mardi 21 septembre 2010

Ohlala n°27 ("Jeumay deux sans twoi")

Et voilà, c'est décidé, vendredi j'aurai le plaisir de procéder à mon 3e emménagement en un mois. Si on complète les cases manquantes du tableau d'hier, on peut dire que les colocs vaudront sûrement un +2 et la connexion internet vaut un +10. Surtout ce soir, où le modem de mon appart actuel avait décidé de sélectionner ceux qui auraient droit à internet selon des critères aussi limpides que l'eau de la Loire qu'on ramassait dans notre kayak en CM2 quand on se penchait trop sur le côté.

Bref, je déménage vendredi chez les juifs hassidiques et chacun en pensera ce qu'il veut mais je me sens + à l'aise là-bas que dans Harlem, j'ai du mal à savoir exactement pourquoi mais c'est comme ça. Après tout, mon rêve c'était de passer un an à Jérusalem, on s'en rapproche !
D'ailleurs il y a plein de trucs marqués en hébreu dans les rues, j'imagine bien que c'est pas des trucs qui doivent beaucoup me concerner, beaucoup de rassemblements religieux ou autre, mais quand même, ça me redonne envie d'apprendre à lire cette langue et maintenant j'ai une raison de le faire donc ça devrait m'aider à me lancer.

Que dire d'aujourd'hui en quelques mots ?
Je n'ai à peu près rien fait aujourd'hui parce que Molly était occupée avec plein de réunions donc elle m'avait dit de regarder les Google Alerts, mais puisque je le fais à chaque fois que j'ai du temps libre, j'avais déjà presque tout épluché.
Bon j'ai été un peu occupée par l'installation de mon ordi, il fallait que j'aie accès à certains dossiers du réseau pour lesquels mon ordinateur n'était pas configuré, "Anthony" s'en est chargé en m'expliquant que décidément je prononçais super mal les voyelles et qu'il ne fallait pas dire "Molly" mais "Mali". Sans déconner, j'ai dit "Mali", comme le pays, et il m'a dit "oui voilà exactement comme ça !". Ces Américains sont fous.
Les o sont des a. Les a sont des è. Les e sont des i. Les i sont des trucs entre le a et le è. Il n'y a que les y qu'ils savent prononcer correctement, pauvres d'eux.

En échange de ce cours spécialisé, il a voulu que je lui apprenne à dire "no problem" en anglais et il a eu beaucoup de mal à dire "de" (le "de" qui est présent dans "pas de problème" pour ceux qui ont du mal à suivre). Putain mais si t'es pas capable de dire "de", mec, faut pas essayer d'apprendre à parler français ! Ahah.
Et il était super fier de me traiter de "vieille sèche" parce que c'est une expression que la grand-mère de sa femme utilisait tout le temps. Il a précisé qu'elle était Belge...

Ce soir j'ai beaucoup parlé avec la coloc brésilo-japonaise, qui contrairement à ce que notre logeuse prétendait n'a pas du tout mauvais caractère et est vraiment très marrante... mais beaucoup moins diplomate que moi - ou peut-être qu'elle a perdu tout sens de la diplomatie après un an de cohabitation avec cette folle. Elle se contente de ne plus lui répondre parce qu'elle ne peut plus la supporter et je commence à la comprendre.
Cette femme se rend malheureuse toute seule en passant tout son temps à se mettre en colère contre des choses qui n'en valent absolument pas la peine. Elle ne parle jamais au téléphone. Elle crie. Toujours. Elle est tout le temps en train de se disputer avec quelqu'un ou de se plaindre de quelqu'un avec qui elle vient de se disputer. Et ce n'est jamais de sa faute. Elle se sent sans cesse attaquée par tout le monde. Elle répète sans cesse qu'elle est épuisée et je veux bien la croire. Pour l'instant j'ai la chance qu'elle m'aime vraiment bien, sans que je sache exactement ce que j'ai fait pour ça, peut-être juste l'écouter se plaindre alors que tellement de gens doivent finir par la fuir tellement elle se rend la vie impossible.
Je la connais depuis seulement un mois et tout ce que j'ai observé m'a été confirmé par ma coloc, qui la connaît depuis longtemps. Et rien que pour ça, je suis contente de partir, parce qu'il me faudrait de + en + me forcer pour rester gentille avec elle - et je voudrais vraiment rester gentille parce que même si elle a des côtés insupportables et qu'elle n'est vraiment pas très maligne, il y a quelque chose en elle, quelque chose qui fait penser au désespoir de ces petites bêtes qui tombent dans un verre d'eau et qui se noient sans réussir à s'accrocher aux parois, la comparaison peut sembler méprisante mais elle ne l'est pas du tout, cette femme me touche autant qu'elle m'agace, elle donne envie d'essayer de l'apaiser.

Hum évidemment à force de disserter sur la psychologie de presque inconnus, je n'ai pas vu le temps passer, il faut vraiment que je vous laisse.

3 commentaires:

  1. J'adooooore l'accent américain ! Tu as déjà essayé de prononcer "whore" ? (ça veut dire p*te) Je me souviens d'une conversation hilarante, en plein milieu d'un resto chic, d'un pote avec un équivalent d'"ènTHany" :
    "-woRRRe
    -no:HHHôrlrlr
    -woRRRe?
    -neeeoooo [diphtongue NDLR]:HHHôrlrlr
    -wollle?
    -neeeoooo:HHHôrlrlr
    -etc"
    Comme Bacri dans je-sais-plus-quel-film qui essaie de dire "the". J'adoooooore.

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  2. Ton CO-PSY préféré21 septembre 2010 à 12:33

    Tu sais qu'en plus de vouloir aller à Jerusalem, tu voulais être psychologue...C'était plutôt bien vu...T'aurais pu aussi faire fortune dans ce domaine après avoir supporté Taous 1 mois !

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  3. -> June : Ahahah ! Oui je vois de quel film tu parles, c'est quand il tombe amoureux de sa prof d'anglais, je me souviens pas du titre non plus mais j'aime bcp.
    Bon moi j'ai trouvé un moyen d'éviter de prononcer "whore" : je dis "bitch". =D

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