lundi 24 janvier 2011

Ohlala n°136 (Moody bipolar me)

Quand j'étais ado, j'étais extrêmement lunatique.
J'étais comme le papier et les chats, je me froissais très vite.
Un morceau de musique pouvait me faire retrouver le sourire ou me plonger dans l'humeur la + sombre en quelques notes.

Depuis quelques jours, je suis ado à nouveau.
En 3A on est censé grandir, eh bien moi je régresse.
Sauf que quand j'étais ado, je me réjouissais même des moments dépressifs, parce que je voulais tout vivre en très fort et très grand, expérimenter tous les états, il fallait chercher mes limites en me réjouissant de ne pas les trouver, c'est comme ça que je me sentais vivante.

Maintenant je trouve ça beaucoup moins beau de souffrir.
Surtout que mes souffrances n'ont rien à voir avec celles de milliards d'autres êtres vivants, elles sont si futiles, si faciles à surmonter.
Il suffit d'écouter Train de Goldfrapp.

Et pourtant, j'ai besoin, parfois, d'aller mal.
C'est à l'intérieur de moi, peut-être bien même dans mes gènes, comme on dit aujourd'hui.
Il y a des périodes où le moindre détail prend des proportions folles, les autres ne comprennent pas pourquoi je me "prends autant la tête", j'ai conscience que j'en fais trop mais je ne contrôle plus rien.
Mais bon, comme dit Sénèque, "on ne trouve guère un grand esprit qui n'ait un grain de folie", uhuhuh.

Heureusement, pour compenser, il y a les jours où tout s'arrange, au-delà du prévisible.

Ce matin, en retournant sur le site d'IcelandAir, j'ai découvert que le billet d'avion à 300 euros existait à nouveau (probablement une sombre histoire de mémoire-tampon et de disparition auto-provoquée par mon premier achat-fail). Il est donc officiel que je rentre en France le 10 mai, le lendemain de l'anniversaire de ma Maman, c'est loupé de peu mais ça me laissera davantage de temps pour lui trouver un cadeau trop bien.

Et puis cet aprèm, j'avais rendez-vous à 16h avec F-Z, que j'ai rencontrée à Noël et qui est aussi en 3A.
Rendue un peu trop optimiste par le brillant succès du matin, je suis partie pile à l'heure et ai attendu le métro pendant 17 minutes. Evidemment je galère pour trouver le lieu de rendez-vous, Nunu Chocolates, 529 Atlantic Avenue, endroit adorable qui rappelle le café littéraire d'Orléans en mieux éclairé ou ce café près de Beaubourg avec faux ciel étoilé où j'avais bu du chocolat chaud épicé avec Boiseime, le chocolat chaud Nunu "small" est à 4$, tellement "small" que j'ai à peine dîné ce soir, note pour le futur : ne jamais demander le "medium", sauf après un jeûne de 3 jours. Donc j'ai eu une bonne demi-heure de retard, heureusement que F-Z avait amené de la lecture.

Et là, c'est juste fou, on a discuté de mille choses et on a dû partir parce que Nunu fermait, il était... 21h ! Cette discussion de 4h30 était vraiment une excellente surprise, on avait juste prévu de se retrouver pour passer un petit moment ensemble histoire de se donner des nouvelles et puis c'est parti dans tous les sens, on a évoqué nos stages (elle travaille chez Human Rights Watch, rien que ça) et puis la différence entre ScPo Paris et les campus délocalisés (elle a passé ses deux premières années sur le campus de Menton) et puis la dictature de la minceur chez les Français et puis quels sont les différents quartiers de Paris (qu'est-ce que cette ville me manque !) et puis quel est l'intérêt de boire de l'alcool... Bref on est allées au-delà d'une simple conversation "salu sava" et c'était drôlement sympa !

Vendredi 11, la directrice de la communication de Human Rights Watch fera une conférence pour raconter son parcours professionnels et F-Z va demander si je peux y assister. Ce sera l'occasion d'avoir un exemple de parcours dans l'humanitaire, d'autant + intéressant que je me verrais bien en direction de la communication d'une ONG, un jour. Tout ça relance la question du master à choisir dans quelques mois (semaines ?!), parce que F-Z m'a aussi dit qu'elle a rencontré pas mal de gens sur son lieu de stage qui ont fait des études très pointues (sur le Moyen-Orient ou en droit international par exemple) et qui se retrouvent à faire des boulots très peu gratifiants alors qu'ils ont 30 ans, alors que ceux qui sont à des postes importants ont en général commencé par une carrière en-dehors du monde associatif.

Donc, once again, l'école de communication semble un choix + sûr et même + pertinent.
Sauf que j'ai quand même toujours peur que ce soit très superficiel.
Blblbl, que tout ça est compliqué !

3 commentaires:

  1. On va se retrouver dans le même Master Swan, toutes les deux par pragmatisme on dirait !

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  2. -> Anne-Sophie : On montera une association de soutien psychologique à ceux qui ont l'impression qu'ils vont rater leur vie à force d'être trop raisonnables. Oh oui, ça va être bien !

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  3. Phoque, nos conversations sur l'alcool font tâche d'huile :)
    article très toi by the way. Don't worry, I'm a kid too.

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