dimanche 29 août 2010

Ohlala n°6 (Strawberrys herald the Subway)

Explication de titre : les fraises annoncent le sandwich plus équilibré qu'un McDo.
Ce qui ne veut rien dire, on est bien d'accord.
Sauf que si on prend les éléments de la phrase séparément, tout fait sens.

-> Strawberry : Strawberry fields, c'est un titre de chanson des Beatles que tu peux écouter ci-dessous si ta culture musicale est vraiment lacunaire (tu noteras que je ne te fais aucun reproche, ami lecteur ignare, je te propose juste de remonter dans mon estime en rattrapant le temps perdu et en faisant plaisir à tes oreilles, alors enjoy!). Le titre complet étant Strawberry Fields Forever, ce qui veut dire "des champs de fraises pour toujours"... ce qui, là encore on est bien d'accord, ne veut rien dire. Sauf quand on sait que Strawberry Fields était l'orphelinat en face de chez John Lennon où il aimait aller jouer enfant. Si tout ça t'intrigue, tu peux en savoir davantage en lisant l'article Wikipédia consacré au sujet, où tu apprendras par
exemple qu'à la fin de la chanson, John ne dit pas "I burried Paul [McCartney]" mais "Cranberry sauce".


Tout ça pour dire que Strawberry fields est aussi l'endroit de Central Park dédié à la mémoire de John Lennon, assassiné à quelques mètres de là, en face du Dakota Building où il vivait (72nd Street). C'est un endroit tout simple, avec une mosaïque qui reprend le titre de sa chanson la + connue, Imagine. Il y a en permanence des fans et des touristes à cet endroit, beaucoup plus que je n'aurais imaginé. Sur les photos on ne se rend pas trop compte mais il y avait facile une cinquantaine de personnes tout autour.

Les fans de John viennent souvent mettre des photos, des bougies et des fleurs sur la mosaïque, comme on le voit ici (le monsieur avait vraiment la panoplie complète du fan, sa casquette était recouverte de badges à l'effigie de John).

Regardez un peu ce délicat rayon de soleil divin qui vient se poser au centre de la mosaïque juste à l'instant du cliché. Notez aussi la pomme avec autoportrait de l'artiste, que je trouve géniale - beaucoup + géniale que le caillou avec papillon rose à ressort juste à côté.

Mon objectif, c'est de revenir le 9 octobre (jour de l'anniversaire de John) et le 8 décembre (jour anniversaire plus triste puisque c'est celui de sa mort). Il paraît que beaucoup de gens viennent ces jours-là pour chanter ses chansons jusque très tard dans la nuit.

Après les attentats du 11 septembre, des veillées ont eu lieu sur les lieux. Je trouve ça très représentatif de la mentalité des gens ici. On a beau dire que les Etats-Unis sont le lieu du très méchant capitalisme déshumanisé, les gens se parlent beaucoup + spontanément qu'en France (bon pour l'instant je comprends pas ce qu'ils me disent, mais ils le disent sur un ton gentil). Ils compatissent beaucoup + explicitement à ce qui arrive aux autres (je reste cependant persuadée que derrière les regards détournés des Parisiens se cachent de grands empathiques trop réservés).

-> Herald : Herald Square, c'était ma destination suivante. Au croisement de la 34th Street, de Broadway et de la 6th Avenue, donc plutôt bien placé comme square. Entouré de buildings immenses, ce qui n'a rien d'original à Manhattan, je le reconnais, mais c'était impressionnant quand même. Cette place était vraiment pleine de monde et d'après le Routard ça n'a rien d'exceptionnel, c'est comme ça tout le temps. C'est là qu'on trouve le + grand magasin du monde, Macy's. Qui, entre nous, ressemble beaucoup aux Galeries Lafayette, à ceci près qu'il y a en permanence des soldes des articles un peu anciens - mais très moches. J'ai marché dans les premiers étages, j'ai beaucoup entendu parler français mais je n'y ai rien trouvé de remarquable, si ce n'est qu'en effet c'est grand. Du genre + grand que le reste de ce qu'on voit aux Etats-Unis, ce qui n'est pas peu dire. A mon avis il y a tout de même des boutiques + petites mais + intéressantes dans le coin, j'aurai l'occasion d'y retourner puisque mon stage aura lieu à quelques blocks de là.

-> Subway : depuis hier, ça n'est plus un secret, vous savez que c'est le nom du métro outre-atlantique. Vous savez aussi que je suis en possession d'une Unlimited Ride MetroCard. Alors, qu'est-ce que ça fait de prendre le métro là-bas ?
Il faut d'abord savoir qu'il n'est pas si vétuste qu'on a bien voulu me le dire. Certes il n'a pas la classe de la ligne 14 de Paris. Mais enfin il roule et il y a des sièges. Et puis il est immense (pour changer), les rames ont davantage la taille d'un RER que d'un métro parisien. Et il y a des pubs Blackberry partout.

Mais pour savoir tout ça, il faut déjà monter dedans.
En retournant à la station de la veille, j'ai découvert qu'elle était fermée et qu'il fallait prendre le bus à la place. Vu qu'il y avait une cinquantaine de personnes qui attendaient le prochain bus, qu'a fait la néo-new-yorkaise que je suis ? En raison d'une méfiance farouche à l'égard des bus née à Paris, j'ai décidé de trouver une autre ligne qui m'emmènerait au même endroit. A New York, c'est faisable, cher ami parisien, parce que la grande majorité des lignes sont toutes parallèles et traversent Manhattan du Nord au Sud. Donc il suffit de se déplacer d'une avenue ou deux pour trouver une autre ligne qui va dans la même direction [Pour rappel, Manhattan est quadrillé de rues, celles qui sont horizontales/Est-Ouest sont des rues/Street, la 1ère est tout au Sud puis ça augmente en allant vers le Nord - je suis entre la 114th et la 115th - et les verticales/Nord-Sud sont des avenues].

Plutôt que de prendre le 2 ou le 3, mes petons se sont donc dirigés vers le B et le C. Oui parce qu'en + des lignes qui sont toutes parallèles, il y a carrément pas mal de lignes "doubles", qui suivent exactement le même tracé pendant plusieurs stations. J'arrive donc sur le quai B/C. Autre particularité du métro new-yorkais : comme les lignes peuvent être "doubles", des rames de lignes différentes arrivent sur le même quai. Si ça n'est pas clair, imaginez-vous à Châtelet : il n'y a pas un quai pour la 4, un pour la 14, un pour la 1, il y a un seul quai où tout le monde s'entasse et des rames 4, 14 et 1 qui arrivent alternativement sur ce quai. Ami parisien, je t'entends écarquiller les yeux : oui, ça serait un joyeux bordel. Eh ben c'est le bordel ici aussi.

Mais attends, c'est pas fini.
J'attends sur le quai B/C. Arrive une rame. Une rame D. oO. Annoncée nulle part. Je la laisse passer. 5 minutes passent. Arrive une rame. Une rame A. Mouahah ! C'est une blague, c'est pas possible. Je la laisse passer. 5 minutes passent. Arrive une rame... D. Ok, j'ai pas cherché à comprendre, j'ai pris celle-là, qui allait aussi à la 72nd - chez John.
J'ai repris une D sur un quai affiché B/C ensuite pour aller à la 34th. Puis je suis rentrée encore par une D. Sauf qu'après la 59th, ma rame est devenue... express.

A New-York, il y a des rames "local" qui desservent toutes les stations, et des rames "express" qui ne font que les grands arrêts.
Ce que je ne savais que vaguement, c'est que le week-end, des "local" peuvent devenir "express" et inversement (ça change aussi en heures de pointe). Et visiblement des "local" peuvent même devenir "express" au milieu de leur trajet.

Donc le D est devenu express sans prévenir (enfin sans que j'écoute les annonces du conducteur) et je me suis retrouvée à la 125th sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait. Apparemment, le week-end, c'est tout le temps comme ça : personne ne comprend vraiment la logique des changements apportés au fonctionnement normal des "weekdays", il faut juste rester attentif aux annonces du contrôleur... quoique même ça, ce n'est pas toujours très fiable, mais je vous raconterai ça demain.

Voilà, maintenant, ce titre absurde ne veut toujours rien dire mais quand vous voudrez retrouver mes explications embrouillées sur le métro, vous vous souviendrez que c'est dans cet article interminable que j'en parle (si vous avez eu le courage de le lire en entier).

5 commentaires:

  1. Le concombre masqué30 août 2010 à 07:24

    Je ne dis plus rien pour voir si tes camarades lecteurs vont revenir ou si ma présence les a faits fuir à tout jamais...It's sad.
    Dad

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  2. Bien sûr que cette compassion n'est que du capitalisme déshumanisé. Les New-Yorkais sont des agents rationnels bien étudiés par les théories économiques, qui en leur fond, sont persuadés que se nourrir un peu de trois phrases avec les uns ou les autres, revient beaucoup moins cher qu'une séance de psy. CQFD.

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  3. Ce qui rend encore + irrationnelle l'attitude des Français, vu qu'ils ont horreur de parler aux inconnus mais qu'ils refusent aussi d'aller chez le psy (sous prétexte qu'ils ne sont pas fous alors qu'ils sont juste radins).
    Bon ceci dit, si c'est par radinerie, ça reste rationnel. Merde.

    Bon j'espère que cette fois mon Papa est rassuré avec tous ces nouveaux commentaires !

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  4. et moi j'ai lu tout ton article et tous tes articles aussi depuis je ne sais combien de temps, au lieu de bosser en plein après-midi de semaine

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  5. Bonne petite Francaise ! =) [et moi je vais repondre a tout tes commentaires depuis le bureau, n'est-ce pas encore pire ? Bon pour les commentaires sur over-log je ferai ca ce soir, sinon je vais faire que ca de ma journee !]

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