jeudi 30 septembre 2010

Ohlala n°37 (5 Common Excuses to Not Donate to Charity)

Sur un site croisé par hasard en faisant des recherches pour CH, j'ai découvert plein de réflexions intéressantes sur le secteur des associations, ONG, etc., approximativement regroupées sous le nom de "charity" aux USA. Il s'agit de http://salvationarmycardonationsblog.blogspot.com.

Je vous traduis un article que j'ai beaucoup aimé (si vous êtes anglophone ou bien suspicieux et bon en anglais, vous pourrez aller vérifier en le lisant en V.O. : http://salvationarmycardonationsblog.blogspot.com/2010/09/5-common-excuses-to-not-donate-to.html)

5 Common Excuses to Not Donate to Charity

Il arrive souvent qu'on ait l'intention de donner de l'argent pour une cause, mais pour tout un tas de raisons, on finit par ne rien donner. Pourtant, quand on donne même un tout petit quelque chose à une organisation qui aide les autres, cela a un impact positif. Tout comme de petites gouttes de pluie peuvent provoquer un déluge (que c'est joliment dit), vos quelques dollars/euros combinés à ceux de milliers voire millions d'autres gens peuvent changer des vies.
Alors par quoi sont retenus les gens qui veulent vraiment donner ? Voilà le top 5 des excuses que les gens utilisent pour ne rien donner.
1. Je n'ai pas assez d'argent.
C'est vrai, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas les moyens de donner de l'argent, certains mêmes ont davantage besoin de l'assistance de ces charities dont il est ici question. Cependant, pour la plupart d'entre nous, il est tout à fait possible de trouver 5dollars/euros à donner.
Il y a plein de façons de trouver l'argent suffisant pour faire un don. Aujourd'hui, faire une pause café de moins. Une fois dans la semaine, manger chez soi au lieu de sortir. Ne pas acheter de "snacks" au moment du déjeuner. Amener à manger au travail une fois par semaine plutôt que d'aller acheter son déjeuner dehors.
En gros, si on croit vraiment en une cause, on peut trouver de l'argent à lui consacrer.
2. Je ne veux pas que mon argent soit dépensé pour des frais annexes.
On souhaite tous que notre argent aille directement aux gens qui ont besoin d'aide. Cependant il faut bien que cette aide atteigne les gens à qui elle est destinée. Le transport, l'emballage et la sécurité sont des exemples de domaines où les charities ont besoin de dépenser de l'argent pour que leur aide parvienne aux bénéficiaires. Malheureusement, nous vivons dans un système où ces choses ne sont pas gratuites.
Il est important de donner à une organisation en laquelle on croit et qui a la capacité de délivrer l'aide qu'elle entend apporter. Prenez le temps de vous renseigner sur l'organisation à qui vous avez l'intention de faire un don, comme ça vous serez rassuré, vous saurez que votre argent sera bien utilisé. Ne renoncez pas à donner à cause de rumeurs, de déclarations infondées ou de quelques "fruits pourris" avérés.
3. Je crois que toutes ces ONG sont frauduleuses
Des organisations ont posé problème par le passé. Il y a effectivement des gens qui montent des charities dans le but d'utiliser les dons pour leur propre bénéfice. Mais il y a bien + de grandes et petites ONG qui aident vraiment les gens. Quand vous décidez de ne rien donner à cause des transgressions d'un petit nombre, c'est en fait les gens que vous aviez l'intention d'aider que vous desservez.
Ne permettez pas à quelques mauvaises personnes de vous arrêter. You can be a part of the solution (je laisse cette phrase en anglais parce qu'elle est typique, je la vois partout, même pour les poubelles de recyclage dans le métro). Renseignez-vous, choisissez une compagnie qui vous semble sérieuse et donnez.
4. Mon argent ne servira à rien
Comment un don de 5dollars/euros pourrait-il aider qui que ce soit ? Eh bien ces 5$/€ pourraient suffire pour acheter des médicaments vitaux, de la nourriture, de l'eau ou n'importe quoi d'autre qui peut sauver une vie. Ces 5$/€ peuvent, une fois encore, être combinés à des milliers d'autres dons de montants différents.
Ne pensez pas à votre don comme étant la fin de quelque chose, mais au contraire comme quelque chose qui va être ajouté aux dons de beaucoup d'autres gens pour produire un véritable changement. Chaque dollar/euro compte. Vous ne donnerez jamais trop peu. Décidez ce que vous pouvez vous permettre de donner sans vous pénaliser, vous et vos proches, puis donnez. Vous vous sentirez bien quand vous l'aurez fait ! (hum ça c'est la petite touche américaine-judéo-chrétienne que j'aime pas)
5. On n'a plus besoin de mon argent
Quand une crise diminue d'importance et que les journalistes rentrent chez eux, les gens pensent souvent qu'on n'a plus besoin de leurs dons. Quand les problèmes présentés comme majeurs semblent être en train de se résoudre, il peut sembler que les ONG ont fini leur travail. Le plus souvent, c'est tout le contraire.
C'est en fait quand l'attention du public se détourne de la crise que le vrai travail commence. Ne décidez pas de ne pas donner parce que vous pensez que le besoin d'aide est passé. Plutôt que de penser que le manque d'attention des médias en est la preuve, faites vous-même une recherche. Vous serez souvent surpris par la quantité de misère et de détresse humaine que le monde ignore.
S'il vous plaît, donnez ce que vous pouvez aux causes qui vous touchent le plus.

12 commentaires:

  1. bravo pour la traduction, ça a du te prendre du temps ! C'est très intéressant.
    En français, tu as été sobre sur la dernière phrase très américaine avec son "touch your heart" plein de bons sentiments ;-)

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  2. Un donateur anonyme de Tavers1 octobre 2010 à 18:03

    J'étais déjà convaincu mais c'est bien dit (et bien traduit)...

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  3. numéro 6:
    JE SUIS RADIN.

    Numéro 7:
    je suis capitaliste, je ne crois pas aux ONG, vive le marché.

    phoque.

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  4. Et pourquoi ne pourrait-on pas (ô mon dieu) refuser l'action humanitaire ?

    Le fait est que bien souvent l'humanitaire se substitut à l'action politique. Évidemment puisqu'on croit de moins en moins en l'état providence...

    Pour moi la vraie bataille, elle est dans ce domaine. Je crois évidemment à l'action de charité, si elle doit être transitoire. S'acheter une bonne conscience, c'est avant tout la problématique des riches ;)

    La crise de solidarité, elle, est réelle, la montée de l'individualisme aussi. Les excuses d'utilisation des fonds (etc) c'est la surface On a grandi, conditionnés dans ce modèle, persuadés que l'économie capitaliste régulée mènera un peu plus la planète vers la prospérité. Oui, mais pas toujours.

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  5. Cet article est de loin pas inintéressant, et effectivement je pense qu'il traduit assez bien les raisons qui poussent les gens à ne pas donner.
    Mais honnêtement, je le trouve dans son entièreté assez moralisateur (surtout en anglais).
    Je pense (mais tu as le droit et il est d'ailleurs logique que tu ne sois pas d'accord) que le processus de don à une ONG est quelque chose de très personnel, et que faire des supputations sur "pourquoi tu ne donnes pas, mauvais capitaliste" (j'exagère un peu, volontairement), c'est gênant. On doit effectivement informer les gens sur le fait que non, toutes les ONG ne sont pas véreuses. Mais on ne peut pas insinuer qu'il est bête, par exemple, de dépenser pour des frais annexes. Evidemment je suis d'accord avec toi, il faut des structures de taille suffisantes pour que les choses fonctionnent, mais oui j'en connais des grands-mères qui ne donneront pas pour "les gens qui travaillent là-dedans" et qui préféreront filer régulièrement 2 euros au SDF du coin. Choquant, tant que ça?
    Le don à une ONG, c'est un choix citoyen, et comme tout choix citoyen il doit résulter d'un vrai processus d'information. Mais on doit éviter le bourrage de crâne. D'ailleurs, si tu penses que tu n'as pas assez d'argent pour donner, c'est peut-être que tu n'as pas vraiment envie. (Et je précise que c'est une petite donneuse qui s'exprime).
    Sinon, j'aime toujours te lire !

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  6. n°8 : Je ne suis ni radin ni capitaliste mais mon commerce d'arme en Sierra Leone s'est considérablement ralenti récemment et il me faut absolument une troisième Aston Martin.

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  7. -> June & P'pa : merci, ça n'était pas difficile à traduire en fait, c'est écrit dans un anglais très simple. Un peu trop larmoyant par moment, je n'aime pas trop ça, c'est pour ça que j'ai supprimé certains passages trop "américains" ^^.

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  8. -> Kowai* : hum je ne sais pas qui se cache derrière ce pseudo, mais bienvenue !

    Bien sûr qu'on a le droit de refuser l'action humanitaire, même si je trouve qu'il y a un fossé entre "refuser" et "vouloir donner mais ne pas s'être lancé" - or l'article traduit s'adresse plutôt aux "hésitants".

    Le fait est que le monde n'est pas parfait et qu'il ne l'a jamais été. Et en fait il ne le sera jamais, parce que le jour où tu le trouveras bien, il y en a toujours beaucoup qui ne seront pas contents.

    L'humanitaire remplace l'action politique souvent, c'est vrai. Mais considérer que c'est à l'Etat de toujours tout faire, je ne vois pas en quoi ça serait forcément la meilleure des solutions. Est-ce que ça n'est pas ça qui encourage au contraire l'individualisme, puisque chacun finit par avoir son petit confort qu'il entend garder ?

    L'action humanitaire, à mes yeux, c'est justement bien davantage que s'acheter une bonne conscience - même si c'est peut-être juste ça pour certains donateurs - c'est aussi avoir conscience qu'on est riche et décider spontanément, sans attendre que l'Etat réclame des impôts pour redistribuer, de partager cette richesse avec d'autres.
    Et ça me semble donc un assez bon remède à la "crise de solidarité", même si ça ne suffit pas, même si ça ne doit pas empêcher de donner 2euros au SDF du coin de la rue, même si ça ne dispense pas de regarder les gens dans les yeux quand on leur dit bonjour et d'être vraiment reconnaissant quand on dit merci.

    L'économie capitaliste (régulée ? où ça régulée ? ça ne se régule pas le capitalisme) a de très nombreuses failles et je n'aime pas non plus ce modèle. Mais pour l'instant c'est celui qu'on a et je vois l'action humanitaire - cet avis est très personnel - comme un des moyens - évidemment pas le seul - de changer les choses maintenant et d'améliorer voir de changer quelques vies, au lieu d'attendre que la Grande Révolution installe le Bien sur Terre.

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  9. -> Vassily : 9. Je suis réaliste, je m'appelle H.V. et je pense que les Etats sont les seuls à avoir un rôle dans les relations internationales. =P

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  10. -> Anne-Sophie : merci pour ton commentaire, je l'aime beaucoup !

    Je suis complètement d'accord, c'est quelque chose de très personnel et il y a plein d'autres façons d'aider des gens - et cet article est en effet trop moralisateur à mon goût, il ne reflète pas entièrement mon point de vue mais je considère qu'il ne s'adresse pas à tout le monde, il est écrit pour ceux qui seraient prêts à donner mais qui ne le font pas, donc des gens qui auraient déjà fait en quelque sorte le "choix" d'agir de cette façon.
    Je le vois donc davantage comme un message du style "allez, cette fois au lieu de t'arrêter au dernier moment, lance toi" et pas comme "vous les méchants capitalistes vous gardez votre argent pour vous" ^^ =).

    Juste à propos de "ne pas donner d'argent à ceux qui travaillent là-dedans", c'est une idée très fréquente et qui me dérange vraiment, même si je l'accepte et qu'elle peut se défendre. Parce qu'il faut bien, à un moment, que quelqu'un fasse vraiment les choses. Donner 2€ à un SDF est une très bonne chose (je ne fais pas partie de ces gens qui te disent "bah de toute façon c'est pas ça qui va le sortir de la misère"), mais ceux qui s'occupent des foyers qui leur permettent parfois de dormir dans un vrai lit, ceux qui les aident à trouver un travail, ceux qui gèrent l'argent de l'association pour que rien ne soit perdu, il faut que ce soient des professionnels, parce que les bénévoles ne peuvent pas tout savoir faire et ils ne peuvent pas être disponibles 40h par semaine. Certaines ONG s'en sortent avec presque que des bénévoles mais quand on veut mener des actions d'envergure ça devient très difficile.

    Bien sûr on peut ne pas être d'accord avec moi, mais je pense que c'est absurde de ne pas vouloir payer les gens dont le métier est de venir en aide aux autres alors qu'on paie bien les salaires du directeur, du mec du marketing et du vendeur quand on achète n'importe quel produit.

    Quant à l'information du citoyen, je n'ai pas l'impression que les gens soient si informés que ça sur le fonctionnement des ONG. D'ailleurs tout ce que je sais des ONG je l'ai découvert par moi-même, en faisant des recherches, en lisant des bouquins, mais on ne peut pas dire que ce soit quelque chose dont on nous bourre le crâne - on en parle pour des scandales (type l'Arche de Zoé) ou pour culpabiliser les gens (type vous sales bourgeois capitalistes qui ne donnez rien pour le tremblement de terre au Pakistant), mais pas tellement pour informer, il me semble.

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  11. Mon propos était intentionnellement caricatural, étant donné que pour une fois le contenu de l'article m'a un peu déçu. Mais je pense qu'on se rejoint sur pas mal de points.

    Concernant le rôle de l'état, je suis fier de vivre dans un pays avec une telle protection sociale, financée par un impôt progressif. Qu'est qu'ils en pensent les 47 millions d'américains sans assurance maladie ?

    Je suis bien d'accord sur l'intérêt de l'action humanitaire/charité dans certains cas. Face à l'argument de l'immobilité, on ne peut pas opposer grand chose.

    Tu te méprends, je n'attends pas de révolution. Je crois, après plus d'un an de bénévolat, et d'un plutôt long séjour en PED, de moins en moins en un humanitaire Nord/Sud.

    Un peu plus à l'échelle locale *

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  12. -> Kowai* : Désolée pour la déception, ça m'apprendra à publier autre chose que mes propres pensées, uhuhuh.

    Concernant l'Etat-providence, bien sûr je disais ça par provocation et 10 minutes après avoir écrit mon précédent commentaire j'ai farouchement défendu ce système dans une autre conversation. Pour une multitude de services, dont l'accès aux soins est certainement le + important, l'intervention de l'Etat me semble indispensable et le nombre impressionnant de pubs dans le métro pour des pseudo-assurances maladie spéciales pour ceux qui n'en ont pas me rappelle tous les jours que je suis bien contente d'être Française.

    Quant à la révolution, pardon si tu l'as mal pris, ça ne t'était pas personnellement destiné, c'est juste que je connais tellement de gens qui critiquent "le capitalisme" et qui refusent d'accepter le système tel qu'il est mais qui ne font rien d'autre que débattre éternellement d'un monde idéal et donner des leçons à ceux qui ne pensent pas comme eux...

    Pour finir, à propos de l'humanitaire Nord/Sud, je me pose pas mal de questions là-dessus, mon expérience étant encore très rudimentaire et théorique. Pour l'instant je suis sceptique vis-à-vis des actions de "développement" et davantage convaincue par l'action d'urgence (notamment l'aide médicale), mais je suis d'accord pour dire que l'action locale est encore ce qu'il y a de mieux.

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