dimanche 31 octobre 2010

Ohlala n°67 (Halloween Party)

Ohlala.
C'est le cas de le dire.
Tout ne s'est pas passé comme prévu, y a du bon et du mauvais.

Commençons par le positif car il n'est pas des moindres : je n'ai pas passé la soirée dehors ! Résultat la double épaisseur collant + chaussettes n'était pas indispensable.
Au lieu de vérifier les noms des invités à l'entrée, j'ai été chargée d'aller de gens en gens pour leur proposer d'acheter des tickets pour une "fifty fifty raffle". L'idée c'est qu'on achète des tickets (5$ le ticket) et à la fin de la soirée on tire un numéro de ticket au hasard, le gagnant se manifeste puis on fait 50/50 : CH garde la moitié et le gagnant gagne l'autre moitié de tout ce qui a été récolté ! Même que c'est un des tickets que j'ai vendus qui a été tirés au sort.

Bon passons au négatif ou au moins mitigé.
Déjà je rappelle que je suis Française, hein, donc je parle pas vraiment anglais naturellement. Résultat allez faire un petit discours à des gens pour leur soutirer de l'argent, c'est pas forcément facile. Oui mais attends on va rajouter des données au problème.
Non seulement tu dois parler, mais tu dois parler très fort, parce qu'il y a une musique de boîte de nuit dans la salle.
Conséquence logique : les gens parlent fort aussi pour te répondre. Ah oui mais t'es Française, donc tu dois leur demander de répéter parce que tu comprends rien. Oui mais attends on passe sous silence un point essentiel là.
Ce soir c'est OPEN BAR donc les gens boivent autant qu'ils veulent, et à part moi, tout le monde veut boire BEAUCOUP. Et quand tu bois beaucoup, qu'est-ce qu'il se passe ? Eh ben tu deviens ivre et après tu comprends moins ce que disent les gens et t'arrives pas à t'exprimer.
Allez, maintenant, va vendre tes tickets.

En très peu de temps, il y a donc eu un contraste assez intéressant entre le lieu - grands canapés vert sombre, serveurs en costume et moustache XIXe, bouteille de champagne à 1000$ minimum - et sa population - une semi-obèse en bigoudis debout sur une table qui donne des coups de graisse à ses voisins, des filles avec des cils + longs que leur jupe, un mec en perruque blonde brandissant sans faiblir une pancarte "I am the future Mrs Bieber" + photos de l'intéressé et coeurs, des gens qui "dansent" en mimant une levrette endiablée... disons que même avec mon rouge à lèvre de teuh-pu j'étais ultra sophistiquée au milieu de cette assemblée.

Sachant que je pouvais pas boire, que j'avais aucune envie de draguer (ni avant ni pendant vu la faune - sérieux comment c'est possible d'avoir 300 invités et pas un mec potable ?), que les morceaux qui revenaient le + étaient ceux de L*dy G*ga et que j'avais personne avec qui rigoler, je ne pense pas être apte à juger objectivement de la réussite ou non de la fête. Enfin ceci dit c'était plutôt marrant à observer.
Ah et puis j'avais le ventre vide. Eh oui forcément, si on part à 18h pour être là-bas à 19h et qu'on vend des tickets jusqu'à 23h, on mange pas beaucoup dans la soirée. Ceci dit je l'ai pas trop senti quand j'étais là-bas, c'est plutôt sur le chemin du retour que j'ai compris que non, vraiment, jamais, sans exception possible, je ne parviendrai à sauter un repas de mon plein gré.

Finalement le temps de manger, de retirer le maquillage et de vous raconter tout ça, il commence à se faire tard - oh c'est très raisonnable, 1h30 - mais piétiner toute la soirée en chow-chow (désormais partiellement imbibées d'alcool renversé par terre) ça m'a vidée de toute énergie donc j'ajouterai les photos à cet article demain et pas aujourd'hui, même si on est déjà demain et c'est encore + vrai en France, mais bref STOP on débranche le cerveau.


Mise à jour du 1er novembre : les photos !

Déguisement d'Halloween : tout résidait dans le maquillage vu que j'avais ni balai ni chapeau pour faire comprendre que j'étais une sorcière. Petite touche de satisfaction personnelle : c'était la première fois que j'utilisais de l'eyeliner et j'ai presque tout fait du premier coup. Autre petite satisfaction : personne n'avait le même genre de maquillage que moi, ni ce jour-là ni le lendemain !

Bon pour la dernière photo merci de ne pas trop prêter attention à mes bras d'anorexiques, en fait je mange hein ! (non sans blague, tu parles que de ça - oh au fait, j'ai découvert deux nouvelles glaces Ben&Jerry's : American Dream, très cool et croustillante, et Half Baked qui est en concurrence avec Chunky Monkey et Fish Food pour le titre de Best Ice Cream Ever).

Et voilà des photos des invités - ça reste plutôt sobre, j'ai pas pu retourner dans la salle après avoir récupéré mon sac donc non, il n'y a pas de photo des filles debout sur les tables, je suis désolée :

Oui, le lustre de la salle était plutôt "grand".
Le costume que j'ai préféré : la robe-guirlande de Noël. J'ai pas trouvé comment elle alimentait la chose mais elle passait pas inaperçue.

samedi 30 octobre 2010

Ohlala n°66 (Halloween's Haircut)

Wow nan mais c'est de la folie les amis, les gens sont DEJA déguisés pour Halloween alors que c'est dimanche et qu'on est vendredi. Meilleur déguisement pour l'instant : le vampire (mâle) en costume cintré et eyeliner noir.

Cet après-midi c'était Halloween party dans tout CH, avec musique, concours de déguisement, fournissage de chapeau de sorcière orange à ceux qui n'avaient pas jugé opportun/drôle/nécessaire (je faisais partie de la 3e catégorie) de se travestir d'eux-mêmes, distribution de bonbons, dégustation de hamburger géant (3m de longueur au bas mot) aux boulettes de viande (il était 15HEURES bordel ! c'est quoi ces pratiques alimentaires déplorables ?!) et jeu "on se met tous en cercle et on se fait passer une crane en plastique de main en main, celui qui le tient au moment où la musique s'arrête sort du cercle et le dernier qui reste a gagné". Eh ben j'ai fini DEUXIEME ! Et on était bien une trentaine à jouer/feindre l'amusement/se plier aux conventions sociales.

Le grand moment de solitude, ça a été quand Brandy m'a rappelée, alors que j'étais en train de répondre aux gens qui veulent venir à la Halloween party de demain qu'ils pourraient acheter des tickets à la porte s'ils venaient assez tôt, Brandy m'a donc rappelée pour me dire... que non en fait il ne fallait pas leur dire ça parce qu'on avait déjà trop de monde. Donc j'ai dû renvoyer des mails à tous les gens qui étaient en train de me dire "ah cool merci ça me rassure trop bien génial à demain youhou" que en fait... non. Bah j'ai juste pas pu faire ça, je leur ai dit "écoutez, normalement on vendra pas de ticket, mais si vous venez faire du forcing à la porte, ils vous laisseront peut-être passer, je vous soutiendrai".

C'est mal de ne pas obéir aux ordres de la hiérarchie, je sais. En même temps Brandy n'est absolument pas ma supérieure hiérarchique, donc je m'en moque, ces gens me suppliaient de leur promettre une place, je leur ai dit que l'espoir était beau, c'est pas ma faute si je peux pas m'empêcher d'encourager les gens à rêver d'un monde meilleur. Ahahah. Je sens que ça va être coton demain de gérer tout ça....

Enfin j'ai le soutien de Molly, qui m'a dit que si elle était moi elle rajouterait tout simplement leurs noms sur la liste des gens qui ont payé en ligne. Le problème c'est que c'est Brandy qui détient cette liste, donc ça va pas être possible. Mais comme je sais pas trop combien on sera à la porte pour checker les noms et que si ça se trouve je serai en fait toute seule, bah j'arriverai sûrement à tricher d'une manière ou d'un autre, merde c'est pour le bien de l'entreprise, ces gens sont à genoux pour nous donner leur argent !

Au milieu de toutes ces émotions, je continue de prendre un peu soin de ma petite personne en allant... chez le coiffeur ! Eh oui j'ai enfin testé ce fameux salon Capelli d'Oro dont j'ai acheté le "package" à 60$ dans la rue et je suis drôlement contente du résultat ! Bon bien sûr une fois le pack payé, il faut quand même payer 10$ de frais a chaque venue et le pourboire du coiffeur (!! oui oui, pareil qu'au restaurant, on donne 15% de pourboire au coiffeur) mais ça vaut le coup quand on pense aux prix des coiffeurs ici, aux autres soins que je n'ai pas encore utilisés (manucure, analyse de peau, etc.) et au fait que cette coupe est exactement ce qu'il me fallait !

jeudi 28 octobre 2010

Ohlala n°65 (Facebook girl)

Aujourd'hui j'ai ENFIN été débordée sur mon lieu de stage !
Mais alors vraiment bien débordée =).

Il a fallu gérer la fin des ventes de tickets pour la Halloween party parce qu'on avait dépassé le nombre de participants accueillables. Et les gens qui paniquaient parce qu'ils arrivaient pas à acheter leur ticket alors que la vente en ligne s'arrêtait 20 minutes + tard, trop mignon. On a donc pour l'instant 286 invités, dont un lot de 6 acheté par un seul gars aujourd'hui. On notera que c'est pas tout le monde qui peut inviter ses amis pour + de 300 dollars la soirée.

En même temps, j'ai lu d'autres articles d'EventBrite à propos de comment faire parler d'un événement sur les réseaux sociaux, par exemple le très intéressant "How to use social media to promote your event - Part 1".

Et puis j'ai obtenu les identifiants pour aller modifier la page Facebook et le compte Twitter ! Donc j'ai commencé à créer un "Event" pour la veillée du 16 novembre sur Times Square (j'ai passé 3h sur Photoshop pour créer l'image et j'ai pas encore fini, d'ailleurs peut-être bien que je vais tout recommencer demain matin).

Une fois la page "événement" créée, début d'un gros chantier très enthousiasmant (dès demain) : construction d'un onglet spécial "Vigil" (=veillée) qu'on mettra comme onglet par défaut jusqu'au 16 novembre pour que tous les gens qui se rendent sur la page Fb de Covenant House le voient et soient au courant de la veillée. Et j'ai pleiiin d'idées de choses à mettre dans cet onglet, tellement que dans le métro j'ai frénétiquement sorti un papier et un crayon pour noter tout ce qui me passait par la tête. Ce qui est génial c'est de tout inventer à partir de rien, puisque je n'ai aucune connaissance, ni en création de page, ni en langage FBML (le langage spécifique à Fb), ni en webdesign, ni en Photoshop, rien de rien, il faut tout apprendre, imaginer, improviser ! L'idée-même de l'onglet m'est venue en parcourant d'autres pages Facebook d'ONG et de marques ultra connues pour essayer de m'en inspirer, la fille qui est responsable actuellement de la page de CH ne savait même pas qu'on pouvait faire ce genre de chose (ni créer un onglet supplémentaire ni s'inspirer de ce qui existe ailleurs).

D'ailleurs, il y a quelque chose de perturbant ici : tout le monde répète qu'il est débordé, mais je ne vois pas concrètement ce qu'ils font, tous. Par exemple celle qui s'occupe de la page Facebook y poste un message tous les 3 ou 4 jours, de 2 lignes. Je sais qu'elle n'a pas que ça à faire, mais je ne sais pas ce qu'elle a faire à d'autre, bon admettons que ce soit très prenant, enfin quand même c'est dommage d'être la responsable d'un truc et de ne pas chercher à en tirer le maximum (ou au moins faire le minimum, comme avoir créé l'event un peu + tôt, là c'est moi qui ait proposé de le faire sinon ça ne serait toujours pas en cours, or c'est dans 2 semaines). Et Molly a toujours l'air surprise quand je finis un truc dans les 2h après qu'elle me l'ait demandé. Ensuite on s'étonne que les salariés français aient un rendement + élevé que ceux de leurs voisins ou concurrents (c'est bon je rigole, je sais que la France est meilleure à cause du sous-emploi des jeunes et des femmes - deux catégories beaucoup moins impliquées dans leur travail que les hommes de 30-45 ans, c'est évident - NB : il faut que j'arrête de faire des références ironiques à moi-même et à mes souvenirs de cours de 1ère année parce que mes lecteurs vont finir par plus savoir ce que je dis sérieusement ou pas).

Ah oui et puis la journée a été raccourcie puisqu'à 15h je suis allée visiter le foyer principal de CH, là où ils accueillent les jeunes SDF.

Il y a plein de programmes différents pour les aider à retrouver un travail (quand ils arrivent ils ont des cours obligatoires pendant une semaine pour apprendre comment rédiger un CV, comment il faut se comporter lors d'un entretien, quel genre d'habit il faut porter, etc.), gérer un budget, garder de l'argent pour payer un loyer, il y a un programme de crise de 30 jours, pour ceux qui viennent juste d'arriver, qui leur permet justement d'apprendre à trouver un job et à le garder tout en ayant un endroit provisoire où dormir (actuellement ils accueillent 300 personnes chaque nuit), et un programme long de 18 mois où ils doivent payer un loyer de 300$, justement pour s'habituer à payer un loyer, l'argent leur est rendu à la fin du programme et ça c'est juste une idée géniale parce que ça leur permet finalement de repartir dans la vie avec des économies (il faut souvent prouver qu'on a une certaine quantité d'argent de côté pour faire telle ou telle chose aux USA) puisqu'en fait ce loyer se transforme en argent mis de côté et récupérable à la fin du programme.

C'était vraiment intéressant de voir tout ça et de découvrir que le travail accompli par cette association est encore mieux que ce que je pensais, genre ils dorment pas du tout dans des dortoirs de 100 personnes, ils sont 5 par chambre, ils ont chacun un casier qui ferme et il y a une salle de bains par chambre, ce qui est clairement très différent et beaucoup + propre et confortable que dans les foyers "classiques" pour adultes.

Alors ce soir j'ai vraiment hâte de retourner travailler, surtout maintenant que j'ai découvert qu'il suffit de proposer pour avoir le droit de faire : vu que tout le monde est "débordé", personne ne prend le temps de penser à ce qui pourrait être modifié, modernisé, ajouté, inventé pour rendre cette association plus visible alors que, puisque je suis nouvelle ici, je vois les choses comme les voient les gens de l'extérieur, je suis curieuse de ce que je peux découvrir à propos d'eux - et c'est en fait assez dur de découvrir beaucoup de choses, donc la mission que je m'assigne dans les 6 mois à venir c'est de rendre accessibles toutes les choses que j'ai cherchées au départ sur cette association et que j'ai eu beaucoup de mal à découvrir.

mercredi 27 octobre 2010

Ohlala n°64 (Halloween Planning)

Le temps passe vite ici, le week-end prochain c'est déjà... HALLOWEEN.
Comme je l'ai déjà évoqué, ici c'est une fête très importante, il y a d'ailleurs une parade que je vais essayer de voir malgré l'emploi du temps chargé qui vient.

Molly a confirmé que je suis invitée chez sa soeur l'aprèm du dimanche 31. Au programme, déguisement light pour les adultes (je suis actuellement en pleine recherche de chapeau de sorcière) et distribution de bonbons aux enfants du quartier. Je vais essayer de faire des crêpes, en espérant qu'ils accepteront de les manger et que je trouverai une poêle suffisamment large et plate (et que je penserai à acheter du lait).

Brandy, l'organisatrice de la fameuse "Halloween party" dont je gère la page de vente des tickets, m'a invitée à la soirée qui aura lieu samedi soir. Le problème c'est que je ne suis pas sûre qu'ils me laisseront rentrer, puisque j'ai 20 ans et que je suis donc "underage" pour boire de l'alcool. D'un côté je peux promettre que je boirai pas d'alcool, ce qui est vrai, mais de l'autre c'est une soirée open bar donc ils auront aucun moyen de contrôler donc peut-être bien que je vais rester à la porte. Tant pis ! j'aurai quand même de quoi m'occuper puisque je me suis portée volontaire pour "checker" les noms des invités à l'entrée (histoire de vérifier qu'ils ont bien payé leurs 65$).
Sauf que faire l'accueil à la porte nécessite un costume autrement + sérieux que celui pour aller chez Molly.

Après moult hésitations, je pense opter pour la sorcière et pas le vampire.
Ceci parce que :
- tout le monde me conseille de me déguiser en vampire, ce qui me fait de + en + penser que je préfère être une sorcière
- tout le monde a l'air de vouloir se déguiser en vampire en fait, donc c'est pas marrant, moi je suis pour la diversité.
- les gens pourraient croire que j'ai choisi d'être un vampire parce que je suis fan de Tw*light. Et ça c'est non.
- j'ai super envie d'acheter un chapeau de sorcière.
- il me faut prouver à RJF qu'une sorcière peut être aussi sexy qu'un vampire.
- j'ai envie de dessiner une araignée qui pend de mon oeil sur ma joue avec de l'eyeliner.
- l'eyeliner est d'ailleurs déjà acheté.

Alors entre samedi 17h et dimanche soir je vais pas avoir beaucoup de temps pour m'ennuyer et c'est tant mieux ! Surtout que vendredi soir... c'est coupage de cheveux ! Et vu que c'est pas donné ici (surtout qu'il faut tout le temps rajouter 8% de taxes et 15% de pourboire...) eh ben autant couper beaucoup, héhéhé (si je suis contente du résultat je mettrai même une photo ici, qu'est-ce que vous avez de la chance).

Demain je retrouve Brandy à 15h30 pour qu'elle me fasse visiter le foyer de la 41st St.
Il y a déjà 241 invités à la soirée et si ça continue comme ça on devrait frôler les 400 au total, c'est assez impressionnant.
Avec ça je devrais réussir à bien travailler mon anglais et probablement élargir mon vocabulaire de pleins de mots utiles du genre "loup-garou", "taux d'alcoolémie" ou "coma éthylique", ahahah.

Ohlala n°63 (Lobster News)

Contre toute attente, l'article de ce blog que vous aimez le +, ce n'est pas ma croustillante présentation en 7 points. Ce n'est pas non plus cet article trop cool où je décris toutes les maladies dégueu que j'ai dû affronter depuis mon arrivée. Celui où je laisse libre cours à mon prosélytisme pro-livre est par contre bien placé, tant mieux, tout comme celui sur les raisons qui poussent les gens à ne pas donner d'argent aux ONG.

Mais votre préféré...
Non ce n'est pas non plus celui avec plein de photos d'un donut de chez Dunkin' Donut, lui il n'est que second. SECOND. Alors qu'on ne vienne plus jamais se plaindre que je parle trop de manger ici parce que VOUS ADOREZ çA, bande de petits coquinous.

Non mais votre préféré, et ça ne m'y attendais pas parce que c'était + une blague qu'un vrai article au départ... c'est celui sur Lobster !

Non seulement vous avez affiché cette page 3 fois + que celle de Dunkin Donut (qui est second je rappelle pour ceux qui ont du mal en maths) mais "lobster" est un mot-clé récurrent dans ceux qui sont cherchés sur ce blog.

Alors j'ai voulu vérifier sur Google ce que donnait le mot "lobster"... et je suis tombée sur... http://lobsterandswan.blogspot.com/. Relisez l'adresse calmement. Oui. Lobster & Swan. C'est pas une blague. Je me suis encore fait voler une idée, celle d'un nouveau blog trop cool où je raconterais les aventures que je partage avec ma peluche crustacé. Avant même d'en avoir eu l'idée ! La vie est trop injuste ! En + le nom de ce blog est parfaitement injustifié puisqu'on n'y parle ni de Lobster ni de cygnes ni de moi.

Tant pis, une fois de +, ne pas se laisser abattre par l'adversité, mon fidèle adjuvant Lobster vient de glisser son antenne dans mon oreille pour me réconforter (pour la référence aux cours de Français de 6e, spéciale dédicace à mon Papa et à tous les autres profs de Français qui liront ça et qui verront que OUI, parfois, il y a des élèves qui se souviennent du jargon qu'ils ressassent à longueur d'années).

Puisque vous aimez Lobster, elle est désormais officiellement la mascotte, que dis-je, la MUSE de ce blog (non Le Clara, aucun rapport avec le groupe de musique, même si "Beeest, You've got to be the beeeest, you've got to chaaange the woooord...").

Quelques infos sur l'animal :
  • Sachez que Lobster ne quitte plus mon sac, que ce soit dans le métro, au bureau, à Washington, Lobster est tout le temps là.
  • Lobster adore faire de petites sorties impromptues, par exemple se poser quelques secondes sur la table du restaurant ou sur mon bras le temps que je retrouve quelque chose au fond du sac, au milieu du métro par exemple.
  • Lobster est tantôt un garçon, tantôt une fille, c'est assez confus. Au départ c'était un garçon mais Margaux a dit "elle" dans un commentaire et en fait ça lui va bien aussi d'être une fille. Résultat c'est un être hybride mais point flasque (spéciale cassedédi M'dame Patel, Yasmina Reza et puis Nanou et Cham, qui seront + à même d'apprécier la dédicace puisqu'elles la liront). Oui, j'ai un transsexuel dans mon sac. Et alors ?
  • Lobster est furieuse parce que son antenne-pate a récemment était en contact avec une banane vraiment trop mûre que j'avais courageusement glissée dans mon sac malgré son état en espérant qu'elle arriverait intact sur la 34th Street. Oui, mon sac sent la banane. Et alors ?



lundi 25 octobre 2010

Ohlala n°62 (The social network)

Hier, avec Magda et Aris, on est allées voir The Social Network.

Pour ceux qui n'auraient pas allumé un ordinateur depuis 8 ans et qui pendant cette période n'auraient jamais parlé à quiconque ayant moins de 83 ans, rappelons que c'est un film qui raconte comme Mark Zuckerberg a créé Facebook, le site internet qui a récemment dépassé Google en nombre de visites mensuelles. Autrement dit, il y a 540 millions de personnes qui s'y connectent chaque mois. Soit 35% des internautes.

Enfin... ce n'est pas vraiment ça, l'histoire de The Social Network.
Parce qu'inventer un site internet qui devient le premier site au monde n'est pas sans quelques conséquences.
Alors certes c'est ce qu'on pourrait appeler une success story.

Mais...



Mais en regardant la bande-annonce, on devine déjà que Mark Zuckerberg ne vit pas vraiment au pays des bisounours depuis qu'il a eu cette idée géniale. Enfin idée qu'il a eue... ce n'est pas l'avis de tout le monde. Le couple formé par les deux jumeaux de Harvard est juste parfait. De vrais copies d'étudiants de ScPo, la salle de sport sur le campus en +.

La scène d'ouverture et la scène finale se répondent avec un mélange d'ironie, d'espoir et de point d'interrogation, on ne pouvait pas trouver de meilleure fin et je suis sortie de la salle complètement euphorique (oui je m'emballe facilement quand j'aime les dernières secondes d'un film).

Le scénario n'est pas atrocement complexe, mais ça tombe bien, je l'ai regardé sans sous-titre (pas trop le choix hein) donc c'était + pratique pour comprendre ce qu'il se passait. J'en profite pour vous prévenir : n'allez pas au cinéma aux Etats-Unis, c'est atrocement + cher qu'en France - si si c'est possible, et ils ne sont pas vraiment du genre à faire des réductions types "carte 5 places" donc bam 13$ le séance dès que t'as + de 8 ans.
Et après tout, pas besoin d'être complètement torturé pour faire un très bon film. Les dialogues sont vraiment bons, surtout les répliques de Mark Zuckerberg - et ses silences ou phrases monosyllabiques.

Tout ça me fait penser qu'il faudrait quand même se pencher sérieusement sur la filmographie de David Fincher, dont je n'ai vu que Fight Club et Zodiac, qui font ceci dit partie de mes films préférés. Donc le prochain sur la liste, ce serait L'Etrange Histoire de Benjamin Button, puisqu'on m'en a dit tant de bien.

Et puis la musique qui accompagne le film est tellement bien ! Il suffit d'écouter celle de la bande-annonce... (Creep, au départ de Radiohead, ici reprise par Scala & Kolacny Brothers, une chorale féminine belge spécialisée dans les reprises - je vous ai mis des liens Youtube pour être sûre que vous pourrez les écouter). Les morceaux en eux-mêmes ne sont peut-être pas tous à tomber par terre, mais ils correspondent tout à fait au passage du film qu'ils soulignent.

Voilà la liste, trouvée sur ce site :




Voilà, j'espère que je ne vous ai pas dégoûté d'aller voir ce film (ça fait partie des points que j'aurais pu rajouter à mon portrait, cette capacité systématique à parler d'un film et de m'entendre dire "nan mais c'est bon tu peux me raconter la fin je pense pas que je le regarderai un jour...") parce qu'il m'a vraiment plu, et pas seulement parce que je passe ma vie sur Fb (surtout maintenant qu'à mon stage je bosse sur la page de CH et que donc bah je suis bien obligée d'y être connectée).
J'espère que Margaux ira le voir et nous en parlera comme ça je pourrai mettre son article en lien.

A propos de stage et de travail sur Facebook, c'est assez impressionnant de réaliser à travers les tâches qui me sont confiées à quel point les réseaux sociaux et surtout Facebook sont devenus absolument incontournables voire primordiaux en quelques années, alors qu'ils n'existaient pour ainsi dire pas il y a 5 ans - ou en tout cas pas suffisamment pour faire partie intégrante des stratégies de communication.

En fait je suis un peu devenue la Facebook girl de CH, j'arrête pas de rajouter des petits  Share  sur nos sites internet, des "Spread the word by sharing this page with your friends", etc.

Il faut dire qu'il y a de quoi comprendre cette nouvelle obsession du réseau social pour les entreprises et de façon générale tous ceux qui ont besoin qu'on parle d'eux pour exister (je parle de personnes morales hein, pas d'humains, même si ça peut arriver aussi aux choses vivantes).

EventBrite, un site dédié à la vente de tickets pour divers événements (pas seulement pour des spectacles, tout le monde peut se créer un compte et y vendre des tickets pour n'importe quelle occasion) vient de faire une étude de l'importance des réseaux sociaux dans le fonctionnement de leur commerce. Sur la page de chaque événement, il y a en effet un lien qui incite les gens à la partager sur Facebook (c'est à dire la faire apparaître sur leur "mur", la page personnelle de chaque membre de Facebook) et après chaque transaction il y a une fenêtre qui s'ouvre en disant "participer à un événement, c'est mieux entouré de ses amis, alors dites-leur sur Facebook que vous venez d'acheter un ticket".

Et pour chaque ticket "partagé" sur Facebook, il y a en moyenne 11 amis qui cliquent pour voir de quoi il s'agit et qui arrivent sur la page de l'événement (et 7 si on fait la moyenne de tous les réseaux sociaux comme Twitter ou LinkedIn qui sont aussi proposés par EventBrite).
Le pourcentage de partage d'un événement ne varie pas beaucoup qu'il s'agisse d'un gros truc de 10 000 personnes ou d'une petite fête de 10 personnes. Ce qui est le + partagé, ce sont les "workshops" (les ateliers, du style cours de cuisine en pratique avec dégustation à la fin, c'est très à la mode aux USA) et les événements eux-mêmes liés aux réseaux sociaux. Viennent ensuite les conférences, les concerts et les levées de fonds, tiens tiens, ça nous intéresse (je précise que j'ai découvert EventBrite parce que c'est justement sur ce site qu'on vent les tickets pour la Halloween Party !).

En fait chaque partage augmente la visibilité de l'événement, surtout si la personne qui a eu connaissance de l'événement par un réseau social partage à son tour l'info... en image, ça donne ça :

Social Commerce

Mais après tout, ce genre de truc existe + ou moins déjà avec la pub, non ? Eh bien... non.

Parce que là, le message est beaucoup + personnel et pas du tout perçu comme de la pub.
Si vous voyez une pub dans le métro qui vous dit "Des enfants dorment tous les soirs dans la rue. Pour les aidez, donnez", vous allez vous dire "ohlala, c'est triste". Et puis le temps de rentrer chez vous, il y aura eu la concierge qui vous parle de la fuite d'eau du 4e et puis dans le courrier "coucou salut c'est moi la facture d'électricité, rappelle-toi le soir où tu as décidé de pousser les capacités de ton processeur à fond pour tester l'efficacité de tes nouveaux ventilateurs jaunes fluo", eh ben les enfants qui dorment sous les ponts vous les avez oubliés.

Sauf que pour oublier à quel point la vie c'est une sacrée pute, on le répétera jamais assez, vous allez sur Facebook pour proposer à Kévin d'aller boire une bière ce soir au Gentleman... et puis sur son mur y a marqué "je viens d'allumer une bougie pour rappeler au monde de ne pas oublier les enfants SDF" et vous vous dites "putain Kévin c'est quoi tes conneries avec les bougies ?" et vous cliquez, et vous arrivez sur le site de CH qui vous dit "eh, si vous voulez, vous pouvez allumer une bougie... et puis aussi nous donner 10$ pour les réchauffer pour de vrais les gamins" et pof, vous allez peut-être bien faire un don.


C'est tout simple, ça pousse à l'over-consommation dans beaucoup de cas avec l'allégresse innocente des moutons courant vers l'abattoir, mais si ça sert à augmenter les profits des méchants capitalistes, ça sert aussi à donner une bien meilleure visibilité aux bonnes idées, aux tentatives de pousser les gens à se bouger, et ça, eh ben, "J'aime".

Oh et au fait, devinez quelle est la première chose qu'on a faite en rentrant hier soir, à 1h passées ? Oui oui, on s'est ajoutées sur Facebook =).

Ohlala n°61 (Monthly birthday)

Wow already 2 months!
C'est là que je me dis, en fait, ils avaient pas tord, les anciens 3A, quand ils disaient que ça passe vite.

Cette soirée était une excellente soirée, je vous raconterai ça demain, là il est grand temps de dormir.
Juste, très rapidement et en vrac :

- pour organiser un peu toutes ces publications, je vais tenter de créer une page "sommaire" et ajouter des tags à chaque article dans les jours (semaines ?) qui viennent.

- la chose qui me manque le + (j'ai dit chose, pas personne), c'est probablement les lardons. Parce que du fromage, j'ai réussi à en trouver, l'architecture, je m'y habitue et elle est jolie bien que très différente de ce que j'ai toujours connu, les gens qui râlent tout le temps, ça ne me manque que par très très courtes périodes. Par contre les lardons, bordel... vous savez à quoi ils font les quiches lorraines ? AU BACON.

- demain, je vais demander à Molly de me donner beaucoup + de travail, parce que je ne supporte plus d'être aussi peu active.

- même si vous me conseillez de ne rien faire, j'ai les pleins pouvoirs sur mon existence donc je vais acheter du cirage pour mes chaussures grises. D'ailleurs, même si vous m'aviez massivement conseillé de rendre les chow chow, je ne l'aurais pas fait parce que je les aime. Par contre j'aimerais bien que celui ou celle qui trouve que je porte des chaussures de pouffes se DENONCE ou se taise à jamais.

- en fait vous faites tous semblant de lire mon blog. Sinon vous auriez remarqué que dans mes derniers articles il y avait plusieurs passages avec des fautes d'orthographes ENORMES et même des morceaux de phrases qui n'avaient pas le moindre sens, par exemple "la population qui fréquente se bloque maître le concept". Heureusement que RJF, lui, me lit attentivement.

dimanche 24 octobre 2010

Ohlala n°60 (Why you have to cover your ass)

Ok. En partant aux USA, j'avais plein de préjugés et d'idées négatives sur ce pays. Difficile d'appeler ça un pays d'ailleurs tellement les choses varient d'un Etat à l'autre, on est loin de l'Etat centralisé français.

Depuis que je suis arrivée, il y a 2 mois (moins un jour), il y a certaines choses qui m'ont rappelé qu'il faut toujours nuancer ses idées, par exemple il y a beaucoup moins d'obèses que ce que j'imaginais - en fait, il y a beaucoup de gens en surpoids, mais ça prend rarement des proportions terrifiantes - et les gens marchent très lentement pour une ville censée être hyper-dynamique - j'imaginais que j'allais être entourée d'hommes en costard qui se déplacent à grandes enjambées en parlant très vite dans leur iPhone et de longilignes blondes à talons aiguilles qui sautillent à toute vitesse sans renverser leur Starbucks.
Eh ben tous ces gens-là descendent en fait du métro à Wall Street, on ne les voit pas ailleurs (j'aime beaucoup observer quel type de personne descend à quelle station) et je passe ma vie à piétiner derrière des gens qui n'avancent pas (selon mes critères), c'est pire que le Boulevard St Germain entre Mabillon et St-Germain-des-Prés quand il y a le marché de Noël avec tous les bidules chinois hors de prix.

Je pensais que Molly était une exception mais en fait tout le monde ou presque est tout le temps prêt à aider, à faire de son mieux pour dépanner, etc., il a suffit que je dise à Angela que je n'aimais pas mon ancien appart à Harlem pour qu'elle envoie un mail à Molly dans l'aprèm pour dire qu'elle en avait parlé à untel qui connaissait telle fille qui était en coloc à tel endroit et qu'il y avait peut-être une chambre de libre... c'était le jour même où j'ai visité mon appart actuel donc finalement je n'ai pas appelé cette fille, mais c'est un exemple de truc naturel ici et étonnamment sympa pour un Français.

Et depuis que j'ai trouvé chez Trader Joe's du vrai pain genre avec de la croûte et de la mie et qui s'appelle "baguette" (bon en fait c'est un pain, mais on va pas pinailler) et du fromage de chèvre frais recouvert d'herbes séchées, je commençais à me dire que ce pays sait aussi être très cool et qu'après tout, si j'ai l'occasion d'y vivre un jour, je ne dirai pas forcément non...

Et puis.

Et puis ce matin, Audrey m'a dit qu'elle n'adopterait pas de chat.
Parce que ça coûte trop cher.
Parce qu'elle a découvert qu'il y a des vaccins obligatoires à faire tous les 3 mois chez le vétérinaire.
Parce qu'ici, quand on a un animal de compagnie, il faut prendre une assurance. Une assurance pour quoi ? Eh ben pour tout.
Si le chat griffe quelqu'un et que ça s'infecte, on peut te faire un procès pour te faire payer les frais médicaux.
Pareil s'il mord quelqu'un (j'ai essayé d'expliquer à Audrey qu'un chat ne mord pas mais elle n'a rien voulu savoir).
Et si jamais il se bat avec un autre chat et que le chat est blessé, le propriétaire du chat peut se retourner contre toi pour te faire payer les frais du vétérinaire.
J'imagine que si un voisin apprend que tu n'es pas à jour dans les vaccins de ton chat, il peut aussi t'attaquer parce que tu mets la santé de son animal et de ses enfants en danger (et le pire c'est qu'il peut probablement gagner).

J'ai dit à Audrey que, vraiment, je ne comprenais pas une telle mentalité.
Elle m'a répondu que je pouvais pas comprendre parce que j'ai 20 ans, mais que dans la vie il y a de mauvaises personnes. "I have to cover my ass".
Alors certes je suis au courant qu'à 20 ans on ne connait pas encore grand chose de la vie.
Mais être effarée de l'emprise totale des assurances sur la vie des gens, assurances qui les poussent à dépenser des sommes affolantes en leur faisant craindre le moindre procès et en créant la mentalité propice à ce que ce genre de procès complètement débile se multiplie, ça me semble une réaction saine, à 20 ans comme à 50.
Il y a des gens qui empoisonnent la vie des autres partout, mais il n'y a qu'aux USA qu'ils osent en + faire des procès pour récupérer au passage des milliers voire millions de dollars.

Certes j'ai 20 ans et j'ai peut-être trop tendance à espérer que dans la majorité des cas, on peut arranger les choses par le dialogue, avec des mots, ces choses que le cerveau humain a inventées pour remplacer les coups. Visiblement, l'évolution suivante, c'est qu'on remplace les mots par des billets.

Certes quand il s'agit de frais médicaux, aux USA, les gens sont particulièrement prédisposés à faire des procès vu leur montant démentiel. Mais tout le monde n'a pas l'air très enclin à faire évoluer la situation - il faut dire que là encore, les assurances n'ont aucun intérêt à faire en sorte que les choses soient + justes.

Certes il arrive que la vie soit une pute et qu'on perde sa maison/sa voiture/un bras. Et c'est quelque chose de terrible et qui coûte extrêmement cher à remplacer, donc dans ce cas, les assurances (habitation/auto/santé) me semblent justifiées. Mais putain de bordel de merde prendre une assurance au cas où ton chat se battrait avec un autre et qu'il faudrait payer les frais de vétérinaire, vous êtes sérieux ??! Est-ce qu'il faut aussi prendre une assurance pour les poissons rouges, au cas où il se suicide sous les yeux du meilleur ami de votre fils et qu'après ses parents risquent de vous faire payer les séances chez le psy ?

Certes ce n'est pas parce que c'est révoltant à mes yeux que ça va inverser la tendance et que ça va préserver l'Europe d'adopter cette mentalité de merde, où il est normal d'attaquer n'importe qui en justice dès qu'on ne s'entend pas avec lui.

Mais si je trouvais ça normal, à 20 ans, d'avoir besoin de s'assurer contre tout ce qui peut arriver dans la vie pour éviter d'être traînée en justice pour absolument n'importe quoi par n'importe qui, eh ben c'est que j'aurais déjà renoncé à laisser la vie me surprendre, je refuserais de prendre le risque de me planter, je me blottirais bien au chaud dans mon cocon ultra sécurisé entouré de barbelés et de miradors... et je serais vouée à une vie bien calme, propre et atrocement chiante.

samedi 23 octobre 2010

Ohlala N°59 (Language skills and Washington pictures)

Aucun lien entre Washington et mes compétences linguistiques, mais j'ai prévu de vous parler de ces 2 choses, d'où le titre.

Commençons par les langues.
En partant en 3A, j'avais pris la décision courageuse (et sans cesse répétée sans résultat tangible) d'apprendre une nouvelle langue. J'hésitais entre l'espagnol (vote utile), l'hébreu (vote + malin qu'on n'aurait cru de prime abord "waaah mais ça sert à rien comme laaaangue...") et le grec (vote vraiment inutile, mais après tout je fais ce que je veux de mon cerveau).

Après bientôt 2 mois de 3A, faisons le point :
- j'avais prévu de maîtriser l'alphabet hébreu d'ici la fin de la semaine dernière. Pour l'instant je connais la lettre "zaïne". Qui fait + ou moins le son "zzz" si j'ai bien compris.
- j'ai fait un test gratuit sur internet de vocabulaire de base en espagnol. J'ai obtenu un peu + de 18/20 sur + de 150 mots. Donc je pense arrêter ici mon apprentissage, je maîtrise déjà cette langue (ahahahah genre).
- je connais l'alphabet grec. Mais je le connaissais déjà avant de partir, donc ça compte pas.

On pourrait donc penser que c'est un échec.
Sauf !
Que la vie, cette petite coquine, nous réserve sans cesse des surprises.

En fait, depuis 2 semaines, je suis en plein apprentissage d'un 4e langage.
Le HTML.
Alors en fait ça n'est pas exactement un langage de programmation, contrairement à ce que beaucoup de gens croient (moi la première jusqu'à ces derniers jours), contrairement au PHP et au JavaScript par exemple, que j'ai également l'intention d'apprendre au cours des 6 mois restant.

Le HTML c'est un langage de balisage, c'est à dire qu'il utilise des balises comme celles-ci <b>blablabla</b> pour entourer des éléments qui, mis bout à bout, créent une page web.
Donc c'est ce qui permet de décrire la structure et le contenu d'une page web basique et ce langage est parlé couramment (avec parfois quelques petites variantes) par tous les navigateurs, dont c'est en fait le rôle principal (oui toi aussi tu croyais que Firefox, Internet Explorer et Chrome ça servait à aller sur internet, bah non, ça sert à lire du code).

Le truc très cool avec ce langage, c'est qu'il n'y a pas de conjugaisons, pas de déclinaisons ou de cas, il y a un mot pour chaque chose, c'est tout. Et même s'il y a des conventions pour faire tel ou tel type de chose, en fait on est assez libre pour arriver au résultat voulu (par exemple si on veut sauter une ligne, on peut coder "aller à la ligne x 2" ou "faire un nouveau paragraphe").

Par contre on ne peut pas vraiment faire de folies avec le html, parce que c'est vraiment un langage basique, un peu comme si on avait 150 mots de vocabulaire, on peut survivre mais on va pas écrire le prochain Goncourt.

C'est là que le JavaScript et le PHP et pleiiin d'autres langages entrent en jeu.
Mais pour l'instant, je me contente de recopier les codes sans les comprendre, parce que je veux d'abord maîtriser le HTML (et puis le CSS qui va avec - ça sert à faire la mise en page, pour résumer).

Ah, mais comment donc apprend-elle tout ça toute seule ? Eh bien en allant sur W3school mes amis, site vivement recommandé par RJF, lequel a fort raison puisque même moi qui ne suis pas bilingue et qui n'y connaissais strictement rien, je comprends tout ce qu'ils racontent.

Boooon les photos maintenant !
Vraiment je ne comprends pas pourquoi vous ne vous roulez pas par terre de bonheur d'apprendre par mon intermédiaire bienveillant et pédagogique ce qu'est le langage HTML.
Mais puisque vous insistez...

A Washington, j'ai vu...

Des écureuils !

A Washington, j'ai découvert...
... que mélanger 2 marques de sucre roux différent, ça donne ça.

... que la Maison Blanche est pas très grande et que c'est même plutôt moche devant.

... mais que juste à côté, il y a une autre grande maison blanche dont personne ne parle mais qui ressemble davantage à un palais.

... que pourtant des bâtiments immenses y en a, dans cette ville.

... qu'il y a aussi des rues qui prennent des teintes inhabituelles au coucher du soleil.

... et que l'emblème de Georgetown University, en + de George Washington, c'est un hippopotame.

jeudi 21 octobre 2010

Ohlala n°58 (Sexual harrassment... or not)

Tout à l'heure chez Trader Joe's... oh naaan elle va encore nous parler de bouffe ! non non. Tout à l'heure chez Trader Joe's, le mec qui déballait les cartons de marchandises me voit regarder les bananes et me dit "si vous voulez - ou si tu veux, putain on peut jamais savoir en anglais, c'est perturbant - j'en ai des fraîches, je peux vous ouvrir le carton maintenant". C'était plutôt cool parce que celles en rayon commençaient toutes à noircir donc là j'en ai eu des bien jaunes (pas des vertes, malheureusement, mais bon, c'était déjà sympa - oui parce que je préfère manger les bananes quand elles sont encore vertes, c'est largement meilleur et beaucoup moins pâteux).

Et puis c'est tout.

Ce que je veux dire, c'est que le mec m'a juste proposé un truc gentiment, j'ai dit oui, j'ai dit merci, et puis voilà, il a continué à déballer les cartons et moi je suis allée acheter une demi-baguette (et du fromage de chèvre aux herbes, le tout légèrement passé au four en arrivant, gaaaaah... hum pardon).

Dans 9 cas sur 10, en France, le mec aurait juste continué à déballer ses cartons, sans m'adresser la parole.
Dans 1 cas sur 10, il aurait proposé de "me sortir une banane fraîche" avec une lueur lubrique dans l'oeil et il aurait essayé de faire la conversation et de proposer que je lui donne mon 06 (je sous-titre pour mes parents, un 06 c'est un numéro de portable, puisque ça commence par 06.**.**.**.**. P'pa, tu peux essayer d'impressionner tes élèves avec cette nouvelle connaissance mais je sais pas s'ils connaîtront, ils sont encore vierges, purs et innocents au collège - ricanement dubitatif).

Alors qu'en déduire au sujet des Américains ?
Honnêtement, je ne sais guère.

Est-ce que ça prouve qu'ils "respectent + les femmes" ? Aucune idée. Dans le doute, je choisis de penser que non.

Est-ce que ça prouve que la société puritaine évite aux noirceurs de l'âme de s'exprimer ? évite ou interdit ? Là encore, je n'en suis pas certaine.
Il y a déjà un mec qui m'a demandé mon numéro, mais d'une façon beaucoup moins oppressante qu'en France, en fait je ne sais honnêtement pas s'il avait quelque chose de + derrière la tête ou s'il proposait simplement de garder contact (quoi qu'il en soit, je ne le lui ai pas donné pour éviter toute ambiguïté et parce que j'ai pas de portable américain).
Par contre il y en a un autre qui a été super insistant auprès d'Aris le week-end où on est sorties toutes les deux dans les thrift-shops, on savait pas comment s'en débarrasser, et c'est là que j'ai pensé "putain on se croirait en France" et que j'ai réalisé que c'était la première fois, en presque 2 mois, qu'un mec était lourdement insistant et essayait à tout prix de faire la conversation tout en voyant bien qu'on n'avait pas du tout envie de répondre et qu'on essayait de lui faire gentiment comprendre qu'il pouvait aller collecter des numéros de téléphone auprès d'autres êtres humains mieux disposés.
Et en sortant de chez Trader Joe's, il y avait un attroupement autour d'un portant en métal avec plein de manteaux et un mec hurlait en ventant la qualité de ses produits et en précisant qu'ils coûtaient que 20$ et qu'il fallait se dépêcher blablabla et quand je suis passée à sa hauteur il s'est penché en disant "it's free for you, which one do you want?" avec un ton qui donnait la nausée.
Donc on ne peut pas dire que les Américains soient tous des anges asexués. Mais quand même, là je vous donne les 3 seuls exemples de drague + ou moins légère dont j'ai été la cible ou témoin.

... Soit à peu près autant qu'en marchant 300m rue Saint-Denis à Paris.

Est-ce que ça prouve qu'il est + naturel pour un Américain que pour un Français d'être juste sympa, sans idée derrière la tête, juste pour "être bon", alors qu'en France on ne peut pas s'empêcher de mettre à distance en ricanant tout ce qui touche à la morale (judéo-chrétienne?) ? ou du moins qu'on a tout le temps peur d'être "trop gentil" (expression indéfinie qui revient sans cesse comme un presque reproche dès que quelqu'un préfère "se laisser marcher sur les pieds" plutôt que d'entrer en conflit) ? C'est déjà beaucoup + probable.
Ici c'est parfaitement normal d'être sympa avec n'importe qui, quitte à se forcer pour faire comme tout le monde, certes, hypocrisie sociale, etc., mais quand même, ça n'est pas rien, de considérer que l'attitude "normale", c'est tout simplement d'être bienveillant à l'égard de ceux qui nous entourent.

Il me semble - peut-être que j'exagère - qu'en France il y a parfois une méfiance à l'égard des gens "gentils", on se demande ce qu'ils essaient de prouver, on se demande s'ils se forcent. En France, on préfère être sincère et désagréable plutôt qu'hypocrite.

Finalement, que retenir de tout ça ?
Pour l'instant rien, ça ne fait pas assez longtemps que je suis ici et je ne fréquente pas suffisamment les Américains. Et puis je n'aime pas trop tirer de leçons générales, la réalité est toujours beaucoup + complexe qu'elle n'y paraît, même pour des choses aussi simples en apparence que "les Américains sont + gentils".
Disons qu'ils semblent majoritairement + enclins que les Français à offrir leur aide et à faire de petits gestes sympa vers les inconnus. Après ça ne veut pas dire, même si c'est ce que je voudrais, qu'ils le font en se disant "j'aimerais bien que quelqu'un fasse ça pour moi, alors je vais le faire".

Pourtant, même si c'est juste une sorte de contrainte sociale, de conditionnement des comportements, eh ben je trouve ça préférable, comme endoctrinement, à cette règle de non-intervention qu'on trouve chez beaucoup de Français.

Certains disent que la société américaine est individualiste. Pour le coup, même si ça n'est peut-être pas spontané chez tous, je trouve les Américains (à première vue) beaucoup + enclins à un esprit de communauté que nous, Français qui certes sommes prêts à faire beaucoup d'efforts pour notre famille et qui donnons beaucoup d'importance à nos amis, mais ne trouvons pas naturel de nous arrêter pour proposer de l'aide à des touristes perdus dans leur carte de la ville ou pour signaler à quelqu'un qui pianote sur son ordinateur portable sous la pluie de Central Park qu'il y a un café avec le wifi gratuit à 150m.



En cadeau, parce que vous avez lu mon essai anti-anti-américain jusqu'au bout, des photos de Brooklyn, Court Street, ce soir, juste avant le coucher du soleil.

Court Street, l'une des principales rues commerçantes de Brooklyn
Un très grand Barnes&Noble. Tout ça est rempli de livres.
Le Trader Joe's brooklynien. Bâtiment du genre "haut de plafond" (comme le prouvent les lumières qu'on voit à travers les vitres, il n'y a pas d'étage).
Un bâtiment dont je ne sais rien du tout, mais que quelqu'un d'autre prenait en photo, alors je me suis retournée et je l'ai trouvé plutôt sympa à regarder en effet.

mercredi 20 octobre 2010

Ohlala n°57 (Kitchen fail)

Maintenant que toute la population qui fréquente ce blog maîtrise le concept de "fail", je peux partager dans la joie et l'allégresse générale les péripéties les + lamentables de mon existence.
Et s'il y a bien un domaine dans lequel la pitoyable créatrice de ce blog excelle dans le "fail", c'est bien le domaine culinaire.

Certains bons vieux lecteurs connaissent déjà certaines de ces images, prises au cours des 2 premières années de mon indépendance alimentaire (si vous avez l'esprit joueur, vous pouvez essayer de deviner ce que c'est en laissant un commentaire. Celui qui gagne se verra offrir un pot de Ben&Jerry's à mon retour - ou quelque chose d'autre du même style s'il/elle n'aime pas les Ben&Jerry's (mais là désolée, il faut goûter avant de dire qu'on n'aime pas et quelqu'un qui n'aime pas a forcément pas encore goûté).

Y en a des très faciles, certes, mais pour certaines j'espère que vous aurez + de mal qu'avec les Lego :

Photo N°1

Photo N°2

Photo N°3

Photo N°4


Photo N°5

Photo N°6

Photo N°7

Voilààà ! A vous de jouer.
Je trouve qu'il faudrait renommer cet article ainsi :

Les 7 aliments que j'ai le + joliment fait moisir
Même si y a 2 photos sans moisi


Mais les kitchen fails ne se produisent pas QUE quand on oublie du manger pendant trop longtemps dans un environnement trop humide (ou tout simplement trop propice à la poursuite de leur développement naturel).

On peut aussi kitchen-failer en inventant une recette. Par exemple, cette recette là, à base de vermicelle multicolore :
Avez-vous déjà vu... du riz qui se prend pour un gâteau au chocolat ?
Maintenant, oui.
Mais pourquoi donc évoquer ce passé douloureux ici ? Quel rapport avec New York ? Eh bien parce que notre frigo est un peu... excessif dans sa façon de maintenir les aliments au frais. Alors certes, ça m'a permis de garder des tomates pendant 4 semaines à l'état comestible, mais ça a tendance à avoir des conséquences douteuses sur d'autres aliments.

Déjà, ça fait geler ce qui est à l'intérieur des tupperwares. Ce qui fait qu'il faut se battre pour les rouvrir. L'avantage, c'est qu'une fois qu'ils vous échappent des mains et vont s'écraser sur la plaquette DO NOT TOUCH anti-souris, leur contenu ne se répand pas partout.

L'autre problème, + sérieux, c'est que ça fendille la coquille des oeufs. L'avantage, c'est que eux non plus ne se répandent pas partout, parce qu'ils ressemblent à ça :


Oui, ceci n'est pas une blague, ceci est un oeuf. Enfin fut. Maintenant il est au fond de la poubelle avec 4 de ses frères.

Aucun rapport, mais ce soir en sortant du métro, j'ai regretté de ne pas avoir exceptionnellement pris mon Canon G10, parce que le ciel était marbré bleu/doré/rose-orange et là-dessus les bâtiments en brique rouge et le carillon à toit vert clair se découpaient sur fond d'Au Revoir Simone, We are here, remixé par Silver Columns (à écouter en cliquant ici). Je découvrais le morceau en même temps que la beauté de mon quartier au crépuscule et pour une fois, j'avais envie de chanter en sortant du 2 train (d'habitude ça me le fait seulement quand je traverse le quartier juif après le 3 train) et, surtout, non seulement je me sentais bien ici, mais je me sentais chez moi.