jeudi 30 juin 2011

Ohlala n°263 (Balada Triste)

"Espagne, 1937. Pendant que la Guerre Civile espagnole fait rage, un cirque ambulant tente de survivre. Pendant cette période tragique, deux clowns vont s'affronter jusqu'à la mort par amour pour une belle acrobate."

Je suis curieuse de savoir qui rédige les résumés des films pour le site des cinémas UGC. Osons espérer que c'est un pauvre stagiaire sous-payé. Sinon, quelqu'un d'encore plus exploité. Parce que sinon c'est un peu inquiétant pour la carrière du rédacteur.

Balada Triste ne se passe pas en 1937. La Guerre Civile est terminée depuis bien longtemps lorsque les deux clowns du synopsis se croisent. Et ils ne meurent pas.

Et pourtant, c'est vrai, toute la tragédie se noue en 1937. Et pourtant, c'est vrai, il y a deux morts à la fin.

Quand on a lu Antigone, on n'utilise plus le mot "tragédie" à la légère.
Ici, il n'y a certes pas de roi ni de reine, même si à la première lecture, j'avais compris "par amour pour une belle aristocrate". Mais il y a le destin de trois personnes qui une fois qu'elles se seront croisées, ne cesseront plus de se faire souffrir jusqu'au terrible et inexorable dénouement.

Non, c'est l'inverse de la tragédie classique. En théorie, il faut que les héros fassent tout pour échapper au destin. Ici, ils font tout pour que ça se passe très, très mal.

Ils, c'est Javier, Sergio et Natalia.

Javier, c'est le clown triste, "parce que tu as trop souffert, jamais tu ne feras rire les enfants" lui a dit son père, lui-même clown qui faisait rire son fils aux éclats avant de massacrer une garnison à coup de sabres et de finir aux travaux forcés piétiné par un cheval. Son premier partenaire de scène, c'est Sergio.

Sergio, c'est celui qui fait rire les enfants, "parce que sinon, je serais un assassin". Il vit avec Natalia, c'est la femme de sa vie.

Natalia, c'est l'acrobate lumineuse dont le nez saigne sous les coups de Sergio, qui se transforme le temps d'une balade interdite avec Javier en Mia Wallace ("la femme de Marsellus" dans Pulp Fiction) parce qu'elle se sent en sécurité avec lui, mais qui reste avec Sergio, parce que sinon il tuera Javier, parce que sinon il la tuera, parce que même si elle sait qu'il aurait mieux valu qu'elle ne le rencontre jamais, elle l'aime.

Balada Triste, c'est un film sur l'amour fou.
Pour vous, être fou d'amour, c'est peut-être dépenser tout son argent pour l'être aimé. Ou monter en haut d'une colline surmontée d'une église et rire en répétant que le ciel est jaune. Voire, comble de la folie, se marier et avoir des enfants.

Pour Javier et Sergio, être fous d'amour, c'est fracasser les côtes de l'adversaire à coups de maillet avant d'avoir le visage fracassé à coups de trompette.
C'est garder de force celle qu'on aime auprès de soi et l'enlever pour la forcer à danser alors qu'elle ne se sent plus du tout en sécurité entre vos bras.
C'est vivre nu dans la forêt, poser un fer à repasser sur ses joues, ne plus faire rire les enfants.

Balada Triste, c'est un film drôle.
Un film qui commence et qui s'achève dans la mort et qui arrache sans cesse des rires.
Autour du trio qui s'enfonce dans la folie, il y a tout un monde peuplé de gens fous également, un Monsieur Royal fauché qui se reconvertit dans le cabaret, un couple qui dort avec ses chiens, un motard qui veut voler, un militaire borgne qui veut venger son oeil, un dictateur qui s'indigne face à l'humiliation d'un homme.
Tout y est si absurde que le film se transforme en un immense chapiteau où tout est possible.

Si Javier n'avait pas suivi le conseil de son père pour être heureux, il aurait peut-être pu le devenir. C'est peut-être ça, tout compte fait, le message du film. Les papas peuvent se tromper, surtout quand eux aussi ils sont fous.
Javier serait devenu Auguste, le clown qui fait rire les enfants et qui me fait peur.
Je déteste les clowns.
Mais, puisqu'on n'en est plus à une absurdité près, j'ai adoré ce film.

mardi 28 juin 2011

Ohlala n°262 (Summertime)

La pire non-information, c'est quand même de parler de la météo. Le métier de journaliste tel qu'il est aujourd'hui n'est décidément pas pour moi.

Après, puisqu'on est sur un blog et pas dans un média un tant soit peu sérieux et informatif, je peux bien vous le dire : ce job va finir par me tuer. Entre les jours où on doit travailler sous la pluie, ceux où on a juste un t-shirt et un k-way pour survivre à des températures inférieures à 15°C et aujourd'hui où on nous fait manger du couscous alors qu'il fait 33°C à l'ombre... y a de quoi avoir envie de démissionner - et c'est le cas, depuis le début en fait, mais je continue vaillamment à me lever tous les matins pour aller souffrir en me disant que comme ça, j'irai enfin en Israël - en tout cas c'est ce qu'on a prévu avec RJF pour la fin du mois d'août.

C'est pas en Israël qu'on va se rafraîchir, mais ça fait si si si longtemps maintenant (oui, deux ans ça fait plein de temps du point de vue d'une fille de 20 ans) que je veux y aller que je veux bien rôtir autant qu'il faudra une fois sur place. Il est désormais de notoriété publique que mon point faible, c'est la racine des cheveux, qui a tendance a ressembler à de la carapace de homard après chaque exposition. C'est bien la première fois de ma vie que ça se produit et c'est déjà le 3e coup de soleil à cet endroit incongru en un mois. Est-ce que j'ai moins de cheveux qu'avant ? Est-ce que je suis EN TRAIN DE DEVENIR CHAUVE ?

Mais le soleil ne sera pas notre pire ennemi. Notre pire ennemi, ça sera tous les gens qui vont participer au concours de la phrase idiote.
Gagneront un regard plein de pitié (mon regard plein de pitié fait très mal) les premiers qui me diront : "Ah mais c'est dangereux, y a des attentats !" ou bien "Mais je comprends pas, t'es pas juive pourtant." ou bien "Mais ça veut dire que tu soutiens la politique d'Israël ?"
Réponse n°1 : il y a + de chances que tu te tues en voiture pendant que je me baladerai dans Jérusalem.
Réponse n°2 : les gens qui te disent qu'ils vont en Turquie ou en Indonésie, tu leur demandes s'ils sont musulmans ?
Réponse n°3 : oui bien sûr, et puis en juillet je vais en Grèce pour soutenir le FMI et puis je suis allée à New York pour soutenir la guerre en Afghanistan. Et tous tes amis qui vont en Thaïlande, c'est pour soutenir la monarchie constitutionnelle en place là-bas, n'est-ce pas ?

Vous êtes prévenus =).


PS : j'étais censée pour écrire quelques mots sur Balada Triste mais ça m'est sorti de l'esprit pendant que j'écrivais, je ferai ça demain.

lundi 27 juin 2011

Ohlala n°261 (New timetable)

Puisque j'étais occupée à passer un très bon week-end du côté de Lyon, je n'ai guère eu le loisir de vous narrer les derniers rebondissements de ma vie trépidante.

Sachez que ce week-end a duré 3 jours parce que notre équipe de recruteurs est tellement lamentable qu'on fusionne avec l'autre équipe "concurrente". Et comme l'autre équipe travaille du lundi au vendredi, on se cale sur leurs horaires. Comme il fallait reprendre lundi, on a eu le droit de prendre notre samedi. Sauf que j'avais déjà mon billet de train pour le lundi, donc j'ai prévenu que je serais absente puisqu'on me prévenait au dernier moment et hop, bonjour le samedi-dimanche-lundi tout entier en amoureux, avec en prime la possibilité de profiter de Solidays jusqu'au bout de la nuit le vendredi.

J'ai donc pu voir AaRON et The Klaxons en vrai de vrai qui chantent avec des instruments, ainsi que d'autres groupes que je ne connaissais pas mais qui envoyaient du pâté (c'est une expression de jeune pour dire "qui se débrouillaient drôlement bien dans leur domaine" - ceci dit certains groupes comme Skip the Use auraient bien été du genre à jeter du pâté en l'air et autre turpitude bizarre).

Comme je n'avais guère envie d'y aller seule, je me suis incrustée auprès d'un prof d'anglais de mon ancien lycée - qui a la bonne idée de ne jamais avoir été mon prof - et de sa femme. C'était fort sympathique même si Florent (oui, bravo, belle déduction, c'est le nom du prof en question) a refusé de se laisser entraîner par la douce voix du chanteur d'AaRON et s'est entêté dans une attitude négative qui lui a fait passer la plus mauvaise heure de tout le festival. Pour ma part, je n'étais que joie et allégresse.

Le lendemain, direction Lyon, donc, où j'ai... fait la sieste tout l'après-midi - ceci n'est pas une blague ni un euphémisme, je me suis endormie tel le hérisson hibernant pendant plus de 3h.

Le jour d'après, opération "Parc des singes à masque d'or" et visite aux animaux du zoo. On a découvert un tigre caché derrière les coatis, je me suis faite mordre par une coccinelle et on a probablement presque assisté à la naissance d'un bébé animal de la savane qui ressemble à une vache avec de très grandes cornes (la maman a des cornes, pas le bébé, sinon bonjour les douleurs de l'enfantement). Puis opération Festival du cinéma, on a vu "Balada Triste" (dont je vous parlerai demain) et "Une séparation".

Quant à aujourd'hui, après avoir vu "Omar m'a tuer", on a joué à GTA, on s'est promené dans Lyon, j'ai mangé un steak dans un restaurant de poissons et puis il a bien fallu rentrer à Paris pour travailler demain.

Heureusement, ce sera une semaine de 4 jours puisqu'aujourd'hui mes chers collègues se sont payé l'insolation de leur vie par 30°C à l'ombre tandis que je butais des flics et défonçais des réverbères (dans GTA, pas pour de vrai, bien que j'aie déjà testé le coup du réverbère IRL).

Ah, au fait, les choses se précisent pour le futur blog. Je vous reparle de ça bientôt, je vais vous mettre à contribution pour déterminer certains thèmes que j'aborderai dedans.

mercredi 22 juin 2011

Ohlala n°260 (Music is back in my ears)

Il y a quand même des coïncidences troublantes : figurez-vous que j'ai retrouvé le câble de mon baladeur mp3 hier soir, jour de la fête de la musique !
En fait RJF ne l'avait pas volé et mes parents ne l'avaient pas rangé. Une main fourbe l'avait caché dans ma valise, au milieu de deux ou trois vêtements. Je suis pourtant persuadée d'avoir vérifié à plusieurs reprises qu'il n'était pas dedans. Ce câble s'est donc déplacé chaque jour en pensant tel le premier fugitif venu qu'à force de changer de cachette tous les soirs, il lasserait ses poursuivants. Mais c'est bien mal me connaître.

Désormais je peux écouter de la musique en allant travailler. Et le résultat est plutôt concluant : pour la première fois, j'ai trouvé 3 parrains dans la journée, bulletins complets. Et j'en ai un 4e en attente mais je l'ai pas dit à la chef d'équipe parce qu'elle aurait pas aimé ça, j'ai laissé partir le gars parce qu'il voulait lire notre site internet avant, c'est un coup à jamais réussi à compléter le bulletin donc on n'a pas le droit de le faire, normalement.

Ce soir c'est Clara et Antoine qui m'ont fait à manger (et j'ai partagé avec eux, parce que je suis trop sympa). Est-ce que ça n'est pas génial d'inviter des gens qui font eux-mêmes ta nourriture dans ta poêle ? Il me semble que ce concept révolutionnaire devrait être plus répandu. On a passé une excellente soirée et Antoine a même retrouvé la planche à découper/plateau de fromage.

Si en + les températures pouvaient repasser au-dessus de 20°C et si AaRON pouvait jouer après 20h aux Solidays vendredi, la vie serait absolument parfaite.

mardi 21 juin 2011

Ohlala n°259 (Summer, Sun, Music and Alcohol)

Paaaaaapapapapapaaaaaaapaaaaaaaaaaaaaa... (oui, bravo, tu as reconnu la chanson des White Stripes)

Fête de la musique et premier jour d'été aujourd'hui ! Et puis jour le plus long de l'année. Et puis journée à deux parrains avec bulletins complets. Bref, super journée, d'ailleurs il s'est mis à faire chaud et beau juste à la fin, ce qui est la preuve que la fête de la musique c'est trop bien, n'en déplaise à tous ceux qui ont joué au Schtroumpf grognon ce soir.

Juste en bas de ma fenêtre, il y avait une fanfare, qui a joué de 20h30 à 0h30 sans arrêt plein de morceaux connus.
Pas loin de là il y avait des gens qui chantaient à capella des morceaux de musique ancienne que je ne saurais dater - je dirais bien "musique grégorienne" pour vous donner une idée mais ça n'était pas du tout ça.

A côté de la boutique de vin, il y avait un sympathique petit groupe de rock qui parlait anglais.
Sur le boulevard St Germain, grosse déception, je n'ai croisé aucun groupe potable. Sur la place St Germain, juste devant les Deux Magots, c'était euh une sorte de karaoké, enfin en tout cas c'étaient pas de vrais chanteurs qui tenaient le micro et le résultat était assez navrant - même si eux avaient l'air de bien s'amuser.

Le problème c'est que comme je suis sortie seulement à partir de 22h, le taux d'alcool dans la musique était déjà assez élevé. Rien qu'en respirant l'haleine des gens je pense que mon alcoolémie a augmenté.

Heureusement après j'ai croisé des trucs vraiment sympas. Dans l'escalier qui monte vers la rue Monsieur le Prince, il y avait une grande fanfare dont un tromboniste qui est monté sur les cabines téléphoniques (oui ou ça existe encore ces machins-là) pour bien surplomber la foule.

Plus loin dans la rue de l'Ecole de Médecine il y avait un groupe qui m'a fait penser à Noir Désir (bon vous êtes prévenus, je connais rien à la musique).

Boulevard St Michel, des types reprennent des morceaux ultra-connus. J'arrive au moment de "jolie petite histoiiiiiire elle paaaaaaart fin de l'histoiiiiiiiire". Un type me dit "Salut, t'habites dans le coin ?"
Oh merde. Bon.
"Oui."
"Et t'aimes quoi comme musique ?"
"Nan mais je vais pas rester, c'est pas la peine."
"Mais je voudrais te parler parce que tu sens bon !"
"Oui mais toi par contre tu sens l'alcool."
"Eh les gars (il parle à ses potes) jsuis allé lui parler, jlui dis qu'elle sent bon et elle me répond oui mais toi tu sens l'acool..." (gros foutage de gueule de la part de ses potes)

Au pied du Panthéon, un groupe de rock qui joue ses propres morceaux.

Dans la petite rue parallèle au boulevard St Michel avec le McDo qui fait l'angle, un groupe de euh je dirais de metal, mais j'ai peur de dire une bêtise. Ils reprenaient des morceaux connus en les arrangeant à leur sauce, c'était vraiment sympa même si je doute que le chanteur ait réussi très longtemps à faire la grosse voix.

Arrivée au niveau de la fontaine St Michel, j'ai découvert que l'attroupement de gens ne se faisait pas autour d'un groupe de musique mais autour de la fontaine elle-même dans laquelle batifolaient des filles toutes habillées et des garçons beaucoup moins habillés. Au bout de quelques minutes il y avait même un monsieur plus du tout habillé - mais rassurez-vous pour mes chastes yeux, je suis myope donc je n'ai rien vu.

Près de la Seine, il y avait encore un orchestre, cette fois ils ne jouaient pas de chansons ils jouaient juste des rythmes qui mettent de bonne humeur.

Bon, l'expérience aurait été encore meilleure si j'avais été accompagnée mais c'était déjà bien sympa. Au fait, on s'est pas trop faites engueuler finalement aujourd'hui, par contre une fille de l'équipe a démissionné. Maintenant on a intérêt à assurer si on veut pas rester la pire mission de l'année (eh oui, quand même).

J'arrive pas à trouver de fin à cet article et je suis fort fort fatiguée, donc on va dire que cet article se termine ici.

lundi 20 juin 2011

Ohlala n°258 (New flat)

Non, je ne perds pas le rythme du blog, c'est juste que bon quand même y a pas que vous dans ma vie les petits loulous. Mais je vous aime quand même toujours autant.

Demain on va se faire engueuler comme des gamins de CP qui ont cassé la vitre de la dame de la loge en jouant au foot, parce qu'on fait des chiffres de merde et qu'il nous manque plein de parrains pour au moins atteindre le nombre minimum de bulletins. J'ai du mal à comprendre en quoi nous faire engueuler par le type qui nous a formés va nous faire trouver davantage de parrains puisque ce sera autant de temps passé à ne pas en chercher. D'autant que si encore ça nous faisait marrer, on pourrait nous ramener un peu à la dure réalité, mais tout le monde dans le groupe a bien conscience que ça se passe pas bien. Et plus on est démoralisés, moins on trouve de parrains. Partant de ce constat, je vois mal comment se faire crier dessus peut arranger la situation.

Résultat j'ai absolument aucune envie de retourner bosser demain matin. Je voudrais être en vacances, une bonne fois pour toute, puisque c'est l'avant-dernière fois de ma vie que j'ai 3 mois de vacances théoriques.

Dans le genre pas marrant, y a aussi mon appareil photo qui n'est en fait plus sous garantie. Je vais appeler Canon pour voir s'ils peuvent quand même faire quelque chose mais je doute fort que ça vaille le coup - de toute façon si c'est un court-circuit il est irrécupérable. Donc que ça me plaise ou non il va falloir continuer de travailler pour pouvoir en racheter un.

Sinon, une bonne nouvelle, quand même : j'ai peut-être bien trouvé mon futur appart. Rien n'est encore sûr, je le visiterai début juillet, mais sur les photos il a l'air cool et il y a une vue de malade sur Paris (y compris Invalides et Tour Eiffel, on ne se refuse rien).

Ah et puis un petit fail culinaire, ça faisait longtemps : j'ai voulu faire un fondant au chocolat blanc. Mais je l'ai fait au micro-onde puisque j'ai pas de four. Sachez qu'un gâteau qui cuit 2 minutes 30 au micro-onde à pleine puissance, c'est un gâteau trop cuit. Et à la consistance très caoutchouteuse. J'ai perdu une tablette de chocolat blanc.

jeudi 16 juin 2011

Ohlala n°257 (Love)

C'est bien connu, le printemps c'est le moment de l'amoûûûûûr.
Eh ben non.
Autour de moi, au cours des deux derniers mois, j'ai surtout vu des couples battre de l'aile, pas de l'aile mignonne des licornes à paillette et des doubles arcs-en-ciel, non, de l'aile qui laisse des plumes derrière elle.
Et pas mal de mes amis ou connaissances ont perdu leur moitié temporaire.

Parfois ça s'est vite arrangé, avec les mêmes morceaux qu'avant ou de nouveaux.
Parfois c'était douloureux et très humide - mais ça s'est parfois quand même vite arrangé.

Et puis cette semaine, il y a eu deux autres séparations.
Est-ce que je connais encore des gens qui sont en couple, à part mes parents, ces irréductibles tourtereaux ? Oui, quand même, quelques uns qui m'ont l'air ma foi d'être plutôt contents de leur sort.

Ce qui est intéressant, c'est que ces deux dernières séparations sont des séparations d'adultes. Je veux dire par là, et vous pouvez critiquer la pertinence du qualificatif, que ce sont des séparations qui se sont faites après réflexion, à deux, peut-être pas sans larme, je n'étais pas là, sûrement pas sans douleur, mais calmement, sans ce grand renversement, ce besoin de déchirer les beaux moments pour détruire le piédestal sur lequel on avait posé l'être cher.
Depuis le week-end dernier, j'ai appris que deux couples que je connaissais finalement peu (voire presque pas pour le deuxième) se séparaient après une relation de plusieurs années parce que chacun sentait que le moment était venu, qu'il fallait prendre de la distance pour savoir si ça valait la peine de continuer, qu'il était tout à fait possible de rester en bons termes en arrêtant une partie de la relation.

Et puis aujourd'hui, tadam, coup de tambour et de bambou : Magda est mariée.
Oui, ma coloc polonaise. Celle qui s'est faite larguer en janvier par son copain israélien. Elle a rencontré un type dans le métro quelques semaines plus tard. Et elle s'est mariée avec lui la semaine dernière. Elle m'annonce ça par mail Facebook.

C'est un peu l'opposé de ces ruptures réfléchies, c'est un mariage fou arrivé sans prévenir. Et pourtant, c'est aussi la première fois que j'ai une amie qui se marie. Donc ça sonne un peu comme un truc d'adulte, quand même. C'est un putain d'engagement et même si ça peut sembler fou, il est tout à fait possible que ce soit un très beau, long et heureux mariage. En tout cas c'est tout le mal que je lui souhaite, parce que c'est une fille géniale.

mercredi 15 juin 2011

Ohlala n°256 (I steal pets)

Evidemment le type que j'ai oublié de rappeler ne répond pas au téléphone.
Pas davantage que les deux personnes que j'ai laissées repartir sans prendre leurs coordonnées bancaires aujourd'hui.
Les gens font chier à pas savoir dire non (et c'est moi qui dis ça...).

Bon, plutôt que d'écrire encore un article négatif, je vous fais écouter une chanson.
Vous vous souvenez de Rebecca Black, la fille trop débile qui chantait il y a quelques mots "it's friiiiday friiiday" et qui racontait sa vie de collégienne qui découvre qu'avant vendredi il y a jeudi et qu'ensuite vient le samedi et qu'on voudrait que le week-end ne se termine jamais ?

Eh bien cette chanson est tellement trop cool (si si) que plein de gens l'ont reprise.



Découverte sur le blog de Jean, que je ne connais toujours pas mais qui me fait toujours autant rire, voilà la reprise délirante d'une fille qui raconte que personne ne l'aime au lycée et que tout le monde se moque d'elle mais qu'elle s'en moque parce qu'elle kidnappe les animaux de compagnie des gens populaires au lycée et qu'elle les habille avec les vêtements de leur maître et au moins les animaux l'aiment.

mardi 14 juin 2011

Ohlala n°255 (Fail)

Rah putain de bordel de merde !
Pour une fois que je trouve deux parrains dans la même journée et que je pourrais compléter dans la soirée un bulletin incomplet... j'oublie de rappeler le futur parrain...
Bon, en contrepartie, j'ai passé une soirée très sympa avec Boiseime.
Mais déjà que j'étais pas sûre qu'il soit très partant pour le parrainage ce type, là c'est carrément mort...
Raaah c'est trop pourri ! Résultat je passe d'une très bonne journée à une mauvaise journée en terme de chiffres pour ce job. Et avec tout le retard accumulé la semaine dernière, c'est pas bon.
Je le rappellerai demain, à tout hasard.
D'ici là, je vais me dépêcher d'aller dormir, parce que les ouvriers qui grattent mon mur tous les matins dès 9h en dialoguant en bosniaque ont une fâcheuse tendance à me réveiller une heure plus tôt que je ne voudrais.

lundi 13 juin 2011

Ohlala n°254 (Good bye New York)

C'est marrant, les coïncidences.
Ce matin j'ai lu un magazine qui traînait depuis longtemps dans ma chambre, consacré à New York, avec de vieilles photos de la ville.
Je me suis bizarrement sentie un peu nostalgique, alors que je n'ai jamais réussi à vraiment aimer cette ville, malgré les bons souvenirs, malgré tout ce qu'elle m'a apporté.
Il y a des choses que je n'ai pas pris le temps de faire, comment aller sur les plages tout au sud de Brooklyn, au milieu de la communauté russe, et que je n'aurai plus jamais l'occasion de faire, parce qu'elles vont être détruites l'an prochain pour être bétonnées.
Je n'ai pas traversé le Brooklyn Bridge, je ne suis allée dessus qu'une fois avec des chaussures tellement pas adaptées que je pensais seulement à la douleur dans mes pieds et les trous du pont dans lesquels s'enfonçaient mes talons.

Ceci dit, ce sont les deux seules choses auxquelles je peux penser en me disant "j'aurais dû le faire".
Tout le reste, je l'ai fait.
Mon Routard a la tranche des pages toute grise, mon Lonely Planet a pris trois fois l'eau (et s'est aussi pris une banane écrasée), mon plan de métro ne s'est pas déchiré uniquement parce que j'ai arrêté de m'en servir tellement je connaissais le réseau par coeur.
J'ai vu tous les musées un peu connus, même ceux qui ne m'attiraient pas spécialement et j'ai eu de bonnes surprises.
J'ai visité tous les endroits touristiques et j'ai vécu dans 3 quartiers différents.
Je n'ai pas visité beaucoup de villes alentours mais j'ai vu celles qui m'intéressaient (Washington) et même celles qui ne m'intéressaient pas à priori (Boston).
Je suis allée au Canada.
J'ai passé 20 jours avec celui que j'aime, 10 avec mes parents, plusieurs autres avec des amis qui sont tous de véritables amis et dont je me suis rapprochée grâce à New York, même dans les pires conditions.

Aujourd'hui, ça faisait un mois et deux jours que j'étais rentrée. C'est bel et bien fini, je ne suis plus "tout juste revenue", je suis à nouveau chez moi, à Paris. Je ne sais pas si c'est très clair. Je veux dire que depuis ce matin, je ne ressens plus l'euphorie du retour, je ne me dis plus à chaque seconde "ça y est, enfin, je suis en France !".
Ce matin, New York est devenu une période de mon passé. Que je peux désormais observer plus objectivement. Que je peux davantage apprécier maintenant que j'ai retrouvé presque tout ce qui m'y manquait.

En pensant à ça ce matin, de façon beaucoup plus évanescente que je ne le fais en écrivant ces mots, j'ai eu envie d'avoir des nouvelles de Molly, elle qui a été un point de repère pendant tout ce temps.
Coïncidence amusante, elle est venue me parler il y a deux heures, sur Skype, dès que j'ai rouvert mon ordinateur après être rentrée de chez mes parents.

Quelques heures plus tôt, j'avais découvert l'existence d'un blog participatif lancé par les futurs 3A, ceux qui vont bientôt partir.

Dans deux semaines, à Lyon, je récupérerai la valise que j'ai laissée en rade avant de repartir en janvier de l'autre côté de l'Atlantique. Avec dedans la photo de New York offerte par Molly et Mickael à Noël.
Je l'accrocherai au mur et chaque fois que je la regarderai, j'oublierai un peu plus les moments difficiles pour n'en garder que le meilleur.

dimanche 12 juin 2011

Ohlala n°253 (Numbers)

Ma grand-mère a 93 ans.
Un aller-retour pour Israël coûte environ 500 euros. Un lapin nain ressemblant à un pokemon coûte 80 euros dans une animalerie parisienne.
J'ai oublié de faire un article spécial pour le n°250.
Un numéro de compte en banque comporte 11 chiffres.
En 5 ans j'ai créé 10 blogs et il n'y en a que 2 sur lesquels j'écris encore régulièrement.
Les dons faits aux ONG de développement sont déductibles à 66% des impôts, dans la limite de 20% des revenus imposables.
Il est 01h54, c'est-à-dire l'heure de dormir.

C'est important les nombres. Lisez le dernier article de June Prune.

vendredi 10 juin 2011

Ohlala n°252 (Triple zero)

SEMAINE DE MERDE.
Et c'est pas fini, j'y retourne demain pour voler une fois de plus mon salaire.
Je songe de nouveau à arrêter, bonne nouvelle, c'est quand je veux pas y aller que je suis convaincante.

Y a encore un connard qui m'a fait remplir un bulletin en me donnant un faux numéro.

jeudi 9 juin 2011

Ohlala n°251 (Double zero)

Encore une journée sans nouveau parrain.
Il suffit que j'aie envie de faire ce job pour que ça se passe mal, alors que quand j'y allais en tirant la gueule je trouvais plein de gens intéressés. Je comprends pas trop comment c'est possible, mais bon. Espérons juste que ça va pas continuer comme ça.

Aujourd'hui on était en tout petit comité, parce que pas mal de filles sont passées en temps partiel comme j'avais l'intention de faire. Mais on avait un nouveau, un autre "booster" d'équipe, qui revenait de vacances et qui m'a dit que j'arrivais pas à trouver de parrains parce que j'étais trop gentille avec eux (et il a raison, je laisse partir des gens qui sont super motivés pour devenir parrains).

Des nouvelles de mes coups de soleil ? Vu le temps pourri de ces derniers jours, c'est plutôt de nouvelles chaussures dont j'ai besoin, je m'occupe de ça demain matin. En attendant, je pèle de la tête, ça fait comme d'énormes pellicules, c'est vraiment RAVISSANT.

RJF refuse toujours de me rendre mon câble de baladeur mp3, je vais décéder de manque de musique par sa faute et monsieur continue de nier l'évidence. Mais comme il vient d'être admis dans une très grande école de commerce et qu'il est face à un choix déchirant pour savoir s'il y va ou pas l'an prochain, j'ai pas le coeur à lui en vouloir.

Alors on tape tous bien fort dans ses mains et on dit BRAVO RJF !

Et à propos de "clap your hands", zieutez donc la vidéo ci-dessous, réalisée par Cyprien, alias MonsieurDream, alias un type marrant qui fait des vidéos qui commencent à avoir pas mal de succès :

mercredi 8 juin 2011

Ohlala n°250 (Zero)

Aucun nouveau parrain aujourd'hui pour moi.

Un type qui se prétendait comptable m'a hurlé dessus en me traitant de menteuse et de voleuse parce que je lui disais que l'association ne recevait pas de subventions de l'Etat. Il postillonnait vraiment beaucoup.
Une dame m'a raconté comment se déroule la crèche vivante de Noël dans son village de Normandie.
Une très vieille dame m'a parlé de ses arrière-petit-enfants et m'a dit que j'étais très gentille.
Un monsieur m'a expliqué qu'on faisait du harcèlement parce que j'étais la 3ème de l'association à lui dire bonjour aujourd'hui. Vous êtes désormais prévenus, dire bonjour aux gens dans la rue, c'est illégal.
Un garçon qui semblait avoir mon âge m'a laissée parler 5 minutes avant de me dire qu'il avait 15 ans.

Pour l'instant, je vais rester en 35h. Si je suis trop morte en fin de semaine, je passerai en 28h pour la suite.

RJF m'a volé mon câble d'alimentation de lecteur mp3 et refuse d'avouer son crime, ce qui signifie que ce sont peut-être mes parents qui l'ont rangé dans mon appart (le câble, pas RJF). Dans un cas comme dans l'autre, c'est une bien triste nouvelle et ma vengeance sera terrible.

mardi 7 juin 2011

Ohlala n°249 (Don't give up)

J'y suis allée à reculons et j'en reviens le sourire aux lèvres après un verre de Bordeaux et une très bonne discussion avec une des filles de l'équipe.
Je vais peut-être réduire mes horaires à 28h et faire une pause au milieu de la semaine, le jeudi, pour mieux tenir le coup et être plus motivée les autres jours.
Aujourd'hui j'ai complété un bulletin de soutien de samedi dernier, un boulanger super gentil qui n'écrit vraiment pas très bien français.
J'ai rempli deux autres bulletins dans la journée, un monsieur retraité, ancien magistrat, dès les 20 premières minutes de la journée, et un monsieur qui venait de Madagascar et qui avait déjà un filleul dans une autre association.
La nouvelle arrivée dans l'équipe a une attitude tellement positive que ça donne de l'énergie à tout le monde.
Il ne reste plus que des filles dans notre groupe.
J'ai failli remplir un bulletin avec une femme, pour la première fois depuis le début de la mission, mais elle est partie sans un mot quand je lui ai proposé de l'accompagner à sa banque pour éditer un RIB.

Ce soir, RJF a fait des tagliatelles au saumon à se rouler par terre de bonheur.
Hier, il a fait les meilleures aubergines panées de la Terre (et on a acheté un demi poulet rôti).

J'ai presque plus de coups de soleil.
Par contre il pleut et j'ai pas de chaussures fermées.

lundi 6 juin 2011

Ohlala n°248 (Give up?)

Le week-end décalé s'achève. Demain, à la fin de la journée, la responsable de l'équipe annoncera qui elle garde pour le reste de la mission.
Et me revoilà dans la même situation que la semaine dernière, à espérer qu'on décidera pour moi que c'est le moment d'arrêter.
Si seulement j'arrivais à y croire, ce serait beaucoup moins difficile d'y retourner. Le problème des prophéties autoréalisatrices, c'est que depuis l'entretien je suis persuadée que ça ne marchera pas, que je vais abandonner avant la fin et que de toute façon je ne suis pas du tout faite pour ce job.

Sauf que maintenant c'est un peu tard pour abandonner, alors que j'ai sacrifié ma semaine avec RJF et un week-end avec mes parents. Si j'arrête maintenant, non seulement je n'aurai pas gagné l'argent dont j'ai besoin, mais j'aurai perdu énormément de temps.

Sauf que si j'y retourne seulement parce que c'est trop tard pour abandonner, et c'est ce que je vais faire demain, ça va devenir de plus en plus pénible, je serai de plus en plus triste et en colère contre moi-même.

Demain, il y a deux nouveaux recruteurs qui nous rejoignent, des anciens qui font ça depuis longtemps et qui sont là pour motiver les autres. Avec moi, ils vont avoir du boulot.

dimanche 5 juin 2011

Ohlala n°247 (Exhausting)

En 3 jours j'ai pris autant de couleurs qu'en un mois de juillet ordinaire. Et pas mal de coups de soleil au passage.

Le plus ridicule et douloureux, c'est sans aucun doute celui que j'ai pris à la racine des cheveux, puisque mon crâne est devenu fuchsia et je souffre dès que mes cheveux bougent, ce qui mine de rien se produit assez souvent au cours d'une journée, même en situation d'activité réduite.

Le plus spectaculaire c'est celui qui a élu domicile sur mon pied gauche. Sachez si vous l'ignorez que ma peau a tendance à se dépigmenter. Autrement dit, j'ai des tâches blanches qui ne bronzent jamais un peu partout sur le corps, y compris sur le dessus des pieds. Etant donné que j'ai travaillé en sandales et pantalon en plein soleil 6h30 par jour pendant 3 jours, le coup de soleil est apparu très précisément sur la partie dépigmentée de mon pied en s'arrêtant à la frontière de l'ourlet de mon jean. Ma dépigmentation de pied est donc désormais découpée en deux : une partie blanche et une partie boursouflée. Ce coup de soleil s'est en effet transformé en brûlure malgré les couches d'écran total appliquées généreusement dessus.
Derrière votre écran ça doit bien vous faire marrer, mais moi pas, parce que j'ai un demi-pied bronzé maintenant que ça va pas être marrant à harmoniser ces marques de bronzage (et ce sera encore mieux quand je commencerai à avoir des épaules de camionneuse grâce à mon super t-shirt violet uniforme de travail).

Bon, tout ça c'est très bien, mais concrètement, ça se passe comment ? Ni bien ni mal. Mieux que prévu. Ce qui rend les choses pires, parce que j'avais prévu d'abandonner rapidement suite à un échec cuisant. Finalement, comme je m'en sors (en terme de parrainage, pas en terme de résistance physique), je vais peut-être continuer le reste de la mission. Sauf que c'est épuisant de passer toute la journée debout à se faire envoyer chier par les gens, surtout quand il fait 30°C. Non, le pire, ce n'est pas de se faire envoyer chier, parce que les gens vraiment désagréables ne sont pas nombreux. Le pire c'est de parler avec quelqu'un pendant plusieurs minutes et de le voir repartir alors qu'il était intéressé par l'association et que je n'ai pas trouvé les mots pour provoquer le petit déclic supplémentaire qui donne envie d'aller plus loin.

Un de ces jours je vous ferai un petit florilège des pires réflexions que j'ai entendues. Entre la mamie raciste et l'Algérien qui en veut toujours aux Français pour la colonisation, les préjugés font le grand écart mais aboutissent à la même haine qui rend con. Là je vais plutôt retourner profiter de mon week-end et m'enduire de Biafine.

mercredi 1 juin 2011

Ohlala n°246 (Blablabla)

En fait, on n'est pas allés dans la rue aujourd'hui, on s'est juste entraînés entre nous.
Le groupe est plutôt sympa, je n'ai aucune affinité vraiment forte avec quelqu'un mais personne n'est antipathique et c'est déjà énorme.
Blablabla.
Dormir.
Zzzz. Pourquoi on met zzz quand on dort ? Tu fais souvent zzz quand tu dors ? Moi j'fais jamais ce bruit.