lundi 31 janvier 2011

Ohlala n°142 (Why the 3rd year should last 100 days)

Dans 100 jours, c'est fini !

Eh oui déjà, finalement c'est vrai que ça passe vite.
Et me dire qu'il reste 100 jours ça me met de sacrément bonne humeur.

En fait la 3A devrait durer 100 jours.
Si ma 3A avait duré 100 jours, j'aurais profité d'absolument chaque journée dans les moindres détails avec ce sentiment d'urgence qui m'est nécessaire pour agir.
C'est d'ailleurs ce que je m'apprête à faire désormais.

Vous me direz, ah c'est bien la jeunesse ça, toujours vouloir tout faire trop vite, en 100 jours on n'a le temps de rien. Certes, oui, mais que voulez-vous, je suis faite pour relever des défis (que je me lance toute seule) et pas pour faire les choses de la façon qui semble évidente.
Il y en a qui commencent, après 5 mois d'euphorie, à trouver que la France est quand même un peu loin et qu'elle a de bons côtés.
Quant à moi, après avoir trempé les orteils dans l'eau en déclarant "putain mais l'eau est glacée et j'suis sûre que ça descend à pique et que y a des cailloux avec des algues dégueu dès qu'on avance d'un mètre", je me sens enfin prête à profiter de tous les bons aspects de cette ville dont tout le monde rêve sauf ceux qui y vivent. Autrement dit, au lieu d'en rester à l'aspect clignotant vendu aux touristes, il est temps d'aller découvrir tous ces endroits zapés des Lonely Planet, ce qui ne les rend que + intéressants puisqu'il faut les trouver soi-même.

Hier, j'ai découvert Williamsburg.
Oh pas bien longtemps, juste un block. Pour visiter un appart qui va fort probablement devenir le mien dans 15 jours. Je vous en ai parlé hier, il n'est pas du tout parfait puisque toute en longueur, il faut donc traverser la chambre de la coloc pour aller dans la cuisine et la salle de bains. Il n'y a pas de lavabo dans la salle de bains. La douche fait 50 cm de large. Il n'y a pas de bureau.
Oui mais pour 15$ de + que ce que j'ai ici, je suis à un block de la ligne L, en 14 minutes à Union Square, en 25 minutes au bureau. Il y a une seule coloc. La rue est incroyablement calme. La voisine est super sympa. J'ai aimé la rue et l'immeuble dès que je les ai vus. Et surtout, comme le résume RJF : "Au moins t'es loin d'A.".
Je gagne au passage un canapé et une table basse. Et j'ai une porte d'entrée "privée" qui donne directement dans ma chambre.

Pour l'instant il n'y a rien de définitif, je n'ai pas donné la caution. Mais je n'ai rien vu d'autre dans Craigslist qui offre un si bon compromis. Il y a des choses + chères, des choses + loin. Des choses beaucoup + loin et beaucoup + chères. Mais là, pour 85 jours, je pense pas pouvoir trouver mieux - ou peut-être que si, mais tant pis.

Donc hier, je n'ai pas découvert grand chose de Williamsburg, mais ça n'est qu'une question de temps.

Hier j'ai aussi fait un petit passage dans le Brooklyn "commercial" autour de Borough Hall (prononcer "Bôwo Ho"), là où y a plein de boutiques comme dans Manhattan - mais en + mignon parce que les immeubles font 3 étages et sont en brique.
J'ai fait un passage dans le Housing Works qui se trouve dans ce coin (ok j'avoue je suis allée à Borough Hall exprès pour Housing Works) et au lieu d'acheter encore des vêtements, j'annonce fièrement à mes parents que j'ai acheté un livre ! En fait j'aurais pu en acheter plein parce qu'ils coûtaient tous 3 ou 4$, notamment le bouquin d'Huntington sur le "clash des civilisations", mais je savais que je le lirais jamais donc j'ai gardé de quoi m'acheter 3 dunkin' donuts Chocolate Froasted et j'ai juste pris "The curious incident of the dog in the night-time" de Mark Haddon - livre chaudement recommandé par tout un tas de gens, que j'ai commencé hier et que j'aime déjà beaucoup.

Aujourd'hui, pour profiter de cette brusque frénésie de découverte et de ce premier jour de soleil depuis longtemps, j'ai marché jusqu'à Prospect Park, le grand parc de Brooklyn conçu par les mêmes gars que Central Park mais censé être + "sauvage".
Les 30 minutes de marche en longeant les stations service, les parkings et les supermarchés miteux valaient le coup : ce parc est génial !
Certes Central Park c'est impressionnant parce que c'est en plein milieu de Manhattan. Mais ça reste bien dompté, y a des allées bien tracées et goudronnées et tous les chemins sont dégagés dès qu'il neige.
Dans Prospect Park, à part sur les routes principales bien déneigées, il fallait suivre les chemins déjà tracés par les précédents aventuriers sous peine de s'enfoncer brutalement et aléatoirement de 10, 20 ou 30 cm dans la poudreuse. Pour le coup, on se sentait vraiment dans les bois, je me sentais comme à La Palmyre (sauf que les arbres c'étaient pas des pins et que j'ai jamais vu de neige à La Palmyre vu que j'y vais toujours entre avril et octobre). Et quand on sait à quel point j'adore marcher dans la neige, on imagine mon degré de satisfaction (des fois je faisais exprès de marcher à côté du chemin pour essayer de trouver la technique qui permet de pas s'enfoncer. J'ai pas trouvé).

Tout la partie ouest était déserte, c'était génial, j'ai longé le zoo (j'y reviens peut-être samedi prochain) puis je me suis enfoncée entre les arbres en suivant des chemins au hasard.


Une fois au centre du parc, j'ai découvert que j'étais loin d'être toute seule,  il y avait en fait des centaines de gens qui faisaient de la luge et des batailles de boules de neige.

Je ne sais pas trop à quoi sert cette sorte de vallée au milieu de la forêt, mais ça fait des supers pentes pour les luges (dans le fond, les petits points noirs sont des êtres humains)

Il y avait de super jolies couleurs qui ne rendent rien du tout en photo. On note au passage que contrairement à l'impression qu'on pourrait avoir, il n'y a pas 10 cm de neige mais une petite cinquantaine.


Cet arc de triomphe est posé sur la place à l'entrée principale du parc, place qui s'appelle Grand Army Plaza.
Je sais que cette arche est connue et qu'elle a une histoire mais j'ai la flemme de rouvrir le Routard pour la raconter.

Brooklyn Public Library. On ne se refuse rien (oui ce qui brille c'est de l'or).

C'était vraiment une promenade très agréable. Je suis de plus en plus habituée au froid, en fait je ne me rends même plus vraiment compte qu'il fait tout le temps légèrement en-dessous de zéro. Il faut dire qu'aujourd'hui il n'y avait pas du tout de vent.

Dans les semaines qu'il reste, j'ai l'intention de m'intéresser enfin aux musées, puisque je n'en ai pas vu un seul depuis le mois d'août alors que c'est l'un des attraits principaux de NY.

F-Z m'a proposé ce soir une soirée spéciale du MoMA jeudi prochain, ça a l'air marrant, y a carrément un DJ et un bar.
Samedi prochain je tenterai sûrement le Brooklyn Museum of Art puisqu'il est gratuit les soires des premiers samedis de chaque mois, ainsi que le Brooklyn Botanical Garden gratuit les samedis matins, même s'il ne doit pas y avoir grand chose à y voir en cette saison.

Voilà, Swan a décidé de devenir un peu + curieuse, il était temps de prendre de bonnes résolutions : on est le 31 janvier depuis quelques secondes.

dimanche 30 janvier 2011

Ohlala n°141 (Why I wanna move out)

Si vous suivez ce blog un peu régulièrement, vous pensez savoir pourquoi j'ai décidé de déménager.

Pour ceux qui n'ont rien suivi, je ne vous en veux pas et je vais même vous faire un petit résumé - qu'est-ce qu'elle est trop cool cette blogueuse dis donc on reviendra + souvent par ici - sachez que dans les épisodes précédents j'ai fait le récit quotidien et épique des lubies de ma "landlady".

Au passage, merci aux Anglais d'avoir inventé un mot spécial pour "celle qui possède un appart et qui le loue", déclinable au masculin comme suit : "landlord". En français on dit "propriétaire" et même après avoir connu durant déjà 3 ans le statut de "locataire", je ne me fais toujours pas à l'idée de dire "mon propriétaire a changé mes fenêtres" parce que bordel je suis une jeune femme libre et indépendante, du moins j'aime bien le penser et avoir un "propriétaire" me donne l'étrange sensation de porter un collier invisible.

Si quelqu'un sait pourquoi il y a des piques sur les colliers pour chien, qu'il parle.

Donc on pourrait penser que je déménage parce que j'en ai marre d'A. qui :
- entre dans ma chambre quand je suis pas là
- placarde des règles d'utilisation de la cuisine qui précisent qu'il faut laver ses couverts et vider l'excédent d'eau de la bouilloire quand on se fait un thé sinon ça attire les cafards
- est + hypocrite qu'un ministre qui dit "il est très bon votre saucisson" au Salon de l'Agriculture
- méprise ses colocs, tente de nous diviser, nous ment, nous appelle "Sweetie", considère que nous sommes forcément connes puisque + jeunes qu'elles (K. a quand même 32 ans MAIS BON).
- cache la vaisselle
- hurle en permanence de rire au téléphone ce qui bouffe notre connexion internet j'en suis persuadée
- prend tout le temps un air souffreteux quand on lui demande si elle a passé une bonne journée
- considère que toute tâche un peu pénible doit être réalisée par un homme
- ne tolère aucune contradiction et pas même la moindre réserve quant aux règles qu'elle entend faire régner dans "son" appartement dont elle n'est pas propriétaire en fait
- communique avec nous par email et attend que nous ayons quitté la cuisine pour s'y rendre
- est la seule personne au monde qui est si puérile et manipulatrice que je n'arrive pas toujours à faire semblant d'être au moins polie et aimable avec elle.

Certes, ces quelques modestes points ont joué un rôle dans la prise de décision.

Mais si je quitte cet appart c'est surtout parce que :

  • J'adore visiter de nouveaux appartements !
C'est vrai quoi, c'est trop génial, tu contactes quelqu'un, il te donne l'adresse de chez lui et il t'ouvre la porte et il te montre tout comment il vit gratuitement. C'est passionnant.
Aujourd'hui je suis allée chez une Japonaise qui habite dans un endroit trop trop bien, en plein Williamsburg, dans une rue super tranquille, à un block du métro L qui m'amène en 25 minutes sur mon lieu de travail. L'appart n'est pas parfait puisqu'il n'y a pas de lavabo dans la salle de bains, il faut se servir de l'évier de la cuisine pour se laver les dents, mais je trouve le quartier vraiment cool et c'est marrant de vivre de façon un peu rock'n'roll pendant 3 mois.

Vraiment je trouve ça trop bien d'entrer chez les gens et de voir où ils vivent, de se promener dans leur quartier en se disant "il ou elle vit ici, il ou elle marche sur ce trottoir tous les jours", j'ai toujours trouvé ça fascinant de penser que tous les gens qu'on croise dans le métro, quand ils sortent, ils disparaissent de notre vie mais ils en ont une à eux, quand les portes se referment c'est la fin de leur existence pour nous mais pour eux au contraire c'est la suite de leur vie, ils vont retrouver un ami d'enfance ou acheter un chien à leur fils ou faire l'amour avec leur femme après lui avoir offert un nouveau boxer Victoria Secret, j'adore imaginer leur vie et savoir que je suis forcément super loin de la vérité.

En fait depuis que je sais que je vais partir, j'aime mieux mon propre appart. A. est redevenue adorable et elle hurle que ça sent super bon en entrant dans la cuisine alors que je fais cuire des pâtes et du poulet pané. Et puis je sais désormais apprécier la propreté quand je compare à la gueule du loft de l'autre jour.

C'est tout juste si, même quand j'aurai déménagé, j'ai pas envie de continuer de lire les annonces pour aller visiter des appart, je pourrais même chercher des trucs + haut de gamme genre dans SoHo ou TriBeCa, juste pour pouvoir entrer dedans, discuter avec les colocs et repartir. Ce serait rigolo.

Mais il y a une autre raison qui me pousse à vouloir déménager :
  • Mes colocs volent ma nourriture.

Je vous jure.
Début octobre 2010, lors de ma première visite à Trader Joe's, j'ai acheté un paquet de haricots verts surgelés. Je l'ai bien rangé dans le congélateur. Et puis je l'ai oublié. De temps en temps il me revenait en mémoire, je songeais "oh zut c'est vrai que j'ai toujours pas mangé ces haricots, il faudrait que je me force quand même, c'est les seuls légumes que j'ai achetés depuis que je suis aux Etats-Unis".
Ce soir, en ouvrant le congélo pour récupérer un morceau de poulet pané, je me suis souvenue de ce paquet vert et je l'ai cherché et IL A DISPARU.
Quelqu'un a mangé mes haricots.
Quelqu'un s'amuse à détruire ma santé en me privant de légumes.
C'est insupportable et inadmissible.

Ici un petit point culinaire s'impose.
En fait j'ai menti, j'ai mangé quelques légumes depuis le mois d'août : 3 ou 4 barquettes de poivrons, une moussaka à Lyon et les légumes de ma maman quand je suis rentrée à Noël.
Mes repas se composent essentiellement de pâtes et de riz, dans une proportion encore + élevée que quand je vivais à Paris.
Et depuis la mois d'août... j'ai perdu 2 kilos.
Alors amis lecteurs, sachez-le, on vous ment. Le lobby surpuissant des vendeurs de légumes vous ment. Arrêtez de manger ces choses insipides voire pas bonnes qui ne servent à rien dans votre alimentation puisqu'elles contiennent essentiellement juste de l'eau - sérieusement, c'est quoi la composition des légumes, j'aimerais bien le savoir, à mon avis à part quelques vagues vitamines qu'on peut trouver avec un goût meilleur dans les fruits, y a pas grand chose. Les haricots verts ne font absolument pas maigrir. Non, ce n'est pas parce qu'on mange un truc long et fin qu'on devient pareil. Sinon ma forme actuelle serait la suivante :



Pour finir, autre point culinaire qui va rassurer mes parents : j'ai nommé Le Clara "coach culinaire" ce soir-même après avoir réalisé que je n'exagère même pas quand je fais la maigre liste de ma consommation de légumes et que Magda elle, certes elle a 7 ans de + que moi, mais elle fait des vraies choses à manger et je suis jalouse (ce soir elle a fait un gâteau au café génial). 
Donc Le Clara, désormais, me donnera une fois par semaine le nom d'un plat que je devrai réaliser dans les 7 jours qui suivront. 
Comme ça je devrais apprendre à cuisiner 13 ou 14 plats d'ici la fin de ma 3A.
Et quand je vais rentrer, je serai bonne à marier. Hourra !

samedi 29 janvier 2011

Ohlala n°140 (Why you should adapt your clothes to your trip and not only your destination)

Deuxième partie du récit de la veille :

Retour à New York donc après avoir passé la nuit à Washington. Là-bas le métro a la bonne idée d'être toujours souterrain, donc il ne subit pas d'importants retards comme à New York. Ceci dit il a la mauvaise idée de fermer la nuit et certains jours fériés - on s'habitue vite au luxe, même quand il fait + de bruit qu'un avion et qu'il pue.

On notera également un autre point intéressant à New York : la neige ressemble à de la vraie neige et il y en a beaucoup. A Washington, la neige est dégueu, ne tient pas, s'entasse en fondant à moitié si bien que vous pouvez toujours rêver pour batifoler dans la poudreuse, à Washington la neige c'est tout de suite de la bouillasse grise qui fait floc floc.

En fait c'était de la glace à moitié déjà fondue qui tombait du ciel et en 15 minutes mon sac il ressemblait à ça :


Alors qu'à New York, c'était super joli, regardez un peu :


34th Street vs Central Park


C'était le parfait cliché new-yorkais qu'on m'avait vanté : les enfants d'Upper West Side qui sautillent dans la neige et fabriquent des bonhommes...

... les écureuils qui batifolent...

... les ados de l'Upper East Side qui viennent aussi faire un bonhomme mais qui voient les choses en + grand, comme le salaire de Papa East vs Papa West...

... et malgré tout l'impression d'immensité, de calme et d'harmonie reste, amplifiée par le combo Central Park + neige.

Oh le petit con. Si j'avais grandi à New York, c'est moi qui aurais été à sa place et Le Frère en-dessous. Et je me serais faite engueulée mais je m'en fous, c'est vraiment trop bon de faire chier Le Frère.

J'arrive toujours pas à trouver ça normal, ces tours qui apparaissent dans le fond, on dirait un photomontage.

Bon l'idéal serait de retailler les photos, parce que là par exemple on voit rien, alors que le + mignon bonhomme de neige de Central Park se cache dans cette image (on peut cliquer pour agrandir).

En fait le truc génial avec Central Park, c'est qu'il y a des vraies collines. Là on s'en rend à peine compte, mais y a des endroits où tu finis vraiment essoufflé quand t'arrives en haut.

Un bien joli tas de neige dans une rue de l'Upper East Side.

Et pour finir, ma brave petite Lefferts Avenue dans Brooklyn.


En tout j'ai passé plus de deux heures dans la neige sans jamais souffrir du froid. Comme quoi comme dit Alexandra en citant les Norvégiens : "il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que de mauvais vêtements" (jamais j'aurais pensé devenir clémente avec le froid, comme quoi la 3A ça ouvre encore + l'esprit qu'on ne pense).

Et puis le soir j'ai répondu pour la 15ème fois à une annonce Craigslist sans y croire (je trouve ça hallucinant, je sais pas, je dois dire un truc qu'il faut pas dire, en tout cas j'ai eu que deux réponses en une semaine de recherche) et tadaaaam la fille m'a enfin répondu ! Il se trouve que c'était une Française et qu'elle bossait à l'ONU donc je me suis dit ah cool enfin une piste sérieuse.

Elle me dit qu'elle fait visiter l'appart dès le soir-même, alors je lui réponds que je peux venir de suite - sinon il aurait fallu attendre samedi aprèm et les appart ça part vite à New York. Donc allez hop, même s'il fait froid et que j'ai l'impression de pas avoir dormi depuis 3 jours, je mets mon écharpe et je m'en vais prendre... le bus ou le métro ?
Soit le bus B43, qui passe au pied de chez moi et qui monte tout droit vers le Nord jusqu'à juste à côté de mon futur potentiel nouvel appart, mais qui est annoncé avec des changements de route à cause de la neige. Google Map annonce 31 minutes de trajet.
Soit le métro 3 presque jusqu'au bout puis changement pour le L et là je me tape 11 stations et j'arrive dans les parages. Google Map annonce 50 minutes de trajet.

Bon, tentons plutôt le métro, le bus c'est trop aventureux, et puis je déteste les bus.
Oh mais le B43 passe à l'instant même devant mon nez ! c'est un signe !
Je monte dedans. Et on redémarre pas. Parce que y a une voiture garée au milieu de la route. Après 5 minutes de klaxonnage intensif, on bouge. De 25 mètres. Feu rouge. Feu vert. Mais on peut pas bouger parce que les voitures avant nous de l'autre côté du carrefour on pas avancé, ça klaxonne mais ça change rien. Ah on bouge. Et puis on s'arrête à nouveau, en dépassant à moitié sur le carrefour. BON. Je suis maudite, je descends de ce bus qui avance moins vite que si j'y allais à pied et je prends le métro (au moins il m'a amenée juste en face de l'entrée du métro).

C'est un métro 4 qui arrive, je le prends quand même. Au terminus, j'attends le métro 3 qui lui continue + loin. Un métro arrive. Ah, c'est un 4. Un autre. Ah c'est un 4. Bon bon bon. J'attends que depuis 20 minutes hein ceci dit, c'est pas comme si je travaillais demain à 9h et que là il était déjà 21h45 et que je dois me taper le trajet retour ensuite.

Finalement une rame 3 se ramène et m'emmène à Junius Street.
En fait il n'y a pas de vraie connexion entre le 3 et le L. Il faut sortir du métro, marcher 2 blocks et prendre l'autre ligne. Je me demande un peu pourquoi jusqu'à ce que je découvre que le L est hautement aérien. Genre un bon petit 3 étages. Ah ben oui, forcément. Donc ok je sors du 3. Le mec qui me regarde fixement depuis 2 stations descend aussi et quand je passe à sa hauteur il dit "Beautiful".
Bravo Swan, quelle formidablement riche idée d'aller dans un quartier que tu ne connais pas, super loin de Manhattan, à 22h ! Oh mais dis-moi, est-ce que pour tout arranger tu serais pas en jupe ? Mais si ! Vraiment, tu es très adaptée à la survie de ton espèce comme fille.
Sachez qu'en semaine à 22h entre Junius Street et Lavonia Avenue, il n'y a que des hommes. Et ils se déplacent en file indienne pour pas rester seuls. Sauf les serial killers, c'est comme ça qu'on les reconnaît. Ah ben tiens justement, un gars seul qui te fixe, quand on parle du loup... En + tu t'es trompée de direction et au lieu de suivre la file indienne tu as tourné dans l'autre sens, donc maintenant tu marches toute seule dans la rue. Dans la neige. En jupe. Normal.
Et là j'arrive au pied d'un escalier en fer, heureusement que j'ai vu des gens y grimper sinon jamais de ma vie j'aurais imaginer qu'il fallait grimper sur ce truc qui ressemble fort à une passerelle entre deux miradors surplombant un champ de mines et de barbelés. Sans déconner. Si je vendais de la drogue et que je violais des chihuahuas, je choisirais exactement cet endroit pour le faire.

Finalement en courant sur une petite trentaine de marches je chope un "L train" juste avant que les portes ne se referment (elle me dit quel étage et sa voix me fait quitter la terre ferme alors les chiffres daaaansent... Hum, pardon). 11 stations + tard je suis à Montrose station, je me perds dans un agglomérat de résidences, j'hésite, je fais demi-tour, puis je me dis que si, ça doit bien être par là, dans cette rue aux façades sans fenêtres avec des poubelles qui font le dahu entre le trottoir et le caniveau. Drôlement sympa comme coin dis donc, y a pas de réverbères et tous les bâtiments ressemblent à des hangars désaffectés.

J'arrive devant le bon numéro, la cage d'escalier a les murs à nu, les marches font un bruit métallique, y a des tags partout. Je me sens revenir 4 ans + tôt quand je visitais des écoles d'arts appliqués en masse. En fait l'accès au 4ème étage est fermé à clé. Je redescends, un mec m'ouvre la porte du premier (en tirant fort dessus, voilà qui est rassurant, je sais quoi faire si j'oublie mes clés) et m'indique le chemin pour trouver l'ascenseur.
J'arrive devant le bon appart. Je frappe. La Française de l'ONU m'ouvre. Elle est sympa, très cool, elle me fait la visite, elle a l'air de bien aimer l'endroit. Bon. Bah je suis pas sûre que ce soit vraiment un coin pour moi. En fait c'est un loft. Autrement dit c'est un espace immense dans lequel des pièces ont été à peu près aménagées. La pièce principale est cool, même si la cuisine a un fort air de "bon bah on a récupéré des trucs à droite à gauche et puis on a bricolé le réseau pour les brancher". La pile d'assiettes dans l'évier est impressionnante, ça fait 6 mois que j'avais pas vu ça et le retour à la normalité est brutal. Les 4 sacs poubelles pleins à craquer à côté de la porte d'entrée, ça fait pas très clean - mais au moins c'est honnête, elle essaie pas de cacher que c'est le bordel, on visite l'appart en l'état. A moins qu'elle ait "rangé" avant ma venue. Doux Jésus je refuse de le croire.

Bon le problème c'est la chambre, elle fait 1,80m de hauteur de plafond, elle est peinte en vert pâle (mais un vert pâle de mauvais goût, pas un vert pâle romantique), elle fait moins de 10m²  et la "fenêtre" ventée dans l'annonce m'évoque plutôt une meurtrière.
Un autre Français se ramène pour voir l'appart, il a pas l'air beaucoup + emballé que moi. On dit qu'on va donner des nouvelles. Une fois dans l'ascenseur on se dit rapidement que c'était pas trop la peine de se déplacer, surtout que le loyer tourne quand même à + de 870$ une fois les charges incluses, soit presque 150 euros de + que pour ma chambre actuelle.
Putain ce que ça fait du bien de parler à un Français, de pouvoir avoir une vraie conversation sans tout le temps chercher ses mots, juste faire connaissance vite fait en marchant vers le métro, apprendre ce que l'autre fait là, partager ses impressions sur NY, se souhaiter bon courage et se faire la bise (!) pour se dire au revoir (j'ai failli faire un hug putain, j'ai commencé à lancer mon bras en l'air et puis j'ai vite rétrogradé et j'ai juste vite fait posé ma main sur son épaule histoire de pas avoir agité le bras pour rien).

Allez hop retour dans l'autre sens vers Lavonia Avenue, j'ai hâte dis donc, maintenant il est 23h passées. J'arrive sur la plateforme du 3, je suis toute seule avec un gars aux cheveux grisonnants. Bon. Je fais les cent pas. Le panneau d'affichage n'affiche absolument rien donc on sait pas quand arrivera la prochaine rame. Bien bien bien. Comme j'ai pas de portable, je sais pas quelle heure il est ni depuis combien de temps j'attends, mais je sais par contre qu'il y a déjà 3 rames qui sont passées dans l'autre sens.
Le gars décide de me parler : "d'habitude il arrive en 2 ou 3 minutes, c'est pas normal qu'il soit aussi en retard vous savez !". Ah. Ben merci de l'info, ça le fait pas venir mais c'est gentil de me confirmer que je suis maudite.
"Vous êtes Russe ?" Ah non loupé mon gars. Merde, est-ce qu'en + d'être en jupe, j'ai l'air d'être une fille de l'Est qui a des gros seins ?
"Nan j'suis française. Et vous vous êtes russe ?" "Nan turc". Ah ben au moins j'avais bon sur un point, tu roules les "R".
Et là, phénomène de mixage culturel, entre la solidarité de déraciné et l'intégration américaine, il se met à me raconter sa vie. En 10 minutes je sais comment il s'appelle, où il a grandi, dans quels pays il a vécus, quel âge a son fils, ce qu'il va faire quand il sera retraité (retourner en Turquie), où il a passé ses vacances de Noël (à JFK comme moi dis donc).
Le métro arrive enfin. Il continue de me parler et s'assied à côté de moi, il m'explique qu'il est venu me parler pour être sûr que je me ferais pas agresser par quelqu'un parce que dès qu'il m'a vue il s'est douté que j'étais pas du quartier. Oui bah c'est bon je le SAIS que je suis inconsciente et en jupe. Et là, il fait quoi ? Truc typique d'Américain (on a déjà coché la case "by the way nice to meet you, I'm John") : il me sort son téléphone portable et il me présente toute sa famille et il me montre des photos de sa nouvelle copine et de son fils et de lui à tel endroit et de la fille de sa cousine.

J'aimerais comprendre. J'aimerais que quelqu'un qui s'y connaît un peu me raconte pourquoi les Américains ont le besoin irrépressible de te montrer des photos de leurs proches. Que les gens aient des photos de ceux qu'ils aiment sur eux, bon, je veux bien, j'ai bien emmené une dizaine de photos à NY et j'en ai une de RJF dans mon porte-feuille (révélation carte postale du jour). Mais bordel pourquoi les montrer à des gens que tu ne connais pas et que tu ne reverras jamais et même que tu vas oublier dans 5 minutes puisque c'est la règle aux USA de discuter avec le premier venu et de le rayer aussi sec du disque dur ? Pourquoi ? It doesn't make any sense !

Bon ceci dit c'était cool, j'ai bien aimé discuter avec ce type, jamais j'aurais tapé la discute avec un mec de 50 ans dans le métro à Paris (ou alors j'aurais été célibataire, légèrement éméchée et il aurait insisté pour qu'on se revoie). Là non, t'arrives à ta station, tu dis "bon bah je descends là, nice to meet you!", l'autre répond "take care" et hop c'est fini, chacun repart de son côté. J'ai un peu de mal à me faire à cette habitude de déballer toute sa vie d'un coup au milieu d'un quai de métro, mais j'apprécie la simplicité qui entoure la discussion, sans sous-entendus, sans engagement ni même sans peur de ce que va penser l'autre.

Je vous ferais bien une petite conclusion spirituelle mais il est déjà 2h30 et cet article est déjà trop long.

vendredi 28 janvier 2011

Ohlala n°139 (How not to follow your father's advice)

Je suis fatiguée fatiguée fatiguée.
Si tous les jours de ma 3e année étaient aussi riches, je finirais par exploser.

Là il est déjà minuit et demi.
La nuit dernière j'ai dormi moins de 4h.
La nuit d'avant j'ai dormi à peine 5h.
Mon papa m'avait dit de bien me reposer, c'est rapé.

Mais il s'est passé plein de choses !

Là je vous fais juste un résumé rapide de Washington :
Il a fallu que je me lève à 5h pour être à Penn Station à 7h et prendre le train un quart d'heure plus tard.
Sauf qu'il s'est mis à neiger entre temps. Le voyage qui devait durer 3h30 a duré une heure de rab.
On est arrivés pile pour le lunch, ça tombait bien.
Cette réunion professionnelle (rien que ça) avait lieu dans un putain d'hôtel, dans une salle de réception très classe. C'était trop marrant (je rigolais souvent intérieurement) parce qu'on se serait dit dans un film quand il y a une réunion sérieuse et importante... et c'était le cas, dans la vraie vie. Avec des gens qui savaient vraiment de quoi ils parlaient et qui faisaient défiler plein de stats sur la somme moyenne rapportée par donateur par courrier, par mail, l'évolution possible, par an, par nombre de dons...
Je maîtrise pas encore tous les termes techniques mais au moins j'arrivais à suivre la conversation.
On a aussi parlé des techniques pour éviter d'être pris pour un spammeur quand on envoie des mails en masse, ça c'était vraiment intéressant.

Le soir on a dîné pas tous ensemble parce que beaucoup étaient partis avant la fin, mais on était quand même 8. C'était marrant, d'entendre une conversation américaine. J'arrive pas à savoir si c'est très différent d'une conversation française. Déjà parce que je fais pas souvent des repas d'affaires. Et puis parce que n'importe quelle conversation peut tellement partir dans tous les sens dans tous les pays, j'ai pas l'impression qu'il y ait forcément des figures imposées.

Ensuite, soirée chez Le Clara, évidemment je mourrais de fatigue mais ça nous a pas empêchées de parler jusqu'à + de 3h du matin. De tout et surtout de n'importe quoi. En mangeant des cookies faits maison.
Si vous avez le choix entre plusieurs amis, choisissez toujours celui qui cuisine bien. Ahahah. C'est malin en disant ça je vais perdre plein d'amis d'un coup. Je tiens à préciser, quand même, que ça fait des mois que je n'ai pas raté des pâtes. Il fallait que ce soit dit.

Au matin, réveil à 7h30 pour se traîner jusqu'au métro puis à la gare avant 9h, juste après un hub au Clara tout endormi. Sauf que notre train était annulé. On a été transférés sur celui de 10h. Entre temps j'ai découvert que j'avais oublié mon portable américain chez Clara, bravo la fouine. Heureusement je devrais le récupérer à la fin du week-end grâce au copain de la coloc de Clara, qui s'appelle Marine - la coloc, pas le copain.

Demain, je vous raconterai LA NEIGE parce que y en a encore eu en masse et puis surtout je vous raconterai ma soirée de là à l'instant, mais pour l'instant il faut que je dorme, vraiment, vraiment.

mardi 25 janvier 2011

Ohlala n°138 (Why you should always agree with the freaks)

C'est officiel, je quitte d'ici un mois cet appartement pour un nouveau !
Tellement nouveau que je n'ai aucune idée de son futur emplacement.
Mais j'ai même pas peur. Dans le pire des cas, je retomberai sur une maison de fous et j'aurai plein de choses à vous raconter ici tous les soirs. Quoi qu'il arrive, je déménage + près de Manhattan, c'est obligé. Ce soir j'ai répondu à une fille turque qui vit au sud de Williamsburg, LE quartier trop à la mode en ce moment à New York.
Après avoir vécu avec une Algérienne, une Brésilo-japonais, un Indien, une Suisse, une Polonaise, une Américaine et une Jamaïcaine, je vois pas pourquoi ne pas essayer une Turque !
Tout ce que j'espère c'est qu'elle me répondra, parce que depuis 3 jours tous les mails que j'envoie restent sans réponse. Bon de toute façon j'ai pas l'intention de bouger avant le milieu du mois de février donc il est encore trop tôt pour trouver des offres vraiment intéressantes. Ce qui va être compliqué c'est de trouver quelqu'un qui veut d'une coloc qui reste moins de 3 mois. Mais je suis certaine que c'est faisable.

En tout cas j'ai annoncé la nouvelle à A. et c'est super bien passé !
Il faut dire que j'ai abandonné l'éventuelle confrontation-clash à base de "je te dis tes 4 vérités" pour la jouer + "je te balance un gros mensonge puisque de toute façon tu passes toi-même ton temps à nous mentir et tu penses qu'on fait de même".

Autrement dit, je suis allée la voir dans la cuisine en prenant un air très fatigué (je fais très bien l'air fatigué depuis que je passe 2h dans le métro tous les jours et que je regarde le dernier épisode de la saison 4 de Dexter jusqu'à 1h du matin) et en lui disant qu'il y a quelqu'un de la même école que moi qui a une coloc qui change d'appart, donc je vais peut-être prendre sa place parce que je me sens un peu déprimée depuis que je suis rentrée de France et je me dis que vivre avec une Française ça m'aiderait sûrement à aller mieux.

Elle m'a dit qu'elle comprenait et qu'elle avait toujours du mal elle aussi quand elle partait en Jamaïque quelques temps et qu'elle revenait ensuite aux Etats-Unis. Je lui ai dit que je comprenais (quelle magnifique compréhension mutuelle).
Et puis là j'ai répété plein de platitudes qu'elle a l'habitude de sortir, du genre "je voulais vous en parler en face et pas dans un mail parce que je trouve que c'est très important la communication" et elle a répété combien elle était d'accord avec moi, combien elle comprenait, pour un peu j'avais droit à un hug de réconfort.

Cette personne est vraiment très étrange (mais une fois qu'on a compris son fonctionnement, on s'en sort).

Juste pour info, si certains d'entre vous trouvent que j'ai pas de chances de tomber que sur des folles, dites-vous qu'il y a pire : ce soir j'ai lu une annonce d'un mec qui propose un loyer gratuit en plein Manhattan à condition que sa coloc ne porte pas de vêtements quand il l'exige (mais rassurez-vous il n'est pas question d'avoir des relations sexuelles)

Et à l'instant il y a une asiatique qui propose pour la modeste somme de 900$ par mois un appartement où il y a une cuisine dans laquelle il est interdit de cuisiner parce qu'elle ne veut pas avoir de cafards.
Il est probable qu'on n'ait pas non plus le droit de prendre une douche parce que ça consomme de l'eau (douche qui se trouve dans la cuisine d'ailleurs, mais puisque la cuisine ne sert pas à manger on peut considérer que c'est une salle de bains après tout).

J'espère que maintenant, vous comprenez pourquoi tout le monde dit que New York est une ville exceptionnelle.

PS : demain il n'y aura peut-être pas d'article parce que je serai à Washington, eh oui à nouveau, pour une réunion avec plein de gens intéressants au cours de laquelle on mettra au point la stratégie de CH pour les mois et les années à venir. Journée intéressante en perspective... et fatigante puisqu'on prendra le train à 7h, ce qui implique de se lever à 5h !

lundi 24 janvier 2011

Ohlala n°137 (The letter A is a liar)

A force de vous parler d'A., j'en oublie de vous tenir au courant des autres péripéties dont ma vie géniale est peuplée.
Par exemple je ne vous ai jamais dit que j'avais récupéré ma valise après qu'Air France l'ait volontairement oubliée à JFK.
Donc pour ceux qui se seraient inquiétés, mais on dirait que vous n'êtes pas nombreux, ma valise m'est revenue le 6 janvier au soir (rappelons que je suis partie le 28 décembre).

Il y a quelques jours j'ai envoyé les factures des dépenses forcées au service Assistance Bagage d'Air France en les priant de bien vouloir me rembourser comme c'est écrit (quand on cherche longtemps) sur leur site. Je viens de passer 5 minutes à vous retrouver le lien et je vous le mets ici (<-- il faut cliquer sur le "ici") au cas où vous feriez partie de mes nombreux lecteurs "galérien de décembre" qui ont atterri ici en cherchant désespérément des infos sur les bagages disparus qui n'arrivaient pas. Cette page est la seule à mentionner qu'on peut être indemnisé et pour la trouver il faut cliquer sur le tout petit "Aide et Contact" en haut de la page d'accueil, puis attention, ne pas cliquer sur "Informations suite aux intempéries de décembre 2010" parce qu'ils se sont bien gardés d'y mentionner les 100€ de frais de première nécessité remboursée, il faut cliquer sur "déclarer un incident bagage ou un objet perdu" ce qui, on est bien d'accord, n'est pas ce que vous voulez faire puisque vous avez déjà déclaré à l'aéroport comme tout le monde que votre bagage ne vous avait pas été remis, mais continuons, on apprécie la tournure de phrase "Vous ne retrouvez pas votre bagage à votre arrivée ou celui-ci est endommagé ?" (hum comment dire, ce n'est pas que je ne le retrouve pas, c'est que vous ne l'avez pas embarqué) et on clique sur "Plus d'info" et là vous arrivez au paragraphe intéressant :
Votre bagage a été retrouvé et livré, mais avec plusieurs jours de retard ? Nous prenons en charge les frais de première nécessité que vous avez dû engager en raison de ce contretemps (par exemple, produits d'hygiène et de soin, vêtements…).
Pour être remboursé, adressez un courrier (au plus tard 21 jours après la livraison de votre bagage) en fournissant les justificatifs des dépenses (factures…), à l'adresse suivante :
Air France / Service Assistance Bagages
TSA 60001
60035 Beauvais cedex


Evidemment j'ai dû envoyer des tickets de carte bleue à la place de certaines factures puisque dans les pharmacies on ne te donne pas de petit ticket comme au supermarché qui récapitule tout ce que tu viens d'acheter. Je sens que ça va être coton pour se faire rembourser le produit à lentilles à 30€, mais ne crachons pas sur le lama avant qu'il ne crache lui-même, comme ça on pourra dire que c'est lui qu'a commencé.

Tout ceci me rappelle les commentaires d'Anonyme qui, passionné d'aviation, avait tenu à m'envoyer 3 liens différents menant à diverses pages d'information Air France (dont celle que j'ai mise en lien + haut).
Laure (là je précise pour mes parents sinon ils vont me demander qui c'est Laure comme ils ont demandé qui c'est Anne-Sophie aujourd'hui : oui c'est la Laure que vous connaissez, celle du lycée) m'a confirmé ce que je devinais, Air France paie (comme beaucoup d'autres entreprises) des boîtes qui emploient des web rédacteurs, lesquels sont chargés de veiller à ce qui se raconte sur le web et notamment sur les blogs influents (EH OUAIS RIEN QUE ÇA !) à propos de l'entreprise et ils laissent des messages pour calmer le jeu (oh ben oui c'est vrai je comprends c'est bien embêtant)/fournir une petite info utile (tiens voilà des liens vers le site d'Air France)/renverser le discours (quand même je plains tout le personnel qui a bien souffert)/parler d'autre chose (et merci pour les photos de l'aéroport !).

Bon après tout pourquoi pas, je suis pas du genre à "dénoncer" n'importe quelle "pratique", pour reprendre le vocabulaire "contestataire", je trouve ça légitime d'éviter que les gens disent trop de trucs négatifs sur toi et pour le coup ça aurait pu être utile si j'avais été moins persévérante pour trouver les liens - bon par contre venir me dire que la bannière d'information était bien placée, pour un mec qui a fait des études de comm, de marketing voire de webdesign, ça continue de me faire rigoler, m'enfin il fallait bien qu'il fasse son travail - pour info maintenant à la même place on trouve les infos pour les gens qui voyagent avec leur animal de compagnie, c'est dire si c'est un positionnement stratégique.

Bon, j'arrête d'être ironique parce que dans 3 ans c'est peut-être moi qui serai à la place d'Anonyme.

Tout ça pour dire que la lettre A est du genre menteuse.

On s'en rend compte quotidiennement avec A.
Aujourd'hui elle nous a envoyé un mail pour nous demander de ne pas ouvrir la porte aux gens qui disent qu'ils veulent emprunter notre escalier d'incendie pour pouvoir rentrer chez eux et elle en a profité pour nous rappeler qu'il ne faut pas ouvrir la porte aux gens qu'on ne connaît pas, chose qu'elle nous a déjà dite 3 fois. Cette femme va finir par me faire penser que mon père est laxiste au niveau des recommandations. Elle m'a aussi envoyé un mail rien qu'à moi pour s'excuser de ne pas pouvoir me rendre tout de suite les 20$ que je lui ai prêtés parce qu'elle... avait trop peur de sortir dehors pour aller jusqu'à la banque. J'imagine qu'elle fait allusion au fait qu'il y a de la glace sur les trottoirs. Le problème quand on ne sort pas du tout de chez soi c'est qu'on ne se rend pas compte que la glace a fondu.
Bref A. nous ment à longueur de temps, envoie des emails tordus pour nous faire passer des messages basiques (elle a quand même passé 3 lignes à s'extasier sur ma gentillesse pour un pauvre billet de 20$ et elle a juré à la fin qu'elle n'oubliera jamais ma gentillesse. Bah ça tombe bien parce que je serai bientôt plus là pour te le rappeler - je suis annonce demain soir que je pars). Hier, un type est venu - encore un type qu'elle va payer au noir et qui va faire un travail de merde - pour voir l'état du mur de notre salle de bain (la peinture se décolle encore) et elle a refermé la porte en lui disant qu'elle était "honorée de l'avoir rencontré". Nan mais qu'est-ce que c'est que cette mascarade ? A peine la porte refermée elle a poussé un très très long soupir d'exaspération, probablement quelque chose qui signifiait "que c'est épuisant de faire semblant de respecter un homme dont je n'ai que faire".

Mais Air France aussi n'est que mensonge (roh c'est bon j'ai le droit d'exagérer) puisqu'on nous a affirmé que nos bagages avaient été mis en soute quand on était encore à JFK alors que c'était tout à fait faux.

Quant à Anonyme, bon, il est payé pour se faire passer pour un autre, il faut bien gagner sa croûte et puis ça doit être marrant parfois comme boulot, tu dois lire des trucs gratinés - en tout cas quand je me suis occupée de trouver des gens qui parlaient de CH sur leur blog j'ai lu des trucs assez fous.

Et si on réfléchit bien, la lettre A est très souvent une petite garce, d'ailleurs c'est bien connu toutes les filles qui ont un prénom qui se termine en A sont des petites garces et les mecs adorent ça, c'est pour ça qu'elles ont + de partenaires sexuels (on note qu'en haut du classement les filles ont carrément DEUX A dans leur prénom de 5 lettres, appelez-ça une coïncidence si vous voulez).

Pareil à ScPo, tout le monde a le rêve secret de se taper un A, ne serait-ce que dans un électif, mais là encore cette petite garce ne se donne qu'à 10% de la promo (et c'est un peu toujours les mêmes).

Voilà, il ne me reste plus qu'à attendre le commentaire de June Prune qui me dira que je devrais pas traiter des filles de petites garces parce que les garçons on leur reproche jamais d'avoir plein de partenaires - ce qui est faux hein, parce que RJF s'il en avait plusieurs crois moi que je laisserais pas passer ça (enfin c'est vrai que de là à le traiter de petite garce... en fait ouais je suis vraiment pas féministe =D).
Et même si tu décides d'être clémente pour cette fois, n'hésite pas à commenter, parce que mes parents s'inquiètent et me demandent où tu es passée.

Ohlala n°136 (Moody bipolar me)

Quand j'étais ado, j'étais extrêmement lunatique.
J'étais comme le papier et les chats, je me froissais très vite.
Un morceau de musique pouvait me faire retrouver le sourire ou me plonger dans l'humeur la + sombre en quelques notes.

Depuis quelques jours, je suis ado à nouveau.
En 3A on est censé grandir, eh bien moi je régresse.
Sauf que quand j'étais ado, je me réjouissais même des moments dépressifs, parce que je voulais tout vivre en très fort et très grand, expérimenter tous les états, il fallait chercher mes limites en me réjouissant de ne pas les trouver, c'est comme ça que je me sentais vivante.

Maintenant je trouve ça beaucoup moins beau de souffrir.
Surtout que mes souffrances n'ont rien à voir avec celles de milliards d'autres êtres vivants, elles sont si futiles, si faciles à surmonter.
Il suffit d'écouter Train de Goldfrapp.

Et pourtant, j'ai besoin, parfois, d'aller mal.
C'est à l'intérieur de moi, peut-être bien même dans mes gènes, comme on dit aujourd'hui.
Il y a des périodes où le moindre détail prend des proportions folles, les autres ne comprennent pas pourquoi je me "prends autant la tête", j'ai conscience que j'en fais trop mais je ne contrôle plus rien.
Mais bon, comme dit Sénèque, "on ne trouve guère un grand esprit qui n'ait un grain de folie", uhuhuh.

Heureusement, pour compenser, il y a les jours où tout s'arrange, au-delà du prévisible.

Ce matin, en retournant sur le site d'IcelandAir, j'ai découvert que le billet d'avion à 300 euros existait à nouveau (probablement une sombre histoire de mémoire-tampon et de disparition auto-provoquée par mon premier achat-fail). Il est donc officiel que je rentre en France le 10 mai, le lendemain de l'anniversaire de ma Maman, c'est loupé de peu mais ça me laissera davantage de temps pour lui trouver un cadeau trop bien.

Et puis cet aprèm, j'avais rendez-vous à 16h avec F-Z, que j'ai rencontrée à Noël et qui est aussi en 3A.
Rendue un peu trop optimiste par le brillant succès du matin, je suis partie pile à l'heure et ai attendu le métro pendant 17 minutes. Evidemment je galère pour trouver le lieu de rendez-vous, Nunu Chocolates, 529 Atlantic Avenue, endroit adorable qui rappelle le café littéraire d'Orléans en mieux éclairé ou ce café près de Beaubourg avec faux ciel étoilé où j'avais bu du chocolat chaud épicé avec Boiseime, le chocolat chaud Nunu "small" est à 4$, tellement "small" que j'ai à peine dîné ce soir, note pour le futur : ne jamais demander le "medium", sauf après un jeûne de 3 jours. Donc j'ai eu une bonne demi-heure de retard, heureusement que F-Z avait amené de la lecture.

Et là, c'est juste fou, on a discuté de mille choses et on a dû partir parce que Nunu fermait, il était... 21h ! Cette discussion de 4h30 était vraiment une excellente surprise, on avait juste prévu de se retrouver pour passer un petit moment ensemble histoire de se donner des nouvelles et puis c'est parti dans tous les sens, on a évoqué nos stages (elle travaille chez Human Rights Watch, rien que ça) et puis la différence entre ScPo Paris et les campus délocalisés (elle a passé ses deux premières années sur le campus de Menton) et puis la dictature de la minceur chez les Français et puis quels sont les différents quartiers de Paris (qu'est-ce que cette ville me manque !) et puis quel est l'intérêt de boire de l'alcool... Bref on est allées au-delà d'une simple conversation "salu sava" et c'était drôlement sympa !

Vendredi 11, la directrice de la communication de Human Rights Watch fera une conférence pour raconter son parcours professionnels et F-Z va demander si je peux y assister. Ce sera l'occasion d'avoir un exemple de parcours dans l'humanitaire, d'autant + intéressant que je me verrais bien en direction de la communication d'une ONG, un jour. Tout ça relance la question du master à choisir dans quelques mois (semaines ?!), parce que F-Z m'a aussi dit qu'elle a rencontré pas mal de gens sur son lieu de stage qui ont fait des études très pointues (sur le Moyen-Orient ou en droit international par exemple) et qui se retrouvent à faire des boulots très peu gratifiants alors qu'ils ont 30 ans, alors que ceux qui sont à des postes importants ont en général commencé par une carrière en-dehors du monde associatif.

Donc, once again, l'école de communication semble un choix + sûr et même + pertinent.
Sauf que j'ai quand même toujours peur que ce soit très superficiel.
Blblbl, que tout ça est compliqué !

dimanche 23 janvier 2011

Ohlala n°135 (Putaindebordeldemerde)

Comme dit Margaux, c'est encore le Français qui est le + efficace pour jurer.
En fait, il n'y a plus de billet à 220 euros pour rentrer en France.
Il n'y a plus non plus de billet à 305 euros, il existait en début de soirée mais le temps que je comprenne ce qu'est un numéro de visa (en fait, personne ne sait, c'est soit le nombre de contrôle soit le nombre rouge, apparemment les deux fonctionnent), ma session avait expiré et quelqu'un d'autre avait acheté le dernier billet.
Maintenant les vols qui restent sont à 360 euros le 10 mai et 399 euros pour rentrer avant l'anniversaire de ma mère.
J'en ai marre.
J'en ai marre.
J'en ai marre.

Tout ça parce que j'ai hésité à rester parce que je me disais que tout le monde voyage pendant sa 3A alors peut-être que je devrais faire pareil même si j'en ai aucune envie.
Tout ça pour décider finalement de rentrer le lendemain de la fin de mon stage.
Tout ça alors que j'aurais pu acheter ce putain de billet dès le mois d'août parce que je savais très bien que j'avais aucune envie de m'attarder dans ce pays que je n'aime pas.

C'est pas un article de déprimée, c'est un article en colère, en colère contre moi, parce que je me pose tout le temps trop de questions, j'hésite, je fais chier tout le monde à demander des avis à droite et à gauche et à refaire des listes et des listes de points positifs et négatifs alors que je connais déjà très bien la réponse, BORDEL.

J'aurais dû acheter ce billet dès que j'ai vu qu'il était aussi peu cher.
Et j'aurais dû déménager dès le mois de novembre.

J'en ai marre de toujours pas savoir, à 20 ans, décider de quelque chose toute seule, de toujours demander son avis à tout le monde si bien qu'à la fin tout le monde me conseille de faire un truc différent et c'est encore + dur de faire un choix.

A partir d'aujourd'hui, j'arrête de me poser des questions et je commence à agir sans tenir compte des petites voix qui crient dans ma tête.
Et à partir de demain, je cherche un nouvel appart.

samedi 22 janvier 2011

Ohlala n°134 (How to lose 2 roommates in 3 days)

Oh putain.
Je viens de me taper une belle crise d'angoisse.
Mon ordi refusait de reconnaître son câble d'alimentation donc la batterie était presque vide et impossible de la recharger.
Je me dis "redémarrons l'ordinateur, ça devrait le réveiller".
Bon ben ça pourrait aussi l'endormir pour toujours. En plein redémarrage il a planté et s'est figé. J'ai appuyé sur le bouton d'allumage pour le forcer à s'éteindre... et le-dit bouton est resté enfoncé... J'ai bien mis 5 minutes à le faire ressortir. Autant dire que j'avais un peu peur de rappuyer dessus pour faire redémarrer l'ordi. Et même quand j'ai vaincu mon appréhension... ça n'a rien changé parce qu'il n'a pas redémarré.
Par contre effectivement le bouton s'est coincé à nouveau.
Pendant les 10 minutes qui ont suivi, je me suis sentie très seule du mauvais côté de l'Atlantique et j'ai commencé à me demander si Asus ça existe aux Etats-Unis et si ces chiens de capitalistes te réparent ton ordi même si t'as pas la preuve qu'il est sous garantie puisque la preuve est du bon côté de l'Atlantique qui est l'occurrence est le mauvais.

Et puis là, j'ai fait comme dans Lost.
Ce qui ne signifie pas que j'ai récité 4 8 15 16 23 42 en boucle ni que j'ai mangé des mangues et du riz pendant 3 ans ni que j'ai sauvé plusieurs fois la vie d'un ami en ayant un flash prédicteur d'avenir. Non ça signifie que j'ai fait comme Jack il dit dans le premier épisode de la première saison, j'ai laissé la panique m'envahir, j'ai compté jusqu'à 5, et à 5 c'était fini.

Ensuite j'ai tenté de rebrancher l'ordi et la petite diode "batterie en charge" s'est allumée. J'ai appuyé sur la bouton "Standby" et l'ordi s'est remis en marche. J'avoue que je comprends pas du tout ce qui s'est passé. Mais bon. L'ordi marche, l'espace intergalactique est rentré dans l'ordre et je vais pouvoir vous raconter les aventures d'aujourd'hui.

Il y a donc eu meeting dans un Starbucks (where else?) avec K., M. et moi-même.
Magda n'a pas le courage de bouger alors qu'il ne lui reste que 3 mois à passer ici.
Katerina c'est + compliqué parce qu'elle n'a aucune raison de se faire chier à rester alors qu'elle a déjà un emploi du temps de fou et qu'elle a besoin d'un appart sur le long terme... mais après la désertion (ô combien clairvoyante) d'Aris, A. a voulu s'assurer que ça ne se reproduirait pas et a fait signer un engagement de 6 mois à K., oui comme pour un forfait portable, mais en beaucoup + cher et avec aucun avantage à la clé, même pas de point fidélité. Ceci dit, c'est le genre de bail qu'on peut facilement invalider quand l'appart est infesté de vermine, ce qui est le cas (K. a tué récemment deux cafards... dans sa chambre - dont un de + de 5 cm).

Et alors moi, qu'est-ce que je décide ?
Bon il faut bien avoir conscience qu'elle va être furieuse que K. parte. Donc si je pars aussi, ça va devenir l'enfer. En même temps, c'est déjà du grand n'importe quoi, on n'est plus à ça près. A la limite, si je sais que je vais bientôt plus la voir, ça peut carrément aider à la supporter. Peut-être. Pas sûr.

Par contre, le truc que j'apprécie vraiment PEU, c'est que je viens de réaliser qu'elle entre régulièrement dans nos chambres quand on n'est pas là. Pour vérifier que c'est propre et qu'on ne garde pas de nourriture cachée ou de couverts, etc.
Ce qui est certes désagréable à penser. Mais qui est surtout absolument illégal.
Je savais déjà que plusieurs fois elle était rentrée sans m'en avertir auparavant puisqu'elle m'avait dit d'un air détaché "ah au fait tel gars est venu pour réparer ça donc il est allé dans ta chambre mais ne t'en fais pas je suis restée avec lui tout le temps". Hum comment te dire, en fait je préfère encore qu'il y soit seul parce que c'est ton über-présence à TOI qui me gêne.
Et puis quand il y a eu Joséphine la souris qui squattait ma chambre, elle m'a dit "Ecoute moi je fais tout ce que je peux mais j'ai noté quand je suis venue poser les rideaux dans ta chambre que tu avais un paquet de céréales et aussi une fois il restait une assiette sur ton bureau donc il faudrait peut-être que tu nettoies davantage...".

Mais la semaine dernière elle m'a carrément dit "ah j'espère que ton chauffage marche mieux maintenant, l'autre jour je suis entrée dans ta chambre pour me rendre compte et il m'a semblé que la température était normale". Trop mignon de t'inquiéter pour moi A., moi aussi je vais commencer à venir dans ta chambre voir si ton chauffage fonctionne bien, si ta fenêtre est bien fermée, si tu as bien refermé ta boîte à chips et puis je vais aussi rentrer dans ta salle de bains quand tu te laves pour vérifier que l'eau de ton bain n'est pas trop chaude tant qu'on y est.

Et ce soir, Magda m'apprend qu'A. a "vu qu'il y avait des miettes sur le bureau de Swan" il y a quelques jours. Effectivement il y a un matin où j'étais super en retard, j'ai mangé une tartine de Nutella et j'ai pas pris le temps d'enlever les miettes du bloc-notes qui m'avait servi d'assiette. Comme quoi j'aurais dû les foutre par terre comme ça elle aurait rien vu - à moins qu'elle aille aussi lécher mon sol, vas savoir.

Et pour tout arranger, M. m'a confirmé que quand elle frappe à une de nos portes et qu'on ne répond pas, elle entre, puisque c'est ce qu'a fait M. une fois (ne pas répondre) et A. a tout naturellement tourné la poignée pour entrer et chercher elle-même ce qu'elle voulait.

C'est clairement le petit détail de trop.
J'appelle mes parents demain matin pour parler élasticité budgétaire, mais je suis décidé à 90% à me casser de chez elle.
J'hésite entre la stratégie "évitons les vagues" qui consiste en "je prétends que j'ai une super opportunité + près de mon travail chez une amie qui a un cousin qui blablabla" et la stratégie "tu l'as bien cherché" que je préfère parce qu'elle permet de mettre les choses au clair, autrement dit lui envoyer un mail pour lui demander, puisqu'on en est à fixer de nouvelles règles, de ne plus entrer dans ma chambre en mon absence pour quelque raison que ce soit - ce à quoi elle répondra qu'elle est "very concerned" par le fait que je continue de garder de la nourriture dans ma chambre (dans un tupperware géant hermétique que j'ai acheté sur ses ordres, précisons-le), ce à quoi je me ferai un immense plaisir de répondre que si elle n'est pas capable de respecter la loi, je me vois contrainte de quitter cet appartement.
Autrement dit, quitte à se faire chier à retrouver un appart, autant au moins partir la tête haute et sans mentir et lui mettre la tête dans son caca puisqu'elle est très fière de ne jamais en avoir touché avec ses mains (true story).

vendredi 21 janvier 2011

Ohlala n°133 (Washington pictures)

Je vous les avais promises il y a plusieurs jours, voilà les photos de Washington !
Comme il faisait super super super froid (et que je n'avais pas de cache-oreille) (mais j'ai eu la présence d'esprit de porter ma capuche à fourrure ultra-douce) on n'est pas retournées du côté de la Maison Blanche et tout parce que y a pas de bâtiments pour arrêter le vent là-bas - et puis parce qu'on avait la flemme de bouger, c'était + marrant de manger le dessert le + calorique du monde.

Donc les images sont celles du Potomac, fleuve qui passe à proximité de l'université George Washington.
Fleuve qui était... gelé !
PREMIERE FOIS DE MA VIE QUE JE VOIS UN FLEUVE ENTIER GELER.
C'était super impressionnant, bon, sur les photos forcément vous allez pas trop vous rendre compte parce que, bien sûr, par essence, une photo ne bouge pas, donc on se rend pas compte à quel point c'est immobile.
Mais le résultat dans la vraie vie est irréel, c'est comme un arrêt sur image... oui, comme si on était à l'intérieur d'une photo, voilà.

On dirait une chouette jolie image de fleuve alors que non, c'est une photo de glaçon.

Pour ceux qui se diraient "chouette on peut patiner dessus alors", sachez que y en a qu'ont essayé, ils ont eu des problèmes.

Des mouettes qui se prennent pour Jésus-Christ-Sauveur-est-Ressuscité-et-marche-toujours-sur-les-flots, c'est pas courant. 
Mais une mouette avec les pattes dans la neige, je trouve ça encore + fou.



Et ouiii une fois n'est pas coutume, je vous montre ma tête, histoire de dire "Ahah mais oui j'y étais pour de vrai et j'étais vraiment en train de décéder de froid". Par la même occasion, vous pouvez admirer mon superbe manteau Comptoir des Cotonniers !

Et je vous laisse sur cette vision de rêve...

Ah non ! Que serait un article Ohlala sans une mise à jour "A. The Freak" ?
Ce matin, c'était la machine à café qu'elle avait planquée ! Bon moi je m'en moque, je bois pas de café. Mais bon, voilà, hein. On a donc décidé de se retrouver à l'extérieur de l'appart demain soir (je donne pas l'endroit pour qu'on puisse pas nous retrouver des fois qu'on nous surveille) (et parce que de toute façon on n'a pas encore fixé le point de rdv) avec Katerina et Magda, histoire de décider ce qu'on fait. 

Entre temps, ce soir, juste avant que je rentre, c'est Magda qui a eu sa première engueulade avec A., elle lui a demandé pourquoi elle avait caché les plats dans le salon sous un torchon hier soir et A. lui a répondu que c'était pour les nettoyer parce que les mouches s'étaient posées dessus... avant de l'accuser d'avoir elle-même caché un bol puisqu'il était introuvable et que ni Katerina ni moi n'étions présentes dans l'appart et que c'était donc forcément Magda qui savait où il était.

Autant dire que dans le mail qu'elle nous a envoyé pour relater l'incident, Magda semblait avoir perdu le peu de patience qu'elle avait encore avec A. (et qu'elle a gardé drôlement longtemps).

Un peu + tard nous avons d'ailleurs reçu la version d'A., pleine de points d'exclamations et d'expression "ahah mais quelle bonne ambiance il règne dans cet appart ahah ça y eeeest j'ai pulvérisé du produit paaaartout dans la cuisine les mouches vont toutes crever, j'espère que vous aussi vous êtes aussi contentes que moi, youpii youpii, ahah bon bah si on suit bien les règles dans la cuisine ça devrait pas se reproduire, certes ça change beaucoup nos habitudes mais ça en vaut la peine hein ? Ahahah... Allez a+ les filles !"

Et là je dis "EUH PARDON ??", les nouvelles règles "changent beaucoup nos habitudes" ?! mais elle se fout de qui ? On lavait pas nos couverts avant peut-être ?

Pendant que j'écrivais cet article, A. a reçu un coup de téléphone alors qu'elle était dans la cuisine donc j'ai pu entendre toutes ses réponses. J'ai pas pu tout comprendre parce que j'étais un peu loin et parce qu'elle disait pas grand chose mais quand ça lui arrivait elle glapissait la moitié du temps. Si j'ai bien compris, mais je suis pas absolument sûre, c'était l'avocat que Katerina a rencontré pour lui parler de sa volonté de quitter l'appart.
Pour le coup je suis frappée par la différence de réaction entre les Européennes (soit on se la ferme soit on lui explique que ça va pas en face à face) et la réaction américaine de K. qui est de s'en remettre direct à la loi.
Comme quoi même les expériences les + folles sont instructives.

A demain pour de nouvelles aventures !

mercredi 19 janvier 2011

Ohlala n°132 (Why you should never ever live with your landlady)

En rentrant à l'appart ce soir, les bras plein de sacs de course - j'en avais marre de tout le temps me restreindre, j'ai acheté du vrai pain (enfin du pain de mie Pepperdidge Farm aux céréales à la place du pain italien Family Dollar qui a un goût vraiment trop chelou et une consistance vraiment trop élastique)
ET DU NUTELLAAAA. Putain que je rentrerai en France plus jamais je me plains que le Nutella c'est cher. 5 dollars le petit pot, oui celui que tu manges en une seule fois normalement et t'as encore faim après. Bref, en rentrant à l'appart, j'ai découvert ça sur le mur de la cuisine :

 Vous pouvez cliquer pour mieux lire, je vous assure que c'est marrant
(si certains ont du mal avec l'anglais dites-moi, je vous ferai une petite traduction - probablement annotée, je vais pas pouvoir m'en empêcher)

Evidemment en rallumant mon ordi j'ai également découvert un joli mail explicatif qui nous priait de bien vouloir respecter les règles qui gouverneraient désormais la cuisine que nous partageons. Des règles assez terribles du genre "laver les couleurs avec du liquide vaisselle et s'assurer qu'il ne reste pas de nourriture dessus". Parce que je sais pas vous, mais moi en général je lave mes couverts avec du shampooing et je ne nettoie que les parties propres comme le manche, je fais bien attention de pas retirer la sauce tomate sur les dents de la fourchette, ça rajoute du goût quand on les utilise la fois d'après.

Alors j'ai voulu immortaliser le moment en prenant quelques photos dans la cuisine, en ayant une pensée émue pour Margaux et sa lutte révolutionnaire et solitaire au Canada.

Il est précisé dans les "nouvelles règles" qu'il ne faut jamais laisser de nourriture dans l'évier, ni de plats, ni de couverts. Vous avez sous les yeux l'évier tel qu'il est ce soir et tel qu'il a été en permanence depuis le mois d'octobre (sauf LA fois où j'ai laissé 3 pâtes dedans et qu'elle nous a envoyé un mail de protestation)

Il est également rappelé qu'il ne faut jamais laisser trop longtemps des plats dans l'égouttoir et que chacun doit s'occuper de ranger ses propres affaires. 
Parce que oui en effet ça déborde là, c'est plus possible. 
Je précise, parce que moi aussi j'aime bien faire des reproches de merde, qu'il m'est arrivé plus d'une fois (environ 4 ou 5 fois par semaine en fait) de ranger la vaisselle qui restait dans l'égouttoir avant d'aller me coucher, y compris la vaisselle que je n'avais pas moi-même utilisée. Par contre je laisse toujours la grande poêle et à la casserole à revêtement gris, parce qu'Audrey m'a interdit d'y toucher après l'Incident bacon. 
... Est-ce que j'ai mal lu ou est-ce qu'elle a bien exigé que chacune range systématiquement la vaisselle qu'elle a utilisé avant d'aller dormir ? Apparemment on ne lui a pas appris à laver ses couverts avant d'aller sucer ceux des autres - pareil elle exige qu'on ne laisse jamais des casseroles contenant de la nourriture sur le four, mais que je sache elle est la seule à manger cette hideuse soupe de poisson, donc...


Voici le comptoir que nous sommes censées laisser toujours propre dorénavant. En effet il y a bien besoin d'un bon décrassage, c'est assez indécent. Et comme dit Matthias, "on n'a jamais trop de couteaux".
Ah et puis hier soir quelqu'un n'a pas remis la cloche du micro-onde à sa place (au-dessus du micro-onde) mais l'a laissé traîner sur ce comptoir. Résultat on a une petite ligne qui nous rappelle où ranger la-dite cloche.

Comme dit Katerina sur Facebook : "lives with a kitchen reformist who just posted her 95 theses how to behave, cook, clean, and store food in the kitchen. Her theological contribution was announced with an email from an adjacent room. I live with a freak!"
Mais en fait, je vois pas comment je peux être étonnée du nouveau décret après l'Incident bacon, l'Incident pâtes... et surtout, comment être surprise de quoi que ce soit de la part de quelqu'un qui utilise un savon spécial pour laver ses fruits ?!

Résultat Katerina en a profité pour m'annoncer qu'elle se casse en mars.
Et tout ça me fait repenser au fait que Molly m'a proposé de m'aider à trouver un nouvel appart + proche de CH quand je suis revenue de France. Le problème c'est que ça risque d'être + cher. En même temps ça réduirait considérablement le temps que je passe dans le métro et ça me permettrait de ne pas vivre sans arrêt à la merci de la nouvelle règle arbitraire inventée par cette folle.

Alors certes, elle justifie cette nouvelle réglementation par le fait qu'il y a depuis 2 jours des mouches dans l'appart. Sauf que les mouches, elles sentent pas l'odeur de nourriture depuis la rue. Elles rentrent parce qu'il fait froid (par une fenêtre qu'ELLE a laissée ouverte). Et là vu le nombre, c'est tout simplement une mouche qui a réussi à pondre quelque part il y a des semaines, ça a fait des petits, il faut attendre que tout ça crève (en les aidant). Mais venir sous-entendre que c'est parce qu'on garde pas la cuisine propre !!

Quand je pense que j'ai des amis qui viennent de passer un mois en se lavant à la bouteille au milieu du désert australien et qu'il y en a d'autres qui ont mangé la nourriture préparée par leur guide indien qui s'était vomi dessus (littéralement) 3h auparavant...

Et puis bon, nous faire un cours sur quel pot utiliser pour mettre nos restes parce qu'il faut pas utiliser la vaisselle mais telle boîte prévue à cet effet... vous m'expliquez le lien avec les mouches ?

Cette femme est folle. Elle est folle et elle emmerde le monde parce qu'elle s'emmerde elle-même, elle n'a rien à faire de ses journées à part taper 2 pages de règles en majuscule.
Je la supporte de moins en moins parce que je sais pertinemment qu'elle est hypocrite avec moi, qu'elle fuit ma présence, mais elle continue de me répéter qu'elle adore la façon dont je m'habille, que cette couleur me va si bien...
Cette femme est incapable de vivre en colocation, elle n'aime pas notre présence, elle ne supporte pas que les gens n'agissent pas exactement comme elle agirait elle. Elle est incapable de se mettre à la place des autres, elle connaît les techniques pour manipuler les gens mais elle manque tellement d'empathie que ça ne fonctionne pas.

Bon, à part ça, il faudrait quand même que je vous le dise : j'ai vu Black Swan !!

Malheureusement le visionnage du film m'a été largement gâché par le fait que je l'ai regardé avec quelqu'un qui n'arrêtait pas de faire des commentaires et qui n'a pas du tout aimé (et qui n'aime pas du tout ce genre de film, allez savoir pourquoi elle a voulu le regarder). 

BREF.
Bien que cette personne m'ai énervée pendant toute la durée du film que j'attendais le + cette année, je tiens à dire que ce film est absolument génial et que + j'y pense, plus je l'aime.
Comme toujours, c'est Margaux qui en parle le mieux, par ici.

Pour mes parents, j'ajoute ci-dessous la bande-annonce, comme ça vous saurez de quoi ça parle puisque vous n'irez pas le voir (attention pour les autres lecteurs, c'est une bande-annonce qui raconte tout, donc si vous préférez les surprises, voyez le film plutôt que la vidéo ci-dessous).




Mise à jour à 1h du matin :
Dans la soirée, Audrey a caché toute la vaisselle qu'on avait utilisée dans la soirée et laissée à sécher dans l'égouttoir. A force de chercher, j'ai retrouvé une poêle, une assiette, plusieurs couverts, deux tasses, deux cueillères en bois, un grand bol et un verre... sur la table à manger du salon.
Magda dit qu'il faut en parler avec elle pour essayer de comprendre. Moi je dis que ça suffit et que si en + elle ose nous reprocher d'avoir récupéré la vaisselle qu'elle avait planquée, je me casse. Magda veut lui envoyer un mail demain pour demander des explications et proposer un rendez-vous pour qu'on parle. Je pense que c'est une mauvaise idée parce qu'elle n'est pas capable de faire des efforts pour les autres, elle ne comprendra pas qu'on conteste ses décisions puisqu'elle est la propriétaire.
J'en reparle demain matin avec Magda...