Première journée terminée : c'était une journée de formation et ça s'est plutôt bien passé.
Demain dans l'après-midi, on passera au travail concret dans la rue, c'est comme ça que je saurai si je vais supporter longtemps ce job ou pas.
Dans la théorie c'est moins pire que je ne craignais.
On nous a fait réfléchir sur notre rôle pour l'ONG, on nous demande de connaître pas mal de choses sur le travail de l'association, on nous interdit de culpabiliser les gens ou d'insister quand ils disent non.
Reste à voir si je reste motivée plusieurs heures de suite et si je réalise que ça ne marche pas tout simplement parce que j'ai envie d'être ailleurs. Comme on nous a dit que le fait de croire en ce qu'on fait est primordial pour réussir à convaincre les gens, j'ai peur que le choix d'une ONG qui s'occupe des enfants n'ait pas été des plus judicieux.
Ceci dit, quand je les ai appelés, je voulais travailler pour Aides. J'aurais clairement été plus combative et enthousiasmée s'il s'était agi de parler du sida. C'est une problématique qui m'intéresse beaucoup + et le challenge est bien plus grand puisqu'il faut aller à l'encontre de pas mal de préjugés, alors que les gens qui vous diront "moi j'aime pas les enfants, je veux pas donner mon argent pour ces petits êtres repoussants" sont peu nombreux (beaucoup de gens le pensent, mais ils se taisent, opprimés par la dictature de la majorité). Mais le monde est ainsi fait que je serai demain recruteuse de donateurs pour une ONG que je ne connaissais pas il y a 6 jours. Et qui, mis à part la population ciblée, fait un travail plutôt enthousiasmant, même pour quelqu'un comme moi qui suis un peu méfiante vis-à-vis du concept de "développement".
Il y a quand même eu un moment mémorable aujourd'hui. Le genre d'anecdote qui ne s'invente pas et quand tu la vois dans un film tu dis "nan mais GENRE ça peut arriver dans la vraie vie !! N'importe quoi !!"
C'était en tout début de journée. J'arrive sur le lieu de formation, je me fais kidnapper avec deux futures coéquipières par un ascenseur fourbe qui est redescendu sans s'arrêter après nous avoir montées au 3ème étage. On parvient enfin à s'échapper de l'engin. On entre dans la salle.
Et là il y a un type qui a l'air de me reconnaître et moi aussi je le reconnais. Sauf que je ne sais plus du tout d'où je le connais. Je rigole et je dis "le monde est petit" parce que je dis toujours des choses pourries quand je suis prise au dépourvu.
Je m'assieds (à chaque fois que je conjugue ce verbe correctement du premier coup, je me sens puissante et invincible) et le voilà qui me dit "puisqu'on va travailler ensemble, je tiens à m'excuser pour l'autre jour".
... L'autre jour ?!
Je demande donc : "... L'autre jour ?!"
"Ben oui, dans le parc de St Germain, c'est bien là qu'on s'est croisés non ?"
Et la Lumière fut.
Il y a quelques jours qui sont au nombre de 4, je vous ai parlé d'un mec roux qui avait tenté de s'incruster avec que j'étais dans un parc avec une amie de ScPo. En fait, il n'était pas seul. Il était avec son meilleur ami, Patrick. Qui n'a rien d'une étoile de mer rose en short ni d'un Saint (<-- l'article mis en lien ci-contre est celui consacré à la St Patrick sur ce blog et rafraîchira votre mémoire de poisson rouge si vous ne voyez pas à quoi je fais allusion).
Et le Patrick en question, qui ne nous avait pas dit à l'époque qu'il portait ce patronyme, était lui aussi venu nous faire chier pour essayer de nous vendre son pote avec autant d'insistance qu'un propriétaire d'esclave dans l'Antiquité.
Eh bien Patrick se trouvait ce matin dans la même salle que moi et il faisait partie de mes 8 nouveaux collègues. Ceci n'est pas une blague. Mais ceci m'a beaucoup faite rire.
Surtout quand on a été répartis en binôme pour se présenter (bienrevenus en classe d'anglais au collège, quand on nous a annoncé cette activité j'ai cru que j'allais partir sur le champ) et qu'évidemment on s'est retrouvés à faire chacun le portrait de l'autre. Il en a profité pour apprendre que je n'avais pas 24 ans contrairement à ce qu'on lui avait fait croire (et a osé me traiter de menteuse alors que c'est lui qui estimé tout seul mon âge). Aujourd'hui je me dis qu'on aurait carrément dû lui faire croire qu'on était lesbiennes, c'est une technique héritée de Clara qui est super efficace pour se débarrasser d'un mec lourd.
Si je ne reste pas longtemps "recruteur", j'aurai au moins gagné une super anecdote à raconter au coin du feu.
Bon, ben pour l'instant, le Patrick, c'est pas un surdoué de l'abordage, si j'en juge par son succès auprès de Ca.et toi dans le parc de St Germain...Faudra qu'il gagne en conviction pour son nouveau job !
RépondreSupprimerOu alors le mec lourd devant le couple de lesbiennes, il se met à baver et à proposer ses services, soit pour vous remettre sur le droit chemin, soit pour vous apporter ce qui vous manque. Et si vous n'aviez pas déjà la nausée rien qu'à la vue du gros lourd, vous vous retrouvez à vomir sur toute cette homophobie et cette ignorance.
RépondreSupprimer-> P'pa : De toute façon il avait aucune chance avec nous parce qu'on risquait pas de répondre positivement à une tentative de hameçonnage.
RépondreSupprimer-> June : Ben tu vois, j'ai bien pensé à ce genre de réaction, mais en général le type l'a tellement pas vu venir qu'il sait juste pas du tout quoi répondre et il laisse tomber.
stinson kiffe le patrick :)
RépondreSupprimer(association de préservation des roux)