dimanche 24 avril 2011

Ohlala n°217 (First last times)

Et voilà revenu le temps des premières "dernières fois".
Demain, commence ma dernière semaine de travail.

Dans 10 jours, ce sera le dernier mercredi américain. Le dernier jeudi. Dernier vendredi. Le dernier week-end. Le dernier lundi. Le dernier jour. Le dernier après-midi. La dernière fois que je ferme la porte de mon appartement à clé. La dernière fois que je prends le Subway. La dernière heure.

J'aime beaucoup les dernières fois.
Beaucoup de gens n'aiment pas ça.
C'est souvent perçu comme déprimant. On passe son temps à se dire que c'est la dernière fois et ça rend les choses douloureuses.
J'ai l'étrange capacité d'apprécier plus fort les choses quand je sais que je les accomplis pour la dernière fois. J'ai la chance de savoir profiter des derniers instants. C'est un trait de ma personnalité qui m'a parfois joué des tours, parfois que je découvrais l'aspect génial de mes expériences quand elles se terminaient. C'est surtout vrai pour les voyages. Il faut dire que j'ai eu un rapport assez compliqué avec les concepts de départ et d'éloignement pendant quelques années.
Ceci dit, l'avantage, quand on aime les dernières fois, c'est qu'on a moins de regrets. Au moment de partir, on ne ressasse pas les occasions ratées. Au contraire, on prend conscience de la chance qu'on a eu et on en profite jusqu'à l'ultime seconde.
Je sais déjà que quand je serai dans le métro, chaque secousse sera comme un écho de tous les tremblements que mon corps aura subi au cours des 9 derniers mois. Et je me sentirai bien. J'aurai la tête pleine de mes dernières journées, pendant lesquelles j'aurai refait ce que j'ai le plus aimé de New York.

Quand je suis arrivée au bord des larmes dans ce pays étranger, quelqu'un m'a dit : "tu verras, tu vas pleurer aussi quand tu partiras."
Elle avait tort. New York, malgré son hiver glacial, ce n'est pas "Le Nord" (oui, vous avez bien lu, ceci est une référence à un grand film français promouvant les particularismes régionaux de notre doux pays).

Je quitte les Etats-Unis le 10 mai à 20h35 et je ne pleurerai pas.
Par contre, j'emporterai beaucoup de souvenirs et je laisserai sur place des morceaux de celle qui est arrivée en sarouel quelques mois plus tôt (ainsi que la voisine qui ne s'exprime qu'en criant ou pleurant, là tout de suite elle utilise la première option).

Demain, c'est le début de ma dernière semaine de travail et je crois bien que ce sera une excellente semaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire