mercredi 25 mai 2011

Ohlala n°240 (Money money money)

Vous ai-je dit que je cherche un job d'été pour le mois de juin ?
Je ne sais plus.
Maintenant vous le savez, en tout cas.

J'avais postulé pour devenir une sorte de surveillante d'examen pendant 15 jours en banlieue parisienne, mais j'ai appris aujourd'hui que ma candidature n'était pas retenue parce qu'ils avaient déjà trouvé assez de monde.
Comme j'avais remarqué un autre poste intéressant comme vacataire à ScPo, je les ai appelés juste après, mais entre temps ils avaient aussi recruté d'autres gens.
Autant dire que j'étais un peu dépitée parce que mes deux seules pistes, qui n'étaient pas très réjouissantes puisqu'elles ne risquaient pas de payer mes vacances, venaient de s'effacer dans la noirceur des ronces du temps qui passe trop vite (et de ma procrastination légendaire qui m'avait fait perdre 3 jours avant d'envoyer ma candidature).

Alors je me suis remise à chercher un emploi, y compris sur Paris alors que j'aurais préféré rester du côté de chez mes parents, avec la ferme intention de postuler à la première offre un peu intéressante.
Et je suis tombée sur les mêmes annonces qui retiennent à chaque fois mon attention mais auxquels je ne postule pas : les postes de recruteurs de donateurs pour les ONG.

Là, lecteur, tu te demandes pourquoi je ne postule pas alors que c'est justement "mon" domaine.
Oui, mais je n'aime pas beaucoup ces pratiques. Pendant un moment, j'ai pensé que c'était bien puisque ça permettait aux ONG de trouver de nouveaux donateurs et que même si elles dépensaient de l'argent pour ça, l'important était qu'elles en retirent davantage et que ce gain soit utile pour mener de nouveaux programmes.

Et puis j'ai changé d'avis parce que je me suis rendu compte de plusieurs choses.
- D'abord, ce sont des organismes privés qui louent leurs services aux recruteurs, ce ne sont pas les ONG qui envoient directement des gens qu'elles ont choisi. Donc elles paient ces organismes plus cher que si elles payaient juste un smic aux donateurs.
- Ensuite, l'opinion des gens compte énormément pour une ONG. Or la plupart des donateurs détestent l'idée qu'une partie de leur argent parte en frais de gestion et d'administration. Ils voudraient que tous ces hommes et ces femmes qui partent en mission, qui consacrent leur temps à soigner, bâtir, négocier avec les autorités, assurer la sécurité des autres soient des bénévoles et que tout soit gratuit. C'est bien connu, ceux qui sont chargés de recruter des donateurs se font généralement jeter comme des crottes de hérisson et j'ai bien peur que cette technique de levée de fonds ne fasse souvent qu'aggraver cette méfiance des gens à l'égard de la gestion de leur argent (alors que ça ne les gêne pas de payer plusieurs centaines d'euros pour rembourser la pub qui les a convaincus d'acheter leur nouvelle voiture).
- Enfin, le principe même d'aller accoster les gens dans la rue et de les culpabiliser (ils ne le font pas tous mais c'est la technique utilisée par certains) pour les inciter à donner, ça ne me plaît pas. C'est justement cette culpabilisation systématique, ces "comment madame, vous seriez prête à laisser mourir des enfants de faim alors que vous revenez tout juste du Monoprix ?", que je voudrais voir disparaître. J'ai l'impression que ceux qui acceptent de devenir donateurs sont juste ceux qui n'osent pas dire non. Et s'il y a bien un truc qui m'agace, c'est que ceux qui n'osent pas dire non se sentent forcés d'accepter quand ceux qui ont une grande gueule et qui méprisent ceux qui les entourent sont satisfaits de leur petite vie.

La dernière chose qui me retenait, c'est que je ne veux pas non plus aller recruter des donateurs pour n'importe quelle ONG. Le fait d'être une ONG ne rend pas automatiquement tout le travail accompli merveilleux, efficace et louable.

Et puis je suis tombée sur cette annonce d'ONG conseil. Ce sont probablement les plus connus du secteur - j'en ai découvert d'autres aujourd'hui en parcourant les offres mais je connais l'existence d'ONG conseil depuis au moins deux ans. Et en parcourant leur site, j'ai vu qu'ils allaient mener une campagne pour Aides, qui est une association de soutien aux gens touchés par le VIH. C'est ceux qui organisent le festival Solidays et la Grande nuit du Zapping avec Canal+.
Je connais mal leurs activités, mais j'ai justement prévu d'en apprendre davantage et de devenir peut-être bénévole auprès d'eux l'an prochain. Donc j'ai appelé ONG conseil.

D'abord, quelques minutes d'attente au son d'une musique super énervante et qui s'interrompait pour répéter les mêmes messages en boucle - parfois ils s'entre-interrompaient. S'il existait une épilepsie déclenchée par les sons violents et si j'étais épileptique, je serais tombée de ma chaise en avalant ma langue.
Ensuite, j'entendais très mal ce que me disait la personne qui m'a répondu, j'avais l'impression qu'à chaque fois que je lui demandais de répéter elle faisait le voeu qu'un bébé lama soit écrasé sous une pierre et j'ai failli lui dire que je m'étais trompé de numéro (oui au milieu de la conversation, je trouve ça marrant comme principe).
Et puis je me suis retrouvée sous un déluge de questions alors que j'avais pas prévu de passer tout de suite un entretien, on m'a demandé ce que j'avais compris du travail demandé, si j'avais conscience que c'était difficile, qu'il faudrait faire des autorisations de virements bancaires, etc.

Mais en fin de compte, j'ai persévéré parce que je suis une fille qui a du caractère comme dit la maman de Margaux. Ils n'avaient plus besoin de nouveaux recruteurs pour Aides, mais sur les mêmes dates ils avaient une campagne pour une autre association, Partage, qui permet de parrainer un enfant pour qu'il puisse aller à l'école et tout et tout. Un peu comme ce qu'on avait fait pour Charlotte au lycée, je pense que mes lecteurs les plus anciens s'en souviendront.

Je passe un entretien vendredi après-midi à Paris et si tout se passe bien, je commence mardi, jusqu'en juillet, la veille de notre départ en Grèce !
Tout ça bouscule un peu mes plans, j'avais plutôt prévu de travailler près de chez mes parents, mais être à Paris sera aussi l'occasion de voir plein de gens que je n'aurais pas croisés avant septembre sinon. Voilà qui risque de retarder le lancement de mon nouveau blog, mais ça donnera aussi une continuité intéressante à celui-ci après le stage à New York si je réussis l'entretien.

Ah, j'étais censée reprendre point par point mes réticences pour expliquer ce qui m'a fait changer d'avis. Eh bien ce sera pour demain !

2 commentaires:

  1. franchir le robicon des ong francaises, yeah :)meow

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  2. Un qui aurait bien voulu garder sa fille près de chez lui26 mai 2011 à 16:55

    Good luck for your job ! C'est pas aussi bien payé que le FMI, mais c'est moins risqué (a priori)!

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