Paris
La gare d'Austerlitz où il y a enfin une zone de travaux qui est terminée, ils ont fait... des piliers avec un plafond blanc. Ceci leur a pris environ 2 ans. 75% de la gare reste pleine de trucs croulants ou "en travaux" avec des palissades + ou moins artistiquement décorées.
Le métro qui sent le pipi, avec ses courants d'air et ses rames tellement silencieuses qu'on dirait qu'elles glissent au-dessus du sol (mais qui sont très mal insonorisées une fois qu'on est à l'intérieur d'un wagon).
Le boulevard St Michel, les brasseries, les magasins qui n'ont pas changé, la rue Mazarine, les boutiques qui ont disparu, remplacées par des endroits qui ressemblent à une galerie d'art mais où on vend des t-shirts encore + fragiles que ceux de Zadig et Voltaire, suspendus en l'air entre des cubes blancs.
L'appartement où tout ressemble à "chez moi" mais n'est plus chez moi, mes affaires n'ont pas disparu mais elles sont toutes en piles dans un coin ou posées sur la dernière étagère dans les placards. La cage d'escalier défoncée où les travaux n'avancent pas vite mais font beaucoup de bruit.
Le soleil qui, contrairement aux 5 semaines consécutives précédentes, est resté presque invisible toute la journée.
Les mecs qui te scannent des seins aux genoux dès que t'as le malheur de croiser leur regard et LE mec (roux pour tout arranger - oh c'est bon je rigole, vous aussi vous avez le droit de vivre) qui vient s'incruster quand tu te poses 15 minutes sur un banc pour parler avec une pote que t'as pas vue depuis un an.
Le boulevard de Sébastopol, rempli de boutiques un peu miteuses mais qui semblent chics comparées à celles qu'on trouve dans la rue parallèle et qui traverse les Halles.
L'entretien qui ne se passe ni bien ni mal, mais qui commence par "vous avez un CV très intéressant, ça va donner un entretien intéressant, mais le problème avec les gens qui ont fait une prépa, ou ScPo c'est pareil, c'est que quand je les envoie dans la rue, ça ne marche pas. Vous avez l'habitude qu'on vous dise que vous allez devenir l'élite de la nation et vous ne restez pas motivés longtemps parce que vous vous prenez plein de refus dans la gueule." Bon, ben si tu veux qu'on joue aux stéréotypes, je peux aussi faire la Parisienne qui s'offusque et qui décline l'offre quand on lui dit qu'elle est acceptée, ou bien accepter l'offre et la jouer "fille de la campagne qui se prend pas la tête, qui s'habille avec des sarouels et des pulls trop grands, qui parle avec un air pseudo-cool "on peut se tutoyer ?" comme toi et qui arrive défoncée au taff avec 2h de retard" (je prends pas de drogue, mais ça peut être marrant de jouer la comédie), rendez-vous lundi pour la réponse.
La valise que j'oublie dans le coffre de la voiture le matin et qui rend impératif un retour chez mes parents par le dernier train, celui de 20h48.
Et malgré tout, j'ai l'impression d'avoir passé une super journée. Parce que j'étais à Paris et que j'aime cette ville. J'ai marché dans "mes" rues, celles que je connais par coeur, je suis allée jusqu'à ScPo, j'ai vu l'Apple Store appelé pompeusement "nouvelle bibliothèque". J'ai souri aux gens dans le métro, j'ai mangé un sandwich avec des tomates séchées, j'ai acheté un guide touristique pour trouver plein de choses à faire pour pas cher l'an prochain.
J'ai eu l'impression de rentrer une deuxième fois chez moi et c'était aussi bien que la première.
'jai sourir aux gens dans le metro'
RépondreSupprimeraaah, moi aussi je veux faire ca l'an prochain. Sourire, etablir le contact. Je me disais justement qu'en Inde, les gens qui vivent ou travaillent dans la meme rue deviennent une vraie famille, tout le monde se connait, les enfants vont de magasins en magasins comme s'ils allaient chez un oncle ou un cousin, les gens installent des chaises dans la rue devant leurs magasins juste pour passer du temps ensemble. Et cette proximite ca va me manquer incroyablement de retour en France, donc j'ai decide que l'an prochain je sourirai et je dirai bonjour. A ma boulangere, dans le metro, dans la rue. En plus je suis sure que c'est un bon moyen pour faire plein de rencontres. J'espere que je ne serai pas hapee trop vite par l'esprit parisien et que mon cote indien ne va pas disparaitre sous l'effet de la grisaille parisienne... On verra...
Bon en tout cas je continue a te lire, meme ici depuis des ordinateurs pourris de villes indiennes pourries !
Keep writing !
'de villes indiennes pommees. c'est pas pourri du tout, je sais pas pourquoi j'ai ecrit ca ! mais oui les ordinateurs sont bien pourris par contre.
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