samedi 5 mars 2011

Ohlala n°170 (About friendship)

Hier matin, dans l'ascenseur, j'ai croisé Val, qui travaille aussi à CH.
Val a 24 ans.
Et hier matin, elle m'a dit que son meilleur ami venait d'annoncer qu'il se mariait. Et que ça lui faisait drôlement bizarre, qu'elle avait pas l'impression d'avoir l'âge d'apprendre que ses amis se marient.

Un jour ça va me faire pareil.
Je vais apprendre que machin se marie. Que machine est enceinte.
Ce sera pas moi la première, parce qu'il est hors de question que je me marie avant 25 ans et que j'aie un enfant avant 27.
Bon 26 si vraiment mon mari insiste (ouais je reproduis le modèle social bourgeois et j'envisage pas d'avoir d'enfant hors mariage, je vis dans les années 50, je rêve d'une cuisine équipée avec mixeur/friteuse et épluche-pomme incorporé, je veux que mes enfants ressemblent à ceux de la pub Nutella et je peux pas m'empêcher de rire aux blagues sexistes de Nicolas Bedos, je suis comme ça et je t'emm*rde - attention, beaucoup d'affirmations fausses se cachent entre ces parenthèses, sauras-tu les retrouver ?)

Je me demande qui sera le premier ou la première à se marier.
Je me demande ce qu'on deviendra, nous, joyeuse élite de la France, une fois notre diplôme en poche.
Je me demande qui de mes amis sera encore mon ami dans deux ans, alors qu'on aura quitté le "collège universitaire" où tout le monde voit à peu près en quoi consistent les cours de l'autre, pour s'éloigner chacun dans notre direction au cours de nos masters.
Je me demande comment ça sera, dans 6 mois, quand on sera tous rentrés en France, qu'on aura vécu des choses tellement différentes et impossible à raconter, qu'on aura "changé".

Tant que tu vois tes amis tous les jours, tu t'adaptes progressivement au changement sans même t'en rendre compte.
Être loin d'eux pendant un an - et pour certains, n'avoir absolument aucune nouvelle - ça rend la situation future plus incertaine.

Et si on se faisait plus rire ? Et si on n'avait plus rien à se dire ? Et si certains ne pouvaient pas supporter d'avoir l'impression de revenir en arrière en retrouvant les mêmes personnes qu'avant le départ ?
Et si on était devenus chiants à force de devenir grands ?

Et comment on fait si on s'est fait de nouveaux amis ?
On les incorpore au groupe ou on partage son temps entre les amis d'avant et les nouveaux ?

Et comment on fait quand quelqu'un qui est ami avec à peu près tous tes amis refuse désormais de t'adresser la parole ? Est-ce qu'il faut organiser un roulement pour que tes amis t'invitent à la moitié de leurs soirées et invitent l'autre à l'autre moitié ?

Et comment on fait si on est content de retrouver ses amis mais tes amis ils sont moins contents de te retrouver ? Est-ce que ça fait aussi mal que quand tu te fais larguer ?

Et est-ce que c'est possible, vous croyez, au contraire, de profiter de cette année de pause et de nos retrouvailles prochaines pour redresser la barre et assainir une amitié devenue asymétrique ?

7 commentaires:

  1. Oui, ça fait aussi mal que de se faire larguer. En plus on comprend moins vite, c'est moins brutal, ce sont juste des liens qui se font plus lâches et des coups de fil plus espacés. Les gens ne disent jamais : "je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête là" lorsqu'ils sont vos amis. C'est lent, c'est long, jusqu'à ce qu'on prenne conscience qu'on s'accroche à quelque chose qui n'existe plus.

    Mais restons positifs, j'aurais tendance à répondre oui à ta dernière phrase aussi :)

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  2. Un (modeste) philosophe de 58 et quelques ans5 mars 2011 à 16:32

    Que de bonnes questions (double ponctuation possible : ... ou !)Ça sera intéressant de connaître les réponses au fil des mois.Il y aura, comme toujours dans la vie, un peu des deux...Mais on ne peut pas prévoir à l'avance qui sera où...(pour la parenthèse, je sens de gros mensonges...Je me trompe ?)

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  3. Ohlala!! C'est vrai que ça va pas forcément être simple, mais en bonne stoïcienne, je dirai qu'il ne sert à rien de s'inquiéter à l'avance... même si je sais que cette affirmation n'empêche pas de se poser des questions...
    Alors faites comme moi à votre âge, les petits : considérez que tout ce qui vous arrive après vingt ans, et que vous n'aviez pas pu imaginer avant, est une nouvelle vie qui vous est offerte sans que vous n'ayez rien demandé. Et il faut faire avec tout ce qui se présente, comme on peut.

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  4. Moi je ne m'inquiète pas à l'avance, mais je planifie, je démine.
    ça fait BEAUCOUP plus mal qu'une rupture car on peut cumuler avec différents amis. Une qui a nouvelle amie et qui ne vit plus que pour elle en délaissant tous les autres, une autre qui n'est plus que blasée et te regarde comme si en 3A tu étais devenu un étranger/inconnu, un autre qui a juste tellement changé qu'on ne le reconnaît plus et qu'on fait tout pour l'éviter en prétextant une masse de travail folle.

    J'ai envie de dire qu'on le sait déja de toute façon, rien ne sert de faire semblant on (Je/tu/tous les autres) sait qui nous manque, qui nous manque vraiment, de qui on a besoin dans notre quotidien. Et qui ne manque pas.

    Bisou texan à peu près dix fois plus angoissé que toi par tout cela.

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  5. et l'asymétrie by the way, ça sera de l'acide pur.

    bisous again ;)

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  6. Je ne sais pas si ça fait "beaucoup" plus mal qu'une rupture de voir qu'une relation avec un ami se délite, mais il est certain que c'est douloureux. Eh bien de mon côté, la 3A ne m'angoisse pas là-dessus. Je n'ai fait que de bonnes rencontres et j'ai maintenu les liens que je souhaitais maintenir ! ^^ (Le Clara, ou la chieuse qui va super bien parce qu'elle a des amis géniaux - oui, dont tu fais partie, Swan.)

    Conclusion : moi j'me marierai pas (MAIS OUI).

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  7. Il ne faut jamais dire "jamais"10 mars 2011 à 13:46

    Le Clara dit "Moi, j'me marierai pas !"Mais il se pacsera...C'est presque pareil...

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