jeudi 18 novembre 2010

Ohlala n°79 (Filthy New York City)

Alors là, c'était un peu le jour où j'étais censée commencer la grande rétrospective de mon absence bloguesque.
Sauf qu'en allant dans la cuisiner pour
réchauffer un vieux truc par manque de motivation pour me nourrir décemment

faire à manger, j'ai découvert ça sur la gazinière :



Ooooh c'est mign....... ah non, là c'est pas mignon du tout, du tout, mais alors pas DU TOUT.
Surtout que comme ne l'indique pas l'image, il n'était point figé, il agonisait par spasmes en déployant ses pattes. Vous avez envie de vomir ? Pas autant que moi devant mon assiette de pâtes à la sauce tomate - surtout avec l'association lacanienne "pattes-pâtes". Miam miam miam.

Autant les souris je m'en foutais, autant le cafard ça me met davantage mal à l'aise.

Je suis allée voir Audrey pour la tenir au courant des palpitantes choses qui se passent dans son appart, "hum I don't want to scare you but... there is a... brown beast... dying on the stove". Maintenant je sais que cafard se dit "cockroach" (youpi j'ai appris un nouveau mot, dans-la-vie-il-faut-toujours-essayer-de-voir-le-côté-positif-des-choses).

Audrey, pour rappel, était dans tous ses états à l'idée qu'il y ait des souris dans l'appart, nous a fait des réunions de colocs spécial "j'ai fait venir le dératiseur, ça coûte très cher, je veux que vous sachiez que je fais tout ce qui est possible pour les éliminer" - par exemple déposer des barquettes de gâteau à l'eau de javel dans toutes les pièces et verser de l'alcool de menthe sur le seuil de chaque porte au point que j'en avais la nausée en rentrant.

Ok cool donc ça c'était pour les souris.

Et pour le cafard ?

"Ah bon, oh, un cafard, beurk. N'aies pas peur, il est en train de mourir, il y en avait un dans ma salle de bains tout à l'heure aussi. Tiens tu n'as qu'à le prendre avec ça et le jeter dans les toilettes. ".
Comme vous n'avez pas les images, je sous-titre : "ça", c'était une feuille de sopalin déjà usagée qui traînait à côté d'elle sur son lit.

Donc là j'étais censée retourner dans la cuisine, attraper le cafard mourant mais toujours frétillant, avec pour seule barrière entre lui et ma main un morceau de sopalin vaguement humide et sale de 0,5mm d'épaisseur, pour l'emmener bien au chaud au creux de ma paume jusqu'à la salle de bains. Mais oui, bien sûr, avec grand plaisir.

J'ai vite ramassé les trucs que j'avais l'intention de manger quand j'avais encore faim et je me suis réfugiée dans ma chambre sans toucher à la créature. A l'heure où je vous parle elle est donc toujours sur le four et il va bien falloir que j'y retourne pour la supprimer à un moment sinon "on" va me reprocher de ne pas tenir compte des gens avec qui je vis et d'être insolente et irascible, comme avec l'Incident du Bacon (que je vous ai pas encore raconté, c'est pour ça que vous saisissez pas la référence - je ferai ça bientôt).

Et là, on touche du doigt - c'est le cas de le dire - un des paradoxes de New York.

D'un côté, on a des gens obsédés par l'hygiène et la santé.
Il y a partout des affichettes qui expliquent comment se laver les mains, on reçoit des mails au bureau pour recevoir des vaccins ou combattre l'invasion des "bed bugs", les punaises de lit, qui pullulent ces derniers mois, vous ne trouverez jamais un torchon dans les toilettes des restaurants mais un distributeur de serviettes en papier (allègrement consommées au rythme de 3 ou 4 par visiteur, 3615 écologie bonjour).
Le système de santé a beau être naze, les pubs de pseudo couverture maladie pas chère sont innombrables.

Et surtout, tout le monde passe son temps à avoir peur de la vermine : dans la salle du micro-onde à CH, il y a une affichette qui demande de bien tout nettoyer après son passage pour éviter les "unwanted visitors" avec un dessin de souris. Dans mon immeuble, il y a un service de dérat(-et-autres-bestioles-dégueu-)isation qui vient chaque mois pour mettre des produits toxiques partout.
T. (mon ancienne logeuse) comme Audrey m'ont fait un cours de nettoyage quand j'ai emménagé, en m'expliquant qu'il ne fallait pas garder de nourriture dans sa chambre, pas laisser de miettes par terre, pas laisser de gouttes d'eau autour de l'évier (!!) (c'est pas une blague, elles l'ont vraiment dit toutes les 2)...

Et puis de l'autre côté, eh ben il y a effectivement des "unwanted visitors" dans les maisons.
J'avais déjà croisé deux micro-cafards (un centimètre de long) chez T. et on a eu droit à trois ou quatre apparitions de souris depuis que je suis chez Audrey.

Mais là, je dis "lol". Gros, gros LOL.
Parce que ok, garder des cookies dans sa chambre ça peut attirer des bêtes.
Mais j'arrêterai de garder mes Petis Lu 70% de cacao à portée de main uniquement quand ceci aura disparu du métro :

Pour ceux qui ont un doute, ce sont bien des rats.

Et SURTOUT quand ceci ne se produira plus :



 Or, ceci continuera de se produire longtemps après mon départ, parce que c'est juste l'état normal des trottoir environ 4 jours sur 7.
Ces 2 photos ont été prises en face et juste à côté de chez moi, mais on voit ce genre de truc partout, y compris dans Manhattan, quoique ça prend rarement de telles proportions de l'autre coté de l'East River, mais quand même, il est très fréquent, en plein milieu d'un lieu très touristique, de trouve plusieurs sacs poubelles noirs entassés dans le caniveau entre 2 voitures.
En ce moment on est en train de battre un record puisque la première photo a été prise la veille de l'arrivée de RJF... et le tas s'est contenté de croître depuis, sans être ramassé par un quelconque camion. D'ailleurs j'en ai croisé un il y a 3 jours, de camion poubelle, et ils sont + petits que les camions français donc rien qu'en emportant tout ce qui est désormais au pied de mon immeuble il repartirait plein (j'ai compté, il me faut faire 10 pas pour longer entièrement la pile, qui m'arrive au-dessus de la taille).
MIAM MIAM MIAM.

Et là, "cultural gap", je ne vois pas comment on peux sensément se plaindre de l'existence de cafards et "tout faire" pour éviter leur propagation - et payer des sommes folles dans des services privés qui viennent les supprimer - tout en ne voyant pas où est le problème quand des sacs poubelles s'accumulent dans une joyeuse décadence pendant des semaines à l'air libre.

Mais le cafard dans tout ça ?
Bah finalement c'est Magda qui a fini par découvrir à son tour son existence, j'ai entendu des cris qui venaient de la cuisine donc je me suis dépêchée de la rejoindre pour l'empêcher de fixer la bestiole qui gigotait toujours et c'est elle qui a eu le courage, la bravoure, la vaillance, le stoïcisme, l'intrépidité et l'intelligence de buter la chose avec le fond de la bouteille de liquide vaisselle (il a fallu taper 4 fois dessus pour que ça arrête de bouger cette connerie) puis de l'enrouler dans toutes les feuilles de sopalin entreposées par Audrey près de l'évier pour balancer le tout dans les toilettes (on a bien failli les boucher d'ailleurs mais après avoir un peu débordé elles ont fini par tout emporter loin loin loin au paradis - selon Magda - ou en enfer - selon moi).

Ah oui parce qu'il ne faut pas laisser d'eau autour de l'évier mais comme le sopalin coûte cher (wtf??) Audrey fait sécher les feuilles humides sur le bord de l'évier pour pouvoir les réutiliser.

Alors bon, je veux bien essayer de m'ouvrir à la culture des habitants de mon pays de séjour, mais là je suis désolée, on peut pas dire autre chose : ils sont cons ces Américains.
 

10 commentaires:

  1. et juste allumer la gaziniere a l'endroit ou il etait ca aurait pads marché? en plus ca aurait fait un exemple pour les suivants...

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  2. -> RJF : (croix) Auschwitz II - Schabe macht gute Fleisch (croix).

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  3. Ben quoi ! Ça ressemble diablement à une blatte grecque !!! Alors je sais bien -maintenant- que les ordures ne sont pas ramassées bien souvent à Brooklyn mais d'après moi après un premier écrasage à la bouteille, méthode efficace en effet, -parce que la gazinière allumée, c'est sans doute efficace, mais ça risque de produire des odeurs difficiles à supporter- on peut parfaire la chose par un deuxième écrasage, au pied cette fois (dans un sopalin bien sûr)-je ne connais rien de plus rassurant que d'entendre craquer la carapace sous sa chaussure- et ensuite, s'il ne s'agit pas de cafards noirs à la française qui ont pour caractéristique essentielle de répandre une odeur épouvantable, comme la mouffette copine de Bambi, on peut tout simplement jeter la chose à la poubelle, ça ne risque pas de boucher les canalisations !!! (Il ne manquerait plus que ça pour de nouvelles accusations, cette fois légitimes...)
    Et puis du coup, le cafard rejoint le trottoir où ,d'autres bestioles se nourriront peut-être de sa carcasse ... Retour à l'envoyeur en somme.
    C'est pas mignon tout ça?!
    Quant à essayer de faire un exemple pour les suivants, là, je n'y crois carrément pas...
    Et si Margaux voit la photo de la bête, elle pourra dire si c'est bien ce qu'elle a vu elle aussi dans sa cuisine...
    Dernière précision, c'est moche, ça court très vite -enfin pas celui-là parce qu'il était en fin de vie- mais a priori c'est pas dangereux, ça ne pique pas ... C'est déjà ça.

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  4. Les pires sont les cafards réunionnais. Ils sont rayés, c'est encore plus dégueu, et souvent ils giclent vert quand tu les écrases. Mais maintenant je deviens bouddhiste, je les relâches dans la nature et mon chat les bouffe =D

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  5. -> Mum : Oui mais bon, Audrey m'a dit de le balancer dans les toilettes, alors maintenant je réfléchis plus hein, j'exécute ses ordres sans discuter... (elle me fait bien rire parce qu'elle aurait jamais été capable de le toucher le machin, déjà qu'elle était horrifiée à l'idée de devoir s'occuper des petits besoins de son chat si elle en adoptait un......).

    -> Alexandra : baaaah ils giclent ?! erk. (Mais alors si je mets toujours les bêtes dehors au lieu de les tuer - sauf cancrelat de force majeure - est-ce que ça veut dire que j'ai toujours été bouddhiste sans le savoir ? trop coool !)

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  6. Le commentaire de Mum est extra :)
    bon. MON DIEU.
    Je détestais NY quand j'y étais passé et je trouvais que c'était vraiment la Naples de l'Amérique. C'est encore pire en fait. you-pi.
    Je vais t'offrir un mini lance-flammes, tu pourras faire le ménage. Quant aux odeurs, de toute façon entre ça et la mort-aux-rats ça m'a déja l'air d'être fébrèze ton appart.
    phoque.

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  7. Matthias : Owi, un mini lance-flammes !! (et bien que n'était jamais allée à Naples, j'ai aussi fait mentalement le rapprochement en pensant aux services de nettoyage tenus par la maffia...)

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  8. L'odeur aurait peut etre réglé définitivement le provlème Audrey. Si du bacon la fait suffoquer (ca sent BON le bacon) le cafard caramélisé l'aurait directement envoyé aux urgences.

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  9. -> RJF : J'ai envie de badigeonner son pas de porte de gras de porc pour me venger de l'alcool de menthe. On dirait bien que la guerre est proche.

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