jeudi 3 mars 2011

Ohlala n°168 (La Valse)

A chaque fois que je reviens de l'aéroport, dans le métro, j'écoute de la musique.
A chaque fois que je reviens de l'aéroport, dans le métro, mon baladeur choisit de jouer La Valse, de Louise Attaque.

Depuis toujours, quand j'écoute de la musique, j'y vois des signes, des coïncidences qui ont forcément un sens.
Pendant longtemps, quand je me posais une question, j'allumais la radio et la musique répondait.

Quand j'ai répondu au 30Day Song Challenge, comme musique qui me ressemble, j'ai choisi La Valse d'Amélie, de Yann Tiersen.
Ce n'était peut-être pas la bonne valse.
La Valse d'Amélie, c'est celle que je voudrais être. Celle que j'essaie d'être. Celle que j'aime penser que je suis.

La Valse, de Louise Attaque, c'est peut-être celle que je suis vraiment. Celle que je suis quand je me tais, quand je suis seule ou quand je décide de rester silencieuse.
La Valse d'Amélie, c'est celle que je suis avec les autres.
La Valse, c'est celle que je suis.

Non, on ne peut être résumé à un morceau de musique, je sais bien.
Mais La Valse est un bon exemple de celle que je suis depuis 6 mois.
La Valse, c'est Swan pendant la 3ème année.

Ce morceau peut sembler triste. Et répétitif. Mais c'est beaucoup plus complexe et subtil que ça.
Ce morceau me plonge toujours dans un état "gris", mais pas gris foncé, non, un gris clair, translucide.
Le début du morceau me donne le regard fixe et je me mets toujours à penser à des choses pas marrantes quand je l'écoute. Les premières secondes me rendent souvent triste parce qu'elles ont le son des regrets, elles m'évoquent confusément plein d'occasions ratées, des mesquineries, de relations laissées sombrer.

Le mouvement répétitif me fait toujours penser au temps qui passe, à celle que j'ai été.
Mais c'est là que les ombres négatives s'estompent. Ce temps qui passe, cette douce plainte dans la voix du chanteur, elle revient toujours, mais jamais tout à fait pareil. Je connais par coeur chaque nuance. Et tout doucement, le ton monte, ce n'est plus une plainte, c'est une affirmation. On ne sait pas trop quand a lieu la transition, mais soudain, alors qu'on était perdu loin du morceau dans une réflexion dérivée, on se rend compte qu'on n'est plus triste, bien au contraire.

Ce morceau me met de bonne humeur parce que de tous ces accords semblables finit par émerger quelque chose de très fort, une volonté, une décision, pas en opposition mais en continuité, imperceptiblement, quelque chose qui existait depuis le début et qui n'attendait que quelques variations dans l'ordre de départ pour gonfler.

C'est comme une vague immense, invisible sous la surface pendant des kilomètres et qui soudain monte, surpassant les ondes précédentes sans qu'on sache pourquoi, mais ce sentiment quand on voit la vague arriver depuis le rivage et qu'on sait que celle-là sera plus haute et plus bruyante que toutes les autres, cette impatience et cet enthousiasme à l'idée de la force irrépressible qui approche, c'est exactement ce sentiment que je ressens quand le morceau atteint ses notes les plus aiguës.

Puis, après avoir explosé, très vite, elle se retire et tout s'apaise, seul la sensation rassurante de l'accomplissement s'attarde encore un peu.

Tout ça, je n'avais pas du tout prévu de le raconter, d'ailleurs c'est la première fois que j'essaie de comprendre pourquoi j'aime tant ce morceau donc il y a beaucoup de choses que je viens d'écrire et dont je n'avais pas conscience auparavant, mais comme je n'arrive pas à trouver de conclusion à cet article, on va dire que c'est tout pour aujourd'hui.

3 commentaires:

  1. Je crois que c'est l'article que je préfère de tout ce que tu as publié sur ton blog. Un peu black swan style la duplicité de la valse :)
    mais je comprends totalement. J'adore la valse d'Amélie by the way ^^
    Phoque, Louise Attaque ça te ressemble pas mal en fait.

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  2. Je crois que ça me fait un peu la même chose quand je l'écoute, en tout cas pour le côté triste au début, et content après mais on sait pas trop quand s'est effectué le changement ^^
    Néanmoins je n'aurais pas su l'expliquer aussi bien que toi =)
    Merci.
    Je t'adopte.
    Et tu nous manques.

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  3. Un somnambule de retour de NYC3 mars 2011 à 13:44

    Bon, va falloir que je demande à Xavier de me le faire écouter, ce morceau...Je l'ai peut-être déjà entendu, mais tu as pu constater, ces derniers jours que je ne me souviens pas toujours de tout ce qu'on me dit...

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