samedi 14 mai 2011

Ohlala n°229 (Are you happy to be back?)

T'es contente d'être rentrée ?

On sera tous obligés de répondre à cette question, si ça n'a pas déjà été le cas, dans les semaines et mois qui viennent.
Ma famille m'a bien sûr posé la question ce soir.

Et je peux dire que oui, je suis vraiment contente, sans bémol.
Cette année était une année à part, comme on nous l'avait promis.
A part dans notre vie parce qu'elle représente une chance rare de se prendre en main, d'apprendre beaucoup et de se connaître mieux.
Mais aussi "à part" parce qu'on quitte sa vie pendant un moment pour en refaire une ailleurs. On reste à part de la vie des autres, même de ceux dont on prend des nouvelles, parce que le simple fait de dire "bon je te laisse faut que je prépare le dîner" "ok ben ici on va avoir un bel aprèm donc je vais sortir me promener" ça donne l'impression de vivre dans des mondes parallèles. On entre en communication avec notre planète d'origine mais on est à part dans un autre morceau de galaxie - et on y est seul, même quand on y a rencontré de nouvelles personnes, parce que ces gens resteront toujours des noms sans relief pour ceux de notre vie d'avant.

Ceux qu'on a laissés en France ne nous voient que comme un morceau de leur propre univers qui s'est éloigné temporairement du noyau, ils ne partageront jamais notre nouvel univers et il est impossible de ramener cette nouvelle vie avec soi quand on rentre. Certains en souffrent, pour eux rentrer revient à abandonner un nouveau départ prometteur et être confronté à sa négation par ceux de la "vie d'avant". D'où l'impression de revenir en arrière : on avait commencé quelque chose, fait des projets, créé des liens, puis soudain on retrouve tout ce qu'on avait laissé, intact mais pas tout à fait, comme si en plus d'avoir "perdu" ce qui s'était développé au cours des mois précédents, on avait aussi été tenu à l'écart de la vie qu'on retrouve.

C'est finalement ce que je m'attendais à vivre. Je redoutais un peu l'effet "chat qui s'est pris une voiture" que je n'aurais pas senti venir avant de rentrer.
Alors je suis un peu étonnée, bien que très contente, d'être aussi heureuse.
Impossible d'affirmer avec assurance que la vie à New York ne me manque pas du tout, parce que je suis à peine remise du décalage horaire.
Pourtant, il y a déjà quelque chose dont je suis sûre, c'est que je me sens bien dans cette reprise de l'ancienne vie. D'ailleurs, je n'ai pas l'impression que c'est l'ancienne vie. J'ai l'impression que c'est la suite de celle que je viens de quitter. Rien n'a disparu, j'ai retrouvé des choses qui me manquaient mais je n'ai pas perdu celles que j'ai découvertes. J'ai changé et je n'ai aucun mal à être celle que je suis devenue dans "l'ancien" environnement.

Dès que j'aurai fini mon rapport de stage (il me reste 22h), je commencerai à déballer mes valises et à trier mes vieilles affaires pour me débarrasser enfin de ce que j'ai gardé depuis le lycée en n'osant rien changer. Avant de partir, j'avais l'impression que ma chambre était devenue un objet figé de mon adolescence. En fait, je n'assumais pas le fait d'avoir changé au cours des années précédentes, j'étais contente de cette évolution mais je n'arrivais pas à savoir si elle était positive ou négative. Maintenant, je sais davantage vers où ScPo m'emmène et ce que je suis capable de faire par moi-même. Je me sens plus à ma place dans cette chambre qu'avant de partir, étrangement.

Dès lundi, je m'arrangerai pour revoir enfin tous les gens importants dans ma vie pour savoir si eux aussi, ils sont heureux.

Ah, et si vous voulez savoir comment je suis venue à bout de mes cousins, sachez que les batailles d'oreillers sont toujours très appréciées par les jeunes d'aujourd'hui et que c'est une activité incroyablement efficace pour vider rapidement leurs réserves d'énergie.

5 commentaires:

  1. Un témoin oculaire et auditif15 mai 2011 à 13:54

    Je confirme : les cousins dormaient comme des bienheureux à 23 heures après avoir englouti une part de gâteau...Et Jules, le chat que nous leur avons donné à regrets (il squattait la place des nôtres et prenait trop ses aises !)en faisait autant. Quand je me réincarnerai, je serai Jules ou rien !

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  2. Oui mais, est-ce que tous les Jules du monde ont la chance de tomber sur des fêlés comme nous qui ne leur en veulent pas de s'incruster chez eux, essaient -sans succès- de trouver d'où ils viennent en placardant leur portrait à différents endroits de la ville, notamment près des écoles, et qui -après leur avoir, c'est vrai, fait subir une petite opération qui leur évitera bien des tracas et leur permettra surtout de se faire adopter sans discussion- leur trouvent un foyer d'accueil où ils s'installent en maîtres dès les premiers instants en sortant de la voiture?
    Alors, si la vie de Jules, c'est ça, je veux bien être Juliette.

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  3. Mon Dieu Jules. Il a fini comment déja. Bouboule ou un truc du genre ?

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  4. Ahahah ouiii ! Il est devenu Bouboule. Mais là il a vachement maigri - enfin il est redevenu à une forme normale de chat quoi - et ils l'appellent plutôt "Monsieur Chat" ce qui lui va pas mal ! C'est le chat le plus câlin que j'ai jamais vu, j'en veux un pareil.

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  5. Monsieur Chat c'est carrément plus class. AAAAAAH. meow

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