Ce que j'ai oublié de vous dire dimanche, c'est que c'était l'African American Parade Day, c'est à dire la journée de la "fierté" afro-américaine, un peu comme la Gay Pride chez nous pour les homos. C'est là qu'on réalise que vraiment, les Etats-Unis, ce n'est pas la France.
Et ça tombait bien, cette parade remonte le boulevard Adam C. Powell, c'est-à-dire ma rue (pour encore quelques jours), de la 111th St à la 136th St.
En début d'aprèm, il y a donc de la musique qui a commencé à traverser les murs et puis ça ne s'est plus arrêté, tambours, haut-parleurs à fond avec différents morceaux de musique très radio-friendly, gens qui crient, fanfares... Comme il fallait que j'aille faire une lessive, j'ai profité de l'occasion pour aller voir ce qui se passait. Le boulevard était complètement vide de voitures et des milliers d'Afro Américains la remontaient en dansant et en jouant de la musique, il y avait des barrières sur les trottoirs pour les spectateurs, tout le monde était dans la rue à regarder le défilé passer. Il y avait les écoles, les policemen, les pompiers, les clubs de danse, tous les regroupements immaginables qui se succédaient, chacun avec une danse et une musique différente.
Le soleil avait été réglé sur la luminosité maximum et la chaleur avait suivi, des gars vendaient des glaces vertes (genre vert menthe à l'eau pure, pas vert gentil sorbet à la pomme), ceux qui ne défilaient pas se pressaient à l'ombre des arbres, les policiers qui géraient la circulation automobile et piétonne des rues transversales dégoulinaient de sueur... et l'ambiance était indescriptible.
Je crois qu'on ne peut pas trouver d'autre mot que "fierté". Les gens étaient fiers de cette parade, il régnait une euphorie un peu écrasée par les degrés Fahrentheit mais quand même, c'était beau à voir, c'était enthousiasmant, tout le monde était de bonne humeur et l'atmosphère était celle des jours exceptionnels où tout semble possible, plus rien n'est vraiment surprenant, pas mêmes les noirs géants et filiformes en pantalon à paillettes violettes et masque à antennes de hanneton qui dirigent les majorettes en soufflant dans un sifflet.
Aujourd'hui, réunion très intéressante à CH avec un gars spécialisé dans le management des non-profit organizations et leurs actions sur internet.
Molly va complètement redesigner le site internet (et ce qu'elle envisage d'en faire semble en effet beaucoup plus pertinent que ce qui existe déjà).
Ce dont ils ont parlé aujourd'hui (moi j'étais surtout là pour écouter) correspondait exactement à ce que j'attends de ce stage : apprendre comment rendre une association efficace, c'est-à-dire comment la doter des moyens pour atteindre ses objectifs. Choisir les mots, leur place, les options offertes. C'est passionnant.
Je crois que c'est là que je retrouve tout ce que j'ai cherché à travers les différentes pistes d'orientation professionnelle sur lesquelles j'ai fait quelques pas hésitants avant de rebrousser chemin. Ici, c'est à la fois créatif et extrêmement concret. Il faut persuader autant que convaincre. Il faut utiliser la psychologie, les émotions, les sentiments, mais pas juste pour faire des profits. Bien sûr, c'est l'objectif qu'on se donne et qu'il faut atteindre. Mais derrière, il y a une cause, on ne cherche pas l'argent pour en avoir plein et devenir + gros, on le cherche pour changer la vie de ceux qui ont eu moins de chance (et souvent moins de force) que les autres.
Dans un pays où il est si important d'être fort, se dire qu'on aide à redonner une chance à ceux qui n'ont plus que leur peau nue pour se protéger de la vie, ça me plaît.
Je suis en train d'écouter un morceau de musique sur le blog de Clo' (un de ces jours je vais ajouter en liens mes blogs favoris, même s'ils ne parlent pas de vie à l'étranger) et je me dis que les paroles de Her Morning Elegance pourrait très bien s'appliquer à une de ces filles qui viennent reprendre des forces dans les foyers de CH.
Sun been down for days
A pretty flower in a vase
A slipper by the fireplace
A cello lying in its case
Soon she's down the stairs
Her morning elegance she wears
The sound of water makes her dream
Awoken by a cloud of steam
She pours a daydream in a cup
A spoon of sugar sweetens up
And She fights for her life
As she puts on her coat
And she fights for her life on the train
She looks at the rain
As it pours
And she fights for her life
As she goes in a store
With a thought she has caught
By a thread
She pays for the bread
And She goes...
Nobody knows
Sun been down for days
A winter melody she plays
The thunder makes her contemplate
She hears a noise behind the gate
Perhaps a letter with a dove
Perhaps a stranger she could love
And She fights for her life
As she puts on her coat
And she fights for her life on the train
She looks at the rain
As it pours
And she fights for her life
As she goes in a store
With a thought she has caught
By a thread
She pays for the bread
And She goes...
Nobody knows
And She fights for her life
As she puts on her coat
And she fights for her life on the train
She looks at the rain
As it pours
And she fights for her life
Where people are pleasently strange
And counting the change
And She goes...
Nobody knows
Alors bien sûr, je suis loin d'être sans logis et j'en suis drôlement contente. Mais je serai encore + contente quand j'aurai quitté cette chambre. Comme mon Canon G10 est génial, la photo rend plutôt bien pour un appartement d'Europe de l'Est où vivent trois familles de mineurs et huit familles de cafards, certes, mais je tiens à préciser que la photo a été prise avec le plafonnier allumé, vers 14h le jour de la Parade (sunny day indeed) et que cet appareil a le don de rendre beaucoup + lumineuses les photos prises dans les endroits sombres.
Mon seul petit regret, c'est qu'on ne voit pas les tapis "rouge foncé" - couleur idéale pour rendre une chambre + lumineuse, c'est connu - et qui avaient été nettoyés avec tellement de soin avant mon arrivée que je me suis ouvert le pied sur un truc non-identifié et que j'ai mis 3 jours à réaliser que non, les petits points clairs ne font pas partie du tapis, ce sont des miettes, des déchets et de la poussière.
Ben, c'est plutôt joli ce vert profond qui illumine ta "badroom" (faut bien s'adapter à la langue pour les jeux de mots...)
RépondreSupprimerBen c'est pas un petit bout du tapis qu'on voit entre le bureau et le lit, ce qui rend un peu noir par terre ?
RépondreSupprimerNon ça n'est pas joli. Parce qu'en réalité il est + jaune que ça. Et parce que le vert est une couleur froide, on ne met pas ça dans une pièce déjà si petite et sombre.
RépondreSupprimerEt en effet, Clo', c'est un bout du tapis, mais comme tu dis, ça rend noir (preuve que l'éclairage est de qualité) donc on ne peut pas dire qu'on les voit vraiment...
Haha j'adore le commentaire de ton logeur depuis 20 ans!
RépondreSupprimerC'est joli ceci dit. Faut que je prenne des photos de ma life ici quand même.
Phoque.