mardi 31 août 2010

Ohlala n°8 (How to see everything in 1 day)

Cette fois je suis juste épuisée, donc presque pas de texte mais des images.
C'est fou, il y a tellement de choses à raconter qu'il faudrait plusieurs articles par jour.
Déjà une semaine à New York !

Aujourd'hui je suis entrée pour la première fois dans le building où aura lieu mon stage, j'avais rendez-vous avec mon maître de stage pour remplir les (derniers ? nooon sûrement pas !) papiers administratifs. Elle m'a présenté mon futur petit cubicle (c'est le mot pour désigner le bureau de l'employé sans grade, celui qui n'a pas le droit à 4 murs étanches mais à des demi-cloisons et pas de porte - ce qui signifie 3 demi-cloisons et pas qu'il faut sauter par dessus le muret pour entrer) et je l'ai trouvé drôlement bien, drôlement + grand que ce que j'imaginais (je pensais pas en avoir un en fait, je pensais passer les 8 mois sur un bout de son bureau à elle) et j'aurai même un téléphone et un ordinateur, genre comme dans les films.

Après je me suis promenée dans le quartier et je me suis retrouvée à aller d'un endroit incontournable à l'autre, si bien que j'ai fait des kilomètres et que j'ai vu plein plein de choses. Bon Blogger m'a chargé mes photos dans l'ordre inverse de celui que je voulais (ça serait pas mal d'ailleurs de pouvoir ajouter une photo à l'endroit où on clique et pas systématiquement tout en haut de l'article, m'enfin je dois pas être la première à découvrir qu'aucune plate-forme n'est parfaite - "Mais fais un site à toi !" me murmure RJF dans son sommeil).



J'ai donc fini mon périple par Times square (oui, fini, je viens de te dire que c'est dans l'ordre antéchronologique, faut suivre), complètement par hasard en cherchant le métro, d'un coup je me suis dit "eh mais je connais cet endroit !"

Puisque j'en étais à faire que des photos de trucs cultes, j'ai tenté de mettre le + de symboles possibles en une seule image. Ici donc : 5 taxis + Hard Rock Café de Times square avec guitare lumineuse géante qui tourne sur elle-même + Levi's store

Saint Patrick's Church (5th Av - 50th St), église impressionnante qui contraste complètement avec les buildings autour.


Mais qu'est-ce donc que cela ?!

Mais que font donc tous ces petits yeux ici ? C'est horrible ! Celui qui trouve dans quelles conditions ont été prises les 2 dernières photos ne gagne rien, mais il est quand même très fort (Papa, t'as pas le droit de jouer, je t'en ai parlé tout à l'heure).

Le Rockefeller Center, dans lequel je ne suis pas entrée parce que je commençais à fatiguer mais il y aura d'autres occasions.

Le reflet du Chrysler Building dans l'immeuble d'en face, agrémenté d'un petit drapeau américain venant de sa propre façade.

Le Chrysler Building himself, dont la flèche est vraiment jolie, je me débrouillerai pour vous en fournir un cliché + précis, promis. Toujours des drapeaux américains qui flottent. Et l'espèce de gros bâtiment avec une vague forme de temple, c'est Grand Central, la + grosse station de métro/train de la ville. J'espère avoir le temps de revenir + en détail sur chaque bâtiment dans les mois qui viennent.
Et pour bien finir, évidemment, l'Empire State Building, qui est tellement grand qu'il ne ressemble à rien vu d'en bas. Non, je ne suis pas montée en haut, parce que c'est payant et que j'attends de le faire avec quelqu'un d'autre, c'est quand même + marrant (en quoi c'est + marrant ? Hum je sais pas. Mais c'est comme la statut de la Liberté, je trouve ça un peu triste en solo).

lundi 30 août 2010

Ohlala n°7 (Mes nuggets contre une baguette de pain)

J'étais censée vous raconter ma visite de Flatiron District mais je suis trop fatiguée.

Je me contenterai donc juste de dire que j'ai acheté aujourd'hui la + grosse bouteille de Schweppes que vous pouvez imaginer (photo d'illustration dès demain). Et que contrairement à ce qu'on trouve en France, on ne dirait pas qu'ils ont au moins tenté de lui donner un arôme qui semble naturel. On sent surtout que c'est super sucré (et que ça n'a pas du tout une couleur de truc potable a priori).
Ajoutez à ça quelques cuillères de Häagen-Dazs Peach et des donuts enrobés de chocolat et... vous sentez que vous êtes aux Etats-Unis.

Les portions de viande sous cellophane étaient tellement gigantesques que j'ai été "obligée" d'acheter des nuggets (+ facile à conserver).

Demain je découvre mon lieu de stage (pour remplir un dernier formulaire) et je descends 10 blocks plus loin pour me fournir en FROMAGE. Je vous dirai si l'adresse vaut le coup (et surtout le coût...).

Pour l'instant je n'ai pas osé acheter de pain tellement ce qu'ils vendent sous ce nom a l'air insipide. Mais j'ai fait mes courses dans un petit supermarché super basique (il n'y a qu'une centaine de sauces différentes dans le rayon qui leur est dédié) et pas cher du tout, donc peut-être qu'ailleurs je trouverai quelque chose de + convaincant.

dimanche 29 août 2010

Ohlala n°6 (Strawberrys herald the Subway)

Explication de titre : les fraises annoncent le sandwich plus équilibré qu'un McDo.
Ce qui ne veut rien dire, on est bien d'accord.
Sauf que si on prend les éléments de la phrase séparément, tout fait sens.

-> Strawberry : Strawberry fields, c'est un titre de chanson des Beatles que tu peux écouter ci-dessous si ta culture musicale est vraiment lacunaire (tu noteras que je ne te fais aucun reproche, ami lecteur ignare, je te propose juste de remonter dans mon estime en rattrapant le temps perdu et en faisant plaisir à tes oreilles, alors enjoy!). Le titre complet étant Strawberry Fields Forever, ce qui veut dire "des champs de fraises pour toujours"... ce qui, là encore on est bien d'accord, ne veut rien dire. Sauf quand on sait que Strawberry Fields était l'orphelinat en face de chez John Lennon où il aimait aller jouer enfant. Si tout ça t'intrigue, tu peux en savoir davantage en lisant l'article Wikipédia consacré au sujet, où tu apprendras par
exemple qu'à la fin de la chanson, John ne dit pas "I burried Paul [McCartney]" mais "Cranberry sauce".


Tout ça pour dire que Strawberry fields est aussi l'endroit de Central Park dédié à la mémoire de John Lennon, assassiné à quelques mètres de là, en face du Dakota Building où il vivait (72nd Street). C'est un endroit tout simple, avec une mosaïque qui reprend le titre de sa chanson la + connue, Imagine. Il y a en permanence des fans et des touristes à cet endroit, beaucoup plus que je n'aurais imaginé. Sur les photos on ne se rend pas trop compte mais il y avait facile une cinquantaine de personnes tout autour.

Les fans de John viennent souvent mettre des photos, des bougies et des fleurs sur la mosaïque, comme on le voit ici (le monsieur avait vraiment la panoplie complète du fan, sa casquette était recouverte de badges à l'effigie de John).

Regardez un peu ce délicat rayon de soleil divin qui vient se poser au centre de la mosaïque juste à l'instant du cliché. Notez aussi la pomme avec autoportrait de l'artiste, que je trouve géniale - beaucoup + géniale que le caillou avec papillon rose à ressort juste à côté.

Mon objectif, c'est de revenir le 9 octobre (jour de l'anniversaire de John) et le 8 décembre (jour anniversaire plus triste puisque c'est celui de sa mort). Il paraît que beaucoup de gens viennent ces jours-là pour chanter ses chansons jusque très tard dans la nuit.

Après les attentats du 11 septembre, des veillées ont eu lieu sur les lieux. Je trouve ça très représentatif de la mentalité des gens ici. On a beau dire que les Etats-Unis sont le lieu du très méchant capitalisme déshumanisé, les gens se parlent beaucoup + spontanément qu'en France (bon pour l'instant je comprends pas ce qu'ils me disent, mais ils le disent sur un ton gentil). Ils compatissent beaucoup + explicitement à ce qui arrive aux autres (je reste cependant persuadée que derrière les regards détournés des Parisiens se cachent de grands empathiques trop réservés).

-> Herald : Herald Square, c'était ma destination suivante. Au croisement de la 34th Street, de Broadway et de la 6th Avenue, donc plutôt bien placé comme square. Entouré de buildings immenses, ce qui n'a rien d'original à Manhattan, je le reconnais, mais c'était impressionnant quand même. Cette place était vraiment pleine de monde et d'après le Routard ça n'a rien d'exceptionnel, c'est comme ça tout le temps. C'est là qu'on trouve le + grand magasin du monde, Macy's. Qui, entre nous, ressemble beaucoup aux Galeries Lafayette, à ceci près qu'il y a en permanence des soldes des articles un peu anciens - mais très moches. J'ai marché dans les premiers étages, j'ai beaucoup entendu parler français mais je n'y ai rien trouvé de remarquable, si ce n'est qu'en effet c'est grand. Du genre + grand que le reste de ce qu'on voit aux Etats-Unis, ce qui n'est pas peu dire. A mon avis il y a tout de même des boutiques + petites mais + intéressantes dans le coin, j'aurai l'occasion d'y retourner puisque mon stage aura lieu à quelques blocks de là.

-> Subway : depuis hier, ça n'est plus un secret, vous savez que c'est le nom du métro outre-atlantique. Vous savez aussi que je suis en possession d'une Unlimited Ride MetroCard. Alors, qu'est-ce que ça fait de prendre le métro là-bas ?
Il faut d'abord savoir qu'il n'est pas si vétuste qu'on a bien voulu me le dire. Certes il n'a pas la classe de la ligne 14 de Paris. Mais enfin il roule et il y a des sièges. Et puis il est immense (pour changer), les rames ont davantage la taille d'un RER que d'un métro parisien. Et il y a des pubs Blackberry partout.

Mais pour savoir tout ça, il faut déjà monter dedans.
En retournant à la station de la veille, j'ai découvert qu'elle était fermée et qu'il fallait prendre le bus à la place. Vu qu'il y avait une cinquantaine de personnes qui attendaient le prochain bus, qu'a fait la néo-new-yorkaise que je suis ? En raison d'une méfiance farouche à l'égard des bus née à Paris, j'ai décidé de trouver une autre ligne qui m'emmènerait au même endroit. A New York, c'est faisable, cher ami parisien, parce que la grande majorité des lignes sont toutes parallèles et traversent Manhattan du Nord au Sud. Donc il suffit de se déplacer d'une avenue ou deux pour trouver une autre ligne qui va dans la même direction [Pour rappel, Manhattan est quadrillé de rues, celles qui sont horizontales/Est-Ouest sont des rues/Street, la 1ère est tout au Sud puis ça augmente en allant vers le Nord - je suis entre la 114th et la 115th - et les verticales/Nord-Sud sont des avenues].

Plutôt que de prendre le 2 ou le 3, mes petons se sont donc dirigés vers le B et le C. Oui parce qu'en + des lignes qui sont toutes parallèles, il y a carrément pas mal de lignes "doubles", qui suivent exactement le même tracé pendant plusieurs stations. J'arrive donc sur le quai B/C. Autre particularité du métro new-yorkais : comme les lignes peuvent être "doubles", des rames de lignes différentes arrivent sur le même quai. Si ça n'est pas clair, imaginez-vous à Châtelet : il n'y a pas un quai pour la 4, un pour la 14, un pour la 1, il y a un seul quai où tout le monde s'entasse et des rames 4, 14 et 1 qui arrivent alternativement sur ce quai. Ami parisien, je t'entends écarquiller les yeux : oui, ça serait un joyeux bordel. Eh ben c'est le bordel ici aussi.

Mais attends, c'est pas fini.
J'attends sur le quai B/C. Arrive une rame. Une rame D. oO. Annoncée nulle part. Je la laisse passer. 5 minutes passent. Arrive une rame. Une rame A. Mouahah ! C'est une blague, c'est pas possible. Je la laisse passer. 5 minutes passent. Arrive une rame... D. Ok, j'ai pas cherché à comprendre, j'ai pris celle-là, qui allait aussi à la 72nd - chez John.
J'ai repris une D sur un quai affiché B/C ensuite pour aller à la 34th. Puis je suis rentrée encore par une D. Sauf qu'après la 59th, ma rame est devenue... express.

A New-York, il y a des rames "local" qui desservent toutes les stations, et des rames "express" qui ne font que les grands arrêts.
Ce que je ne savais que vaguement, c'est que le week-end, des "local" peuvent devenir "express" et inversement (ça change aussi en heures de pointe). Et visiblement des "local" peuvent même devenir "express" au milieu de leur trajet.

Donc le D est devenu express sans prévenir (enfin sans que j'écoute les annonces du conducteur) et je me suis retrouvée à la 125th sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait. Apparemment, le week-end, c'est tout le temps comme ça : personne ne comprend vraiment la logique des changements apportés au fonctionnement normal des "weekdays", il faut juste rester attentif aux annonces du contrôleur... quoique même ça, ce n'est pas toujours très fiable, mais je vous raconterai ça demain.

Voilà, maintenant, ce titre absurde ne veut toujours rien dire mais quand vous voudrez retrouver mes explications embrouillées sur le métro, vous vous souviendrez que c'est dans cet article interminable que j'en parle (si vous avez eu le courage de le lire en entier).

samedi 28 août 2010

Ohlala n°5 (How to buy a MetroCard in NYC)

I dit it! I did it! I did it!
(Dit à voix haute, ce début d'article est trop marrant)

Oui, je suis fière d'affirmer que j'ai acheté une carte de métro Unlimited Ride MetroCard valable 30 jours (qui coûte 89$ et pas 103$ comme le prétend le Routard - et ne venez pas me dire que les prix ont baissé entre temps, les prix des transports en commun ça ne baisse JAMAIS).

Hier j'avais déjà tenté ma chance mais les machines automatiques refusaient de faire aboutir la transaction. Quant aux guichetiers interrogés, à part me dire qu'au guichet ils ne prennent que le cash, ils n'étaient pas d'une grande aide. Parfois je me demande si j'ai appris à parler anglais ou bulgare pendant toutes ces années. Puis je me souviens que pour dire "la machine ne fonctionne pas" il faut dire "машината не работи" en bulgare. Donc ça doit être encore une autre langue que j'ai apprise. En tout cas je comprenais pas ce que le bonhomme me disait en machouillant sa paille et sans prendre la peine de parler en face de son micro, donc j'ai dû faire une drôle de tête, il m'a dit "Are you OK?" alors moi bêtement j'ai dit "yes" et là... là il m'a regardé avec l'air de dire "bon alors qu'est-ce que tu viens me faire chier ?", il s'est renfoncé dans son siège, m'a toisée en aspirant une gorgée de son gobelet puis a repris sa conversation avec son collègue.

Sur ce plan au moins je suis pas dépaysée, il y a très souvent 2 personnes à un guichet, une qui reçoit les doléances et une autre debout derrière qui lui fait la conversation entre 2 clients, même si le 2ème client faisait déjà la queue depuis un moment et doit attendre la fin de la conversation pour qu'on tourne la tête vers lui. C'est comme à La Poste quoi.

Bref, hier, échec total. Donc aujourd'hui j'y retourne, après avoir jeté un oeil au site du métro new-yorkais.
Déjà, je me demande bien pourquoi, mais quand on veut payer par carte aux machines automatiques ou retirer de l'argent, il faut choisir entre ATM card et Credit Card. Comme je connais pas la différence, je choisis l'un ou l'autre au hasard. Ce qui est sûr c'est qu'aucune des 2 options ne fonctionnait.
Sauf que sur le site du Subway (si vous lisez cet article à l'heure du déjeuner, désolée mais non, je ne parle pas des sandwichs), j'ai trouvé une indication fort utile : quand on me demandait de taper mon ZIP code, on parlait vraiment bien de mon ZIP code et pas de mon code de carte. Le ZIP code c'est le code postal, pour les non-anglophones.

Arrivée devant la machine, j'ai donc choisi au hasard ATM card et j'ai entré mon ZIP code (99 999 pour les cartes étrangères) et... ça n'a pas marché, évidemment.
Par contre quand j'ai recommencé la manoeuvre en choisissant la Credit Card, une petite carte est sortie de la machine. J'ai mis plusieurs secondes à réaliser que cette fois ça avait fonctionné tellement j'y croyais plus. Ce qui m'a un peu perturbée aussi c'est qu'on m'a pas demandé mon vrai code de carte au final. Or le site précisait que le ZIP code était demandé pour éviter les fraudes.
Sans vouloir en aucun cas donner des leçons, il me semble que quand on vole un porte-monnaie avec une carte, on a + de chances de trouver une carte de visite avec l'adresse du propriétaire que le code de la carte marqué sur un petit papier à côté (enfin en tout cas c'est fortement déconseillé mais il y a peut-être quand même quelques fous qui le font).

L'important c'est que j'ai enfin une carte qui me permet de prendre le métro et le bus pendant 30 jours (je vais oublier de la recharger et je vais me retrouver un matin coincée dans un tourniquet, c'est obligé).
Et puisque j'étais dans une station de métro, c'était le moment où jamais de tester ce moyen de transport dont on m'avait dit tant de mal pour aller voir un peu "downtown" ce qu'il y avait d'intéressant... aventure que je vous narrerai demain, parce que là, je suis vraiment beaucoup trop fatiguée et demain debout à 8h30 (un dimanche !!) pour visiter les alentours de Columbia (tout cela est très mystérieux à vos yeux, je sais, mais soyez patient, je vais tout vous raconter).

Ohlala n°4 (Discovering the neighborhood)



Heureusement, après un premier jour très pluvieux (pour ne pas dire pourri), le temps s'est arrangé et j'ai donc pu partir un peu en exploration dans le quartier.

Après l'expérience assez navrante de Central Park le premier jour (rappelez-vous, il faisait moins de 20°C, il pleuvait, je chassais l'eau des bancs avec ma main avant de m'y asseoir pour ouvrir mon ordinateur et chercher une connexion inexistante mais j'avais quand même les fess
es trempées et les cheveux gras), j'ai tenté ma chance vers le Nord, jusqu'à la 125e rue, qui est LA rue très commerçante de Harlem.

Tout de suite, c'était mieux : j'ai croisé un Starbucks (enfin !), un McDo, un H&M... bref, plein de
trucs dont je suis pas fan en France mais qui me donnaient l'impression d'évoluer en terrain
connu (parce que tout le monde sait que Starbucks McDo et H&M c'est du 100% made in France mouahah).

Le lendemain, la propriétaire de l'appart (va falloir lui trouver un surnom parce que c'est long à écrire... pour l'instant pas d'inspiration) m'a dit où aller acheter à manger, ce que j'ai fait, c'est là que j'ai découvert les surdimensions américaines (ce qui est marrant c'est qu'ils ont quelques
produits étrangers, comme des Petits Ecoliers de Lu, qui sont eux de taille normale).

Et puis hier, soyons fous, j'ai décidé que j'allais visiter le coin de Central Park dédié à John Lennon, tout près de là où il s'est fait trucider. Pour ça il fallait prendre le métro.
Donc j'y suis pas allée. Parce qu'il fallait que j'achète une carte de métro et que les machines automatiques ont refusé de m'en donner et que les guichetiers captaient rien de ce que je demandais et se contentaient de dire qu'au guichet, fallait payer en cash, or j'en avais pas et je paie une commission à chaque fois que j'en retire donc pas de métro (je vais retenter ma chance aujourd'hui, je vous dirai ce que ça donne).

Alors je suis quand même allée dans Central Park mais je suis restée dans le Nord. C'est beaucoup + sympa quand il fait soleil, avouons-le.


Après j'ai décidé d'aller jusqu'au bord ouest de la presqu'île de Manhattan parce que j'avais lu que c'était très sympa et boisé. J'ai traversé Broadway !! (c'est bon on se calme, Broadway c'est juste une grande rue oblique, je reconnais que c'est original à New York mais faut pas non plus exagérer. Bon ok j'arrête de faire la fille blasée par la vie, quand je me lancerai dans une
exploration approfondie de la ville je serai + gentille avec cette avenue dont je ne sais pour l'instant rien, si ce n'est qu'elle existe depuis avant l'arrivée des colons).

En tout cas je suis arrivée près de l'Hudson River et j'ai pu admirer la verdure mais comme l'herbe était en contrebas, j'ai pas eu le courage de chercher un escalier pour y descendre, surtout qu'il était bientôt 22h en France et que je voulais appeler mon Papa et ma Maman, parce que oui je viens d'avoir
20 ans et je suis une grande fille, mais comme dit merveilleusement bien Margaux : "Je ne croyais pas au pack Disneyland vendu par les rapports de séjour. Mais là, encore moins." Soyons honnête, j'essaie de me motiver et de découvrir cette ville fantastique, mais il faut quand même un temps d'adaptation et jusqu'à hier, cette ville n'avait rien de fantastique à mes yeux.

Et puis, finalement, en longeant un peu cette bande d'arbres (mon guide Lonely Planet - qui est vraiment très très bien fait - me glisse à l'oreille que ça s'appelle Riverside Park, que ça fait partie des trucs à voir et que les buildings de l'autre côté de l'eau, c'était le New Jersey), j'ai croisé des oiseaux.
Et j'ai commencé à aimer New York.


Certes il y a des pigeons gris comme en Europe, mais il y a aussi des sortes de pigeons noirs tachetés qui sont plutôt jolis et qui ont l'air moins cons que leurs cousins.

Ici, les oiseaux se grattent derrière l'oreille comme les chiens. Sans rire j'ai jamais vu un oiseau français faire un truc pareil ! Impossible de prendre une photo non floue de cet animal-là parce que ça bouge encore + qu'un moineau (et comme pour tout aux USA, c'est beaucoup + gros qu'un moineau, on dirait des sortes de merles).

Pour finir je suis rentrée en traversant Morningside Park, beaucoup + petit que Central park
évidemment mais très joli, les canards font bien sûr 2 fois la taille des canards français.


Sur le petit rocher en haut à droite, une tortue qui se faisait lapider par des gamins (on voit encore l'onde de choc du dernier projectile dans l'eau). Pas gênée, une des tortionnaires est venue me dire "could you help us?". J'aurais dû lui dire "Are you kidding, you studid bitch?" ou, comme l'a suggéré Cham, "Of course!" et commencer à la lapider elle. Malheureusement mes parents m'ont trop bien élevée alors j'ai juste dit que j'étais désolée mais que je voyais pas comment les aider et je leur ai souhaité bonne chance (oui moi non plus je vois pas pourquoi j'ai dit "Good luck").

Sur le chemin du retour, j'ai croisé une animalerie, je serais bien allée leur dire de sauver le pauvre animal mais 1. j'aurais pas su expliquer, 2. il était sûrement déjà trop tard, 3. l'animalerie était fermée.

Depuis, je m'en veux. Si ça se trouve je vais aller m'inscrire dans une association de protection des animaux pour mettre ma conscience en paix (puisque tout le monde me répète qu'il faut que je sorte et que je fasse "des activités")... non c'est une blague, je vais plutôt retourner affronter les machines automatiques de MetroCard.

vendredi 27 août 2010

Ohlala n°3 (Bigger than Big)

Nouveau point du rapport d'étonnement (je sens que ce blog me sera utile au mois de mai, quand il faudra rédiger le rapport de stage) : tout est immense.
Alors bien sûr certains blasés vont me dire que c'est normal, New York c'est la capitale du monde, y a des millions d'habitants (Wikipédia me dit 8 millions en 2006 mais vu qu'on atteint 10 millions à Paris il doit y avoir une erreur) etc.
Mais je ne vous parle pas de la taille de la ville, notamment parce que pour l'instant je n'en ai pas parcouru beaucoup d'endroits, donc je ne me rends même pas encore vraiment compte de l'immensité de la chose.

Non, ce que je veux dire, c'est que TOUT est immense.
- Les immeubles sont immenses, ça d'accord. Mais chaque étage a lui-même un plafond super élevé. Bonjour les changements d'ampoules grillées.
- Les rues sont immenses. Leur côté rectiligne n'arrange rien, on voit à des kilomètres à chaque coin de block.
- Les blocks sont immenses. Pour l'instant je n'arrive pas trop à évaluer les distances, surtout que tout est indiqué dans un système métrique qui n'est pas métrique du tout et que je ne comprends donc pas. Mais aller de la 115ème à la 125ème rue prend un certain temps.
- Les voitures sont immenses, mais ça tout le monde le sait déjà, ça me fera bien marrer quand je retrouverai les Smart du quartier latin en rentrant dans 8 mois.

Jusque-là, rien de très surprenant, certes.
Mais attendez :
- Les bouteilles sont immenses. Vous pouvez oublier vos Coca d'1,5L "han la la c'est lourd à monter dans les escaliers". Ici, les bouteilles font toutes 2L (et elles ont un design bcp + trapu qu'en France donc elles ont l'air encore + grosses). Comme j'avais envie d'Ice Tea hier j'ai failli être obligée d'acheter un truc absolument monstrueux, je sais pas combien de litres ça représentait mais j'arrivais pas à le soulever. Finalement en cherchant bien j'ai trouvé un petit format, c'est à dire une bouteille de 2L.
- Toutes les bouteilles sont immenses. Pas seulement les boissons. Les bouteilles de shampooing sont sidérantes. Si vous avez déjà acheté une bouteille en maxi promotion avec +50% gratuit en France, elle était quand même plus petite que la plus petite des bouteilles du rayon shampooing ici. Sans mentir, la + grosse, j'ai voulu la soulever pour me rendre compte du poids et j'ai failli me tordre le poignet. Pareil pour les dentifrices, pourtant c'est les mêmes marques qu'en France mais mon nouveau Colgate renforceur d'émail ne risque pas de rentrer dans ma trousse de toilette.

Par contre les ballons d'eau chaude n'ont pas l'air + immense qu'en France. Hier j'ai naïvement voulu prendre une douche en milieu de matinée, mais visiblement ma proprio et sa fille étaient passées avant...Gaaah je sais que l'eau froide c'est bon pour la peau, mais le shampooing à l'eau froide c'était un peu hard...

jeudi 26 août 2010

Ohlala n°2 (First Day in NYC)

Décalage horaire bonjour ! Pour mon premier jour à NY, j'étais réveillée à 6h du matin. Vous me direz : "super, elle a pu faire pleiiin de trucs en se levant aussi tôt".

Que nenni.
Déjà parce que "réveillée" ne signifie pas "prête pour le combat".
J'ai mis une bonne demi-heure à déplacer mes habits de la valise jusque dans la commode et la penderie, interrompue par de nombreuses pauses assise sur le coin du lit à regarder dans le vide. C'est bon, me regardez pas comme ça, chacun réagit différemment au "jet lag" (c'est Matthias qui m'a appris ce mot, apparemment ça veut dire "le choc du décalage horaire et des nombreuses heures d'avion". J'imagine qu'il a trouvé ça dans une notice Ikéa).

Pour faire passer le temps en attendant que la proprio de l'appart se lève et me donne la fameuse clé réseau, j'ai lu le livret fourni par mon sponsor de stage et qui donne des conseils pour bien s'acclimater aux Etats-Unis.
Dans la catégorie "Safety and Health Reminders", il est recommandé d'éviter les situations risquées.
Dans la partie "Life & Customs", une liste établit le top 5 des sujets de conversation préférés des Américains et ça vaut le détour (avant d'aller pleurer de désespoir) :
- n°5 : le sport. Youpi. J'ai jamais rien compris au baseball ni au football américain.
- n°4 : la bouffe. Trop bien. Je peux rien avaler depuis 48h, c'est parfait (par contre quand je dors je rêve de bouffe et je me réveille en sursaut au moment où on me propose d'y goûter. Y a-t-il un psy dans l'assistance ?)
- n°3 : le temps. Pas le temps genre l'existence la vie la mort les heures et le 100m en moins de 10 secondes. Non, le temps "weather", le temps genre "t'as vu il pleut". Follement excitant.
- n°2 : les films et la télé. De mieux en mieux. J'ai pas de télé, je connais aucun nom de présentateur américain et en bonne Française parisienne à tendance bobo anti-consumériste j'adore cracher sur les blockbusters hollywoodiens (sérieux, vous avez vu Night and Day ?? Comment peut-on aller voir ce film au 1er degré ?). Pire : le seul truc qui m'enthousiasme vraiment, c'est Lost, mais tous ces bâtards connaissent la fin alors que j'ai à peine fini la saison 4, ils seraient capables d'en dire trop donc sujet banni.
- n°1, attention, si des communistes se trouvent à vos côtés, éloignez-les de l'écran : money and work.

Tout cela risque donc d'entraîner un choc culturel.
Je vous en livre quelques symptômes :
- Changement de tempérament, dépression, sentiment de vulnérabilité, d'impuissance (miam)
- Perte d'identité (??)
- S'identifier à l'ancienne culture (bah euh c'est la notre en même temps)
- Essayer "too hard" d'assimiler le nouvelle culture (bon donc si on veut garder son ancienne culture ça va pas, mais si on veut s'adapter à la nouvelle c'est mal aussi)
- Développer des obsessions telles que "over-cleanliness". Bordel un jeune doit être sale, sinon c'est qu'il va mal, tout le monde sait ça.
- Avoir l'impression d'être perdu, négligé, exploité ou abusé. Mais non c'est normal de travailler 16h par jour dans une cave, c'est le choc culturel qui t'induit en erreur.

Rassurée par tous ces bons conseils, j'ai continué d'attendre le réveil de la proprio. J'ai fini de défaire la valise, relu quelques pages du Routard et découvert qu'une connexion internet était accessible dans Central park. Comme je suis juste à côté, j'ai décidé d'aller y faire un tour avec l'ordi pour donner des nouvelles au reste du monde. Sauf qu'il pleuvait, qu'il faisait froid et qu'il n'y a PAS de connexion internet dans Central park (il y avait bien en certains endroits un semblant de réseau non sécurisé mais même pas suffisant pour télécharger des mails).
Au bout de 2h, j'ai trouvé un banc pas loin d'un café internet dont j'ai allègrement piqué la connexion sans entrer pour payer une conso mais je devais faire drôlement pitié parce que 2 personnes se sont arrêtées pour me dire que si je voulais, il y avait des starbucks et autres qui permettaient de pas rester sous la pluie pendant qu'on surfait.

Comme j'étais trempée, j'ai fini par rentrer, il était midi et demi et la proprio venait de se lever. Hourra, elle m'a donné le code d'accès et j'ai pu vous poster le premier article que j'avais écrit avant de partir pour Central Park.
Résultat j'ai presque plus décollé de l'écran (30h de sevrage c'était vraiment trop brutal), sauf pour acheter un adaptateur (histoire de pouvoir recharger la batterie de l'ordi, héhé).

Le soir arrivé, j'avais certes acheté du dentifrice et du shampooing, ce qui devenait cruellement nécessaire, mais je n'avais pas acheté la moindre parcelle de nourriture. Résultat j'ai volé une pomme dans la coupe à fruits. C'est mal, c'est très mal, je sais, péché originel, etc. Mais c'était ça ou de l'eau acidifiée goût pamplemousse. Ces Américains sont fous.

Ce qui est cool c'est que j'ai pu avoir des nouvelles d'à peu près tout le monde dans le monde (dont Marie qui m'a demandé si on était bien encore hier chez moi - c'était très perturbant de reconnaître que oui).
J'ai tenu jusqu'à minuit heure locale, soit environ 6h du matin dans ma tête et puis je me suis effondrée, même les hurlements de la proprio et de sa fille à propos de je-ne-sais-quoi que la fille n'avait pas fait (ramasser ses cheveux dans le lavabo ?) ne m'ont pas empêchée de dormir - et pourtant ça chauffait.

Bien sûr, le lendemain j'étais debout à 7h, mais c'est une autre histoire que je vous conterai demain !

mercredi 25 août 2010

Ohlala n°1 (Welcome to the United States)

Cette fois, ça y est. Me voilà aux Etats-Unis. A New-York. Such a strange feeling.

J’écris dans ma nouvelle chambre, il est 8h et je tourne en rond depuis 2h déjà. Bonjour le décalage horaire. En France il est 14h.

Donc ça fait 24h que je suis partie. Déjà ?! On dirait bien que oui.

A 14h, hier, j’ai passé la sécurité, j’ai fait sonner « aléatoirement » le portique à métal, j’ai donc été fouillée puis j’ai récupéré mes affaires et j’ai reçu un dernier appel dans la salle d’embarquement. Après avoir raccroché, je me suis demandé encore une fois ce que j’allais foutre aussi loin, puis les hôtesses vertes nous ont fait entrer dans l’avion. Hôtesses vertes parce que je voyageais par Aer Lingus, compagnie irlandaise dont certains avions sont verts avec un trèfle. Très chou.

Le très dommage, mon avion était tout blanc. Par contre, je me suis retrouvée à côté de la fenêtre, toute seule sur ma rangée. Ce qui ne m’a pas vraiment permis de prendre de belles photos vu qu’il y avait plein de nuages, mais la satisfaction d’être aussi bien placée sans avoir eu à la demander était grande.

Première chose qu’il faudra que j’inscrive dans mon rapport d’étonnement (dans le cadre du rapport de stage), c’est que l’avion commence par rouler en marche arrière avant de décoller. Déjà qu’en voiture, la marche arrière, c’est une manœuvre souvent facteur de complications (et de rencontre de lampadaire), en avion ça me semble carrément une mauvaise idée. D’ailleurs je sais pas ce qu’on a écrasé mais il y a eu un soubresaut fort suspect à un moment.

Deuxième point du rapport d’étonnement : les petites fleurs blanches qui bordent les pistes se trouvent toutes au bord de la piste et se prennent plein de vent dans la gueule, ça les agite dans tous les sens et ça doit probablement les faire souffrir. Par contre, au-delà de 2 mètres autour de la piste, rien que de l’herbe, pas de fleur. Il existerait donc un syndrome masochiste chez la petite fleur blanche de piste d’aéroport.

Troisième point : Aer Lingus récupère les hôtesses de l’air à la retraite des autres compagnies. Pas une seule n’avait moins de 30 ans, il y en avait même une d’au moins 60. Aucune n’était vraiment jolie et les stewards, en + d’être vieux et pas beaux, avaient les yeux très rapprochés et refusaient de sourire. Voilà qui casse un mythe.

Une fois à l’aéroport de Dublin, point d’arrivée dans un tuyau géant qui mène directement à l’intérieur, il a fallu descendre un escalier pour faire environ 150m sur le tarmac avant d’entrer dans l’aéroport. Sur ce point, je suis partagée. D’un côté, il faisait froid, gris et il menaçait de pleuvoir (bravo l’Irlande, après on dit que c’est moi qui ai des préjugés, on est quand même le 24 août bordel) et il était tout à fait désagréable de devoir affronter les intempéries (j’exagère si je veux) en fuyant l’air ultra-conditionné de l’appareil. D’un autre côté, le coup de la descente d’avion par un petit escalier en fer, ça fait très « arrivée du Président des Etats-Unis » ou « retour des otages tant aimés pour lesquels non non on n’a pas payé de rançon », ce qui donne tout de suite du cachet à la situation.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que l’accent irlandais est plutôt dégueu (ce dont j’étais déjà persuadée depuis Barry Lyndon) et que je comprenais pas grand-chose de ce qu’on m’expliquait. Résultat, j’ai fait ce qu’on m’avait dit de pas faire, c’est-à-dire qu’au lieu de récupérer une carte d’embarquement à un guichet tout proche, je suis sortie de l’aéroport pour y re-rentrer et refaire la queue pour déposer mes bagages – que je n’avais pas puisqu’ils étaient transférés tout seuls d’un avion à l’autre (avec l'aide de bonhommes verts, admettons).

Peu importe, j’ai atteint la salle d’embarquement (après avoir de nouveau déclenché la fouille dite "aléatoire" au passage de sécurité...) et j’ai emprunté un nouveau tuyau pour entrer dans un nouvel avion. Au passage, j’ai encore été contrôlée "aléatoirement" et on a fouillé mon bagage à main et j'ai dû écrire mon nom sur une feuille. Je sais pas quelle tête je pouvais faire hier, mais je devais avoir l’air dangereuse.

L’avion n’était toujours pas vert mais il était grand, avec un écran au dos de chaque siège (pour le voisin de derrière, soyons logique. Un écran derrière votre propre siège, vous ne pouvez rien en faire). Il y avait un gamin (français évidemment) absolument insupportable, qui passait son temps à piailler dès que son écran ne lui obéissait pas et qui donnait force coups de pieds au siège en face de lui (pour une fois chanceuse, j’étais derrière lui). Il a plusieurs fois tenté d’arracher la télécommande du bras du siège et engueulait sa mère quand elle n’arrivait pas à régler assez vite le son du film (Shrek IV, qu'il a régulièrement fait planter en appuyant sur n'importe quel bouton puis relancé. Il s'est endormi avant d'avoir pu le voir une seule fois en entier). En retour, elle lui caressait la tête tendrement.

Dans l’avion, j’ai aussi retrouvé quelqu’un qui avait embarqué en même temps que moi à Paris, c’était marrant de se retrouver l’un derrière l’autre dans cet immense avion alors on a discuté un peu et j’ai réalisé que ça faisait drôlement du bien de parler français. Comme le monde est petit, c’était quelqu’un de Scpo Lyon qui partait en 3A à Philadelphie.

Le reste du voyage s’est bien passé même si je n’ai pas vraiment réussi à dormir, notamment parce qu'on atteignait péniblement les 15°C en cabine. Non content d'avoir un pays froid, l'Irlandais s'amuse à recréer son environnement quand on cherche à lui échapper. La recherche d’un stylo a été laborieuse pour remplir le formulaire de douane ("transportez-vous des insectes ?" - true story) et le I-94 (donnez-nous votre adresse aux USA, votre numéro de téléphone, celui de votre passeport et recommencez une deuxième fois dans le cadre en-dessous). Une fois à JFK, il a fallu faire la queue pour donner les formulaires, présenter son passeport, son visa, montrer ses empreintes, son iris, expliquer ce qu’on venait faire ici, obtenir 3 ou 4 tampons et entendre « welcome to the United States ».

Pendant ce temps, ma valise avait eu largement le temps d’arriver sur le tapis roulant, elle n’avait donc pas été perdue à l’escale contrairement à toute attente. Avec le Français de Lyon, on a cherché un distributeur d’argent (ici appelé ATM) puis on s’est souhaité bonne chance dans la vie (j’ai quand même noté son adresse mail, me disant que tout compte fait j’allais peut-être pas être mécontente de connaître des Français dans cette contrée hostile) et alors que je me dirigeais vers les taxis jaunes, j’ai été attrapée par un recruteur de voyageur paumé qui m’a promis qu’il allait me conduire à un yellow taxi et qui m’a confiée à un chauffeur de taxi illégal.

Moi je m’en foutais d’être dans une voiture jaune ou pas, je voulais juste arriver en vie à destination pour pouvoir rentrer en France un jour et le gars a rempli son contrat. Il m’a même gentiment fait la conversation, c’est-à-dire qu’il m’a demandé ce que je venais faire aux Etats-Unis, puis il a décidé que « studying social sciences » incluait l’économie, il s’est lancé dans une grande leçon d’économie à légère tendance antisémite (« you know this family, you like them in France, the Rotschild »). Le gouvernement capitaliste contrôle tout. Un instant je me suis demandé si c'était un taxi piégé avec des micros, pour repérer les communistes à leur arrivée sur le territoire. Si tu dis que tu es d'accord avec ce que te dit le chauffeur, des sirènes se mettent à hurler dans la voiture de derrière, on te passe les menottes "vous avez le droit à un avocat, vous avez le droit de vous taire" et Aufwiedersehen America.

Mais il n'en fut rien, le chauffeur a poursuivi sa réflexion monologuesque pour en arriver à une conclusion fort judicieuse : tout ceux qui ont de l’argent font des réunions pour prendre des décisions mais le public ne sait pas ce qui est décidé. C’est le système bancaire américain. Mais tout ça touche à sa fin à cause des vibrations de la planète, parce qu’on arrive à la fin d’un cycle. Quel cycle ? La rotation de la milkyway autour du trou noir central (j’avais envie de rigoler parce que je me suis pas souvenue toute de suite que milkyway c’est la voie lactée, alors ça m’évoquait juste les trucs au chocolat que je mangeais quand j’étais petite). Comme on a bientôt fait un tour complet de trou noir, il y a des forces électromagnétiques qui influent sur les planètes et de grands changements font survenir, comme les Mayas l’avaient prédit (2012 bonjour). Les Mayas ont construit des choses folles, on dit que c’est un mystère, qu’on ne sait pas comment ils ont pu construire tout ça. Mais en fait c’est très simple. C’est… et là ami lecteur tu vas m’en vouloir mais j’ai arrêté d’écouter au moment le + marrant de l’histoire et je n’ai pas osé lui demander de répéter qui était venu de l’espace pour construire les temples mayas et les pyramides d’Egypte, mais en tout cas c’était très facile pour eux, ce qui fait qu'il n’y a aucun mystère, en fait. Bref, beaucoup de gens vont mourir, mais après on pourra atteindre quelque chose du plus « high ». Prudemment, j’ai acquiescé tout le long du chemin et je lui ai laissé 16$ de pourboire, ce qui fait qu’il m’a porté ma valise jusqu’à la porte d’entrée et qu’il m’a serré la main en partant.

Puis est venu le grand moment de la découverte de l’appartement. La proprio était sortie donc c’est sa fille qui m’a accueillie (pieds nus avec un t-shirt et une culotte) et m’a fait visiter rapidement les lieux en expliquant bien que sa mère devenait folle si on laissait la salle de bains sale. L’immeuble n’est pas génial mais l’appart est très propre et la chambre fait une jolie taille, elle correspond tout à fait aux photos, j’ai une grande commode et une grande penderie. Par contre le lit ne fait pas 160cm de large comme indiqué dans l’annonce donc mes draps sont trop grands et il n’y a pas de télé, mais de toute façon je n’y tenais pas.

Finalement, la propriétaire de l’appart est rentrée et m’a saluée… en français. Elle est Algérienne, vit aux Etats-Unis depuis 14 ans et parle en français parfait, donc on a discuté une bonne heure avant que j’aille m’écrouler dans mon nouveau lit (très confortable). Sa fille de 13 ans en paraît au moins 15, elle a l’air très sympa, et l’autre coloc n’est jamais là, elle rentre vers 3h du matin (quand elle rentre), on ne la voit jamais.

L'enjeu du jour, c'est désormais d'obtenir la clé réseau de l'appart pour publier tout ça...