mardi 8 février 2011

Ohlala n°151 (Autopromotion)

Avant de parler du sujet du jour, je rappelle que vous devez deviner ce que sont ces deux choses, pour l'instant il n'y a que 3 participants qui ont émis des suppositions, je donnerai la réponse demain mais je veux d'autres tentatives :




Demain je vais à un "social media camp".
C'est Molly qui m'y a inscrite et je me demande un peu ce que je vais y faire, enfin j'ai bien peur de savoir déjà ce que je vais y faire et ça me fatigue d'avance, mais laissons la vie nous surprendre.

L'idée c'est que des professionnels des "social media" passent la journée ensemble, assistent à des conférences où ils s'entre-conseillent, où ils twittent les conseils des spécialistes pour avoir l'air d'être eux aussi des spécialistes, où il y a des moments "open" où n'importe qui peut s'amuser à venir prendre la parole pour partager son expérience.
C'est très américain ça, de partager son expérience.
En France, dès que quelqu'un commence à parler de quelque chose qui ne le concerne que lui, on dit "il raconte sa vie" et ça revient à dire "ce mec n'a rien d'intéressant à dire".
Aux USA c'est l'inverse, on adore que les gens disent ce qui leur est arrivé, on part du principe que tout le monde peut apprendre de l'expérience de tout le monde.
En France on se dit "si je donne mes bonnes idées, on va me les piquer".
Aux USA on se dit "si je donne de bonnes idées, les gens vont se souvenir de moi et c'est bon pour ma carrière".

La vérité, comme toujours quand deux visions du monde s'oppose, se trouve probablement entre les deux. Toute expérience n'est pas utile pour le reste du monde, mais partager une réflexion intelligente permet effectivement de montrer qu'on a un cerveau et qu'on a réellement réfléchi au sujet.

Le problème du Français c'est qu'il est très méfiant, il va te dire "je bosse dans une boîte, on a des clients dans plein de secteurs". Histoire de ne pas donner trop d'info avant d'en savoir davantage sur l'autre - savoir si le poste qu'on occupe est + reconnu que le sien, s'il est un employeur potentiel ou un simple gratte-papier, s'il pourrait devenir un client ou si c'est un concurrent. Résultat l'interlocuteur ne sait rien sur toi et on reste dans le flou le + longtemps possible. D'ailleurs si tu as l'air trop clairement d'affirmer qui tu es, d'où tu viens et ce que tu cherches, on se dit "encore un putain de commercial qui essaie de se vendre". Être sûr de soi, ça décrédibilise, finalement.

Le problème des Américains, c'est qu'ils pensent que toute opinion vaut celle du voisin. Et que parler beaucoup est le signe qu'on a quelque chose à dire. Dès qu'ils prennent la parole, ils te récitent la moitié de leur CV. Ils ont beaucoup de mal à cibler l'information utile. Hier j'étais à une sorte de cours sur la façon d'utiliser Google pour gagner en audience sur Internet. Le gars qui faisait la présentation a demandé à quelques personnes de dire quel était leur site internet et quel était son but, pour les prendre ensuite en exemple. A chaque fois, les gens qui ont levé la main pour parler de leur site en ont profité pour commencer à faire la pub de leur truc, expliquant quel était le contenu exact, donnant l'adresse du site au point près. Alors que le mec leur avait juste demandé de dire "mon site est destiné aux gens qui cherchent une carte de Central Park" ou "je donne des leçons pour apprendre aux gens à parler en public". La fille du dernier exemple, mon Dieu, je vous raconte pas le coach qu'elle doit être, elle arrêtait pas d'interrompre le "présentateur" pour ajouter des précisions, ramener les exemples à son site, etc.

Alors demain, je me demande bien ce que ça va donner. Les conférences seront sûrement intéressantes mais j'appréhende un peu les pauses, parce que c'est le moment où les gens socialisent et ça me stresse, je connais pas les règles - ou du moins maintenant je commence à les connaître mais j'ai pas toujours la répartie suffisante - et j'en ai un peu marre des gens qui sortent leur portable au bout de 5 minutes de conversation non pas pour prendre ton numéro comme on fait en France (ce qui signifie "je trouve que tu es une personne intéressante, je veux pouvoir te recontacter") mais pour te montrer leur site web, leur blog, le blog d'un ami à eux qui fait des trucs très bien...

J'ai du mal à adhérer à cette idée de l'auto-promotion permanente. Je comprends le but, mais je n'ai pas envie de faire comme ça, personnellement. Donc je dis le strict minimum pour montrer que je joue le jeu, mais ça me met un peu mal à l'aise, parce qu'il se passe toujours la même chose avec ce genre de rencontre, les gens sont très enthousiastes mais ça ne débouche sur rien de concret, à la fin tu connais leur prénom et éventuellement l'adresse de leur site web - pourvu qu'ils me donnent pas de carte de visite sinon je vais exploser de rire en pensant à la scène d'American Psycho - mais tu ne sais pas, finalement, s'ils aiment leur métier, s'ils ont de l'humour, qui est leur metteur en scène préféré et s'ils trouvent que c'est aussi grave pour Fillon que pour MAM cette histoire d'avion basané.

En France ce serait possible à condition de tomber sur quelqu'un avec qui on a des centres d'intérêt communs. Aux Etats-Unis, on se dévoile beaucoup, mais sur des sujets convenus. Le travail (aspects positifs uniquement), la famille, le rêve qu'on veut accomplir dans les années qui viennent. C'est tout.

Ce que j'aime, ce sont les conversations à deux, où on est vraiment que deux, que ce soit professionnel ou amical. Entre faire une soirée avec 10 invités et passer quelques heures avec une seule personne, je choisis la 2ème option. Eh ben professionnellement, c'est pareil, plutôt que de faire des sourires à tout le monde, je préfère m'adresser à une seule personne et essayer de savoir ce qu'elle a vraiment à me dire.

Et il se trouve qu'il y a deux jours, ça a porté ses fruits. (Je voulais pas en parler sur ce blog mais je peux pas m'en empêcher parce que je suis vraiment trop satisfaite d'avoir pour une fois suivi mon intuition avec cette histoire de tweet négatif).

3 commentaires:

  1. Tu as raison je pense que tu peux faire une exception et faire ton autopromotion sur ce coup :) Bien joué !
    Pour le premier objet, aucune idée, une statue représentative d'un dieu égyptien ou peut être qu'il y a les viscères de quelqu'un dedans ? Comme dirait Obélix "ils sont fous ces égyptiens".
    Pour le deuxième je pencherai pour un crocodile momifié

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  2. Pour le n°2, OK, c'est sûrement un crocodile, mais le n°1 m'intrigue beaucoup. Je n'avais pas pensé qu'il pouvait être creux et s'ouvrir d'une façon ou d'une autre, mais ce n'est pas bête. Ça n'empêche pas que les pattes sont vraiment curieuses et qu'on a l'impression qu'on peut poser quelque chose dessus. Je donne ma langue au chat, égyptien bien sûr.

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  3. c'est un porte papier toilette en forme d'ibis(voyez le bec).

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