Découverte de l'un des Apple Store de New York pour cause de Mac qui refuse d'installer Quick Time Pro.
Un Apple Store, c'est immense, c'est tout en verre, c'est au sous-sol qu'on attend sur des tables immenses couvertes de mac à disposition avant d'exposer son problème au technicien, après avoir pris rendez-vous - i.e. rempli un formulaire nom-prénom-adresse mail qui permet d'être appelé par son prénom quand un technicien est libre. Et partout, il y a une lumière irréelle qui donne l'impression que les contours des gens sont + nets que dans la réalité et que vous avez basculé dans un jeu vidéo géant (heureusement, aucun guerrier de l'espace ne débarque brusquement pour anéantir le capitalisme, parce que j'ai jamais réussi à viser correctement avec les fusils à lunette - et les revolvers ça se recharge trop lentement, je me fais descendre avant d'avoir réussi à les toucher à la tête).
Sur le chemin du retour, petit arrêt chez Barnes & Noble, immense chaîne de librairies. Ce qui est merveilleux avec les librairies, c'est qu'elles se ressemblent toutes, partout, les catégories sont les mêmes, le silence-qui-n'en-est-pas est le même, l'ordre alphabétique est le même. La seule différence, c'est qu'ici on peut brader les livres comme on veut. Ce qui me fait toujours un peu bizarre, je me souviens quand j'avais découvert en Angleterre des "lots" de livres en solde, type "tout à 2£".
Là on peut parler de gros choc culturel.
Oui bon ok j'ai des sensibilités un peu spéciales.
Mais comprenez, les livres c'est ma 2e religion (après l'amour, ouuuuuh carte postale carte postaaaaaleuh - hum reprenons-nous).
Un livre, pour moi, est une infime parcelle de l'immense concept sacré de "livre".
Un livre ne peut, en aucun cas, en ma présence, être corné, jeté par-terre, pas même laissé ouvert à l'envers, pour moi c'est l'équivalent d'un acte de barbarie, on torture son dos, d'ailleurs il peut même garder des cicatrices qui ne partiront jamais après un tel traitement. Je suis très sérieuse. Tout ce qui altère l'intégrité physique d'un livre est à mes yeux un sacrilège. Je vous laisse donc imaginer ce que je pense de quelqu'un qui serait capable de brûler un livre ou PIRE de le STABILOTER. AAAAAH. (oui Matthias, je pense à toi, mais je sais que tu n'es pas le seul)
Alors passer rien que 10 minutes dans cette librairie immense était l'une des choses les + apaisantes qui me soit arrivées depuis que je suis aux Etats-Unis - quoique je ne suis vraiment pas du tout en état de stress, je trouve ma vie actuelle beaucoup + équilibrée et sereine que celle que j'ai à Paris quand je suis étudiante.
J'ai enfin acheté A Moveable Feast (Paris est une fête), d'Hemingway.
J'ai aussi racheté The History of Love (L'histoire de l'amour), de Nicole Krauss, que j'ai lu en français et que j'ai adoré mais que j'ai oublié en France. Or ça se passe à New York, donc j'ai envie de le relire en y étant.
Par contre juste à côté de The History of Love il y avait ceci :
Je pense que seule Anne-Sophie fait partie des lecteurs capables de pousser un glapissement d'horreur à la vue de ceci, alors je suis casse-dédi l'allusion (et je lui fais un hug pour me faire pardonner de lui avoir infligé la réminiscence d'un tel souvenir).
Et puis j'ai acheté deux livres à 5$, c'est-à-dire bradés à 66%. Ce qui me gêne en tant que pratiquante de la Religion du Livre, mais arrange bien mon petit porte-monnaie et mon côté radin (je vis entourée de juifs, il faut bien que je m'intègr...... ok j'ai rien dit). Ceci dit, autant je trouve ça super de pouvoir acheter des bouquins en anglais pour pas trop cher (alors qu'ils sont hors de prix en France), autant je serais totalement opposée au fait qu'on puisse faire de tels prix sur les livres en France - sauf si ça amenait davantage de gens à en acheter, mais j'en doute sérieusement, d'ailleurs chez Barnes & Noble il n'y avait à peu près personne, certes on était en plein aprèm en semaine, mais ça ne me semble pas une solution pour "sauver le monde de l'édition". Par contre c'est vrai que personnellement je me mettrais à acheter au moins un livre par semaine si j'en trouvais à 4 euros en France (je sais que ça existe, mais ils font moins de 100 pages, là je vous parle de vrais bouquins).
Ahahah je viens de trouver un titre trop snob pour cet article. Bon pour vous c'est pas une surprise, vous l'avez lu dès le début, mais je trouve ça très marrant tellement c'est prétentieux - et infondé puisque je ne confronte absolument pas les 2 modes de fonctionnement d'Apple et B&N.
Dernière chose et après j'arrête parce que cet article commence à être drôlement long : aujourd'hui j'ai cru que j'allais devoir téléphoner à Ustream pour leur demander commander louer leur matériel de streaming en extérieur pour un événement qu'on organise mi-novembre. Angoisse. J'ai aucun problème avec les téléphones en France mais essayer d'appeler quelqu'un en anglais alors que déjà en face des gens il me faut user de force grimaces et gestes éloquents pour me faire comprendre, c'était une perspective tout à fait terrifiante.
Heureusement :
- j'ai trouvé une adresse e-mail pour les relancer sans avoir à ouvrir la bouche.
- ils n'ont pas de numéro de téléphone.
Et la bonne nouvelle c'est qu'ils m'ont répondu ce soir en me demandant de préciser quand je suis joignable pour voir exactement de quoi j'ai besoin pour organiser mon "event". Donc demain matin je vais faire suivre cette réponse grandiose, enthousiasmante et super-rapide à Molly qui va leur répondre elle-même puisque c'est ELLE qui sait de quoi elle a besoin.
Et au cas où vous vous poseriez perspicacement la question, oui, je consulte mes mails professionnels le soir chez moi. Et si vous trouvez ça chelou/inquiétant/signe que j'ai pas de vie, eh ben je m'en fous, parce que j'aime mon stage !
Ah, je suis sûre que si tu étais à Barnes&Nobles c'est parce que tu es fan d'une certaine Lauren Conrad (de la série Laguna Beach, me dit Wikipédia) : elle dédicaçait hier son livre (qu'elle n'a pas du écrire) dans un Barnes&Nobles de NYC !^^
RépondreSupprimer"[...] je trouve ça super de pouvoir acheter des bouquins [...] pour pas trop cher [...] mais ça ne me semble pas une solution pour "sauver le monde de l'édition" > En effet, c'est la loi Lang, celle du prix unique du livre, qui a "sauvé" l'édition. Cette loi permet de trouver un même livre au même prix, que ce soit dans une Fnac ou dans une minuscule librairie dans un patelin paumé. Or, si la loi n'existait pas, la Fnac pourrait vendre moins cher (parce qu'elle vend beaucoup), et la petite librairie devrait vendre assez cher (parce qu'elle vend peu), et au final, la petite librairie serait amenée à disparaître faute de moyens, et à cause de la concurrence du grand magasin. Cela produirait un désert culturel parce qu'on ne trouverait plus des livres que dans les grands centres.
C'est ce qui est arrivé à l'industrie du disque -qui elle n'a pas bénéficié de loi sur le prix unique. Avant, il y avait les grandes surfaces culturelles et des disquaires indépendants, mais les premiers pouvaient baisser les prix, brader, etc, grâce à leur volume de vente, mais pas les seconds. Les premiers imposent leurs prix. Or aujourd'hui, pour trouver des CDs (OK, personne n'en achète plus, mais bon...) il faut aller à la Fnac, à Virgin, à Cultura,... , parce qu'il n'y a plus de disquaire indépendant comme il y a des librairies indépendantes.
En tout cas, j'aime aussi les livres : pour l'objet en tant que tel, mais aussi pour les concepts même qu'ils représentent (la connaissance, l'évasion, la transmission, la mémoire, etc). Je ne pourrais pas vivre sans livres, et tout comme toi, la présence de livres m'apaise. Et puis quelque livres rendent toujours un endroit accueillant et vivant (enfin, ça dépend quels livres !).
Oooooh jme souviens de cet Apple Store, en bonne touriste j'avais pris la photo :p A ce que je vois j'aurais aussi du rentrer, ça a l'air de valoir le détour...
RépondreSupprimerJe n'ai RIEN à rajouter à ton paragraphe sur le crime ultime qu'est l'atteinte à l'intégrité physique du livre ! Le gros problème c'est le dilemme : "j'adooooore partager mes lectures, mais si je prête mon bouquin, dieu seul sait dans quel état il va revenir" ! Je plains tous ceux qui ont du un jour endurer mon discours de 10 minutes sur le soin extrême à apporter à mon livre si ils veulent 1) être encore vivants après me l'avoir rapporté et 2) que je leur en re-prête un autre plus tard.
D'ailleurs tu vois le sigle "le photocopillage tue le livre" ? Il faudrait lancer une pétition pour rajouter à côté "le stabilotage dénature, fait atrocement souffrir et achève le livre" ! ("et accessoirement ne sert à rien pour apprendre, alors arrête de te voiler la face et fais des fiches" :p)
-> Chloé : Merci pour ce long commentaire =). En fait je connaissais déja la loi Lang et tous ses effets bénéfiques et j'ai failli en parler dans l'article, mais je me suis dit qu'il était déja assez long comme ca. C'est marrant parce que je me suis dit "ah quand Chloé va lire ca, elle va surement hocher la tete et penser a la loi Lang".
RépondreSupprimerJ'émets juste une réserve a propos de la Fnac : j'ai toujours trouvé leurs prix de CD abusivement chers, surtout vu leur statut de tres gros vendeur. Quand j'achetais encore des CD, je les achetais toujours ailleurs (vu que j'écoutais plutot de vieux machins, je trouvais généralement moins cher dans les petites boutiques justement).
Bon apres je me suis mise a les acheter sur Amazon (c'est surtout ce site qui a tué les petits disquaires a mon avis) et puis maintenant j'en achete a peu pres plus (mais comme je me décide toujours pas a télécharger, bah mes playlists commencent a dater).
-> Pauline : DANS MES BRAS ! J'ai traumatisé tous mes amis. Une fois, une amie a mis des semaines avant d'oser me rendre un livre, parce qu'elle en avait corné plusieurs pages par réflexe et qu'elle avait abimé un bout de la couverture en le promenant dans son sac. Ca m'a fait rire parce que je trouvais ca trop mignon qu'elle ait carrément PEUR de me le rendre, mais dans le fond bah... j'étais quand meme pas contente =P.
RépondreSupprimerEt le stabilotage, oh mon dieu, nan mais le PIRE c'est quand les gens osent le faire dans les bouquins de la BIBLIOTHEQUE de ScPo, ca, ca me rend folle.
Frappez vos enfants si vous voulez, mais pas ceux des autres, bordel.
Une fois j'ai emprunté un bouquin uniquement parce qu'il était intégralement souligné au crayon de papier et j'ai utilisé une gomme entiere pour lui rendre figure livresque.
A propos de la Fnac -et des grandes surfaces culturelles- c'est l'aboutissement de ce que j'ai écris : en fait, il peuvent vendre moins cher que les disquaire indé, ce qu'ils ont fait, et maintenant que ces-derniers ont quasiment disparus, ils n'ont plus de concurrence et donc imposent leur prix.
RépondreSupprimerEt à propos du stabilotage, ça me fait penser qu'il y a quelques années, un livre avait été présenté dans le hall de la BU : c'était une encyclopédie (ou quelque chose de ce genre) en papier bible avec une reliure en cuir (ou simili), donc de nombreux passages avaient été passés au Stabilo O_o Déjà ça ne me vient pas à l'idée de le faire sur un Librio, mais alors sur un aussi beau livre... argh, les mots me manquent. D'ailleurs le message affiché à côté du livre défiguré disait bien que c'était TRES mal de faire subit ça à un pauvre livre innocent (en gros, hein !).
Mes demoiselles,
RépondreSupprimerVos considératons sur le RESPECT que l'on doit aux livres m'a fait chaud au cœur : cela me change de la "philosophie" de mes élèves qui n'ont été que 27.9% à accepter l'idée d'acheter un livre avec 10% de réduc parce qu'il "pouvait être prêté gratos par le collège"...C'est vrai, ça à quoi bon garder un livre ? Ça rapporte rien !
alors je tiens à dire NON.
RépondreSupprimerJe n'ai pas surligné massivement non plus ! j'ai surligné 2-3 livres au graaaand maximum et je ne fais RIEN aux autres.
Bon ok je sais que tu me voies comme un tueur qui hurle à l'injustice en cour d'assises car il n'a tué que trois personnes. Mais quand même, phoque.
Et brader les bouquins c'est bien, ça vulgarise :)
Ben finalement, c'est pas forcément un blog-cuisine ici, vous voyez bien!! Ça devient même cultureeeel...
RépondreSupprimerMalheureusement, tout le monde n'a quand même pas le réflexe de lire tout ce qui passe à portée de ses yeux, et ça je ne le comprends toujours pas: comment font des élèves pour ne pas avoir automatiquement envie de savoir ce qu'il y a dans un document que je viens de leur donner -choix, montage et photocopie par mes soins, ils devraient pourtant savoir que c'est forcément génial, comme contenu !!!- Eh ben non, 8 jours plus tard, ils ne savent toujours pas de quoi ça parle, ces ignares, et encore moins quel "petit plus" ça apporte par rapport à ce que nous avions déjà dit. Alors que tout texte -enfin, que j'ai sélectionné pour eux- est FORCEMENT intéressant et fait pour leur activer les neurones!!
C'est vrai, quoi, à quoi ça sert qu'on se décarcasse?
Alors bravo à tous les intervenants de ce blog pour leur amour des livres.
Je suis absolument morte de rire pour la casse-dédi tu sais ! Souvenirs souvenirs... (J'avais eu une excellente note à l'essay en plus ! Que je ne me suis pas privée de contrebalancer avec une tôle à l'exa...)
RépondreSupprimerSinon, je fais vraiment ch*** je sais mais je ne suis pas du tout d'accord pour les livres.
J'ai une philosophie : il y a le livre que je choisis de traiter avec le plus grand respect formel (souvent un "beau" livre acheté une petite fortune, ou un livre à valeur sentimentale).
Et il y a celui que je GRIBOUILLE (Matthias peut confirmer je crois), fiévreusement, et sans complexe. Pourquoi? Eh bien parce que c'est comme ça que je le comprends, que je me rappelle ce que j'avais pensé de ce passage P à ce moment M, que je peux retrouver les phrases qui m'ont fait penser à des gens que j'aime... C'est pas respecter un livre ça? Bah j'ai rien compris à la littérature !
-> Matthias : lol nan mais c'était un clin d'oeil aux scènes que j'ai pu te faire =). Par contre, non, je ne pense vraiment pas que brader des bouquins aide à vulgariser.
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