonné mon équipe à son propre sort, loin loin dans le sud de Brooklyn.
Bravo aux vainqueurs et surtout à Coolman (si vous n'avez pas encore lu sa dernière aventure à base de bière trop chère, cliquez sur son nom et riez bien) !

jeudi 24 mars 2011

Ohlala n°186 (One movie and some music)

Il est tard mais les instants fragiles valent bien quelques minutes de sommeil.

Je rentre à peine au chaud, ce soir il est tombé une pluie glacée qui a recouvert les trottoirs de glace fondante.
Il gèle de nouveau la nuit.
Il reste 7 semaines à New York pour me voir partir en jupe.

Ce soir j'ai écouté un homme expliquer devant 50 personnes dubitatives que quand on met un mot en gras, il faut aussi mettre le signe de ponctuation qui suit en gras. Comme ça.
J'ai quitté la salle au moment de la pause et j'ai gagné une heure. Les cours du soirs gratuits en typographie ne m'ont pas convaincue, d'autant qu'il s'agissait des règles américaines.

Au lieu d'apprendre comment insérer des "caractères spéciaux" dans un texte quand on utilise un Mac, je suis rentrée manger des ravioli au crabe et à la langouste (les cousins de ceux aux champignons), du gâteau chocolat-banane qui devient meilleur de jour en jour (j'en viens à envisager de le laisser attendre 3 semaines avant de continuer la dégustation), un yaourt Danone (comme en France avec des morceaux de fruit, jamais cru que je me sentirais patriote en mangeant un yaourt) et du fromage de chèvre vrai (ce qui est tout compte fait très difficile à trouver en France, on a plein de variétés mais pas tellement de tellement frais qu'il est pas encore moisi).

Puis j'ai retrouvé F-Z au BAM Rose Cinema pour voir Le temps retrouvé, de Raoul Ruiz. Voir un film en français sous-titré donnait l'impression de mieux comprendre que le reste de la salle. Ce qui ne faisait pas de mal parce que le film fonctionne comme la mémoire, par associations d'idées, un son transporte dans une autre scène, un objet fait apparaître des voix sans visage, les personnages peuvent être remplacés par eux-mêmes 40 ans plus tard ou plus tôt à tout instant. Si on n'a pas lu au moins 100 pages de la Recherche, on ne comprend absolument rien. Quand on en a lu 120 comme votre dévouée narratrice, on comprend de quoi ou de qui il est question, on reconnaît les passages qu'on a lus (la lecture du livre de Sand), on se sert de ces indices pour reconstituer la chronologie. Et puis on abandonne, parce que le but n'est pas de reconstituer, c'est justement de se laisser porter de souvenirs en souvenirs pour voir apparaître l'histoire en filigrane.

L'expérience serait très agréable si le film ne durait pas 3h, ou plutôt si Marcel ne s'ennuyait pas aussi longuement dans ces fêtes mondaines où on passe son temps à dire le plus de mal possible les uns des autres pour éviter d'être celui sur lequel tout le monde tape. Marcel étouffe dans ce milieu étriqué et le spectateur aussi, on le supplie mentalement de couper la parole à cette vieille comtesse qui n'a rien compris mais pense avoir tout découvert et de se casser en hurlant ses 4 vérités à tout le monde. Mais il reste, il s'ennuie, il laisse les autres parler et ne dit pas un mot, parce que c'est la seule façon polie de dire "je m'en fous". A un moment, j'ai réalisé que tout ça me faisait penser à certaines soirées auxquelles j'ai participé, à Paris ou avant. Participé n'est peut-être pas le mot, parce que comme Marcel, ça m'emmerdait ferme d'entendre les autres bitcher sur ceux à qui ils font la bise tous les matins avec la mine réjouie.

Donc un bon film, puisqu'il y a Malkovich dedans (grandiose grandiose grandiose) et qu'Emmanuelle Béart est tellement belle qu'on voudrait avoir la même orientation sexuelle que son personnage.
Mais franchement Marcel, si j'étais comme toi sur mon lit de mort, au moment de repasser les souvenirs en vue, c'est pas les ragots sur la princesse de Guermantes ou ma rencontre avec Ariel Dombasle qui fait semble d'avoir l'accent américain que je me repasserais en scènes de 20 minutes.

Le détail qui change tout et qui m'a fait commencer cet article beaucoup trop long, c'est quand une guitare s'est mise à murmurer dans le métro du retour. Un homme avec trois fois ma longueur de cheveux a joué un morceau sur sa guitare électrique, les yeux fermés. Rien de racoleur ou d'improvisé à l'arrache pour justifier le bonnet tendu à la fin. Un morceau à lui, qui faisait des vagues et un ciel gris-bleu dans la tête.
Il était presque juste en face de moi et j'ai fixé ses mains pendant qu'il jouait lentement.
Ensuite il est passé dans le wagon avec un petit sac de toile et il donnait un CD à chaque personne qui lui donnait quelque chose.
Je n'ai pas sorti mon porte-monnaie parce que j'ai décidé de donner mon argent aux gens qui puent, je vous expliquerai pourquoi un autre jour.
Et pourtant, il m'a tendu un CD en disant "Take some more music with you".
C'est con, un tout petit geste comme ça, mais ça m'a donné le sourire pendant 10 minutes. J'ai dit Thank you en le pensant très fort. J'ai bien rangé le CD à l'abri dans la couverture de mon livre. Une fois rentrée, je l'ai écouté et je l'ai retrouvé sur internet (il a écrit l'adresse de son site sur le CD, malin le lapin).

Il s'appelle Ghsts n Guitars.
Son site est là.
Et vous pouvez l'écouter sur Myspace.

A New-York aussi, les gens sont beaux à l'intérieur.

mardi 22 mars 2011

Ohlala n°185 (Doctors and pastries)

Ohmondieumondieumondieumondieu.
Je vous en avais pas parlé encore. Parce que c'était pas sûr. Et non seulement parler d'un évènement souhaité avant qu'il arrive porte malheur, c'est bien connu, mais en plus j'aime pas les effets d'annonce.
Maintenant je peux le dire puisque c'est officiel :
Molly ne se plaisait plus à CH, donc elle a postulé ailleurs et elle a été prise. Et cet ailleurs c'est... Médecins sans Frontières !
Après avoir souhaité l'an dernier changer d'air après 10 ans passés dans l'ONG d'origine française, elle y retourne, parce que son dynamisme lui manque.
Et alors, qu'est-ce que je deviens sans maître de stage ?
Je deviens volontaire chez MSF !
Molly veut m'emmener avec elle.

D'ici 3 semaines, je rejoindrai donc l'organisme qui est à mes yeux la meilleure ONG du monde.
Celle où j'étais censée faire mon stage de 3A avant que Molly n'en parte.
L'ONG modèle, pas celle de B. Kouchner (qui s'est fait jeter il y a pas mal d'années maintenant, rappelons-le) mais plutôt celle de Rony Brauman, bien qu'il ne soit plus Directeur de l'association mais Directeur de recherches à la Fondation Médecins sans Frontière.
Rony Brauman qui a dit aujourd'hui sur France Inter qu'avec l'intervention en Libye, "on s'engage dans un engrenage absolument épouvantable".

Quand on me posera la question, désormais, je répondrai : "plus tard, je veux être Rony Brauman".

A partir de ce soir, je vais lire tout ce que je peux trouver sur le travail actuel de MSF et le 11 avril, même si je saurai toujours pas parler anglais, je pourrai comprendre tout ce dont on me parle.


D'ici là, comme dirait Rebecca Black, "We we we so excited!"


Aucun rapport, mais aujourd'hui, alors que j'emmenais notre gâteau choco-banane dans ma chambre avec une petite cueillère/tractopelle, j'ai dit à N. qu'elle avait le droit d'en manger si ça la tentait et elle m'a demandé si j'aimais les pâtisseries japonaises.
Je lui ai dit que je ne savais pas puisque je n'en avais jamais mangé.
Et elle m'en a donné une que ses amis lui ont envoyée du Japon !
J'entends déjà mon père préparer une blague très fine sur les radiations que N. préfère ne pas ingurgiter, donc je précise qu'a priori les pâtisseries lui ont été envoyées avant le 11 mars.

Je ne suis pas certaine d'avoir retenu le nom, mais il me semble que ça devait être un "mochigashi", fait à base de pâte de riz ("mochi").





C'est joli, je sais, mais c'est surtout très bon ! La texture ressemble un peu à de la pâte d'amande mais c'est beaucoup moins sucré et le goût est plus subtil.
Il faut absolument que je lui dise à quel point j'ai adoré ça dès demain matin. Et puis c'était tout à fait inattendu comme proposition et ça n'en a rendu le cadeau que plus savoureux.

Demain soir, je ne suis pas sûre d'avoir le temps d'écrire parce que j'irai à une sorte de cours du soir en webdesign et ensuite j'irai au cinéma avec F-Z.

Ohlala n°184 (Eating mushrooms and other serendipitous finds)

Il y a quelques semaines, j'ai commencé la lecture du Bizarre Incident du Chien pendant la Nuit, de Mark Haddon.
Ce livre fourmille de ce que je préfère dans les livres : les détails qui font comprendre comment les autres pensent.
Le héros de l'histoire est un autiste.
Mais c'est aussi un roman policier.
Et c'est drôle.
Et ça fait réfléchir au fonctionnement des conventions sociales et à toutes ces attitudes qu'on adopte pour communiquer, au-delà des simples mots, qu'on sait décrypter chez les autres de façon innée.
Alors qu'un autiste a besoin d'apprendre que parler fort en fronçant les sourcils signifie "être en colère".
Mark Haddon a une impressionnante capacité à se détacher de l'évidence pour inventer les pensées de Christopher, son narrateur.

Si je vous parle du Bizarre Incident du Chien pendant la Nuit, c'est surtout parce que Christopher me ressemble.

Moi aussi, il y a quelques années, je pouvais passer des heures à modéliser mentalement les probabilités qu'il y ait une chèvre ou une voiture derrière le rideau dans les jeux télé.

Moi aussi, je prenais des décisions en m'en remettant au hasard et à mes superstitions, je ne comptais pas le nombre de voitures jaunes ou rouges sur le trajet de l'école mais je posais des questions au jeu "Solitaire" sur le PC familial et si je gagnais, ça voulait dire que la réponse était oui, si j'arrivais à une impasse, ça voulait dire non.

Surtout, Christopher ne se nourrit que selon des règles précises et dépourvues de toute rationalité. Par exemple, il refuse d'ingérer tout aliment de couleur jaune, parce qu'il déteste cette couleur. Quand j'ai lu ça, je me suis demandé si je n'avais pas une autiste cachée au fond de moi. Ceci dit, je n'ai rien contre le jaune, ça serait même plutôt la couleur principale de mon alimentation (forcément quand ton alimentation est composée à 60% de pâtes, tu manges du jaune). Mais j'ai un sérieux problème avec le vert (au cas où ça ne vous aurait pas frappé le 17 mars).

J'aime pas les courgettes, les choux de Bruxelles, les haricots verts, les petits pois, la ciboulette, ... la seule vraie exception, c'est le raisin vert, mais longtemps j'ai préféré son cousin le raisin rouge. D'ailleurs, si j'aime le raisin vert, c'est probablement parce qu'il existe un équivalent d'une autre couleur. Alors bien sûr j'ai appris à manger du vert, parce que trier les petits pois dans le riz cantonais c'est vraiment trop galère. Et parfois même je n'ai jamais dit que je n'aimais pas ça (le concombre ça m'a toujours un peu dégoûtée, je le mange toujours en même temps qu'un morceau de feta ou de tomate mais jamais tout seul - ou alors je mange vite tous les morceaux de concombre pour pouvoir mieux apprécier les tomates et la feta qui restent).
Mais j'ai un problème avec la nourriture verte. Un jour, je ferai un psychanalyse, promis.

L'autre couleur pas géniale, c'est le marron. Bon comme j'aime vraiment trop les steaks hachés, je m'y suis faite. Mais je les demande toujours saignant pour qu'il y ait moins de marron.

Pourquoi vous déballer tous ces drôles de complexes alimentaires ?
Eh bien parce que l'autre truc typiquement marron, c'est les champignons.
Et là j'entends ma Maman lever les yeux au ciel tellement je lui ai pourri la vie avec ma phobie des champignons - j'enlève ceux qui sont sur les parts de pizza et parfois même je renonce à manger celles qui ont contenu des champignons de peur qu'il y ait encore des morceaux cachés sous la garniture (et puis de toute façon le fromage qui a touché les champignons garde leur goût et leur odeur, c'est horrible).

Pourquoi vous parler des champignons ?
Eh bien parce que ce soir j'en ai mangé.
J'AI MANGE DES CHAMPIGNONS.
Consciemment.
Pas cachés dans une mixture comme ma Maman a parfois tenté de m'arnaquer.

J'avais acheté des raviolis géants super chers et super beaux.
En pensant qu'ils étaient pleins de fromage.
Et en les piquant avec une fourchette pour les ôter de l'eau bouillante, j'ai découvert que la garniture était marron.
Je ne sais pas si vous pouvez vous représenter cette fulgurante panique qui fait frisonner votre nuque à l'instant où vous découvrez que vous venez de faire une erreur capitale.
Cette demi-seconde pendant laquelle toutes vos facultés mentales sont unies en un immense "oh non !" est douloureuse.

Et puis comme je suis une piètre cuisinière, je n'ai pas eu le courage de me faire autre chose à manger.
D'autant que je suis radine et que j'avais payé la boîte 7$.
De toute façon je suis incapable de jeter de la nourriture à la poubelle, mes parents ont réussi à rendre cette hypothèse hors de portée de ma volonté.

Donc j'ai mangé mes raviolis.
En sachant que je mangeais des champignons.
C'était assez perturbant.
Tous mes réflexes acquis me criaient "arrête, c'est atroce, mais qu'est-ce que tu fais, c'est des champignons, tu sais, comme les champignons de Paris dans la sauce tomate froide à la cantine en CE1 !"
Et puis en même temps mon cerveau analysait les info mises à disposition par mes cinq sens et pendant que ma vue disait "alerte, alerte, alerte" (j'ai fini par fermer les yeux), mon odorat disait "euuuuh j'sais pas trop, tu crois vraiment que tu peux le faire" et mon goût disait "eh mais... attends... en fait, quand on sait pas que c'est des champignons, c'est pas mal ce truc !"

Si bien que non seulement j'ai mangé des champignons, mais j'ai trouvé ça bon.
Ceci dit, hein, c'étaient pas des champignons purs, y avait beaucoup de féculent autour.

Je sens déjà que je vais regretter cet aveu un jour.

Dans le domaine culinaire, la bonne nouvelle, c'est que notre gâteau chocolat banane est carrément meilleur une fois refroidi ! Sa consistance se rapproche encore + de la roche volcanique mais le chocolat s'est solidifié si bien qu'il y a des coulées de cacao pur, c'est loin d'être désagréable quand on s'y attaque à la petite cueillère. Quant aux bananes, on ne les avait pas faites cuire à la poële comme conseillé par Margaux, on les avait mises crues dans le moule, si bien qu'elles ont désormais retrouvé la consistance de vraies bananes (ah oui parce que j'ai aussi un problème avec certains fruits cuits).
Donc ça fait des morceaux de fruit fondants dans une sorte de tablette de chocolat géante. AHAH ! On se moque moins de notre interprétation libre de la recette, hein, maintenant ?

L'autre nouvelle du jour, c'est que je suis de retour sur Facebook.
En fait si les admins de Fb ne m'avaient pas répondu, c'est parce qu'orange bloquait leurs messages en considérant que c'étaient des spams. Ce qui n'est pas idiot.
Donc j'ai fait comme il fallait pour récupérer mon compte et il a été réactivé.
J'ai été tentée de le supprimer définitivement, mais ça reste un moyen pratique de parler facilement à certaines personnes avec qui j'ai peu de contacts sinon, voire aucun contact si on pense à Aris (qui m'a direct demandé de mes nouvelles ce soir en me voyant réapparaître) ou à d'autres gens de New York.

Fb fait donc de nouveau partie de ma vie.
Ceci dit, j'ai supprimé mes connexions avec une trentaine de personnes à qui je n'avais jamais rien dit en 2 ans à travers le site.
Et au lieu de le laisser tout le temps ouvert, je le ferme dès que j'ai lu mes mails et ce que les gens ont écrit sur mon mur.
Mais ça ne m'empêchera pas de continuer d'y poster plein de liens utiles et de la "good food for thought" comme disent les Américains.
Des liens vers... ça, par exemple :

lundi 21 mars 2011

Ohlala n°183 (Chocolate Banana Cake et Junior's Streakburger)

Journée nourriture !
Comme j'ai hébergé VK pendant 3 jours, forcément, la nourriture reprend sa place centrale dans l'existence.

On a enfin essayé la recette de gâteau poire-chocolat de la Royale Maman de Margaux !
Enfin on l'a fait avec des bananes.
Et on a doublé la dose de chocolat.
Et c'était du chocolat amer.
Et on l'a fait fondre au lieu de le couper en morceaux parce que c'était vraiment trop dur.
Et on n'avait pas de quoi peser ou mesurer les quantités.
Et on a fini par ajouter de l'eau parce que c'était trop pâteux.
Et on a oublié la levure.
Et on a réduit le temps de cuisson de 60%.

Bon disons que c'était pas VRAIMENT la recette de Margaux, même si au départ on était censés suivre les indications.

Résultat... mitigé.
C'était pas mal même si c'était très éloigné du gâteau escompté.
Le problème c'était le chocolat noir 100% qui, même mélangé à 100g de sucre, reste très amer.
Ceci dit, en refroidissant, son goût et sa texture devraient évoluer donc il faudra en remanger demain pour avoir une idée plus globale de l'expérience.

Et puis il faudra en refaire un en suivant vraiment les indications, histoire que ça ne ressemble pas à de la roche volcanique avec des morceaux de calcite (oui je connais des noms de roches compliqués) (oui Google est mon ami)



Et ce soir, J. était de nouveau de passage sur New York donc on est allés tous les trois chez Junior's manger américain, mais pas de cheesecakes parce qu'on n'avait plus faim.
Super streakburger (cheeseburger sans le cheese), avec onion rings, frites, salade et rondelle de tomate, le tout pour 12,50$ et tellement copieux que j'ai demandé un doggy bag (oui, ça y est, j'ai arrêté de faire la Parisienne perturbée et je demande à emporter mes restes dans une boîte quand j'ai plus faim).

C'était une journée "Om Nom Nom".
Et je ne dirai pas un mot des cantonales et de la guerre de Libye, parce que vous pouvez facilement deviner ce que j'en pense.

samedi 19 mars 2011

Ohlala n°182 (It's Friday)

Je ne vous ai pas écrit hier.
Et je n'ai aucune excuse pour ça, si ce n'est que j'héberge un Texan pour 3 nuits.
Pour me punir, sachez que j'ai écouté "Friday" de Rebecca Black.
En entier.

Quelle est cette douce mélodie ?

La vidéo ci-dessous est le clip officiel de la chanson de Rebecca Black, jeune artiste pré-pubère très jeune et à l'aube de l'adolescence qui n'a que 13 ans.



(Yeah, Ah-Ah-Ah-Ah-Ah-Ark)
Oo-ooh-ooh, hoo yeah, yeah
Yeah, yeah
Yeah-ah-ah
Yeah-ah-ah
Yeah-ah-ah
Yeah-ah-ah
Yeah, yeah, yeah

Seven a.m., waking up in the morning
Gotta be fresh, gotta go downstairs
Gotta have my bowl, gotta have cereal
Seein' everything, the time is goin'
Tickin' on and on, everybody's rushin'
Gotta get down to the bus stop
Gotta catch my bus, I see my friends (My friends)

Kickin' in the front seat
Sittin' in the back seat
Gotta make my mind up
Which seat can I take? (interrogation des plus métaphysique dans une voiture déjà ocupée par 4 individus)


It's Friday, Friday
Gotta get down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend, weekend
Friday, Friday
Gettin' down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend

Partyin', partyin' (Yeah)
Partyin', partyin' (Yeah)
Fun, fun, fun, fun
Lookin' forward to the weekend

7:45, we're drivin' on the highway
Cruisin' so fast, I want time to fly
Fun, fun, think about fun
You know what it is
I got this, you got this
My friend is by my right, ay
I got this, you got this
Now you know it

Kickin' in the front seat
Sittin' in the back seat
Gotta make my mind up
Which seat can I take?

It's Friday, Friday
Gotta get down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend, weekend
Friday, Friday
Gettin' down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend

Partyin', partyin' (Yeah)
Partyin', partyin' (Yeah)
Fun, fun, fun, fun
Lookin' forward to the weekend

Yesterday was Thursday, Thursday
Today i-is Friday, Friday (Partyin')
We-we-we so excited
We so excited
We gonna have a ball today

Tomorrow is Saturday
And Sunday comes after ... wards (On peut donc dire que cette chanson est la révélation du mois, on nous révèle enfin LA vérité : quand on est vendredi, le lendemain c'est samedi et ensuite c'est dimanche. Eh si)
I don't want this weekend to end

R-B, Rebecca Black
So chillin' in the front seat (In the front seat)
In the back seat (In the back seat)
I'm drivin', cruisin' (Yeah, yeah)
Fast lanes, switchin' lanes
Wit' a car up on my side (Woo!)
(C'mon) Passin' by is a school bus in front of me
Makes tick tock, tick tock, wanna scream
Check my time, it's Friday, it's a weekend
We gonna have fun, c'mon, c'mon, y'all

It's Friday, Friday
Gotta get down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend, weekend
Friday, Friday
Gettin' down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend

Partyin', partyin' (Yeah)
Partyin', partyin' (Yeah)
Fun, fun, fun, fun
Lookin' forward to the weekend

It's Friday, Friday
Gotta get down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend, weekend
Friday, Friday
Gettin' down on Friday
Everybody's lookin' forward to the weekend

Partyin', partyin' (Yeah)
Partyin', partyin' (Yeah)
Fun, fun, fun, fun
Lookin' forward to the weekend 

Pour l'écouter, merci de respecter la consigne suivante : comme pour les utilisateurs de l'anti-virus Avast!, il est vivement conseillé de vérifier le volume de ses haut-parleurs avant de l'activer. Ou, comme dit Sony Ericsson sur mon nouveau portable, "L'écoute prolongée de ce produit dans ses fonctions musicales peut endommager l'oreille de l'utilisateur."

En quelques jours, elle a atteint les 22 millions de visionnages sur Youtube. Le problème c'est que ce sont surtout les commentaires méchants (voire vraiment haineux) qui se sont multipliés. Plein de détournements de la chanson pullulent déjà, certains très drôles, d'autres très mauvais.

Le meilleure que j'ai vu pour l'instant, c'est le gif "American Psycho", mais il faut avoir vu le film pour saisir le croustillant de la chose.

(Pour voir le gif il faut cliquer dessus, Blogger le fige)


Et pour vous remettre de ces émotions, écoutez la "reprise" de la chanson par Bob Dylan, si si, les plus grands musiciens de ce monde s'étripent pour reprendre ce morceau d’anthologie.
Je sais pas qui est le type qui a fait ça, mais il est génial.

jeudi 17 mars 2011

Ohlala n°171 (St Patrick)

Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiis trop cooooooooooooooooooooooooooooooooooooool t'as vuuuuuuuuu.
Qu'est-ce qui est trop cool ?
Bah on est le 17 mars.
Mais siiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Le DIX SEPT MARS.

J'te donne un indice : c'est vert.

...

La Saint Patriiiiiiiiiiiiiick !

Non, pas celui-là.






Lui c'est Patrick le pote de Bob L'éponge. Tu vois bien que Patrick n'est pas vert, donc arrête de dire des bêtises.

Plutôt ce Patrick-là, à la limite :


Mais toujours pas.
En fait, ce Patrick-là, c'est le bon :


Oui, moins rigolo. Comme ça on croirait pas que c'est cool, la St-Patrick.

Mais en fait, si.
Imagine.

La St Patrick, c'est le moment où tout le monde porte du vert dans Manhattan.
Ce qui te permet de réaliser qu'il est tout à fait anormal de porter du vert, puisque tes yeux sont sans cesse agressés le jour de la St Patrick et ton cerveau t'envoie des messages du genre "mec, il se passe un truc chelou dans ton environnement".

Il se trouve que moi aussi, aujourd'hui, je portais un polo vert. Mais pas pour la St Patrick, vu que j'avais complètement zappé que c'était aujourd'hui. Non je portais du vert parce que c'était mon dernier t-shirt propre. Autrement dit, le vert, c'est la couleur que tu choisis de porter en dernier. Porter du vert, c'est le dernier recours avant d'aller à la laverie automatique.

Pas si cool que ça, donc, en fait.

Aussi, le jour de la St Patrick, il y a un défilé avec tous les "Irlandais" de New York. Enfin tous les gens qui portent du vert, en tout cas. Dont des serre-têtes avec des antennes terminées par des petits trèfles. Si si.

Résultat les lycéens défilent aussi, parce qu'apparemment il y a des lycées réservés aux Irlandais à New York. Et une fois qu'ils ont fini de défiler ils se déversent dans les rues, ce qui fait qu'aujourd'hui il y avait plein de jeunes autour de CH, ils faisaient un max de bruit, ils portaient tous des accoutrements vert agresseur de rétine et passaient leur temps à former des petits cercles au milieu du passage et à se gausser avec un air idiot.
Au début j'ai considéré que c'étaient des collégiens, vu leurs signes ostentatoires de QI, mais tout bien réfléchi ils faisaient tous au moins ma taille, donc ma déduction psychomorphologique ne tient pas.

Drôlement cool la St Patrick dis donc.

Ah et puis surtout, la St Patrick, c'est le soir où tout le monde doit sortir et boire plein plein plein de bière, d'ailleurs on commence dès le repas du midi puisque tous les restaurants et les fast food proposent des bacs remplis de boisson spéciale St Patrick.
Beuverie organisée par le grand méchant capitalisme.
A 21h, tout le monde marche avec un regard flou et les filles vacillent encore + que d'habitude sur leurs talons trop hauts.

Bon, bien sûr, quand t'as pas encore 21 ans, tu peux pas boire. Mais de toute façon, ça fait bientôt un an que j'ai été dégoûtée de l'alcool et que j'en ai plus bu. Et mon corps a décidé de soutenir ma décision en plaçant des lames de rasoir dans ma vessie à chaque fois que j'en bois.

TROP COOL, nan ?

Oh oui vraiment, ça valait bien la peine que tout le monde passe son temps à parler de la St Patrick, c'est tellement bien de célébrer euh... célébrer la euh... le... 'fin t'sais... hum... on fête quoi, en fait, le jour de la St Patrick ?

Ohlala n°180 (Tired)

Cet article sera court parce que je suis fatiguée.
Fatiguée de ne pas assez dormir, mais aussi de trop savoir "ce qui se passe".

En milieu de journée j'ai fermé Twitter parce que j'en avais marre de voir des gens commenter ce qu'ils voyaient à la télé, d'autres s'exciter sur l'iPad 2, d'autres se troller mutuellement (du mot "troll", si vous voyez pas de quoi je parle je vous expliquerai un jour où j'aurai + de temps) ou se faire harceler par des rageux qui trouvent très marrant de s'acharner sur eux. Et au milieu des articles de fond "les internautes ne savent pas comment sécuriser leur connexion internet" et des chamailleries de collégiens, les nouvelles publiées par Al-Jazeera, les massacres au Bahrein, l'apparition télévisée de l'empereur du Japon, les réacteurs qui prennent feu mais "ne paniquons pas", l'UE qui ordonne qu'on mesure la radioactivité des importations en provenance du Japon, les révélations moisies du fils du psychopathe grumeleux entouré d'une peau de chamois.

La seule chose qui valait la peine d'être lue aujourd'hui, c'était ce texte (Papa, quand il y a du texte en couleur, ça veut dire que tu peux cliquer dessus et ça ouvre une nouvelle fenêtre qui contient le texte en question - ça peut sembler évident mais tu ne l'avais pas fait pour écouter La Valse de Louise Attaque alors je précise).

Après avoir lu ça, je me suis mise à travailler, j'étais toujours aussi en colère à l'idée qu'on est réellement en train de mettre en danger la vie sur Terre pour des histoires de fric - le fait que ça soit un évènement exceptionnel n'est pas un argument, puisque l'exceptionnel s'est produit et se reproduira forcément encore un jour ou l'autre - et en colère à l'idée que tout le monde continue à travailler en souriant, en se disant "Howareyoudoin'", en s'énervant contre un ordinateur qui plante ou un commentaire négatif sur un blog.

J'étais en colère, oui, mais en même temps je me disais que des gens étaient suffisamment non stupides pour écrire le texte que je vous ai mis en lien, et que c'était déjà ça.

Et comme disait Kubrick...
"It was in the reign of King George III that the aforesaid personages lived and quarreled; good or bad, handsome or ugly, rich or poor, they are all equal now."

mercredi 16 mars 2011

Ohlala n°179 (Sony Ericsson X10 mini Pro: I love you)

Certes, j'ai décroché de Facebook, mais je ne suis pas à exclure des joyeux membres de la génération hyperconnectée pour autant : j'ai deux portables !

Et attention, pour ne pas faire comme tout le monde, plutôt que de séparer entre pro/privé, je répartis mes communications selon la règle de la langue : les Américains m'appellent sur l'un, les Français sur l'autre. Petite exception pour la petite élite (50% de la promo au moins) qui fait sa 3A aux Etats-Unis, elle a la possibilité d'obtenir mon numéro américain sous certaines conditions (la principale étant "ne m'appelle pas et ne m'envoie pas de sms parce que j'ai que 20$ de forfait jusqu'à la fin du mois d'avril").

Tout ça pour vous dire que j'ai reçu aujourd'hui mon nouveau Sony Ericsson, puisque le précédent est en hibernation jusqu'à une date probablement jamais fixée.

J'ai voulu résister à la règle du tout tactile qui a tendance à m'agacer profondément, surtout quand les écrans sont mal conçus et qu'il faut plusieurs jours pour apprendre à écrire un sms.
Ceci dit, à part les Blackberry, il reste plus beaucoup de portables potables non tactiles - mis à part des Nokia mais ils ont leur propre plateforme avec leurs propres applications et moi je voulais un Android.

Comme il me fallait un Sony Ericsson - parce que c'est beaucoup mieux que Samsung qui s'acharne dans le look "cheap glossy paye tes traces de doigts partout" - le choix était réduit.

Je voulais pas non plus un truc qui ressemble à un iPhone, déjà parce que sinon ça fait la fille qui crache sur Apple mais qui achète une pâle copie qui fonctionne moins bien juste parce que dans le fond elle est radine, mais surtout parce que je trouve ces téléphones énormes et beaucoup trop lourds. Si mon portable est tellement grand que je dois le tenir fermement pour pas qu'il m'échappe des mains, c'est qu'on est revenu dans les années 90. L'idée c'est que je puisse continuer de le glisser dans ma poche arrière et m'asseoir dessus  sans que ça me gêne pour continuer de me déformer la colonne vertébrale et de faire des traces d'usure rectangulaires sur mes jeans.

Finalement, c'est donc le Sony Ericsson X10 Mini Pro qui regroupait toutes les caractéristiques nécessaires à ce que mon petit coeur se mette à battre pour lui.





Sony Ericsson a réussi à créer un portable tout petit (aussi large que mon vieux monobloc et moins long), qui tient très bien dans la main, avec un clavier coulissant intégré qui n'est même pas laid - c'est très important de le noter parce que c'est à peu près le seul sur le marché qui soit dans ce cas - et OH JOIE l'écran tactile est super simple à utiliser, en 3 sms je tapais déjà + vite qu'avec mon ancien portable en mode T9.

Certes, la bestiole est plutôt conçue pour des doigts fins. Mais pour le reste, pas besoin d'aptitudes particulières pour se sentir très vite à l'aise, l'écriture n'est pas plus petite que sur un portable classique et tout est très lisible malgré la petite taille de l'écran (ceci dit l'écran fait en fait la même taille que les Blackberry, simplement il est en format portrait et pas paysage).

Bien sûr, il faudra voir à l'usage s'il est vraiment satisfaisant pour aller sur internet, si la batterie tient le coup, si la détection des réseaux wifi est performante. Mais ce qui est sûr c'est que mes premières impressions sont super positives !

mardi 15 mars 2011

Ohlala n°178 (Fuckin' 'core damage from overheating')

De l'autre côté de la Terre, des gens sont en train de se faire irradier.
Depuis des jours on se doute que ça va arriver, on fait tout ce qu'on peut imaginer pour retarder l'échéance, on répète aux gens de ne pas paniquer.

J'ai grandi à côté d'une centrale nucléaire, je n'ai pas de tentacules à la place des bras, je suis parfaitement consciente que l'énergie nucléaire est aujourd'hui indispensable à nos sociétés.

Le seul truc qui m'a toujours un peu gênée dans cette histoire, c'est qu'on ne maîtrise pas cette énergie. On prend des précautions, on est très prudent, on innove sans cesse pour réduire les risques.
Mais on ne maîtrise pas cette énergie.
Et on apprend aux lycéens de 17 ans en cours de philosophie que la maîtrise de toute technique est nécessaire parce qu'il faut garder un pouvoir dessus pour ne pas risquer d'y être soumis.

Réclamer que les centrales existantes ferment n'aurait aucun sens.
Par contre se décider enfin à investir sérieusement dans d'autres sources d'énergie, c'est possible et c'est nécessaire puisque même quand les réacteurs ne se mettent pas à fondre après un tremblement de terre, on ne sait pas quoi faire des déchets.

Si j'étais actuellement au Japon, je serais en train de mourir de peur.
Si ceux que j'aime vivaient au Japon, ce serait encore pire.
Ma coloc est japonaise, toute sa famille vit là-bas, son frère est à Tokyo.
Plus jamais vous ne m'entendrez dire que je suis "pour le nucléaire".

lundi 14 mars 2011

Ohlala n°177 (Speaking, thinking and eating in French)

Vous ai-je déjà parlé du Grainne Café ?
Le Grainne Café, c'est un restaurant français.
Si t'as quelques bases en new-yorkais, tu sais que "restaurant français" se traduit par "very expensive place with little to eat - mainly cheese and snails".

Eh bien c'est le jour de mettre tes préjugés à la poubelle.
Le Grainne Café, c'est un restaurant avec de la vraie nourriture française (oui parce que "Au bon Pain", ça aligne peut-être des mots français en devanture mais c'est une chaîne américaine qui vend des muffins, des cupcakes et des "croissants" qui sont en fait des pains au chocolat parce que les américains ne savent pas nommer leurs aliments).
Dans le Grainne Café, non seulement il y a de la très bonne nourriture française comme des crêpes à la ratatouille, de la dinde aux légumes et des oeufs à la coque, mais en + il y a des chaises comme dans les bistrots parisiens, une serviette en tissu autour de tes couverts, du pain (du vrai pain), de la moutarde (de la vraie moutarde) et des attache-nappe en fer qui ont une forme d'escargot et que tu glisses sur le bord de la nappe pour qu'elle ne bouge pas, bref TOUT EST VRAIMENT COMME EN FRANCE.
Ce qui est cool.

Chose encore + cool : les crêpes coûtent entre 8 et 10 dollars, le croque-monsieur est à 10, les salades à 9.
Autrement dire c'est moins cher qu'à Paris.
Voilà enfin une excellente raison de vivre à New York !

Et la chose suprêmement cool c'est que j'y suis retournée ce soir (après l'avoir découvert avec RJF - tiens, ça fait un bon demi-siècle que je n'avais plus évoqué son existence, pourtant il est toujours délicieusement existant) avec deux Français, VK et J., et on a mangé français en parlant français, et on a fait un débat politique comme en France, et ça fait du bien bordel !

On a aussi parlé de notre avenir, des autres gens de ScPo qu'on connaît, de l'administration, de notre envie de rentrer en France même si on aime cette 3A, du système scolaire américain, bref on a eu une conversation de Français pendant que nos serveurs oubliaient complètement de nous donner le menu et nous laissaient nous empiffrer de pain tartiné de beurre.

C'était une excellente soirée, terminée par une ballade dans les rues de Chelsea entre les bars gays et un petit tour chez Starbucks avec VK (et une bouchée de Lemon Sweet Square, c'est une des dernières nouveautés Starbucks, un carré de tarte au citron, omnomnom... <--- "miam miam" en anglais pour les francophones)

Oui, je crois qu'on peut qualifier cette soirée comme ça : Omnomnom...

samedi 12 mars 2011

Ohlala n°176 (I want my deposit back)

Tiens, ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé d'Audrey !

Voilà bientôt un mois que je vis dans Williamsburg et honnêtement j'ai l'impression que ça fait moins de deux semaines.
Mais l'article sur le temps qui passe vite, c'était hier, changeons de sujet.

Audrey me doit toujours 700 dollars, enfin 667 puisqu'elle y prend les charges du mois de février.
Au début du mois, elle m'a envoyé un mail pour me proposer d'envoyer 450 dollars par chèque postal, ce qui ne m'arrangeait pas du tout puisque je n'ai pas de compte américain.
Elle ne pouvait pas me rendre la somme complète puisque même si elle avait trouvé de nouvelles coloc, ces dernières n'avaient pas assez d'argent pour payer le dépôt de garantie, elles étaient donc censées le payer en plusieurs fois et pas tout d'un coup.
Je lui ai dit que le plus simple c'était d'attendre qu'elle ait tout et qu'elle me le donne en cash.

Mardi, j'ai vu Magda pour lui rendre la valise qu'elle m'avait si gentiment prêtée.
Et voilà qu'elle m'apprend que les nouvelles coloc ont en fait prévu de partir dès le mois prochain parce qu'elles n'ont pas de job et qu'elles découvrent que le loyer est trop élevé pour elles.
Elles ne vont donc probablement pas payer le fameux dépôt de garantie censé être échelonné dans le temps.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, A. a annoncé à Magda que sa soeur vient elle aussi de perdre son job !

Là, je me suis dit, Swan, il va falloir être patiente, on dirait bien que tu vas pas récupérer ton argent tout de suite.
Je me suis aussi dit "si le 31 mars je n'ai pas mon argent (qui n'est pas le mien mais celui de mes parents ce qui rend la situation encore + énervante), je lui envoie un mail contenant le mot "procès" et le lendemain je vais lui dire bonjour accompagnée du mari de Molly (personne fort sympathique mais qui frôle le mètre 90 et qui a ce qu'on appelle une voix "qui porte" - je ne parle pas de Molly mais de son mari, que ce soit clair).

Sauf que là, on approche du 15 donc il va falloir que je paie mon loyer.
Je lui ai donc envoyé un mail - après tout, c'est son moyen de communication favori - pour lui demander si elle pourrait me donner au moins les 450 dollars d'ici le 15, en songeant que tout ce que je récupère tant que c'est possible, c'est toujours ça qu'elle ne pourra pas utiliser pour payer le loyer du mois d'avril...

Tidoum, petit chant de Thunderbird (pour ceux qui ne sont pas au courant, on ne parle ni d'un vrai oiseau ni d'une voiture, c'est juste une boîte mail) : mail d'Audrey.
Ouvrons presque sans crainte, la réponse a été rapide, elle n'a donc pas pu me rédiger 45 lignes d'explication sur les règles à respecter entre roommates.

Et là, clignotons des yeux pour s'assurer d'avoir bien lu : elle affirme qu'elle pourra me rendre l'intégralité de la somme qu'elle me doit le 15 !
Wouhou \o/

Cela semble sérieux et crédible, même si je me demande bien comment elle va faire.
On verra bien mardi soir si elle tient parole, mais il est fort probable que ce soit la dernière fois que je verrai ce fantastique personnage (et que je me rendrai dans Crown Heights).

En attendant ce jour heureux, je vais aller dormir avant de retrouver VK de passage à New York et J., mon voisin dans l'avion en août, c'était dans une autre vie mais on a gardé contact.
D'ailleurs demain... changement d'heure ! Eh oui, ils font ça une semaine plus tôt qu'en France ici. SUPER il va de nouveau faire nuit quand on se lève. Bande de tarés.

Ohlala n°175 (Time is tickin' on too long to fake your smile)

Depuis plus de 3 semaines, j'ai arrêté de cocher tous les jours les cases.
Les cases de la grille des jours.
Les jours passés en noir, les jours qui restent vides.

Quand je suis revenue à New York en janvier, il restait 116 jours.
Dans l'avion, j'ai essayé de compter de 1 jusqu'à 116 mais c'était trop dur.

Les premiers jours ont été presque les pires de l'année.
Se dire que j'avais pu à nouveau être en France et qu'il avait fallu repartir loin de tout, se le dire encore, encore.

Et puis maintenant, tout va très vite, bien sûr, je le savais, c'était prévu, tant mieux.
C'est toujours comme ça.
En Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre.

Aujourd'hui, on était le 11 mars.
Dans deux mois, je serai en Islande. Quelques heures plus tard, la 3ème année sera terminée.

Je suis repassée sur mon premier blog.
Le tout premier, celui du lycée.
A chaque fois que j'en relis des morceaux, j'éprouve un sentiment étrange, je reconnais chacun de mes mots et pourtant ce n'est pas "moi" qui parle. Tout ce que je lis m'apparaît sous une lumière douce, orangée, même les mauvais moments, même les derniers articles. Avec le temps, ce qui nous a rempli de rage ou d'eau salée devient secondaire. Les souvenirs deviennent toujours plus beaux quand ils vieillissent.

Un jour, ce sera sûrement aussi le cas avec ce blog.
La différence c'est que je ne fais pas souvent l'effort d'y écrire bien, je balance les mots comme je parle, pour vous résumer une pensée, pas pour trouver les mots les plus justes.

J'ai créé un nouveau blog.
Pour l'instant il n'y a rien dessus.
Ce sera pour plus tard.
Je ne sais pas trop si je veux que les gens qui me connaissent le lisent.

Il y a tellement de lignes sur le temps qui passe sur mes blogs.
Tout le monde écrit sur le temps qui passe.
Boiseime vient de faire ça très bien.
Aujourd'hui je suis tombée sur un blog de philosophie, un article sur les difficultés de penser le temps, d'Aristote à Heidegger.
Ce qui m'a rappelé le lycée, quand on prenait des dizaines de pages de notes sur Husserl, Hegel et les mathématiciens indiens.
Le schéma du baromètre de Monsieur B. "mais qu'est-ce que vous avez tous à rire comme ça ?"
Les cadavres exquis en cours de Museau-Cramé.
Les soirées TGL.
J'ai ri toute seule.
Trois ans plus tard.
Putain.

J'ai eu tellement, tellement de chance depuis.
Je gruge complètement la théorie de la balance de Nanou.

J'ai envie d'avoir des nouvelles de vous tous.
Alors je vais en prendre.